L'amitié

[quigonas]

Bonjour,
j'ai 43 ans et je suis dans le même questionnement que toi....
j'ai toujours eu des difficultés à me faire des amis, déjà car j'ai été victime de nombreux brimades et rejets ce qui n'a pas aidé (phobie sociale), mais aussi car j'ai vécu beaucoup de trahisons déceptions abandons, des amitiés non réciproques, des pervers narcissiques qui m'ont détruite....
j'ai l'impression de n'avoir jamais été respectée et comprise, toujours ignorée ou rejetée, et je rencontre très peu de personnes avec qui j'ai des affinités...
je suis peut être trop exigeante, j'ai des hautes valeurs morales y comprit en amitié (fidelité loyauté respect compassion) j'aurais révé avoir des amis fidéles comme des freres/soeurs, mais c'est difficile de trouver quelqu'un qui me comprend et m'accepte, partage ma grande sensibilité et mes valeurs, ma curiosité intelectuelle extreme, mon perfectionnisme... les gens que je rencontre sont pour la plupart trop malveillants et insensibles pour moi (malhonnétes toxiques pervers hypocrites superficiels vulgaires égoistes et te zappent)
à quoi sert les amis exactement je n'ai jamais bien comprit.... il y a les gens que j'admire et j'adore, que j'aime inconditionnellement comme une fan (artistes, personnages fictif) les gens de ma famille que j'aime tout court et qui sont ma sécurité affective (mon mari mes enfants)... mais les amis pour moi c'est pas de l'amour, juste des camarades de galere et soutien, des gens de confiance avec qui j'ai un mimimum d'affinité et d'alchimie et avec qui on peut rigoler s'amuser en toute confiance et en toute compréhension sans être trahi, enfin j'imagine je sais pas car j'ai malheureusement jamais vécu des amitiés de ce genre ou des amitiés fortes style amour fraternel...bon étant ado j'ai eu quelques amies avec qui j'ai pu bien échanger et rigoler, mais depuis l'age adulte je n'ai plus jamais vécu ça... les gens sont trop égoistes hypocrites et manipulateurs....
que ça soit en amitié ou en amour je cherche des relations profondes sincères sérieuses profondes immuables et fidèles, mais c'est très dur à trouver... à l'adolescence j'ai eu une amie avec qui c'était intense on partageait plein de choses, puis elle m'a abandonné du jour au lendemain, depuis je n'ai plus jamais revécu ce genre d'amitié... j'ai un mari qui me sert de meilleur ami mais chez qui je trouve surtout la sécurité affective et l'amour inconditionnel, il remplace la famille que je n'ai pas... j'ai actuellement 3 amies (je dirais plutot copines/camarades de galère car la relation n'est pas parfaite, on n'a pas la meme sensibilité et centres d'interets, disons qu'elles m'acceptent et me respectent un minimum et qu'on partage quelques valeurs morales) dont une diagnostiquée TSA, et 2 autres hypersensible dont une à profil TSA, je leur ai parlé de ma démarche diagnostique TSA et elles prennent ça un peu à la rigolade (elles pensent que c'est juste encore une lubie farfelue de +) elles reconnaissent que je suis hypersensible et elles s'en foutent de l'étiquette TSA ... je ne pense pas que si j'ai un diagnostique TSA elles me lacheront, pour elle je pense que ça changera rien, on verra... par contre il est vrai que je n'oserai pas dire aux autres personnes moins proches qui m'entourent (voisins, famille, parents d'eleves, etc...) et aux futurs amis que j'aurais peut etre un jour mon diagnostique de TSA car j'aurais peur de leur réaction... tout dépend comment on présente la chose.... si la personne est instruite et sensibilisée au probleme... sinon il faut leur expliquer et dédramatiser la chose, leur dire que ce n'est pas honteux une tare d'être TSA, leur expliquer que les plus grands génies le sont, que c'est un surplus de sensibilité, une manière différente de communiquer... etc... je suis en train d'expliquer à ma fille de la sorte qu'elle ne doit pas avoir honte de son TSA...
après malheureusement si il n'accepte pas du tout le TSA c'est que ce n'est pas un vrai ami...
je pense qu'il n'est pas nécessaire de le dire à tout le monde, mais pour moi qui met l'honneteté et la vérité au plus haut niveau, c'est difficile à accepter, je supporte pas de mentir, cacher et faire semblant c'est pas mon truc...on est pas obligé de le dire à tout le monde, à toutes nos connaissances... mais j'estime qu'un ami proche doit être au courant sinon ça peut pas etre un vrai ami...

[Zelmoed]

ça me parle, tout ça...

juste un détail :

j'aurais révé avoir des amis fidéles comme des freres/soeurs

j'en ai 3, et je peux t'assurer que je ne mets pas "amis fidèles" et "fratrie" dans la même phrase me concernant... quand le rejet et la brimade viennent de l'intérieur, c'est pire ! (je ne sais pas si ça te console ?)

tu es amère, j'en suis peinée parce que ça montre que tu es blessée de tes expériences. L'inclusion est un sujet majeur de notre société, ça paraît être un mot sur-utilisé comme sur LinkedIn...
Je t'assure qu'il y a de belles personnes, il faut juste avoir la chance (et l'ouverture) pour les trouver... loin de moi l'idée de te culpabiliser ou d'avoir un ton comminatoire, ou "tu n'as qu'à les trouver", hein, mais j'ai ramé longtemps jusqu'à m'autoriser à m'ouvrir et partager, ça marche ou pas, mais j'ai pu faire de belles rencontres. Bon la suite, j'ai du mal, je pense que j'use les gens hélas... donc ça ne peut pas durer quand c'est trop intense... mais au moins je l'ai vécu.

[daniel_dark]

Il y a peut-être incompatibilité de personnalité, en tant qu'autiste tu as une personnalité particulière qui exige de trouver des personnes avec la même particularité, "qui se ressemble s'assemble"

J'ai aussi le même problème, je suis quelqu'un qui sera honnête même si ça doit me mener au bûcher, je trouve la vie bien plus simple ainsi que de faire des dissimulations... mais ça me désespère un peu d'avoir des relations sociales car souvent je me rends compte que c'est le principe de personne. ça me rend souvent triste.

J'ai eu 2 amis pendant 10 ans et bien que ça ait été un vrai plaisir de les avoir je me rends compte que c'était une erreur, simplement parce qu'ils m'imposaient leurs "codes". Ne plus avoir d'amis est un bonheur car je suis plus serein sur le long terme, je n'ai personne qui me critique quand je fais des choix, qu'ils soient mauvais ou bons... En somme, je suis libre. Cette liberté je n'y renoncerais plus.

Dans l'absolu, je pense que parler du TSA n'est pas une bonne idée, tout simplement car tu ne parles pas à des experts. Tu parles à des gens susceptibles de faire des préjugés, qui te dévaloriseront alors en fonction de ce statut. Une autre partie pourrait ne pas te croire, donc c'est compliqué. Mais ton honnêteté fait que ce n'est pas possible. Il n'y a donc qu'une solution, et c'est ce que tu recherches à faire : trouver des personnes qui te ressemblent As-tu déjà essayé d'aller dans une association pour autiste ? Tu y trouverais peut-être ton bonheur. En tout cas moi je vais essayer car je crois que c'est ce qu'il me faut.

Tu as bati plus que des amitiés donc ce que tu vises est parfaitement faisable.

[Zelmoed]

tu arrives à vivre sans amis, @daniel_dark ? ça m'intéresse... tu n'as jamais besoin d'avoir quelqu'un qui te tape sur l'épaule pour te dire "ça va aller" ?

[Zelmoed]

je lâcherai pas, je veux une réponse

j'en suis réduite à demander à mon manager qu'il me laisse un mot avant de partir en formation une semaine pour que j'ai un truc rassurant à lire si j'ai besoin

bon il connaît mon profil particulier (quoi que ça veuille dire) et est bienveillant et à l'écoute d'habitude

sauf là... il est parti sans me l'envoyer...

[Comte_Pseudonyme]

je lâcherai pas, je veux une réponse

j'en suis réduite à demander à mon manager qu'il me laisse un mot avant de partir en formation une semaine pour que j'ai un truc rassurant à lire si j'ai besoin

bon il connaît mon profil particulier (quoi que ça veuille dire) et est bienveillant et à l'écoute d'habitude

sauf là... il est parti sans me l'envoyer...

Cela dépend des gens. Cependant, il est bon de noter que la solitude est un signal de détresse physique. Se sentir admis parmi d'autres est un besoin naturel, de la même façon que le sommeil ou la nourriture. Pour autant que je sâche, le commun des mortels ne peut pas vivre en bonne santé en se sentant seul. Voir Patrick William et Cacioppo John T., Loneliness : Human Nature and the Need for Social Connection, New York, W. W. Norton & Company, 2008, (epub). Un excellent sommaire d'une non moins excellente émission de vulgarisation ici : Kurzgesagt – In a Nutshell, "La Solitude", Youtube, 17 février 2019.

[Zelmoed]

je sais que c'est un besoin psychologique (comme l'autonomie et la compétence), ça m'a bien plu quand je l'ai appris (ça légitimait mon envie) et ça me pose problème maintenant (je ne sais pas le combler).
Donc mon but c'est de m'en détacher un maximum (pour ne pas souffrir), mais ça marche moyen... ma psy a reformulé ça en "vous me dites : je ne veux pas qu'on m'aime"... soit.

[Comte_Pseudonyme]

Je ne sais pas ce qu'est l'amitié, encore une fois.

Je sais juste qu'il faut trouver les gens et ma mère m'a dit maintes fois que j'allais bien finir par en trouver. Mais le fait est que je me sens quand même seul. Je n'arrive pas à faire confiance aux compliments qu'on me fait. Je doute souvent de la réalité de l'affection ou de l'estime que l'on me porte. Le fait est que j'ai des amis (terme à définir) et que je ne suis pas sûr d'être heureux.

À titre d'exemple, je refuse pas mal le contact physique, et les rares fois où ma mère me prend dans ses bras (et que je l'accepte) je me sens mal à l'aise. Méfiant, je ne retire rien de la transaction à part de l'embarras.

Tout ceci pour dire que trouver des amis est une chose, trouver l'amitié et la ressentir en est une autre. Je ne sais pas comment ça marche en tout cas.

Je suis désolé de dire que je compte pas sur le fait d'y arriver un jour.

[Zelmoed]

mets un autre nom là-dessus, ou définis ton propre périmètre. on n'est pas obligé de se toucher, de se voir, d'aller se boire une bière, de tout se dire...
mes amis, je les vois une fois par an, on sait qu'on peut s'appeler en pleine nuit si on a besoin (on l'a jamais fait), y'a que le lien qui existe qui fait que c'est bon. Perso, j'ai pas besoin de plus pour mes amis. Ca doit se trouver, ça, ou l'humanité est-elle aussi pourrie ?

(je ne parle pas de mes confidents)

[Comte_Pseudonyme]

Je ne sais pas. La relation aux autres est le problème des origines pour moi. Je ne sais juste pas. C'est un des rares sujets où je bat souvent en retraite. Je préfère prendre mes médicaments et éviter de me poser trop de questions (outre celles qui visent à me remettre en question et scruter tous les impairs et défauts qui me seraient propres).

[Zelmoed]

Excuse moi, mon ton était inapproprié, je pense. J'essayais de te donner une autre vision, ça sonne comme un ordre ou un reproche...

[Comte_Pseudonyme]

Je ne l'ai pas mal pris, ne t'en fais pas. Je suis avide de commentaire ou critique constructive, je n'ai pas douté de tes intentions ou de ta bienveillance. (J'étais juste fatigué.) ^^

J'ai bien compris qu'il y avait maintes façon d'avoir des relations (Confident > Ami > Copain ; avec en plus psy et famille et amants, etc. et chacun le fait à sa manière, avec en plus plein de contextes différents : un copain issu d'un club de sport n'est pas le même qu'au travail). Mais ce que je pointais du doigt, c'est que peu importe le type de relation dans lequel je suis engagé, il semble toujours manquer quelque chose. Un vague sentiment de malaise, un doute qui continue de se promener à la limite de ma conscience. Je me sens toujours un peu seul, même avec les plus proches ou mes confidents. C'est ce que j'essayais de faire comprendre pour ma part.

Et bien sûr, au quotidien, je me sens vraiment seul, puisque je ne vois presque pas ceux que j'aime bien. Je fréquente un peu du milieu associatif et cie, mais même si ça se passe bien et qu'on copine pour ainsi dire, je n'arrive pas à me sentir vaguement pas à ma place. Je n'ai plus de façon si aiguë le sentiment d'être seul, mais ça ne change pas grand chose au fond du problème. Il manque quelque chose, comme si mon cerveau n'arrivait pas à digérer une enzyme particulière issue des relations sociales et à parvenir à satiété.


Modération (Tugdual) : Fusion de sujets (fin).

[Tugdual]

Les amitiés arrangées sont-elles le moyen :

• de se faire des potes à l'âge adulte ?

L'article est très léger, mais le concept m'interpelle...

[Scb1917]

Les amitiés arrangées sont-elles le moyen :

• de se faire des potes à l'âge adulte ?

L'article est très léger, mais le concept m'interpelle...

Merci pour ce partage Tugdual ! C'est intéressant et ça rejoint une question que je me pose souvent : pourquoi on trouve un si grand nombre de sites de rencontres amoureuses mais beaucoup moins centrés sur les rencontres purement amicales ? Je trouve que c'est beaucoup plus tabou de dire qu'on cherche un(e) ami(e) plutôt que chercher un(e) amoureux/amoureuse. Pourquoi ce tabou, cette honte ?
J'aimerais beaucoup me faire de nouveaux amis (j'en ai quelques uns, c'est juste que le nombre est très restreint) mais je ne sais absolument pas comment y arriver sans retomber dans du masquage ou dépasser mes limites et donc ne pas respecter mes besoins. J'ai aussi remarqué par le passé que j'ai énormément de mal à sociabiliser si je n'ai pas de centres d'intérêt communs avec la personne. Mais même si je trouve quelqu'un avec des centres d'intérêt communs, la mayonnaise a souvent du mal à prendre. Peut-être que c'est parce que je ne suis pas du genre à voir mes amis toutes les semaines car ça draine beaucoup trop d'énergie pour moi, je préfère l'écrit et ensuite se voir de temps en temps sans que ça n'enlève de l'importance à la force de la relation pour moi. J'imagine que pour les neurotypiques c'est sûrement anormal et que pour être proches il faut passer quasiment tout son temps ensemble ? Je ne sais pas trop.

Par ailleurs Tugdual, l'article que tu as partagé pointe à la dernière ligne vers un autre article concernant l'amitié (enfin, surtout les premières rencontres) et les différences culturelles, c'est passionnant aussi ! Et ça me manque beaucoup aussi, d'avoir des amis d'autres cultures, c'est quelque chose qui m'a beaucoup apporté quand j'étais étudiante.

[PetitNuage]

Merci pour ce partage Tugdual ! C'est intéressant et ça rejoint une question que je me pose souvent : pourquoi on trouve un si grand nombre de sites de rencontres amoureuses mais beaucoup moins centrés sur les rencontres purement amicales ?

C'est peut-être moins lucratif car cela concerne moins de personnes ?
Ou parce que les gens ne sont pas prêts à débourser autant pour une relation amicale que pour une relation amoureuse ?

Mais il est clair que pour ma part, ce type de site, OVS (On va sortir) m'a effectivement permis de me constituer un petit réseau d'amis.
Avec la même limite que toi, c'est à dire la difficulté à entretenir les liens.
Mais cela m'a quand même beaucoup apporté.

Il y a maintenant TMS (Toutes-mes-sorties)qui contrairement à OVS est gratuit pour les nouveaux membres.
Mais plus ou moins actif selon les régions.

Par ailleurs Tugdual, l'article que tu as partagé pointe à la dernière ligne vers un autre article concernant l'amitié (enfin, surtout les premières rencontres) et les différences culturelles, c'est passionnant aussi !

C'est intéressant effectivement cet article. Personnellement je me sens plus pêche que noix de coco.
J'aime bien communiquer avec les gens, découvrir leur vie. (peut-être pour mieux appréhender la mienne)
Mais je n'aime pas trop être envahie non plus. J'ai besoin de garder ma liberté.
Je préfère par exemple partager des activités que des repas.
Mais c'est peut-être parce que je n'ai pas trouvé d'amis avec qui je me sente sur la même longueur d'onde.