Par quoi remplacer le "si je veux, je peux" quand on a un TSA?

Toutes discussions concernant l'autisme et le syndrome d'Asperger, leurs définitions, les méthodes de diagnostic, l'état de la recherche, les nouveautés, etc.
WalterPPK
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Re: Par quoi remplacer le "si je veux, je peux" quand on a un TSA?

Message par WalterPPK »

Leanox a écrit : dimanche 8 janvier 2023 à 15:40 (...)
Je me trompe: j'ai le ressenti que tu estimes qu'une manière de vivre est meilleure qu'une autre? Pour ma part, je vois du mieux sur certains plans dans toutes les façons de faire.
Salut Leanox,

J'ai pris le temps de réfléchir à ton message, parce que tu es très forte et que tu m'as bien cerné : Je déteste le consensus mou qui consiste à dire (en le caricaturant un peu) que tout se vaut, que toute idée est égale par ailleurs, que pour ne pas entrer en opposition avec un interlocuteur et lui témoigner du respect il vaut mieux dire que tout est affaire de choix, de goût et d'esthétique personnel. Non, je crois intimement qu'il y a une philosophie de vie, un positionnement qui domine. Ce n'est pas une manière de faire ni d'apprécier, ça, il y en a une infinité. Mais je crois à l'unité de la condition humaine et donc à l'unicité des conditions du bonheur.
Mais je vais en rester là sur ce sujet pour ne pas entrer dans une persévérance impertinente où je ne ferais que reformuler sans cesse la même thématique sans faire plus avancer le sujet qui t'importe.
D'autant que tu as déjà trouvé le bout de la pelote de laine, ne reste qu'à suivre le fil :mryellow:
A la question que je posais : quel prix d'indignité est tu prêtes à payer pour ta liberté ? Tu me réponds que tu es prête à abandonner une profession pour laquelle tu t'es beaucoup investie et que tu reconsidères la question de la sécurité matérielle. Tu saisis bien qu'il est question de "s'écouter mieux", j'ajouterais de "lâcher prise" un peu, ce dont tu témoignes par le sujet de ce fil ... tout ça va à mon sens, dans le bon sens.
J'avais envie de te parler de la figure du traitre dans Matrix. Ce personnage est pour moi le seul qui est vraiment libre dans cette histoire. Il le paie du prix de l'infamie, celui d'être une figure du méchant, tout ça pour "le goût du steak". Il n'est pas comme Néo, l'élu, celui qui représente un idéal dont la réalité est de vivre comme un rat, dans l'illusion d'une liberté qu'il n'a pas, puisqu'on apprend au final qu'il n'est que l'agent d'un hasard nécessaire au système qui le transcende. Si tu en a l'envie, revoie ce film et pensant à ma suggestion : Le traitre est la vrai figure de l'émancipation. Le secret pour ne plus s'épuiser est de s'émanciper. Promis, j'arrête avec ça :mryellow:
Leanox a écrit : dimanche 8 janvier 2023 à 15:40 (...) Ces choix qui sont millénaires et parfois d'ailleurs imposés aussi dans des sociétés assez patriarcales étaient pour le coup mes choix. Je n'osais jamais le dire, élevée dans une famille qui ne s'intéressait pas du tout au fait de caler sa mâturité émotionnelle et intellectuelle sur sa biologie dans une forme de cohérence forte comme j'y aspirais moi, et même une famille qui dissuadait en vérité de faire cela arguant que d'autres modèles étaient mieux et que ce modèle de cohérence forte était un modèle passéiste. (...)
Si je comprends bien ce que tu dis dans ce passage. Tu touches un point qui me fais difficulté et qui concerne la raison de ma venue sur ce forum. Mais je voudrais être sûr de bien te comprendre.
Est-ce que tu parles de la vie "normale" ? Ce model où on se marie pour toujours, pour le meilleur et pour le pir, où l'on a des enfants pour les aimer et les chérir au prix du sacrifice de soi etc ... ce genre de truc ?
Qu'est-ce que tu entends par "caler sa maturité émotionnelle et intellectuelle sur sa biologie" ?
C'est quoi le point de vue de ta famille et les autres modèles meilleurs ?
J'aurais des choses à discuter avec toi sur ce sujet qui pourraient bien m'aider à faire avancer le mien :mryellow:
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Leanox
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Re: Par quoi remplacer le "si je veux, je peux" quand on a un TSA?

Message par Leanox »

Coucou WalterPPK,

Je te remercie déjà énormément pour le caractère constructif de notre échange, c'est top! :bravo:

Totalement pour étayer un peu sur le besoin de "cohérence" et spécifiquement sur le plan d'une vie humaine.

Quand je sortirai des eaux grises de l'épuisement, je prendrai un peu de temps pour réfléchir à ce que tu dis à propos de Cypher (Matrix a tellement marqué mon adolescence, justement à 16 ans dans les affres de la dépression la plus noire de ma vie, ça m'avait donné de l'énergie de me battre).
Je dirais quand même que Matrix offrait une vision fortement sombre de la vie justement et focalisais en fait sur le squelette de la vie (la logique, les notions abstraites, de décision) et que toute la partie sensorielle, féconde, notamment très ancrée dans la biologie était assez zappée (c'était une biologie assez mortifère ou totalement son opposé dans la scène de la caverne entre Néo et Trinity, mais sans entre deux, comme si la vie était un toutourientisme, j'avoue que rétrospectivement, je ne peux pas m'empêcher de voir dans ce type de fonctionnement en "0/1", "noir ou blanc", une forme de ce schéma un peu toxique passif-agressif, tout ou rien de nouveau. En tout cas un schéma qui appliqué au relationnel peut faire de gros dégâts émotionnels et donc abîmer les relations. Je ne l'affirme pas pour le film (je continue à beaucoup l'apprécier malgré tout, pas forcément en inspiration de style de vie mais sur plein de points :wink: )

C'est presque indirectement une façon aussi pour moi d'aborder le sujet de la cohérence entre degré d'intelligence émotionnelle, d'âge biologique (de maîtrise du corps et aussi développement de ses fonctionnements comme la procréation qui en général démarre avant les 20 premières années d'un Humain) et puis mâturité intellectuelle (de connaissance du monde).

Je disais que depuis environ mes 28 ans, je ne supportais plus l'incohérence de mon développement. J'ai toujours eu des retards dans les savoirs sur les émotions (comprendre ma vie émotionnelle à moi et celle des autres) et longtemps aussi jusqu'à 28 ans, j'avais de gros retards sur les savoirs biologiques (comprendre son corps, comment il fonctionne et celui des autres) et une avance intellectuelle sur les pairs de mon âge assez importante (un écart assez lourd sur le sujet, sur les savoirs théoriques, intellectuels, dans la partie verbale aussi). Et vers 28 ans, j'ai eu une forme de dépression assez importante qui m'a aussi fait comprendre que je supportais plus d'être autant ignorante de ma partie biologique pour commencer (la plus évidente) et puis après l'avoir investie avec finalement beaucoup de bonheur, vers 33 ans, j'ai pris conscience que j'avais de même un grand retard sur la partie émotionnelle. Et j'en souffre. Actuellement je suis en dépression aussi parce que je réalise que je ne sais pas avoir des relations apaisées, faciles (à cause de cet émotionnel que je lis mal, ces causes que je ne trouve pas fluidement à mes émotions), je crois que l'autisme décuple la difficulté qui est aussi déjà causée par un non-apprentissage de cela. Ce dont je parlais en évoquant ma famille.

Mon milieu de naissance, famille-noyau (parents), avec qui j'ai vécu quasimeent 24 heurs sur 24 les presque 20 premièers années de ma vie. Famille très refermée sur elle qui abrite de nombreux traumatismes (parents dysfonctionnels en souffrance,, qui ne le disaient pas, mais je le sentais, le savais et le subissais, famille étendue en dispute permanente ou en tensions sur 4 ou 5 générations, parents qui ne voient plus leurs enfants). Et donc mes parents vivaient dans l'idée qu'on n'a pas besoin de physicalité dans sa vie pour être heureux, qu'on n'a pas besion d'écouter ses ressentis, pour être heureux. Et plus généralement ils avaient une vision assez négative du fait de vouloir investir la partie des savoirs biologiques (connaître son corps) et une tendance à ne pas encourager du tout voire à parfois même dissuader par des petites réflexions hautains ou méprisantes, l'investissement de ces savoirs biologiques pourtant si profondément humains! Ainsi, l'idée d"avoir des enfants, de s'investir dans son "travail" de couple étaient quelque chose qu'ils n'encourageaient pas pour plutôt parler de s'investir dans un emploi et souvent un emploi qui mobilise des savoirs intellectuels. Ils ne dénigraient pas ouvertement les métiers manuels ou les savoirs biologiques et manuels, mais je sentais que cela devait être censuré en eux de l'exprimer. Ils ne valorisaient pas non plus une femme bien dans son corps, ayant une sexualité épanouissante, ayant un travail correct, et un couple heureux. De plus, ils dévalorisaient et empêchaient l'expression des ressentis en les traitant froidement et abruptement comme des indésirables. Le relargage naturel et vital des méotions était empêché (remarques culpabilisatrices sur le fait de pleurer pour amener à l'empêcher, remarques culpabilisatrices su rle fait de hurler ou rire ou parler fort). Il fallait garder une expression de l'émotion constante et cela en dépit d'un émotionnel très intense.

Ainsi lorsque je parle de mâturité émotionnelle en accord avec une mâturité biologique et une mâturité intellectuelle, je le fais en constatant qu'une trop grande mâturité ou immâturité dans une des domaines cause des tensions tout court.
Je suis très mauvaise pour citer des auteurs sur le sujet mais en psychologie, neurosciences, il y a tellement à lire sur la régulation des émotions, le sens d'une émotion, l'importance d'écouter ses ressentis, les liens entre refoulement des ressentis (mauvais expression plus généralement) et psychosomatisatons (maladies physiques découlant d'une mauvaise gestion de l'émotionnel).

Et je partageais mon besoin pour moi d'avoir une cohérence de mâturité entre ces 3 aspects, intellectuels, biologique et émotionnel parce que je disais que j'aurais bien voulu ainsi pouvoir me détacher de ma personne vers la trentaine en ayant le sentiment que j'avais vécu assez en tant qu'individu et pour pouvoir à 30 ans+ avoir un enfant en étant vraiment bien naturellement concentrée sur l'aider à grandir plutôt qu'à développer des parties de moi trop immatures (comme mes parents le faisaient alors qu'ils me faisaient aussi grandir et donc leurs immaturités aussi ne me permettaient pas d'obtenir de leur part des conseils et des aides pertinentes puisque sur certains sujets, je les dépassais déjà à 12 ans, notamment sur la partie de la compréhenson de son corps, à 12 ans, j'étais plus mature que mes parents et cela m'occaisonnait aussi des terreurs de voir que si petite, j'en savais déjà beaucoup plus que mes parents qui ne m'aidaient plus, et ausis je me plaçais dans le rôle de saveur de mes parents et em sentais obligée de leur dire quoi faire pour eux. De même en terme de relationnel, j'étais vite plus mâture qu'eux et les poussait à se faire des ami quand je peinais moi-même à avoir mes propres amis).

J'ai un peu entremêlé de nouveau réflexion globale, histoire personnelle et de te répondre sur ce que tu demandais. J'espère que ce que je te partage pourra un peu apporter de l'eau à ton moulin sur la notion de mâturité et les aspects de notre Humanité, l'idée de développer toutes les parties de soi.

Je suis actuellement très fortement épuisée donc je pourrais être un peu absente du forum pour écrire (ça me prend du temps en ce moment pour essayer de rendre mes idées à peu près cohérente, donc je vais attendre de retrouve run peu de vivacité d'esprit). Je voulais déjà te répondre de mon mieux. :wink:
En pause de toute réflexion sur les TND pour quelques semaines
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Bubu
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Re: Par quoi remplacer le "si je veux, je peux" quand on a un TSA?

Message par Bubu »

Et ben c'est pas Bernard Pivot qui me contredirait.
En français moderne, cela donne : Si je le voulais, je le pourriasserer.
TSA, diagnostic établi à mes 33 ans par le CRA de ma région.
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"
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Leanox
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Re: Par quoi remplacer le "si je veux, je peux" quand on a un TSA?

Message par Leanox »

:lol: :lol: :lol:

Si Bernard le dit ... :mrgreen:
En pause de toute réflexion sur les TND pour quelques semaines
WalterPPK
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Re: Par quoi remplacer le "si je veux, je peux" quand on a un TSA?

Message par WalterPPK »

Leanox a écrit : mardi 10 janvier 2023 à 22:12 Coucou WalterPPK,

Je te remercie déjà énormément pour le caractère constructif de notre échange, c'est top! :bravo:

Totalement pour étayer un peu sur le besoin de "cohérence" et spécifiquement sur le plan d'une vie humaine.

Quand je sortirai des eaux grises de l'épuisement, je prendrai un peu de temps pour réfléchir à ce que tu dis à propos de Cypher (Matrix a tellement marqué mon adolescence, justement à 16 ans dans les affres de la dépression la plus noire de ma vie, ça m'avait donné de l'énergie de me battre).
Je dirais quand même que Matrix offrait une vision fortement sombre de la vie justement et focalisais en fait sur le squelette de la vie (la logique, les notions abstraites, de décision) et que toute la partie sensorielle, féconde, notamment très ancrée dans la biologie était assez zappée (c'était une biologie assez mortifère ou totalement son opposé dans la scène de la caverne entre Néo et Trinity, mais sans entre deux, comme si la vie était un toutourientisme, j'avoue que rétrospectivement, je ne peux pas m'empêcher de voir dans ce type de fonctionnement en "0/1", "noir ou blanc", une forme de ce schéma un peu toxique passif-agressif, tout ou rien de nouveau. En tout cas un schéma qui appliqué au relationnel peut faire de gros dégâts émotionnels et donc abîmer les relations. Je ne l'affirme pas pour le film (je continue à beaucoup l'apprécier malgré tout, pas forcément en inspiration de style de vie mais sur plein de points :wink: )

C'est presque indirectement une façon aussi pour moi d'aborder le sujet de la cohérence entre degré d'intelligence émotionnelle, d'âge biologique (de maîtrise du corps et aussi développement de ses fonctionnements comme la procréation qui en général démarre avant les 20 premières années d'un Humain) et puis mâturité intellectuelle (de connaissance du monde).

Je disais que depuis environ mes 28 ans, je ne supportais plus l'incohérence de mon développement. J'ai toujours eu des retards dans les savoirs sur les émotions (comprendre ma vie émotionnelle à moi et celle des autres) et longtemps aussi jusqu'à 28 ans, j'avais de gros retards sur les savoirs biologiques (comprendre son corps, comment il fonctionne et celui des autres) et une avance intellectuelle sur les pairs de mon âge assez importante (un écart assez lourd sur le sujet, sur les savoirs théoriques, intellectuels, dans la partie verbale aussi). Et vers 28 ans, j'ai eu une forme de dépression assez importante qui m'a aussi fait comprendre que je supportais plus d'être autant ignorante de ma partie biologique pour commencer (la plus évidente) et puis après l'avoir investie avec finalement beaucoup de bonheur, vers 33 ans, j'ai pris conscience que j'avais de même un grand retard sur la partie émotionnelle. Et j'en souffre. Actuellement je suis en dépression aussi parce que je réalise que je ne sais pas avoir des relations apaisées, faciles (à cause de cet émotionnel que je lis mal, ces causes que je ne trouve pas fluidement à mes émotions), je crois que l'autisme décuple la difficulté qui est aussi déjà causée par un non-apprentissage de cela. Ce dont je parlais en évoquant ma famille.

Mon milieu de naissance, famille-noyau (parents), avec qui j'ai vécu quasimeent 24 heurs sur 24 les presque 20 premièers années de ma vie. Famille très refermée sur elle qui abrite de nombreux traumatismes (parents dysfonctionnels en souffrance,, qui ne le disaient pas, mais je le sentais, le savais et le subissais, famille étendue en dispute permanente ou en tensions sur 4 ou 5 générations, parents qui ne voient plus leurs enfants). Et donc mes parents vivaient dans l'idée qu'on n'a pas besoin de physicalité dans sa vie pour être heureux, qu'on n'a pas besion d'écouter ses ressentis, pour être heureux. Et plus généralement ils avaient une vision assez négative du fait de vouloir investir la partie des savoirs biologiques (connaître son corps) et une tendance à ne pas encourager du tout voire à parfois même dissuader par des petites réflexions hautains ou méprisantes, l'investissement de ces savoirs biologiques pourtant si profondément humains! Ainsi, l'idée d"avoir des enfants, de s'investir dans son "travail" de couple étaient quelque chose qu'ils n'encourageaient pas pour plutôt parler de s'investir dans un emploi et souvent un emploi qui mobilise des savoirs intellectuels. Ils ne dénigraient pas ouvertement les métiers manuels ou les savoirs biologiques et manuels, mais je sentais que cela devait être censuré en eux de l'exprimer. Ils ne valorisaient pas non plus une femme bien dans son corps, ayant une sexualité épanouissante, ayant un travail correct, et un couple heureux. De plus, ils dévalorisaient et empêchaient l'expression des ressentis en les traitant froidement et abruptement comme des indésirables. Le relargage naturel et vital des méotions était empêché (remarques culpabilisatrices sur le fait de pleurer pour amener à l'empêcher, remarques culpabilisatrices su rle fait de hurler ou rire ou parler fort). Il fallait garder une expression de l'émotion constante et cela en dépit d'un émotionnel très intense.

Ainsi lorsque je parle de mâturité émotionnelle en accord avec une mâturité biologique et une mâturité intellectuelle, je le fais en constatant qu'une trop grande mâturité ou immâturité dans une des domaines cause des tensions tout court.
Je suis très mauvaise pour citer des auteurs sur le sujet mais en psychologie, neurosciences, il y a tellement à lire sur la régulation des émotions, le sens d'une émotion, l'importance d'écouter ses ressentis, les liens entre refoulement des ressentis (mauvais expression plus généralement) et psychosomatisatons (maladies physiques découlant d'une mauvaise gestion de l'émotionnel).

Et je partageais mon besoin pour moi d'avoir une cohérence de mâturité entre ces 3 aspects, intellectuels, biologique et émotionnel parce que je disais que j'aurais bien voulu ainsi pouvoir me détacher de ma personne vers la trentaine en ayant le sentiment que j'avais vécu assez en tant qu'individu et pour pouvoir à 30 ans+ avoir un enfant en étant vraiment bien naturellement concentrée sur l'aider à grandir plutôt qu'à développer des parties de moi trop immatures (comme mes parents le faisaient alors qu'ils me faisaient aussi grandir et donc leurs immaturités aussi ne me permettaient pas d'obtenir de leur part des conseils et des aides pertinentes puisque sur certains sujets, je les dépassais déjà à 12 ans, notamment sur la partie de la compréhenson de son corps, à 12 ans, j'étais plus mature que mes parents et cela m'occaisonnait aussi des terreurs de voir que si petite, j'en savais déjà beaucoup plus que mes parents qui ne m'aidaient plus, et ausis je me plaçais dans le rôle de saveur de mes parents et em sentais obligée de leur dire quoi faire pour eux. De même en terme de relationnel, j'étais vite plus mâture qu'eux et les poussait à se faire des ami quand je peinais moi-même à avoir mes propres amis).

J'ai un peu entremêlé de nouveau réflexion globale, histoire personnelle et de te répondre sur ce que tu demandais. J'espère que ce que je te partage pourra un peu apporter de l'eau à ton moulin sur la notion de mâturité et les aspects de notre Humanité, l'idée de développer toutes les parties de soi.

Je suis actuellement très fortement épuisée donc je pourrais être un peu absente du forum pour écrire (ça me prend du temps en ce moment pour essayer de rendre mes idées à peu près cohérente, donc je vais attendre de retrouve run peu de vivacité d'esprit). Je voulais déjà te répondre de mon mieux. :wink:
Salut LéanoX

Je me lance dans un message fleuve. Tu es la personne qui m'inspire le plus confiance pour ce message au regard de la thématique et de ta bienveillance. C'est un message publique, et à ce titre il fait office de témoignage (si ça peut être utile). J'ai bu trop de bière ce soir avec mon voisin en l'honneur de la nouvelle année pour retenir mon flow. Aussi je réponds plus qu'à ton message. Je réponds aussi aux raisons qui m'ont amenée ici.

Ce soir, je suis parvenu à parler à ma femme d'avec laquelle je suis en séparation. Nous cohabitons depuis 9 mois dans un appartement que nous ne parvenons pas à vendre et j'avais le souhait de lui faire part de mes regrets en reconnaissant la souffrance que je lui ai infligé par le replie sur moi inerrant à ma nature. Nous avons eu une conversation. (houra !)
Je comprends tes parents dans ce que tu me décris d'eux. Ils m'apparaissent comme un couple anaclitique dans l'impossibilité de penser la nature de leur relation.
C'est un débat que j'ai eu avec de nombreuse personne : qu'est-ce qu'une bonne éducation ? Chacun y va de sa conception en souhaitant le meilleur pour leur enfant. Mais pourtant, il y tant de façon de vivre. Quelle serait la meilleur ?
Il n'y en a aucune. Ce qui importe c'est de donner les outils de la liberté, du choix, de transmettre à nos enfants les déterminants de nos choix de façon à ce qu'ils puissent faire les leurs. Pas leur transmettre nos "valeurs", ce truc flou dans lequel chacun met bien ce qu'il souhaite. Leur transmettre le choix, la liberté, de faire de même où de faire autrement. Qu'ils nous suivent ou pas, la transmission nécessaire est de servir de référentiel, pour ou contre, seul le sujet du débat importe. Le seul tort de tes parents à ce que j'en perçoit, sans les connaitre, c'est qu'ils ne t'ont pas transmis les déterminants de leur choix. Ils ne t'en ont transmis que le résultat. Comme une évidence qui est leur, parce qu'obscure pour eux même.

J'ai vraiment bu trop d'alcool et j'ai perdu le fil de ce fleuve qui animait ma prise de parole. Mais c'est essentiellement ce que je souhaitais répondre à ton message. :mryellow:
Mais je pense à mon pote, le vieux Fab, prof de philo à l'université. Quand j'ai parlé à mes amis de l'éventualité d'être autiste, ils ont pensé à lui : et Fab, tu penses pas qu'il est comme toi ?
Fab est toujours fatigué. Quand on fait un jeu, dès 2H du matin il sombre sur la table tant l'effort d'attention le mine. Fab avait pour ambition d'éclater tout le monde par la logique. Je connais personne qui ai manger plus de livre que lui. Son premier boulot à la fac s'était de faire les résumés des ouvrage de philo qui devait nourrir la bibliothèque de l'université. Fab, c'est le bon gars qui à pas déçu. Il le paie au prix de flirter sans cesse avec le burn out et de se reconnaitre récemment un problème d'alcool.
En comparaison, on m'a appris l'irresponsabilité. C'est pas de ma faute si j'y arrive pas. Ce manque d'attente à mon égare m'a "pourri la vie". J'ai toujours eu des passe-droit et des aménagements scolaires. L'épée de damoclès qui pesait sur moi en primaire de finir en institution s'est transformé en privilège de foutisme. Quand en terminale je me suis ouvert à mes inquiétudes quant à mon avenir auprès de mon CPE, il n'a rien pu me dire de plus avec le sourire que "un gars comme toi s'en sortira toujours dans la vie". Traduction : démerde toi. J'ai pas eu le bac, j'ai miséré financièrement et socialement de nombreuses années et l'histoire lui a donné plus ou moins raison. Je suis infirmier. Rien de claquant ou de très brillant. Mais j'ai fait ce que j'ai voulu. Rien de plus.
Je ne suis jamais fatigué et si j'ai senti l'épuisement venir par moment quand j'étais cadre ou formateur ce fut pour mieux me défiler de responsabilités dont l'apport n'était en fin de compte que narcissique. J'ai pas besoin d'un emploi pour justifier de l'intérêt de trucs inutiles à la vie quotidienne. J'aime les math et la philo même si ça m'aide pas à faire la bouffe au quotidien ou à remplir ma gamelle.
J'ai laissé ma place, parce que ce monde de compétition est pas fait pour les âme honnête, sensible et entière comme nous le somme. Mais pour autant, entre laisser la place et s'imposer dans une place qui n'est pas nôtre, il y a un équilibre à trouver.
Mon psychiatre a fait un truc quand j'étais gosse. J'arrivais à 9H pour la consultation, il passait la tête dans la salle d'attente et prenait le premier qui se levait en considérant son tour légitime. J'attendait. Vers midi lorsque tout le monde était passé, il me recevait, me serrait la main, et me raccompagnait à la sortie. Voilà la séance. Une poignée de main. Un jour j'ai fini par craqué en lui disant que c'était injuste qu'il prenne tout le monde avant moi en me laissant 3H en salle pour une poignée de main. Il m'a répondu "alors lorsque c'est ton tout, lève-toi et dit aux autres que c'est ton tour". C'est la poignée de main la plus instructive de ma vie. C'est moi qui détermine ma limite. Pas une règle, pas un autre, c'est moi.
Je pense que c'est pour cela que je ne me fatigue pas. Je me respecte.
Désolé, c'est un vrac ce message, j'arrête là en espérant t'avoir dit ce que je pense du "si je veux, je peux". Ma doctrine, c'est que si je veux pas je fais pas.
Je te souhaite de retrouver des forces et un bon repos, quant à moi il est temps que j'aille cuver ma bière.
Bonne nuit Léanox :bravo:
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Re: Par quoi remplacer le "si je veux, je peux" quand on a un TSA?

Message par freeshost »

Heyn ? Combien de doses d'alcool ? [1 litre de bière à 5 % d'alcool = environ 3 doses d'alcool] :lol:

anaclitique, voilà donc un terme bien "psychanaclitique". :mrgreen:

Bonne chose que chaque personne apprenne à prendre ses propres décisions. :) :)
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)
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Re: Par quoi remplacer le "si je veux, je peux" quand on a un TSA?

Message par WalterPPK »

freeshost a écrit : vendredi 13 janvier 2023 à 19:21 Heyn ? Combien de doses d'alcool ? [1 litre de bière à 5 % d'alcool = environ 3 doses d'alcool] :lol:

anaclitique, voilà donc un terme bien "psychanaclitique". :mrgreen:

Bonne chose que chaque personne apprenne à prendre ses propres décisions. :) :)
Je bois quasiment jamais, mais 4 bières et une fin de bouteille de porto et ce matin j'avais encore l'impression d'être bourré en allant bosser :lol:
Avant d'être infirmier, j'ai fait des études de psycho, il m'en reste des souvenirs qui remontent quand je suis bourré. :lol:
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Re: Par quoi remplacer le "si je veux, je peux" quand on a un TSA?

Message par freeshost »

C'était une cuite raisonnable, on va dire. :lol: :lol: :lol:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

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Re: Par quoi remplacer le "si je veux, je peux" quand on a un TSA?

Message par Leanox »

haha bonjour à tous,

cuite raisonnable, moi qui suis déjà mal avec 1verre ou 2 de cidre haha :lol: , j'admire la tenue de route de vos cellules du foie :mrgreen: #PasTousEgaux

Je lisais "Asperger: comment vaincre coup de blues et dépression?" et notamment dans le Chapitre 3
Spoiler : 
, il y a mention du fait qu'avec un TSA, on peut se faire monter dans l'émotion jusqu'à explosion intérieure pour redémarrer l'ordinateur des émotions. Alors j'avoue avoir fait cela non pas avec de l'alcool mais avec du binge gaming sur une petite semaine jusqu'à ...3,4,6, 8 heures du matin. Non pas que je trouve cela bien mais effectivement après 4 heures de sommeil, je suis "redémarrée" :lol:
Merci énorme pour ta confiance et ta confidence, WalterPPK. Ce que tu confies m'a énormément touchée. Notamment j'ai beaucoup d'amis ou proches (parents pour commencer) qui ont un bon profil NT et j'avais remarqué le besoin de défis et de challenges, d'attentes chez mes proches et je ne l'avais pas compris comme un besoin qu'on ait des attentes (des exigences) vis à vis d'eux. Grâce à ton témoignage, je réalise le besoin de doser la coolitude en élevant un enfant.
J'ai toujours eu très peur d'être trop strict, trop cadran car le cadre m'a étouffée (avec ma souffrance bien cachée) et donc j'avais une tendance cool. A vrai dire, je n'ai pas d'enfant car j'ai toujours estimé que je n'étais pas assez stable émotionnellement et pas assez au clair sur mettre la bonne distance affective avec un enfant (ni trop fusionnelle, ni trop distante, l'essentiel du temps) et également je viens de réaliser, le problème de fond était probablement qu'ayant cessé d'avoir des attentes à mon égard il y a quelques années et de ce fait de penser que là aussi je ne sais pas bien encore trouver ce que je peux légitimement attendre de moi (exigences correctes) et ce qui doit m'être évité (préservation).

Spoiler : 
A cause de l'épuisement que l'autisme me causait (déjà l'épuisement du manque de sens des echecs répétés, qui me rendait dépressive en interne, tomber 120.000 fois alors qu'on a refait 120.000 fois l'exercice avec 150 ajustements et manquer d'inspiration après avoir fait le tour des professionnels de la marche) et ensuite parce que j'ai un drôle d'effet en ce moment, comme si je m'autorisais à être mal puissance 100.000.

Comme si toutes ces fois où j'aurais dû m'asseoir et pleurer ou dire que ça n'allait pas mais où j'avais pris sur moi, fait bonne figure, senti la tension à bloc en interne, comme si soudain je me prenais un boomerang de tout ça en pleine figure et que j'avais juste dans une forme de rage le besoin d'aller mal. Ëtre mal habillée, sur mon canapé, les cheveux en bataille, la gamelle du chat pas lavée depuis 5 jours, l'aspirateur pas passé depuis 10 jours.

Non pas que je suis fière du tout de cet état mais plutôt fière de pouvoir enfin m'autoriser à lâcher la bride des exigences trop fortes envers moi-même (soit trop fortes objectivement probablement comme le fait d'être prof avec x personnes à voir par jour; soit trop fortes parce que pas du tout accompagnée, comme vouloir nager sans avoir appris des mouvements de base et forcément boire la tasse) j'ai le ressenti qu'un gros ressort qui était rouillé verrouillé avec tension à bloc depuis longtemps en moi s'est libéré là. Je voudrais ne pas abuser, de l'effet libérateur de la chose (j'ai peur de tomber dans une forme de oisiveté qui serait réactionnelle à tous les forçages que j'ai eu dans ma vie, qui parfois étaient vécu comme des forçages mais en fait étaient aussi structurants ou aidants à s'intégrer dans la société comme elle est réellement, je différencie en cela "ressenti comme" et "être réellement un forçage"), et aussi enfin en profiter parce que la réalisation du TSA pour moi c'est le résultat d'un énorme travail entrepris à 16 ans au milieu d'adultes qui ne savaient rien du tout, entre les psychiatres incapables de diagnostiquer, les parents qui ne nient pas la souffrance et le mal-être et jettent vite l'éponge après avoir consulté 2-3 psychiatres (ne lisent pas, ne cherchent pas vraiment finalement), j'ai dû trouver pour moi-même ce qu'il m'arrivait en partant de zéro, avec le peu de moyens et de connaissances sur l'autisme dans notre société, pour ainsi dire avant 32 ans, je n'avais jamais entendu parler d'autisme sans déficit intellectuel de manière claire, simple et accessible pour pouvoir l'avoir repéré comme étant potentiellement ce que j'avais comme fonctionnement.

J'espère que ma crise de "jemenfousjenaiplusrienafoutredesreglesduboulotdesimpotsdel'argentdumenagedevoirdesgensdouvrirlesvolets" ne durera pas plus d'1 ou 2 mois, ça fait 2 semaines mais je vais aussi tester donc de me laisser être tranquille un peu, me foutre un peu la paix quelques temps :lol: en mode Fabrice Midal lol
En pause de toute réflexion sur les TND pour quelques semaines