Coucou WalterPPK,
Je te remercie déjà énormément pour le caractère constructif de notre échange, c'est top!
Totalement pour étayer un peu sur le besoin de "cohérence" et spécifiquement sur le plan d'une vie humaine.
Quand je sortirai des eaux grises de l'épuisement, je prendrai un peu de temps pour réfléchir à ce que tu dis à propos de Cypher (Matrix a tellement marqué mon adolescence, justement à 16 ans dans les affres de la dépression la plus noire de ma vie, ça m'avait donné de l'énergie de me battre).
Je dirais quand même que Matrix offrait une vision fortement sombre de la vie justement et focalisais en fait sur le squelette de la vie (la logique, les notions abstraites, de décision) et que toute la partie sensorielle, féconde, notamment très ancrée dans la biologie était assez zappée (c'était une biologie assez mortifère ou totalement son opposé dans la scène de la caverne entre Néo et Trinity, mais sans entre deux, comme si la vie était un toutourientisme, j'avoue que rétrospectivement, je ne peux pas m'empêcher de voir dans ce type de fonctionnement en "0/1", "noir ou blanc", une forme de ce schéma un peu toxique passif-agressif, tout ou rien de nouveau. En tout cas un schéma qui appliqué au relationnel peut faire de gros dégâts émotionnels et donc abîmer les relations. Je ne l'affirme pas pour le film (je continue à beaucoup l'apprécier malgré tout, pas forcément en inspiration de style de vie mais sur plein de points
)
C'est presque indirectement une façon aussi pour moi d'aborder le sujet de la cohérence entre degré d'intelligence émotionnelle, d'âge biologique (de maîtrise du corps et aussi développement de ses fonctionnements comme la procréation qui en général démarre avant les 20 premières années d'un Humain) et puis mâturité intellectuelle (de connaissance du monde).
Je disais que depuis environ mes 28 ans, je ne supportais plus l'incohérence de mon développement. J'ai toujours eu des retards dans les savoirs sur les émotions (comprendre ma vie émotionnelle à moi et celle des autres) et longtemps aussi jusqu'à 28 ans, j'avais de gros retards sur les savoirs biologiques (comprendre son corps, comment il fonctionne et celui des autres) et une avance intellectuelle sur les pairs de mon âge assez importante (un écart assez lourd sur le sujet, sur les savoirs théoriques, intellectuels, dans la partie verbale aussi). Et vers 28 ans, j'ai eu une forme de dépression assez importante qui m'a aussi fait comprendre que je supportais plus d'être autant ignorante de ma partie biologique pour commencer (la plus évidente) et puis après l'avoir investie avec finalement beaucoup de bonheur, vers 33 ans, j'ai pris conscience que j'avais de même un grand retard sur la partie émotionnelle. Et j'en souffre. Actuellement je suis en dépression aussi parce que je réalise que je ne sais pas avoir des relations apaisées, faciles (à cause de cet émotionnel que je lis mal, ces causes que je ne trouve pas fluidement à mes émotions), je crois que l'autisme décuple la difficulté qui est aussi déjà causée par un non-apprentissage de cela. Ce dont je parlais en évoquant ma famille.
Mon milieu de naissance, famille-noyau (parents), avec qui j'ai vécu quasimeent 24 heurs sur 24 les presque 20 premièers années de ma vie. Famille très refermée sur elle qui abrite de nombreux traumatismes (parents dysfonctionnels en souffrance,, qui ne le disaient pas, mais je le sentais, le savais et le subissais, famille étendue en dispute permanente ou en tensions sur 4 ou 5 générations, parents qui ne voient plus leurs enfants). Et donc mes parents vivaient dans l'idée qu'on n'a pas besoin de physicalité dans sa vie pour être heureux, qu'on n'a pas besion d'écouter ses ressentis, pour être heureux. Et plus généralement ils avaient une vision assez négative du fait de vouloir investir la partie des savoirs biologiques (connaître son corps) et une tendance à ne pas encourager du tout voire à parfois même dissuader par des petites réflexions hautains ou méprisantes, l'investissement de ces savoirs biologiques pourtant si profondément humains! Ainsi, l'idée d"avoir des enfants, de s'investir dans son "travail" de couple étaient quelque chose qu'ils n'encourageaient pas pour plutôt parler de s'investir dans un emploi et souvent un emploi qui mobilise des savoirs intellectuels. Ils ne dénigraient pas ouvertement les métiers manuels ou les savoirs biologiques et manuels, mais je sentais que cela devait être censuré en eux de l'exprimer. Ils ne valorisaient pas non plus une femme bien dans son corps, ayant une sexualité épanouissante, ayant un travail correct, et un couple heureux. De plus, ils dévalorisaient et empêchaient l'expression des ressentis en les traitant froidement et abruptement comme des indésirables. Le relargage naturel et vital des méotions était empêché (remarques culpabilisatrices sur le fait de pleurer pour amener à l'empêcher, remarques culpabilisatrices su rle fait de hurler ou rire ou parler fort). Il fallait garder une expression de l'émotion constante et cela en dépit d'un émotionnel très intense.
Ainsi lorsque je parle de mâturité émotionnelle en accord avec une mâturité biologique et une mâturité intellectuelle, je le fais en constatant qu'une trop grande mâturité ou immâturité dans une des domaines cause des tensions tout court.
Je suis très mauvaise pour citer des auteurs sur le sujet mais en psychologie, neurosciences, il y a tellement à lire sur la régulation des émotions, le sens d'une émotion, l'importance d'écouter ses ressentis, les liens entre refoulement des ressentis (mauvais expression plus généralement) et psychosomatisatons (maladies physiques découlant d'une mauvaise gestion de l'émotionnel).
Et je partageais mon besoin pour moi d'avoir une cohérence de mâturité entre ces 3 aspects, intellectuels, biologique et émotionnel parce que je disais que j'aurais bien voulu ainsi pouvoir me détacher de ma personne vers la trentaine en ayant le sentiment que j'avais vécu assez en tant qu'individu et pour pouvoir à 30 ans+ avoir un enfant en étant vraiment bien naturellement concentrée sur l'aider à grandir plutôt qu'à développer des parties de moi trop immatures (comme mes parents le faisaient alors qu'ils me faisaient aussi grandir et donc leurs immaturités aussi ne me permettaient pas d'obtenir de leur part des conseils et des aides pertinentes puisque sur certains sujets, je les dépassais déjà à 12 ans, notamment sur la partie de la compréhenson de son corps, à 12 ans, j'étais plus mature que mes parents et cela m'occaisonnait aussi des terreurs de voir que si petite, j'en savais déjà beaucoup plus que mes parents qui ne m'aidaient plus, et ausis je me plaçais dans le rôle de saveur de mes parents et em sentais obligée de leur dire quoi faire pour eux. De même en terme de relationnel, j'étais vite plus mâture qu'eux et les poussait à se faire des ami quand je peinais moi-même à avoir mes propres amis).
J'ai un peu entremêlé de nouveau réflexion globale, histoire personnelle et de te répondre sur ce que tu demandais. J'espère que ce que je te partage pourra un peu apporter de l'eau à ton moulin sur la notion de mâturité et les aspects de notre Humanité, l'idée de développer toutes les parties de soi.
Je suis actuellement très fortement épuisée donc je pourrais être un peu absente du forum pour écrire (ça me prend du temps en ce moment pour essayer de rendre mes idées à peu près cohérente, donc je vais attendre de retrouve run peu de vivacité d'esprit). Je voulais déjà te répondre de mon mieux.