Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
David68 a écrit : ↑jeudi 29 mai 2025 à 8:15
Conclusion: quel dommage que cela n'ait pas été fait bien avant...à 15-25 ans....
Oui et non.
C'est regrettable parce qu'aujourd'hui l'évolution des connaissances permet une détection plus précoce.
Mais souvent, plus la détection et jeune plus l'autisme est profond... donc l'un dans l'autre, une détection tardive c'est signe de handicap moindre.
Parent d'une ado (née en 2009), testée TSA en 2023 à l'âge de 13 ans, diag. TND-TSA posé en 2025 + multidys + phobie scolaire (et autres). EMDR, TCC, Pifam, et GHS en cours. Dossier MDPH en cours.
Bien que l’idée soit répondue, il me semble que la réalité s’avère plus complexe.
Le DSM-V ne parle pas de « gravité » en tant que tel mais de « besoin soutien ». Le fait d’être capable de compenser, de cacher son handicap et donc parfois d’être diagnostiqué sur le tard n’enlève en rien le fait que la personne puisse être en grande souffrance (épuisement social, troubles anxieux, etc… etc…).
Certaines personnes pensent que si une personne découvre son autisme à l’âge adulte, c’est qu’elle est "moins atteinte". Pourtant, la réalité est souvent tout l’inverse.
Beaucoup d’autistes tardivement diagnostiqués ont passé des années — parfois des décennies — à camoufler leurs différences, à s’adapter, à se conformer… jusqu’à l’épuisement. Ce camouflage, souvent inconscient, leur a permis de "tenir" en société, au prix d’une immense fatigue psychique, d’anxiété chronique, de dépression, voire de burn-out.
Si leur autisme a été détecté tard, ce n’est pas parce qu’il était "léger", mais parce qu’il était invisible aux yeux des autres — parfois même à leurs propres yeux. Et puis il y a le contexte : un enfant calme, intelligent, obéissant, hypersensible... ne "fait pas de vagues". Il s’efface, il s’adapte. Mais ce n’est pas une absence de handicap. C’est un handicap qui ne dérange personne, alors on ne le voit pas.
Aujourd’hui, la science est claire : le diagnostic tardif est souvent lié au camouflage, à une méconnaissance de l’autisme, et à des stéréotypes encore très tenaces. Notamment chez les filles, les personnes non stéréotypées, ou celles avec un haut potentiel.
L’autisme n’est pas une "étiquette" qu’on mérite plus ou moins selon la gravité visible. C’est une façon d’être au monde, avec ses besoins spécifiques, ses forces, ses vulnérabilités. Et plus on reconnaît ces besoins tôt, mieux on peut y répondre. Mais mieux vaut un diagnostic tardif que pas de diagnostic du tout. Parce qu’il n’est jamais trop tard pour comprendre, s’apaiser, s’autoriser à être soi.
Bref, beaucoup d’autistes diagnostiqués tardivement voir pas encore diagnostiqués souffrent en silence et ce silence ne dérange personne… D’où le terme d’handicap invisible.