Bonsoir Stéphanie,
j'ai toujours du mal à dire
bienvenue, la notion d'accueil & tout cela en un seul mot... Ce qui n'empêche pas de souhaiter que tu te sentes confortable dans ce lieu virtuel (et bien plus réel parfois que nulle part ailleurs), d'y trouver le dialogue que tu sembles rechercher.
Concernant ta question,
Stéphanie a écrit :Et pourtant, je suis fière d'être aspie (et vous ?).
Non. De façon un peu rapide : je suis fier d'être moi, mais par exemple ces derniers temps ***si tant est que je suis*** aspie eh bah j'en ai plutôt ras le cul.
Ceci voulant dire notamment que de toute façon je ne saurais jamais vraiment ce qui se passe, si beaucoup de mots m'échappent alors « aspie » m'échappe tout autant, et je ne peux ni ne veux y fixer aucune fierté.
Je reconnais évidemment beaucoup d'« étapes de reconnaissance » dans ta petite autobiographie, mais pour ma part si j'en conclus une fierté ce serait peut-être d'être toujours le même, quelles que soient les recherches et les pistes, d'être toujours là, fatigué mais intrigué, lessivé mais curieux.
Un peu comme : je pourrais ne pas être fier d'être brun mais être fier de ma coupe de cheveux.
:)
La fierté de façon globale je m'en méfie grandement, de tout ce que j'ai constaté d'elle dans mon parcours de vie il s'agit toujours d'une fierté s'opposant à quelque chose, voulant chier sur la tête de quelqu'un-e/s.
Ah bah je vois que Manu t'a répondue dans cette même idée... [J'atterris.]
Et puis du mal à me sentir à l'aise personnellement et plus globalement/politiquement avec ton terme « les gens différents ou en souffrance »... La tolérance que tu y lies pour moi c'est encore un concept binaire foireux, être ou ne pas être est probablement la mauvaise question. Je dirais rapidement que pour moi la véritable tolérance est de ne pas l'évoquer.
Mais je te rejoins complètement sur le fait de réaliser plus ou moins tardivement d'avoir passé une grande partie de sa vie à « surjouer ».
Actuellement c'est quelque chose qui m'assomme beaucoup, probablement du fait que j'ai un rapport excessif à la cohérence et que je me rends compte un peu avec la nausée d'avoir été un peu tout et notamment du petit & grand n'importe quoi ces 20 dernières années.
Et même en réalisant tout cela, en progressant, je ne suis pas spécialement fier. Je n'ai envie de ne lever aucun poing (militant) mais juste de trouver pour moi et pour d'autres un véritable équilibre à partir de maintenant.
Quant aux origines de l'autisme, j'ai l'impression que c'est un gros réflexe validiste/NT de vouloir chercher le pourquoi du comment ; assumant pleinement que moi-même je suis parfois dans cette recherche
Mais de toute évidence observer les « origines » n'aide pas à grand-chose si ce n'est de façon plus ou moins inavouée de vouloir concocter un petit eugénisme (même envers soi-même, d'une certaine façon)... Personnellement mon origine c'est moi-maintenant, et je fais en sorte que mon envie de compréhension/s se dirige vers l'horizon.
Merci pour la matière à réfléchir.
cx