On n'a pas besoin de recourir à l'argument "Einstein était Asperger ou HPI". D'un point de vue humaniste, c'est même contre-productif (un argument mal placé) puisque l'on cherche aussi à faire reconnaître les personnes autistes qui ne sont pas des "savants" ou qui n'ont pas QI élevé. C'est tout le spectre qui est en lice. Il ne faudrait pas favoriser un stéréotype "Tous les autistes sont ... (bêtes, super-intelligents, froids, incapables de ...)" comme il ne faudrait pas favoriser un stéréotype comme "Toutes les blondes sont stupides", "Toutes les personnes à la peau brun foncé sont mal élevées et sales", "Toutes les personnes blablabli sont blablabla", etc.
Pour les personnes qui ne pourront jamais avoir été diagnostiquées (comme Albert Einstein, Léonard de Vinci, Emmanuel Kant, Stendhal, etc.), il vaut mieux accepter le neutre "Nous n'en savons rien." Après tout, si on va piocher dans l'histoire, il y a déjà un biais de sélection (un biais de disponibilité notamment) puisqu'on retient surtout les personnes connues, les "vainqueurs". On parle moins souvent des vaincus.
Le déclin de l'empire américain, Denys Arcand (56 min, 22 s du film )On reproche souvent à l'histoire de s'intéresser aux vainqueurs. Mais au fond la plupart du temps, c'est souvent pour des raisons de documentation. Voyez-vous, on possède plus de documents sur les Égyptiens que sur les Nubiens, beaucoup plus sur de documents sur les Espagnols que sur les Mayas, et bien sûr beaucoup plus de documents sur les hommes que sur les femmes. Et d'ailleurs c'est une limite certaine de l'histoire. Mais il y a peut-être un élément psychologique : c'est qu'au fond on aime beaucoup mieux entendre parler des vainqueurs que des vaincus.