TSA et permis de conduire...

[Jean]

Evaluation de la pré-conduite d'un adolescent avec un trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité et trouble du spectre autistique

Extraits :

Les principales déficiences de l'adolescent avec TDAH/TSA portent sur la capacité de détourner l'attention, à effectuer de simples tâches séquentielles, à intégrer des réponses visuo-motrices, et à coordonner les réponses motrices, alors que les témoins démontrent des compétences intactes dans ces capacités.
(...)
Les adolescents atteints du TDAH/TSA peuvent avoir plus de déficits de pré-conduite et peuvent nécessiter de faire appel à un spécialiste certifié en réhabilitation à la conduite pour évaluer la préparation à conduire, mais une étude plus vaste est nécessaire pour confirmer cette hypothèse.

Nous savons que la conduite peut poser de gros problèmes. Il faut noter que cette étude concerne des personnes ayant aussi un TDAH (ce qui n'est pas le cas de tous).

Sur le même principe (les TED ont plus d'accidents que les autres), il faudrait interdire à tous les jeunes de moins de 25 ou 30 ans de conduire. Et demander à un spécialiste certifié en réhabilitation à la conduite d’évaluer les hommes (qui sont nettement plus dangereux dans la conduite).

Selon moi, les plus grandes difficultés à maintenir l'attention dans la conduite peuvent être compensées par :

• - un apprentissage plus soutenu (fréquence des exercices);
  - un respect des règles lorsqu'elles sont bien comprises;
  - le choix d'un itinéraire régulier;
  - l'évitement des horaires les plus chargés;
  - la diminution des distractions (conversations, téléphones portables ...);
  - la voiture avec boîte de vitesse automatique ;
  - last not the least : l'utilisation des transports en commun.

[jns]

J'ai échoué au permis il y a des années, après des cours de conduite humiliants et franchement pénibles.
Depuis je préfère me simplifier la vie avec les transports en commun ou la marche à pied !
Bien entendu j'ai droit régulièrement à des remarques sur le sujet ...

[Tonks]

Tu as de la chance d'avoir accès à des transports en commun.
Là où je suis la voiture est nécessaire. En ce moment je prépare le code. J'essaye de ne pas encore penser à la conduite.
Mais déjà les séries de codes... Je trouve les questions très mal formulées, j'ai toujours envie de répondre oui mais ou non mais. Il y est utilisé un vocabulaire qui ne parle pas. Comme par exemple: "est ce que je peux doubler cette voiture ?" Bien sûr que c'est possible, mais ça ne veut pas dire qu'on doive le faire maintenant. Il devrait plutôt demander si on a le droit par exemple.
Et l'autre jour comme question: combien élimine-t-on d'alcool en une heure ? Leur réponse: ça dépend de plusieurs facteurs comme la santé, le fait de manger ect... donc on dit une moyenne de tant .

La dernière fois a été plus difficile que les autres, dans la salle ou on fait les séries, on entend ce qui se passe à l’accueil. En général j'arrive à passer au dessus (surtout si les voix ne sont pas trop fortes), mais cette fois j'y ai entendu des propos qui me mettent tellement hors de moi et d'une injustice totale. J'ai eu un mal de chien à rester concentrée sur ma série et en même temps au fond de moi je rêvais de ma réaction si j'avais eu le courage d'aller répliquer.

[Franck Derrien]

bonjour

je pense que j'aurais beaucoup de mal a passer le permis car il sagit d'un vertitable examen et les suitauations de stress sont frequentes

de toute facon je me verrais mal conduire car pour avoir pratique le covoiturage ou le stop je contate que parfois les conducteurs sont dans des sitautions stressantes ou compliquees sur la route ce quii pourrait m'angoisser ou dans le pire des cas provoquer un accident

il est possible aussi d'avoir une voiture sans permis mais cela coute plus cher qu'une voiture classique et de plus ces engins sont limites a 50 km / h donc peu d'interet pour des grandes distances

bonne journee

franck derrien

[Faisceau Concentré]

Je remonte ce vieux sujet parce que je viens de retrouver un texte que j’avais écris à ce propos entre deux avions il y a quelques temps :

J’entends bien les difficultés qui peuvent exister dans la conduite pour les personnes TED, mais je ne partage pas votre avis, Jean, lorsque vous préconisez les transports en communs. Je ne prétendrais pas que mon ressenti est valeur absolue, mais pour une personne telle que moi, pour qui le contact physique est au mieux plus que désagréable et au pire insupportable, les transports en communs sont ma hantise.
Ces espaces restreints et bondés, où l’air n’est pas renouvelé, sont horriblement agressifs en raison de mes hypersensibilités. Les gens qui me frôlent, leurs odeurs qui m’étouffe, m’amenant parfois à la limite de l’évanouissement, et les sons, ceux des rails, des personnes qui parlent, qui toussent, qui respirent… une vrai torture !

Alors, puisque nécessité fais loi, on met au point des stratagèmes pour rendre l’exercice supportable. On met des écouteurs pour couvrir les sons, on imbibe un mouchoir d’huile essentiel de menthe que l’on place sur son nez et sa bouche, on pose les yeux au sol parce qu’on ignore où regarder avec toutes ces personnes. Mais qu’en est-il des contacts ? Et comment faire quand les transports sont tellement bondés que les gens tiennent en étant compressés aux autres. Rien n’est plus désagréable pour moi que ce genre d’espace. Si je peux me faire violence le temps de quelques arrêts, lorsque la rame/le bus n’est pas trop plein(e), il peut me falloir plusieurs dizaines de minutes pour me remettre d’avoir passée le temps de deux arrêts dans un tram/bus bondé.

Alors oui, conduire est stressant. Oui, les gens sont imprévisibles et déboitent n’importe où sans le signaler. Oui, les feux de signalisation m’agressent la nuit tombée. Oui, personne n’a encore pu répondre à la première question que j’ai posée en rentrant dans la voiture pour ma première leçon de conduite, à savoir comment sait-on où est exactement notre voiture par rapport à la route (oui, ça fait un peu flipper). Mais je préfère 1 000 fois (et je pèse mes mots) la voiture aux transports en communs. Parce que dans ma voiture je suis confortablement assise sur mon siège, j’écoute ma musique au son que je souhaite, aucun son ou odeur ne viennent parasiter mes sens, et si je suis stressée par la conduite ou les embouteillages, alors je suis libre d’évacuer ma frustration, parce que dans ma voiture je suis seule.

J’ai d’ailleurs développée une stéréotypie spécifique à ces moments : je parle ou je « chante » dans une « langue » qui n’existe pas. Je ne sais pas vraiment ce que je dis, mais ces mots sont pleins d’un sens que mon conscient n’arrive pas à percevoir. J’ai en général des discussions, parce qu’il semblerait que cela en soit, qui m’apaisent. J’aime à penser que ce langage qui n’est qu’à moi est ma pensée la plus primaire, formée dans mon esprit avant que je n’en fasse la traduction pour l’exprimer dans un langage normé, acquis via l’apprentissage. Dans ces moments là, je me sens un peu comme spectateur de mon propre discours, en ce sens que je n’ai aucun contrôle sur ces sons (qui sont clairement des mots) qui quittent ma bouche. Probablement une sorte de transfert de ma pensée interne vers l’extérieur.

L’ironie dans la question de cette conduite, c’est que si elle s’avère stressante en elle-même, l’habitacle de la voiture est devenu, pour moi, un espace protégé en ce sens qu’il m’isole des autres, au moins d’un point de vue sonore (hors les sons ont un rôle prépondérant dans mes stéréotypies). Et ce sentiment est suffisamment libérateur pour qu’il m’arrive, dans certaine conditions privilégiées, de prendre du plaisir dans la conduite !

Je ne prétendrais pas que cela a toujours été le cas. Il m’a fallu du temps pour mettre en place cette « stratégie de défense » contre le stress au volant et bien sûr, il m’arrive encore souvent d’être dérangée par l’action de conduire. Mais je ne suis plus tétanisée à l’idée de prendre ma voiture et cette liberté là, elle n’a pas de prix, surtout lorsque je retourne chez moi, à la campagne, où les transports sont quasiment inexistants.

En ce qui concerne l’apprentissage de la conduite en elle-même, on peut dire que ce ne fut pas une chose facile, avec plus d’une cinquantaine d’heures de conduite en auto-école et presque autant avec la famille, ainsi que quatre passages de l’examen (le seul examen auquel j’ai échoué à ce jour, et trois fois en plus !).Je dois avouer que je dois le fait d’avoir eu le permis à la persistance de mon grand-père, qui m’a littéralement forcé à y retourner la quatrième fois et je ne le remercierais jamais assez pour ce présent qui m’offre de nombreuses possibilités pour l’avenir. En effet, dans le métier auquel j’aspire, comme beaucoup d’autres, il s’avère être une nécessité et dans tous les cas un sérieux avantages en terme de mobilité.

Alors, même si j’ai parfaitement conscience de la difficulté de la conduite pour nous, je persiste à croire qu’il s’agit d’un atout avantageux pour se construire un avenir. En effet, la conduite offre des possibilités indispensables en termes d’autonomie, à fortiori dans les campagnes.
Donc oui, c’est difficile, mais pour moi, ça vaut le coup! Toutefois la formation sera longue, alors vous pouvez commencer à économiser pour payer l’auto-école, et sachez que même après l’obtention du permis, il y aura encore beaucoup à apprendre. C’est la pratique qui vous donnera l’assurance, elle est indispensable à une meilleure maîtrise de la conduite.

[freeshost]

Pour ma part, pour les apprentissages pratiques, il me faut plus de temps, et la voiture n'y a pas fait exception.

Maintenant, cela dit, je n'ai pas de voiture et compte m'en passer pour diverses raisons :

- la pollution,
- le coût financier,
- le bruit,
- l'autonomie (on répare plus facilement un vélo qu'une voiture),
- les dangers.

J'ai la chance de vivre en Suisse, où le réseau de transports publics est plutôt dense.

[Tugdual]

En campagne, le permis et un véhicule
sont des facteurs de liberté indispensables.
Seule la conduite en ville me fait vraiment flipper
(Nantes et ses micro-rond-points doubles !),
et j'ai jusqu'ici réussi à ne jamais avoir besoin
de conduire dans des villes comme Paris ...

Je comprends le côté pratique des transports
en commun en ville, mais j'ai (beaucoup) de mal
à les supporter. Cette promiscuité, ces bruits,
ces conversations qui ne me concernent pas,
ces odeurs, ces contacts, mon espace vital
envahi en permanence ... Au secours !

Je me suis beaucoup déplacé en vélo étant gamin,
puis en mob un peu plus tard. Pour mes dix-huit ans
mes parents m'ont offert le permis auto, et je n'ai
pas eu de soucis à le passer. Dès que j'ai travaillé,
j'ai passé le permis moto, là c'était plus difficile,
il y a plus de manoeuvres à maîtriser : parcours de
maniabilité lente avec passager, maniabilité rapide
(slalom), manoeuvre d'évitement, freinage d'urgence ...

Ensuite, quel bonheur de se déplacer sur deux roues,
en plein courant d'air, de pencher dans les virages,
et d'être aux commandes d'un véhicule aussi agile ...

Et ce sentiment est suffisamment libérateur pour qu’il m’arrive, dans certaine conditions privilégiées, de prendre du plaisir dans la conduite !

Cela rejoint aussi une réflexion que je me fais
souvent : le temps de mes déplacement (auto ou moto)
sont parmis les rares moments où je me sens enfin
"normal", où absolument rien ne me distingue des autres ...

J'en arrive au même conseil : à moins que ça ne vous
paraisse complètement inaccessible, passer le permis
est un effort qui vaut le coup, en terme de liberté ...

[Jean]

Merci pour vos remarques.

En ce qui concerne les transports en commun : je comprends bien pourquoi des aspies peuvent les apprécier (régularité, absence d'action de conduire ...) et les inconvénients signalés.

Bien que cela prend plus de temps, l'apprentissage de la conduite automobile permet plus d'autonomie.

[Franck Derrien]

bonjour

perso je ne me verrais pas conduire car je pense que je serais tres stresse par les autres voitures , certains conducteurs sont stresses en voiture ( je voyage pas mal en stop ou covoiturage et les conducteurs sont parfois nerveux )

pour les transports en commun oui mais tout depend ou tu habites avant j'habitais a cote de rennes ou l'offre en transports en commun était excellente donc pas de probleme mais je demenage dans une region peu desservie par les transports ( Vercors ) et je pense que le fait de ne pas avoir le permis est un handicap, plus important dans ce genre de regioons plus que dans des grandes villes

bonne journee

franck derrien

[stef_asper]

Je confirme moi meme j'ai eu beaucoup de problemes pour passer le permis.

J'avais essayé vers 20 ans etant etudiant mais j'ai pris environ 40 heures et deux echecs à l'examens.
Ce fut financierement catastrophique pour mon budget etudiant de l'époque.

A la fin de mes etudes arrivé à Paris j'ai du reprendre environ 40 heures pour l'avoir au deuxieme coup. De justesse.

Finalement j'ai jamais acheté de voiture.

Ces dernieres années je me suis beaucoup déplacé à vélo dans Paris je n'ai jamais eu de probleme dans la circulation et pour respecter le code (si ce n'est quelques feux rouges grillés....)

Pourtant le permis voiture m'a posé un veritable probleme.

Déjà il y a le fait que j'aime pas les voitures. Et puis soit je me concentre sur la conduite soit sur la mecanique (pedales, ...) mais j'ai du mal à faire les deux en meme temps.

[Franck Derrien]

bonjour

est il vrai de plus que certaines auto ecoles peuvent refuser des personnes qui etaient autistes asperger ? on m'avait parle d'une auto ecole de brest qui faisait ca

ont elles le droit ? c limite de la discrimination de refuser qn dans une auto ecole qui dit qu'il a le syndrome d'aspeerger

bonne journee

franck derrien

[stef_asper]

Il y avait aussi chez moi un vrai probleme lorsque je suivais les lecons

Par exemple vers le debut un jour le moniteur m'a dit : "non", et il a appuyé sur la pedale de frein.

Alors j'ai cogité et j'ai fait plein d'hypotheses sur ce qu'il voulait, et à chaque lecon j'apprehendais que pour une raison que j'ignore il me dise à nouveau : "non" et qu'il freine.

Je me souviens qu'il disait à mes parents que c'est "comme si j'etais face à un ecran d'odinateur" mais si j'interprete bien ses propos ca voulais dire que j'avais pas vraiment les pieds sur terre par rapport au contexte, à la situation.

Lorsque j'ai passé l'examen du permis, je donnais l'impression d'etre assez sure de moi pour passer les vitesses, en fait je faisais ca comme un automate. J'etais obsédé par le desir de l'examinateur, car je n'arrivais pas à repondre à la question : mais qu'est ce qu'il attends. A un moment on est arrivé devant un petit mur, j'ai pas freiné, il y a freiné en urgence pour eviter le choc. Il m'a dit: "c'est bete car mecaniquement c'est pas mal"

En realité j'etais completement paralysé au fond de moi meme. Ca ressemble à une forme de stress.

Je donnais vraiment l'impression de quelqu'un inapte à prendre un volant car incapable de juger les situations.

Pourtant ces dernieres années en velo je me suis bien debrouillé meme si comme tout le monde au debut j'ai un peu tatonné. Croyez moi quand on est cycliste urbain à chaque carrefour on risque sa peau, alors l'erreur ne pardonne pas. Mais je n'etais pas ecrasé par le desir du moniteur à coté.

Je tiens à preciser que je ne suis pas diagnostiqué en CRA donc je me considere pas representatif mais voilà pour moi.

[Jacquie]

bonjour

mon fils ne veux pas apprendre à conduire, il me dit qu'il
ne peux pas penser à tout ce qui peut arriver, un piéton qui traverse
une voiture qui pile devant lui, etc... en meme temps et encore moins
imaginer la betise que vont faire d'autres conducteurs

pour lui il existe un code de la route
tout le monde est censé le suivre

donc il n'imagine pas qu'on puisse doubler sans clignotant
piler devant lui, klaxonner sans raison valable et j'en passe...

pour cette raison il sera obligé de travailler et vivre dans une
grande ville

il a passé son bsr avec de grandes difficultés
et a eu plusieurs accidents avec la mobylette
j'ai donc supprimé la mobylette, il n'a pas du tout protesté d'ailleurs
et ce, alors même qu'il n'était pas du tout diagnostiqué aspie

[freeshost]

Bien que cela prend plus de temps, l'apprentissage de la conduite automobile permet plus d'autonomie.

En termes d'autonomie, optons pour le vélo. Comparé à la voiture,

- le vélo s'apprend plus vite ;
- il coûte moins cher ;
- il est plus facile à fabriquer ou à réparer ;
- il est plus facile à prêter ou donner ;
- il contribue à l'activité physique ;
- il est plus facile à porter (plus léger).

En plus, plusieurs sortes de vélos existent : vélos pour n personnes, vélos pour porter des sacs, vélos pour enfants, vélos avec toit, etc.

Le seul petit inconvénient est qu'il est aussi plus facile à voler que la voiture. A vos cadenas en U !

[Syberia]

En termes d'autonomie, optons pour le vélo.

Cela dépend. Par exemple j'habite dans un bled paumé et si je souhaite aller à la fac en bus il n'y a qu'un seul aller à 7h du mat' et pas de retour possible ( ), et si je voudrais y aller à vélo je devrais faire 40km par jour (ce n'est pas tellement les kilomètres qui me font peur mais plutôt le temps perdu à ne pas pouvoir étudier). Pour les courses quotidiennes je pourrais me débrouiller dans un rayon de 6/7 km, mais si je veux acheter un livre, je n'ai pas d'autres choix que le net (La Poste utilisant des camions = pollution). Pas pratique tout ça...