Merci pour ce soutien. Cette nuit j'ai rêvé que j'avais 86 ans eh bien ma vie ne s'était pas amélioré. Je lis un livre d'Hannah Arendt ou elle dit que la solitude est à la fois anti-humain et en même temps un moyen de penser.Deoxys a écrit : ↑mardi 12 septembre 2023 à 2:35 Ouch ! Oui, accoucher, ce doit être très douloureux — même allaiter dans une moindre mesure... Je testerai pas pour vérifier.
Pour rester sur l'exemple de l'accouchement, je crois que ce que Freeshost veut dire (car je l'ai déjà entendu plusieurs fois ce discours) c'est qu'il y a des clichés/dictats sur la souffrance comme rite de passage, comme validation. Genre "si tu choisis la péridurale ou la césarienne, tu n'as pas accouché à 100 %, tu n'as pas vécu l'expérience féminine ultime, blablabla".
En gros, certaines personnes ont l'idée fausse qu'il y a un mérite à ne pas soulager la souffrance (ne serait-ce que partiellement).
On retrouve ça aussi dans le milieu du tatouage. L'idée qu'il faut souffrir pour obtenir son tattoo, que ça se mérite.
Les personnes qui disent qu'elles choisiraient d'être tatouées sans rien ressentir si c'était possible, ou qui ont besoin de séances plus courtes, sont encore parfois mal vues. Jugées "moins méritantes" que celles qui font des séances d'une journée entière et qui "encaissent".
[Ce n'est pas le consensus général, moi-même je ne pense pas ainsi ; mais c'est un discours encore assez courant.]
Après, il y a effectivement le ressenti de la souffrance, qui lui pour le coup me semble nécessaire. Se faire des petits bobos quand on est enfant, ne pas obtenir tout ce que l'on veut, traverser des phases saines de chagrin... Il est important d'apprendre la frustration, la douleur (physique, sentimentale).
Par contre, lorsqu'il s'agit d'un contexte envahissant (handicap), il peut être difficile de trouver son bonheur car on galère plus que les autres, le principe même du handicap quoi.
Parfois, la souffrance est volontairement infligée par d'autres (harcèlement, agressions, etc.), là c'est encore autre chose et c'est inadmissible.
Je dirais que personne ne mérite de vivre dans la souffrance. Je sais qu'il peut être très difficile d'envisager quelque chose de positif quand on souffre — presque — tout le temps, mais une telle souffrance n'est jamais la condition humaine par défaut.
Le "bonheur", ce n'est pas forcément la super joie de vivre incroyable ! Notamment quand on est dans une situation de grande souffrance, le "bonheur", ça peut venir de petits moments dans une journée. Un plat agréable, un documentaire passionnant, un instant sur un banc à regarder les canards — ou les connards... bon OK je sors.
Ou toute chose qui est source de satisfaction pour soi.
Tu dis par exemple :Dans d'autres phrases, tu te compares aussi beaucoup à des gens qui auraient "réussi" par rapport à toi.
Ce qui est difficile, c'est que les gens en règle générale ont tendance à fuir celleux qui sont en souffrance. Non pas parce que ce sont des nuisibles sans intérêt, mais parce qu'on ["on" général ne s'appliquant pas à tout le monde] préfère les ignorer. Alors que ce sont justement les personnes qui ont le plus besoin de soutien.
Peut-être que la recherche de soutien pourrait être un premier axe ? Un groupe de parole par exemple, avec d'autres personnes qui traversent des choses semblables et qui ne te jugeront pas ?
Pour le relationnel, tout le monde n'est pas superficiel.
Et je te rassure, rares sont les hommes qui ont un grand choix de femmes et qui n'ont qu'à choisir celle qui leur plait le plus ! (D'autant qu'une femme, comme tout individu, ça fonctionne selon des affinités, pas comme dans un catalogue. )
Ne serait-ce que pour l'amitié, il faut cultiver son univers (ses loisirs, ses sensibilités, sa "bizarrerie") afin de pouvoir créer du lien avec des gens qui partagent le même.
Et puis, il faut surtout et avant tout être sa propre source de bonheur, ne pas espérer le trouver en l'autre. L'autre peut contribuer au bonheur personnel, mais il ne faut pas compter dessus pour le trouver.
L'autre peut mourir soudainement, s'éloigner, voire nuire... rien n'est garanti, avec "l'autre". Or, il faut pouvoir s'assurer une base de bonheur [ou de contentement] personnel, en l'absence de cet autre.
D'autant que certaines personnes sont solitaires de nature et vont se faire du mal en essayant d'atteindre des buts sociaux/relationnels qui ne correspondent pas finalement à ce qu'elles voudraient, au fond d'elles-mêmes.
Pour ma part, j'accède depuis quelques temps de plus en plus au "bonheur". Je galère, je suis handicapée, certes, mais je suis aussi plus heureuse car je mène ma vie privée comme je le souhaite, et pas comme la société voudrait que je la mène.
Je te souhaite de voir ta situation s'améliorer...
Nécessité de la souffrance
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Re: Nécessité de la souffrance
Diagnostic d'autisme chez un psychiatre. Pas certain du diagnostic." Glorieuse civilisation, certes, dont le grand problème est de savoir comment se débarrasser des monceaux de cadavres qu'elle a faits, une fois la bataille passée." Marx
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Re: Nécessité de la souffrance
Les espoirs déçus sont très douloureux et minent l'estime de toi.
Tu es quelqu'un de très intéressant.
De par tes mots, de par ta culture.
Je t'admire.
Ta différence est une richesse.
Je te souhaite de trouver quelqu'un avec qui tu puisses partager tes passions.
Certes la solitude est un cercle vicieux.
Cela rend la quête d'un alter ego d'autant plus difficile.
Mais ce n'est pas impossible.
Comme d'autres l'ont dit, en vieillissant on apprend à mieux se connaître.
A accepter ses limites.
A renoncer à entrer dans une forme de normalité
qui ne nous convient pas forcément.
Je l'ai déjà écrit sur d'autres pages du forum
mais je n'aimerais pas revenir en arrière.
Il est souvent nécessaire d'écrire sur sa souffrance.
Pour s'en libérer.
Peut-être parce que quelque part, la souffrance comble le vide.
Et que c'est moins angoissant que le néant.
Bon courage à toi ...
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Re: Nécessité de la souffrance
Merci beaucoup pour ton message. Je ne sais pas si je suis différent. Je ne sais même pas si on peut dire si quelqu'un est différent ou non. Ça ne se mesure pas.PetitNuage a écrit : ↑mardi 12 septembre 2023 à 21:57Les espoirs déçus sont très douloureux et minent l'estime de toi.
Tu es quelqu'un de très intéressant.
De par tes mots, de par ta culture.
Je t'admire.
Ta différence est une richesse.
Je te souhaite de trouver quelqu'un avec qui tu puisses partager tes passions.
Certes la solitude est un cercle vicieux.
Cela rend la quête d'un alter ego d'autant plus difficile.
Mais ce n'est pas impossible.
Comme d'autres l'ont dit, en vieillissant on apprend à mieux se connaître.
A accepter ses limites.
A renoncer à entrer dans une forme de normalité
qui ne nous convient pas forcément.
Je l'ai déjà écrit sur d'autres pages du forum
mais je n'aimerais pas revenir en arrière.
Il est souvent nécessaire d'écrire sur sa souffrance.
Pour s'en libérer.
Peut-être parce que quelque part, la souffrance comble le vide.
Et que c'est moins angoissant que le néant.
Bon courage à toi ...
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Re: Nécessité de la souffrance
Je faisais référence au côté étrange que tu évoquais qui est souvent perçu comme une différence qui peut faire peur.
(peur de l'inconnu...)
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Re: Nécessité de la souffrance
On peut être différent et pleinement réussir sa vie. Mais il y a des genre de différences qui ne vont pas bien en société.PetitNuage a écrit : ↑mercredi 13 septembre 2023 à 9:23Je faisais référence au côté étrange que tu évoquais qui est souvent perçu comme une différence qui peut faire peur.
(peur de l'inconnu...)
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Re: Nécessité de la souffrance
Oui, c'est sûr que certaines personnes s'en sortent mieux que d'autres, il y a même des célébrités (acteurs·rices, athlètes de haut niveau, etc.) de renommée mondiale qui sont handicapées. Mais en coulisse, j'imagine qu'elles en bavent plus que des personnes qui n'ont pas de souci particulier, sachant que même ces gens-là peuvent — et vont — rencontrer des difficultés dans leur vie.
La différence, qu'elle repose sur des critères arbitraires (origine, orientation sexuelle, etc. — différence qui ne devrait pas en être une dans un monde sans discrimination) ou des critères fonctionnels (handicap par exemple), vont forcément rendre la vie plus ou moins difficile.
Pour autant, les personnes différentes ne sont pas en tort, ce n'est pas à elles de "ne pas faire ressentir ça [inconsciemment] aux autres", de "s'effacer", ou que sais-je...
Pour le handicap, la maladie, et autres, je ne souscris pas au discours type "c'est juste la faute à la société".
Je précise que je ne prête ce propos à personne sur ce topic ; je ne fais que développer sur la notion de différence.
L'autisme [pour ne citer que lui, vu qu'on est sur un forum dédié] n'est pas juste une différence, car même si l'on pouvait gommer toute notion de différence (au sens "non-acceptation par les paires"), il resterait des difficultés avérées. Difficultés résultant d'un fonctionnement cliniquement atypique par rapport au schéma habituel/typique, dont les personnes souffriraient nécessairement — à des degrés variables.
Et même avec des aménagements "parfaits", les déficits seraient toujours là. De la même manière qu'une personne amputée, même si elle bénéficie d'une prothèse à la pointe de la technologie lui permettant de vivre normalement, reste amputée dans tous les cas.
Malgré tout, il y a bien aussi, pour ce type de différence, un rejet, un manque de flexibilité de la société (je dis souvent que c'est pas toujours nous les plus rigides ! [à prendre au second degré tout de même])
Tout cela repose en grande partie sur un manque de connaissance (de connaissanceS aussi mais là je parle d'un point de vue sociétal) de cette différence. C'est encore l'inconnu pour beaucoup, même s'il y a des améliorations...
Peut-être est-il nécessaire de faire la paix avec la souffrance à laquelle on peut difficilement échapper, en ayant essayé de trouver au maximum son propre équilibre... Pour ma part, accepter mes galères (pas me complaire dedans mais les accepter telles qu'elles viennent) m'aide à me sentir mieux. Parce que même avec le meilleur équilibre de vie, même en essayant de surmonter les difficultés, je ne peux pas changer mon fonctionnement.
Mac c'est Mac, Windows c'est Windows ; des mises à jour sont possibles dans chacun des deux, mais ils ne sont pas interchangeables. Si je fonctionne sous l'un, je ne peux pas fonctionner sous l'autre, le câblage est différent.
Cela dit, je pense qu'il vaut mieux les conseils d'un·e psy. Je ne suis pas habilitée à te conseiller vraiment, mais je peux au moins te suggérer — comme d'autres ici — des éléments de perspective.
La différence, qu'elle repose sur des critères arbitraires (origine, orientation sexuelle, etc. — différence qui ne devrait pas en être une dans un monde sans discrimination) ou des critères fonctionnels (handicap par exemple), vont forcément rendre la vie plus ou moins difficile.
Je suis d'accord, il y a une peur de l'inconnu derrière le rejet de la différence. Ça sort des limites qu'on a en tête, ça fait perdre ses repères sociétaux... "C'est étrange, c'est bizarre, c'est pas comme je pense que ça devrait être."PetitNuage a écrit : ↑mercredi 13 septembre 2023 à 9:23Je faisais référence au côté étrange que tu évoquais qui est souvent perçu comme une différence qui peut faire peur.
(peur de l'inconnu...)
Pour autant, les personnes différentes ne sont pas en tort, ce n'est pas à elles de "ne pas faire ressentir ça [inconsciemment] aux autres", de "s'effacer", ou que sais-je...
Pour le handicap, la maladie, et autres, je ne souscris pas au discours type "c'est juste la faute à la société".
Je précise que je ne prête ce propos à personne sur ce topic ; je ne fais que développer sur la notion de différence.
L'autisme [pour ne citer que lui, vu qu'on est sur un forum dédié] n'est pas juste une différence, car même si l'on pouvait gommer toute notion de différence (au sens "non-acceptation par les paires"), il resterait des difficultés avérées. Difficultés résultant d'un fonctionnement cliniquement atypique par rapport au schéma habituel/typique, dont les personnes souffriraient nécessairement — à des degrés variables.
Et même avec des aménagements "parfaits", les déficits seraient toujours là. De la même manière qu'une personne amputée, même si elle bénéficie d'une prothèse à la pointe de la technologie lui permettant de vivre normalement, reste amputée dans tous les cas.
Malgré tout, il y a bien aussi, pour ce type de différence, un rejet, un manque de flexibilité de la société (je dis souvent que c'est pas toujours nous les plus rigides ! [à prendre au second degré tout de même])
Tout cela repose en grande partie sur un manque de connaissance (de connaissanceS aussi mais là je parle d'un point de vue sociétal) de cette différence. C'est encore l'inconnu pour beaucoup, même s'il y a des améliorations...
Peut-être est-il nécessaire de faire la paix avec la souffrance à laquelle on peut difficilement échapper, en ayant essayé de trouver au maximum son propre équilibre... Pour ma part, accepter mes galères (pas me complaire dedans mais les accepter telles qu'elles viennent) m'aide à me sentir mieux. Parce que même avec le meilleur équilibre de vie, même en essayant de surmonter les difficultés, je ne peux pas changer mon fonctionnement.
Mac c'est Mac, Windows c'est Windows ; des mises à jour sont possibles dans chacun des deux, mais ils ne sont pas interchangeables. Si je fonctionne sous l'un, je ne peux pas fonctionner sous l'autre, le câblage est différent.
Cela dit, je pense qu'il vaut mieux les conseils d'un·e psy. Je ne suis pas habilitée à te conseiller vraiment, mais je peux au moins te suggérer — comme d'autres ici — des éléments de perspective.
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Re: Nécessité de la souffrance
Tout à fait. Pour moi la différence est une richesse.seul a écrit : ↑mercredi 13 septembre 2023 à 10:36On peut être différent et pleinement réussir sa vie. Mais il y a des genre de différences qui ne vont pas bien en société.PetitNuage a écrit : ↑mercredi 13 septembre 2023 à 9:23Je faisais référence au côté étrange que tu évoquais qui est souvent perçu comme une différence qui peut faire peur.
(peur de l'inconnu...)
Je faisais référence aux personnes normatives qui se méfient de ceux qui sont différents d'eux.
Du coup, je ne comprends pas trop ce qui fait que tu te qualifies d'étrange si ce n'est pas une forme de différence
par rapport à une norme à un temps T dans une civilisation donnée.
( car tout est relatif... ce qui est accepté dans un pays ne l'est pas forcément dans un autre...)
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Re: Nécessité de la souffrance
Je me trouve étrange dans le sens où j'ai l'impression IRL de déplaire aux gens soit en ne parlant pas soit en racontant un peu n'importe quoi !PetitNuage a écrit : ↑mercredi 13 septembre 2023 à 13:51Tout à fait. Pour moi la différence est une richesse.seul a écrit : ↑mercredi 13 septembre 2023 à 10:36On peut être différent et pleinement réussir sa vie. Mais il y a des genre de différences qui ne vont pas bien en société.PetitNuage a écrit : ↑mercredi 13 septembre 2023 à 9:23
Je faisais référence au côté étrange que tu évoquais qui est souvent perçu comme une différence qui peut faire peur.
(peur de l'inconnu...)
Je faisais référence aux personnes normatives qui se méfient de ceux qui sont différents d'eux.
Du coup, je ne comprends pas trop ce qui fait que tu te qualifies d'étrange si ce n'est pas une forme de différence
par rapport à une norme à un temps T dans une civilisation donnée.
( car tout est relatif... ce qui est accepté dans un pays ne l'est pas forcément dans un autre...)
Diagnostic d'autisme chez un psychiatre. Pas certain du diagnostic." Glorieuse civilisation, certes, dont le grand problème est de savoir comment se débarrasser des monceaux de cadavres qu'elle a faits, une fois la bataille passée." Marx