Lenette a écrit : ↑jeudi 1 juin 2023 à 16:46
Je lance cette nouvelle discussion, c’est un sujet assez récurrent : être Asperger et en couple? Comment, pourquoi, est-ce que ça fait du bien ou est-ce plus facile de vivre seul(e)?
Bien sûr chacun a sa propre expérience et chaque « duo » est singulier.
Pour ma part j’ai eu une première relation longue de 8 ans, avec du positif comme du négatif :
Positif :
Je me sentais moins seule, j’avais l’impression d’avoir un « pilier », un ancrage, quelqu’un avec qui parler, une situation « socialement » acceptable, quelque chose de rassurant
Un écran entre moi et le reste du monde (pas que positif!)
Négatif :
Je me suis enfermée dans cette relation, je n’arrivais plus à vraiment m’intéresser à d’autres choses ou d’autres personnes, c’était comme un IR majeur qui prenait toute la place, je « vivais à travers l’autre » toujours dans l’appréhension de ce qu’il pense, ressent etc
Finalement au bout de 8 ans séparation, je m’enfermais de plus en plus dans des comportements et addictions délétères, et lui s’enfermait de son côté, je tentais plein de choses pour aller mieux, je me démenais dans tous les sens, trouver de l’aide, des professionnels, des assos etc et lui était comme inerte c’était invivable (peut-être autant pour lui que pour moi) mais pour tenter de sauver ma peau j’ai décidé qu’on se sépare.
Et je me suis dit que la vie a deux n’était clairement pas une bonne solution pour moi, et que je ne le referai pas.
Puis je suis rentrée en France (j’étais dans les îles pendant une grosse année) , sans rien, plus de compagnon, plus de voiture ni de logement.
Je me suis tournée vers ma famille, et pendant des vacances en famille ou je me sentais particulièrement seule et hors norme (avec mes frères et sœurs en couple, ma sœur qui avait son premier enfant), j’ai commencé à parler un peu sur un site de rencontre, notamment avec quelqu’un qui me semblait un peu « différent », et j’ai fini par le rencontrer tant que j’étais dans sa région.
Je pensais que ça en resterait là, mais il n’a cessé de me recontacter, et on s’est revus plusieurs fois. Il avait un comportement clairement « atypique » mais très différent du mien, ça me faisait autant de bien de me sentir « aimée » que de mal, voyant bien qu’il n’était pas dans la « norme » et que c’était encore plus difficile de trouver un terrain commun, à part qu’on était juste dans l’acceptation l’un de l’autre.
Puis pour résumer après un confinement séparés on a acheté un logement ensemble ( un terrain avec une yourte) moi je me disais je m’y verrais mais seule, et puis je n’ai pas écouté ça et on l’a fait à deux.
Et en fait le partage est très compliqué, on a une façon de fonctionner tellement différente, lui ça a l’air de lui convenir plutôt bien, et moi je me sens coincée dans quelque chose que j’ai le sentiment de subir au lieu de choisir.
Il a des certitudes sur tout, alors que moi je doute de tout, et je me renferme aussi sur cette relation, comme dans ma précédente relation c’est « tout par lui » et une envie de fuir pour me retrouver…
Voilà j’arrête là c’est déjà beaucoup