Le sujet du Harcèlement avec un grand H (scolaire, physique, psychologique, sexuel et professionnel) est un sujet qui me touche beaucoup car j'en ai été victime, en tant qu'élève en primaire (en maternelle par la directrice d'école et en élémentaire par les élèves) puis au collège par les enseignants de mathématiques. Et enfin, dans le supérieur où là, la souffrance a atteint son paroxysme car lors d'un stage dans une grande agence de santé publique, ma directrice de mémoire voulait me faire utiliser des modèles mathématiques inadaptés et surtout, m'a fait refaire tous les résultats du stage, à un mois de rendre les mémoires, tout cela parce qu'il y avait eu désaccord entre la directrice et le directeur adjoint du mémoire. Là, la souffrance était telle qu'il y a eu des TS (envie de sauter du 4 ème étage du bâtiment ou auto-mutilation mais pas de véritable passage à l'acte).
Enfin, j'ai connu le harcèlement au niveau professionnel, lorsque j'ai été professeur stagiaire dans une école de maternelle dans une école dite politique de la ville (équivalent REP + sans les moyens qui vont avec). Je me faisais harceler par certains de mes élèves dont une qui me prenait pour le "copain" de sa maman (car amie d'enfance à mon frère) et se permettait de me mettre la main aux fesses au point où par réflexe, j'ai failli lever la main sur cette élève.
Après avoir demander à la mère de gronder sévèrement sa fille, en avoir parlé avec la directrice d'école et les collègues, ces personnes se sont rendus qu'il y avait effectivement un problème lorsque moi, j'étais rentré chez moi car la visite d'une de mes tutrices ESPE s'étaient absolument mal passée (ma classe était absolument insupportable lors de chaque visite) et que l'élève en question s'était baladée dans son plus simple appareil dans la cours de l'école avant les APC.
Enfin, durant cette même année, j'ai connu le harcèlement de mes tutrices de terrain (ESPE) et de ma supérieure hiérarchique (avec cette inspectrice de circonscription, j'avais l'impression d'avoir à faire avec un vautour et d'être en garde à vue chaque fois que je la voyais) qui me détruisaient le moral car on me donnait l'impression que j'étais l'incompétence incarnée (entre autre). C'est d'ailleurs une de ces tutrices ESPE qui me disait que j'avais une voix monocorde et un visage absolument inexpressif et que je ne théatralisais pas assez dans ma classe. Heureusement, lors de mes 2 jours et demi de stage, j'avais une maître G du RASED (à composante rééducative) qui me disait qu'elle avait rarement vu une classe aussi dure et surtout mon conseiller pédagogique qui a reconnu "qu'on aurait jamais du envoyer un stagiaire dans l'école car c'était l'envoyer au casse-pipe".
Aujourd'hui, je vais beaucoup mieux et je vais faire du témoignage à partir de l'année prochaine pour parler du harcèlement scolaire dans les écoles, collèges et lycées et de l'autisme (car pour les psychologues spécialisées que j'ai pu rencontrer, je suis le parfait exemple de l'adulte né dans les années 80 et qui est passé entre les mailles du filet du diagnostique sur l'autisme par faute de connaissances scientifiques à l'époque) car je pense qu'il est nécessaire de faire de la prévention dans les différents établissements du primaire et du secondaire (dans le département où j'habite) pour faire prendre conscience aux élèves de ce qu'est l'autisme, ce qu'est le harcèlement (et ses différentes formes) et surtout en quoi l'autisme est un facteur à risque aggravant face au harcèlement. En effet, en lisant le forum et lorsque j'ai été dans des groupes de parole dans mon département, je me suis rendu compte que toutes les personnes autistes (ou en cours de diagnostique) avaient pu rencontrer ce "Problème" (avec un grand P).
Dans un sujet du forum (viewtopic.php?f=4&t=13375&start=30) j'avais écrit en octobre dernier : "Pourquoi les gens ont-ils autant ce besoin de déverser leurs fiels sur les gens différents (ou semblant différents) pour les rabaisser, les frapper, les humilier ... . Je suis en train de me demander si nous avons une étiquette sur le front qui indique que nous sommes des cibles idéales pour se faire harceler. Qu'est-ce qu'on a fait au ciel pour mériter un tel traitement de faveur." et j'avais rajouté "Je pense que les harceleurs ont cette sensibilité à détecter (tel un radar) leur futur victime par rapport à leur état de faiblesse supposée ou potentielle. On pourrait d'ailleurs se demander s'il faut prendre cela comme un don ou une malédiction ?".
Toujours est-il que le harcèlement induit d'énormes séquelles psychologiques et les nouvelles technologies sont un terreau propice au harcèlement des personnes atypiques. Mais, d'après moi, l'Education Nationale est à l'image de la société et tant qu'il n'y aura pas une prise de conscience de la société française (cela va du du président de la république jusqu'aux parents des jeunes harceleurs), il n'y aura pas d'avancées dans le domaine du harcèlement.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi car en maternelle (où j'ai pu travailler), j'ai rencontré des enfants de 4 ans qui harcelaient d'autres enfants du même âge au point de les passer à tabac (pire que des adultes). Il faut être vigilant dès le plus jeune âge et je pense que l'Ecole a un rôle à jouer en inculquant des valeurs telles que la tolérance ou le respect des différences. En revanche, ces messages ne peuvent passer que si ces mêmes valeurs sont inculquées aux enfants par leurs parents (sinon, cela risque d'être peine perdue).Et aussi, je crois, nommer les différences sans ostracisme. Il n'y a pas de gros mots. Les particularités peuvent avoir un nom, ce n'est pas blessant. à 3 ans, ils s'en fichent. Ça évitera qu'à 13, ils aient peur, méprisent, jugent, critiquent, briment, et finissent invariablement par violenter.
Tu vois, je ne suis pas tout à fait d'accord car si à cet âge, la responsabilité pénale n'est pas engagée, le harcèlement est suffisamment grave pour qu'il y est une sanction par la justice. Ne pourrait-on pas imaginer des travaux d'intérêt général dans des centres d'aides pour les jeunes adolescents qui seraient tentés de se suicider. Car pour moi, rien ne vaut le terrain pour que ces jeunes harceleurs se rendent compte des conséquences parfoisManon a changé de collège, ses harceleurs continuent leur vie sans avoir été inquiétés, je ne suis pas sure qu'ils aient eu conscience de la moindre responsabilité car c'est compliqué à cet âge d'endosser une responsabilité de groupe (individuellement, leur participation est insignifiante).
Mais de son côté, Manon a totalement rompu avec les personnes en question, ce qui nous semble un point hautement positif, et démontre qu'elle reprend le dessus. Elle identifie aussi mieux les comportements limite. Nous avons beaucoup travaillé sur le sujet.
dramatiques de leurs actes. Ces adolescents harceleurs pourraient très bien "travailler" dans la Maison des Jeunes et Adolescents de Saint-Brieuc (https://cotesdarmor.fr/le-departement/c ... dolescents) pour que cette expérience puisse leur mettre "un peu de plomb dans la cervelle" et permettre ainsi quand ils seront parents d'inculquer à ses enfants d'accepter l'autre dans sa différence.
Pour Manon, il serait peut être intéressant de trouver dans son département, des groupes de parole pour adolescents autistes (ou en cours de diagnostique) pour pouvoir permettre de parler, se soulager et ainsi, se soigner et se rendre compte que d'autres adolescents ont pu avoir ce parcours.
Enfin, pour les parents dont les enfants sont au bord du gouffre à cause du harcèlement, il existe le site Infosuicide.org qui répertorie par région, toutes les structures qui peuvent aider, soulager et prévenir le passage à l'acte de l'enfant en souffrance. Voici le lien: [b][i]https://www.infosuicide.org/liens ... x/[/i][/b]
En espérant que mon message n'est pas un énorme roman. En tout cas Symphonie, portez-vous bien toi et Manon