[Index Littérature] Que lisez-vous ?

Pour les gens qui ont simplement envie de discuter sans souhaiter faire passer d'information particulière.
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hazufel
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Re: [Index Littérature] Que lisez-vous ?

Message par hazufel »

Quelques-uns me tentent vraiment bien, il va falloir choisir pour les vacances :mrgreen:

Dix polars pour frissonner en vacances - Sélection Télérama
Spoiler : 
Brazilian Psycho”, Joe Thomas

Près de 600 pages grand format, denses, frénétiques, radicalement noires. Le Britannique Joe Thomas raconte la ville de São Paulo entre 2003 et 2019, de l’élection de Lula à celle de Bolsonaro, en multipliant les personnages, les actions et les points de vue. Des riches, des pauvres, des flics, des mafieux, des politiciens, des cadors de la finance. Pour dire au quotidien la violence, la corruption et le détournement d’argent public à tous les étages. Brazilian Psycho, c’est le roman monstre d’une ville-monde. Si son titre renvoie évidemment au fameux succès de Bret Easton Ellis, sa forme évoque plutôt James Ellroy ou David Peace. L’écriture est sèche, rapide, phrases courtes, dialogues au cutter, hachure du texte, mitraille des mots. Difficile de résister à ce torrent romanesque qui mêle si bien réalité et fiction. Éminemment politique, il tente de comprendre ce qui s’est passé après l’élection de Lula pour que le pays en vienne à élire Bolsonaro. En gros : comment en est-on arrivé là ? – M.A.
Traduit de l’anglais par Jacques Collin, éd. du Seuil, 592 p., 24 €.


“Le Présage”, Peter Farris

Toxey rêve d’être photographe, comprend d’instinct à quel moment le cliché sera juste. Un jour de fête foraine, il photographie une jeune femme enceinte. C’est elle qu’on retrouvera morte dans la réserve naturelle de la Lokutta. Aucune trace de son bébé. Derrière cette affaire sordide se dresse un homme politique qui se pense le maître du monde et possède tout dans la région, du côté de la Géorgie. Peter Farris est un écrivain bouleversant qui sait à la fois parler de la corruption et de la beauté. Dans ce nouveau roman, l’auteur du Diable en personne met face à face une sorte de Donald Trump effrayant et un idéaliste qui ne lâche pas l’affaire. Il faut saluer aussi l’écriture de Peter Farris, directe et descriptive, rythmée et incarnée pour dénoncer la corruption et sa violence illimitée. – C.F.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Anatole Pons-Reumaux, éd. Gallmeister, 496 p., 24,90 €.


“Loin en amont du ciel”, Pierre Pelot

Il a commencé par le western. C’était dans les années 1960-1970 et son héros s’appelait Dylan Stark. Pierre Pelot n’a jamais oublié ses premières amours ; les revoici en pleine vigueur poétique dans ce nouveau roman qui se déroule à la fin de la guerre de Sécession. On y croise des cavaliers solitaires, des armes à feu, et surtout des bandes de filles et des gangs de sales types qui tuent comme ils respirent. Pelot décrit la région des Ozarks comme personne, prenant le temps d’accompagner la beauté d’un paysage en dénichant toujours le mot juste. Soudain, il devient comme déchaîné pour accompagner les sœurs McEwen trahies mais vengeresses. Un sacré escadron de femmes révoltées, magnifiques justicières dans un monde de chaos
Éd. Gallimard, coll. La noire, 384 p., 21,50 €.

“Les Brouillards noirs”, Patrice Gain

Au premier abord, il s’agit d’une enquête racontée serré, de plus en plus haletante et violente. L’histoire d’un homme venu aux îles Féroé pour tenter de retrouver sa fille. Elle est arrivée là en vacances, n’est pas rentrée, est injoignable. Il la cherche ainsi dans ce bout du monde, solitaire et oppressant, perdu dans l’immensité de l’Atlantique Nord, dont l’usage lui échappe totalement. Et découvre bientôt qu’elle avait rejoint des militants d’une ONG engagés contre la chasse à la baleine. Des militants très mal vus de la population, majoritairement favorable à cette tradition ancestrale, des dizaines de baleines rabattues vers la côte et brutalement massacrées. Le texte se situe ainsi entre polar et roman d’aventures, avant qu’à la violence sauvage du récit se mêle peu à peu une musique plus douce, mélancolique et déchirante. L’histoire tragique d’un père et d’une fille qui se sont manqués. – M.A.
Éd. Albin Michel, 256 p., 19,90 €.

“On dirait des hommes”, Fabrice Tassel

Le petit Gabi, c’est comme du vif-argent. Un soir, en promenade avec son père, il court sur la jetée, tombe dans l’eau et disparaît. Thomas a beau plonger pour tenter de le sauver, il ne peut rien faire.

Le roman de Fabrice Tassel se place presque un an après le drame et alterne le passé et le présent de Thomas et Anna, le couple en deuil. Cette fiction admirablement construite accompagne les pensées et les gestes de ces êtres écrasés de douleur, mais elle écoute aussi l’intime conviction de la juge d’instruction Dominique Bontet, qui ne lâche jamais une enquête avant le terme légal. Tirant sobrement le fil d’une histoire où la culpabilité le dispute à l’ambiguïté des sentiments, le romancier ne cherche pas seulement à résoudre une affaire mais à écouter les douleurs humaines, décrypter la lâcheté des uns, la fragilité des autres, les mensonges et les contraintes de chacun. Un roman magistral. – C.F.
Éd. La Manufacture de livres, 288 p., 19,90 €.

Proies, Andrée A. Michaud

Le décor d’abord, dont l’autrice québécoise fait toujours le socle de son intrigue. La forêt, mise en scène comme une force agissante, superbe et menaçante tout à la fois. La forêt dans laquelle il est facile de se perdre, qui peut cacher les pires dangers. L’histoire se passe dans le sud du Québec, à la frontière avec les États-Unis. Trois ados partent, en fin d’été, camper quelques jours dans la forêt et le texte distille, dès les premières pages, des éléments troublants : des frémissements sur l’eau, annonciateurs de tempête, des craquements aux origines incertaines, le sentiment chez les ados d’être en permanence observés. Et bientôt la certitude que leur campement a été visité. Et qu’ils sont devenus des proies. L’écriture d’Andrée A. Michaud, extrêmement dynamique, joue subtilement des métaphores empruntées aux paysages, à la nature, elle porte les odeurs, les bruits les plus imperceptibles, les mouvements indicibles. Elle sollicite ainsi tous les sens du lecteur, qui ressent, qui écoute le texte autant qu’il le lit. – M.A.
Éd. Rivages Noir, 280 p., 21 €.

Le Mal en personne, Jorn Lier Horst

Cette nouvelle enquête menée par William Wisting, signée Jorn Lier Horst, met en difficulté le policier norvégien et sa fille journaliste, qui travaille souvent avec lui. Lors d’une reconstitution en pleine forêt, le criminel Tom Kerr disparaît, visiblement aidé dans sa fuite par un comparse. Wisting a bien du mal à retrouver ce meurtrier de jeunes femmes et sa fille elle-même est menacée. L’auteur du Code de Katharina sait parfaitement unir la placidité de son héros, acharné à connaître la vérité, et la traque d’un criminel qui guette ses proies pour les faire longuement souffrir. Sans oublier la neige et le brouillard du sud de la Norvège, inquiétants à souhait. – C.F.
Traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier, éd. Gallimard, coll. Série noire, 416 p., 20 €.

Le Dernier Loup, Corrado Fortuna

Imaginez un petit village entouré de forêts, à l’écart dans les montagnes, au nord de la Sicile. Enfant, Tancredi Pisciotta a passé beaucoup de temps dans ce village où son grand-père avait un mobile home. Il n’a plus mis les pieds dans cette maison depuis quinze ans, mais il y revient pour se reposer d’une année éprouvée par la mort de son frère et les difficultés de son couple qui ne parvient pas à avoir d’enfant. L’ambiance est mélancolique et Le Dernier Loup est d’abord un formidable roman d’atmosphère, dont le charme opère immédiatement. Parti se promener, Tancredi découvre, dans la montagne, un homme gravement blessé, un jeune berger dont le dernier mot à peine audible est « le loup ». L’auteur joue ainsi sur l’ambiguïté de son récit, à cheval sur le territoire du conte, la forêt, le loup, et sur une intrigue très réaliste : qui a tué le jeune berger ? À la mélancolie qui baigne tout le roman se marie ainsi un récit très vif, chapitres courts, dialogues incisifs, rythme enlevé. Sans que la fin permette de décider précisément où se situe la vérité de cette histoire infiniment subtile. – M.A.
Traduit de l’italien par Anita Rochedy, éd. Gallmeister, 208 p., 22,20 €.

Tuez Skripal !, Jean Claude Bartoll

Skripal est un ancien espion militaire russe exilé en Angleterre. On le retrouve inconscient dans un jardin public avec sa fille, et chacun d’y aller de ses déductions : overdose, drogue dure, empoisonnement. Flics et politiques se renvoient la balle, Poutine nie tout, la Première ministre britannique est persuadée que le maître du Kremlin est derrière tout ça. C’est l’occasion pour deux agents de la DGSE, en particulier la belle Ava, de mener l’enquête dans le monde entier. L’affaire Skripal est une histoire vraie, vivement réadaptée par Jean-Claude Bartoll qui prend soin de renverser les vérités, jouer avec les faux-semblants et faire mentir tout le monde. Le retour du roman d’espionnage est vraiment une bonne nouvelle. – C.F.
Éd. Gallimard, coll. Espionnage, 480 p., 22 €.

Un conte parisien violent, Clément Milian

La place Stalingrad, dans le nord-est de Paris. Salomé, 14 ans, des airs de garçon manqué, short en jean déchiré, toujours scotchée à son skate, habite un immeuble pas loin. Mais l’appartement est déserté, en ce début d’été, parents aux abonnés absents, sœur partie avec un mec. Alors elle vit sur la place, au milieu des dealers auxquels elle rend parfois des services, camés, mendiants. Toute une cargaison de paumés. En particulier Mamadou, son meilleur pote toujours en place sur le même banc. Salomé sait bien que certains des types qu’elle fréquente ne sont pas des mecs sympas. Mais elle fait semblant de l’oublier. Comme elle fait semblant de ne pas voir que les hommes ne la regardent plus comme une petite fille. C’est sa voix que l’on entend. Ses mots, très crus, son impertinence, son rythme, son énergie. Clément Milian excelle à faire vivre cette voix, d’une formidable présence. Le lecteur vit, page après page, la montée de la tension, sans qu’aucun artifice, rebondissement ou autre, n’intervienne. Il sait que l’histoire va s’accomplir. Il l’appréhende. – C.F.
Éd. L’Atalante, coll. Fusion, 256 p., 19,90 €.
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Cardamome
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Re: [Index Littérature] Que lisez-vous ?

Message par Cardamome »

Je suis en train de lire quelques-uns de Fred Vargas.
En ce moment: "Sous les vents de Neptune". (J'avais lu "l'homme à l'envers" juste avant)

J'aime bien; c'est facile, pile ce qu'il me faut pour démarrer les vacances.
maman d'un jeune homme diagnostiqué avec TSA.

"Caminante, no hay camino, se hace camino al andar."
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hazufel
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Re: [Index Littérature] Que lisez-vous ?

Message par hazufel »

Cardamome a écrit : jeudi 6 juillet 2023 à 9:53 Je suis en train de lire quelques-uns de Fred Vargas.
En ce moment: "Sous les vents de Neptune". (J'avais lu "l'homme à l'envers" juste avant)

J'aime bien; c'est facile, pile ce qu'il me faut pour démarrer les vacances.
Justement un collègue m'a conseillé de lire la série Commissaire Jean-Baptiste Adamsberg, que je n'ai jamais essayé, et je ne sais même pas pourquoi ! Au vu des héros que j'aime, je devrais aimer. Encore un morceau dans ma pile de vacances, merci du rappel :mryellow:
TSA
Cardamome
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Re: [Index Littérature] Que lisez-vous ?

Message par Cardamome »

:D :wink: :bravo:
maman d'un jeune homme diagnostiqué avec TSA.

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Dehlynah
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Re: [Index Littérature] Que lisez-vous ?

Message par Dehlynah »

envie de lire des polars

J'ai commencé - enfin- "L'assassin royal" j'aime beaucoup l'atmosphère

dans mes envies de lectures: Faulkner (jamais lu, il serait temps "Tandis que j'agonise", j'ai sous la main "Le bruit et la fureur")
relire Le maître et Marguerite (déjà lu 2 fois, je l'ai racheté dans une nouvelle traduction , par les Markowicz-Morvan)
Lire - enfin - Guerre et Paix (
aussi J'aimerais lire et découvrir Ivan Jablonka (Laëtitia ou la fin des hommes, Des hommes justes, il s'interroge sur la masculinité avec un prisme historique, sociologique)

un essai aussi aussi de Raphaël Gaillard : "Un coup de hâche dans la tête, folie et créativité"
je l'ai entendu plusieurs fois à la radio, il est passionnant, il démonte pas mal de stéréotypes.
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs
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lulamae
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Re: [Index Littérature] Que lisez-vous ?

Message par lulamae »

Je lis Une éducation de Tara Westover, récit autobiographique d'une jeune femme élevée dans une famille de mormons archi-dysfonctionnelle : leur père est survivaliste et les fait travailler à la ferraille avec des machines dangereuses, ils se blessent souvent très gravement, l'un des frères est d'une grande violence envers elle, ses parents ne la défendent pas. Elle n'est pas allée du tout à l'école, elle a appris toute seule dans des livres. Pourtant, elle va entrer à l'université Brigham Young, va progresser, éveiller l'intérêt de ses professeurs, obtenir une bourse, et partir en doctorat à Cambridge.

C'est une histoire aussi dure qu'elle est encourageante, j'aime beaucoup. Le livre est long, plus de 500 pages, mais il est bien écrit, traduit, et se lit vite.

Oltome-Une-education-synthese-et-resume-du-livre-236x370.jpg
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
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hazufel
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Re: [Index Littérature] Que lisez-vous ?

Message par hazufel »

lulamae a écrit : jeudi 6 juillet 2023 à 19:31 Je lis Une éducation de Tara Westover, récit autobiographique d'une jeune femme élevée dans une famille de mormons archi-dysfonctionnelle : leur père est survivaliste et les fait travailler à la ferraille avec des machines dangereuses, ils se blessent souvent très gravement, l'un des frères est d'une grande violence envers elle, ses parents ne la défendent pas. Elle n'est pas allée du tout à l'école, elle a appris toute seule dans des livres. Pourtant, elle va entrer à l'université Brigham Young, va progresser, éveiller l'intérêt de ses professeurs, obtenir une bourse, et partir en doctorat à Cambridge.

C'est une histoire aussi dure qu'elle est encourageante, j'aime beaucoup. Le livre est long, plus de 500 pages, mais il est bien écrit, traduit, et se lit vite.


Oltome-Une-education-synthese-et-resume-du-livre-236x370.jpg
Si tu aimes le thème de l’émancipation dans les sociétés particulières, je te conseille les deux ouvrages de Miriam Toews, inspirés de son histoire personnelle, élevée dans une communauté Mennonite :

Ce qu’elles disent

Drôle de Tendresse

À noter que Ce qu’elles disent a été récemment adapté au cinéma :

Women Talking, avec notamment Rooney Mara, (la Lisbeth Salander du Millenium américain), et Claire Foy (la première Elisabeth dans The Crown), mais qu’il n’a malheureusement pas eu grand succès.
Je ne l’ai pas vu mais j’ai lu les deux ouvrages.
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Re: [Index Littérature] Que lisez-vous ?

Message par Tugdual »

hazufel a écrit : jeudi 6 juillet 2023 à 11:58 Justement un collègue m'a conseillé de lire la série Commissaire Jean-Baptiste Adamsberg, que je n'ai jamais essayé, et je ne sais même pas pourquoi ! Au vu des héros que j'aime, je devrais aimer.
J'aime autant son personnage de Kehlweiler (qui apparaît dans « Un peu plus loin sur la droite » et « Sans feu ni lieu »), tristement abandonné au profit de Adamsberg...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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hazufel
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Re: [Index Littérature] Que lisez-vous ?

Message par hazufel »

Tugdual a écrit : jeudi 6 juillet 2023 à 22:29 J'aime autant son personnage de Kehlweiler (qui apparaît dans « Un peu plus loin sur la droite » et « Sans feu ni lieu »), tristement abandonné au profit de Adamsberg...
Merci :mrgreen: et bien je vais prendre cette série là, Les Évangelistes, aussi, en plus des deux premiers Adamsberg, et je lirai le tout en vacances, j’ai presque fini ma liste là du coup :lol: merci
J’ai un bon petit paquet de réserve.
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Re: [Index Littérature] Que lisez-vous ?

Message par Flower »

J'ai quasi toute la série Adamsberg, j'adore. :love: Donc je pense que tu vas apprécier le pelleteur de nuages. :D
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.
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lulamae
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Re: [Index Littérature] Que lisez-vous ?

Message par lulamae »

hazufel a écrit : jeudi 6 juillet 2023 à 22:23
lulamae a écrit : jeudi 6 juillet 2023 à 19:31 Je lis Une éducation de Tara Westover, récit autobiographique d'une jeune femme élevée dans une famille de mormons archi-dysfonctionnelle : leur père est survivaliste et les fait travailler à la ferraille avec des machines dangereuses, ils se blessent souvent très gravement, l'un des frères est d'une grande violence envers elle, ses parents ne la défendent pas. Elle n'est pas allée du tout à l'école, elle a appris toute seule dans des livres. Pourtant, elle va entrer à l'université Brigham Young, va progresser, éveiller l'intérêt de ses professeurs, obtenir une bourse, et partir en doctorat à Cambridge.

C'est une histoire aussi dure qu'elle est encourageante, j'aime beaucoup. Le livre est long, plus de 500 pages, mais il est bien écrit, traduit, et se lit vite.


Oltome-Une-education-synthese-et-resume-du-livre-236x370.jpg
Si tu aimes le thème de l’émancipation dans les sociétés particulières, je te conseille les deux ouvrages de Miriam Toews, inspirés de son histoire personnelle, élevée dans une communauté Mennonite :

Ce qu’elles disent

Drôle de Tendresse

À noter que Ce qu’elles disent a été récemment adapté au cinéma :

Women Talking, avec notamment Rooney Mara, (la Lisbeth Salander du Millenium américain), et Claire Foy (la première Elisabeth dans The Crown), mais qu’il n’a malheureusement pas eu grand succès.
Je ne l’ai pas vu mais j’ai lu les deux ouvrages.
Merci pour la référence et les liens ! C'est effectivement intéressant. Je vais essayer de voir si je trouve le film, la brochette d'actrices fait envie. :love:
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hazufel
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Re: [Index Littérature] Que lisez-vous ?

Message par hazufel »

Merci Flower de ton avis qui renforce la place sur la liste :lol:

Lulamae, si tu veux les livres papier, tu me fais signe ;-)
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Re: [Index Littérature] Que lisez-vous ?

Message par Pouet »

Alleeeez là, après avoir investis une forte somme dans du musc tahara, j'ai dépensé une fortune pour commander deux livres et en acheter deux autres au passage !

Vous y trouverez donc (enfin, surtout moi):

L'intranquille, de Gaspard Garouste
Spoiler : 
Je suis le fils d’un salopard qui m’aimait. Mon père était un marchand de meubles qui récupéra les biens des juifs déportés. Mot par mot, il m’a fallu démonter cette grande duperie que fut mon éducation. A vingt-huit ans, j’ai connu une première crise de délire, puis d’autres. Je fais des séjours réguliers en hôpital psychiatrique. Pas sûr que tout cela ait un rapport, mais l’enfance et la folie sont à mes trousses. Longtemps je n’ai été qu’une somme de questions. Aujourd’hui, j’ai soixante-trois ans, je ne suis pas un sage, je ne suis pas guéri, je suis peintre. Et je crois pouvoir transmettre ce que j’ai compris. G . G.
L'asperger au féminin, d'Adeline Lacroix. Vous connaissez ? Au cas où...
Spoiler : 
Lorsque l’on pense à l’autisme, c’est souvent l’image d’un garçon qui se présente à l’esprit. Les femmes autistes sont-elles inexistantes, moins nombreuses ou simplement moins visibles ? Depuis dix ans, ces questions ont gagné de l’intérêt dans le domaine scientifique, dans la pratique clinique et auprès du grand public.

Ce livre introduit un point de vue social, épistémologique et historique, et propose un état des lieux des recherches en psychologie et en neurosciences sur les femmes autistes. L’auteur engage également une réflexion sur les problématiques et les nombreux défis du diagnostic de l’autisme. Des regards d’experts et des témoignages de personnes directement concernées se croisent avec les données les plus récentes de la recherche scientifique. Des particularités sociales, cognitives et émotionnelles, aux spécificités de la vie de femme, vous découvrirez ce que nous savons aujourd’hui des manifestations de l’autisme au féminin.
La fin de l'éternité, Isaac Asimov
Spoiler : 
Promu au rang de Technicien dans la hiérarchie de l'Éternité, Andrew Harlan est chargé de manipuler les réalités temporelles, pour le bien de l'Humanité. Au cours de sa mission, il rencontre la curieuse Noÿs Lambent, une "Temporelle", quoique éternelle coquette, suivant la mode du 482ᵉ siècle. Se mêlent alors, dans une quête éperdue, désir de temps et désir d'Éternité. Mais Harlan peut-il protéger Noÿs des changements de réalité sans défier les lois qu'impose l'Éternité aux Temporels ? Ne signe-t-il pas ainsi la fin des "Éternels" ? Avec ce roman, Isaac Asimov nous offre une grande histoire d'amour, aux prises avec l'Éternité, et le plus inattendu des préludes au cycle de Fondation.
La Horde du contrevent, Damasio
Spoiler : 
Un groupe d'élite, formé dès l'enfance à faire face, part des confins d'une terre féroce, saignée de rafales, pour aller chercher l'origine du vent. Ils sont vingt-trois, un bloc, un noeud de courage : la Horde. Ils sont pilier, ailier, traceur, aéromaître et géomaître, feuleuse et sourcière, troubadour et scribe. Ils traversent leur monde debout, à pied, en quête d'un Extrême-Amont qui fuit devant eux comme un horizon fou. Expérience de lecture unique, La Horde du Contrevent est un livre-univers qui fond d'un même feu l'aventure et la poésie des parcours, le combat nu et la quête d'un sens profond du vivant qui unirait le mouvement et le lien. Chaque mot résonne, claque, fuse : Alain Damasio joue de sa plume comme d'un pinceau, d'une caméra ou d'une arme... Chef-d'oeuvre porté par un bouche-à-oreille rare, le roman a été logiquement récompensé par le Grand Prix de l'Imaginaire.

J'ai fait comme quand j'ai voulu ne plus acheter de bières: j'ai demandé à la libraire à ce que, si je lui redemande à commander un autre livre, elle ne le fasse pas jusqu'au mois prochain xD

Et à côté de ça j'ai toujours une tripotée de livres de la médiathèque...



En parlant de médiathèque ; à l'occasion d'un concours, un livre m'est tombé entre les mains (après 4 lectures loin d'être transcendantes). Ce livre-ci m'a fait plonger. Je l'ai ressenti physiquement. Bon, je vous le présente et vous en parle ensuite.

Ce livre c'est donc Ultramarins, écrit par Mariette Navarro
Spoiler : 
Ils commencent par là. Par la suspension. Ils mettent, pour la toute première fois, les deux pieds dans l'océan. Ils s'y glissent. A des milliers de kilomètres de toute plage. A bord d'un cargo de marchandises qui traverse l'Atlantique, l'équipage décide un jour, d'un commun accord, de s'offrir une baignade en pleine mer, brèche clandestine dans le cours des choses. De cette baignade, à laquelle seule la commandante ne participe pas, naît un vertige qui contamine la suite du voyage.
Le bateau n'est-il pas en train de prendre son indépendance ? Ultramarins sacre l'irruption du mystère dans la routine et l'ivresse de la dérive.
J'ai failli vous recopier le tout début, mais j'ai la flemme et je ne crois pas que ce serait justifié par quoi que ce soit.
Vous recopier le premier passage que j'ai lu avant de le mettre dans mon tas de livres j'aurais aimé, mais je ne l'ai pas sous les yeux.

Ce livre, il ne m'a pas fait seulement l'effet d'un livre. Je ne l'ai pas lu qu'avec mes yeux.
Je l'appréciais mais je pensais que le style, ou plutôt le rythme, allait me sortir du texte. En fait non, ça a été l'inverse pour moi; le texte accompagnait le rythme au moins autant que l'inverse.

J'adore lire à voix haute aux chiens et autres bestioles non humaines.
Je commence sans à priori à lire le début à ceux qui sont disponibles.
Hyper agréable ce début. Obligée de bien caler ma respiration en fonction du texte, le moduler ainsi plus qu'avec des intonations, je dirais. J'en comprenais facilement le sens, il était de toute façon sans importance que des détails m'échappent.

Je m'installe donc seule avec mon livre, le lisant en moi. Patatra, rien ne va plus. La voix dans ma tête ne tient pas le rythme, ne comprend pas les mots en même temps qu'elle les pense, puisqu'elle ne les prononce pas. Je n'ai jamais essayé de décrire le phénomène... Je voyais bien que c'était la même qualité, qui d'ailleurs m'auvait fait pensé que j'aurais eu un peu de mal à tenir. Les mêmes mots, la même ponctuation. Mais c'était un peu comme si j'avais une chanson en tête, les paroles écrites et la partition devant moi.
Ou comme si j'étudiais une flûte pour en percevoir le son.

Sans contrariété aucune je suis repartie en voix haute, et même quand j'ai réussi à apprécier le texte en ne le formulant pas, je trouve que c'est une écriture faite pour être perçue physiquement.


J'aime pas trop qualifier un livre plutôt qu'une expérience de lecture.
Je ne suis pas ressortie de ce bouquin bouillonnant d'idées ou de je ne sais-ce-que-j'eprouve-parfois.
Il a été apaisant. J'ai eu envie de le relire, de presque tout réécrire dans mes carnets. J'en ai écrit au moins un extrait, je chercherai ça...

Mais c'est juste qu'il m'a entrainée sans que je m'y attende dans une bulle avec des humains, une action, des réflexions apaisantes, un environnement brumeux qui protège et nous permet d'être hors du temps et de l'espace. Le livre est notre environnement; la mer et le bateau, le leur.

Cette notion d'espace, aussi, ça m'a parlé. Le vertige de la profondeur de la mer. Les cabines des marins. Le corps du bateau.

Ce comportement doux qui m'a tout de suite touchée; rester à genoux la tête contre le sol, et écouter le bateau vivre.

Dans ma meta grotte je faisais un peu la même chose quand j'avais plus de voisins. Elle est située dans un cagibi, lui même sous l'escalier menant dans l'appartement du dessus.
Dans ma grotte j'entendais les bruits de la vie du bâtiment. L'eau qui coule, les pas en haut, la musique à côté, un bruit d'aspirateur...
Et moi bien calée en confiance dans les entrailles de cette grotte qui protège d'autres humains que moi, qui j'espère en verra passer d'autre.



Ceci dit je pars vivre de nouvelles aventures (promener les chiens, quoi) !
Si vous ne l'aviez pas compris je vous conseille très fort Ultramarins. Pas sur qu'il plaise à tout le monde, mais c'est le propre d'une oeuvre.
Potentielle suspicion d'éventuels traits autistiques possible.
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seul
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Re: [Index Littérature] Que lisez-vous ?

Message par seul »

Modération (Curiouser) : Des messages ont été déplacés ici
Pouet a écrit : samedi 8 juillet 2023 à 10:59 Alleeeez là, après avoir investis une forte somme dans du musc tahara, j'ai dépensé une fortune pour commander deux livres et en acheter deux autres au passage !
J'ai lu la fin de l'éternité d'Isaac Asimov c'est une de ses meilleures œuvres à mon sens. Un peu compliqué parfois...
Diagnostic d'autisme chez un psychiatre. Pas certain du diagnostic." Glorieuse civilisation, certes, dont le grand problème est de savoir comment se débarrasser des monceaux de cadavres qu'elle a faits, une fois la bataille passée." Marx
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Enregistré le : lundi 27 mars 2017 à 17:14

Re: [Index Littérature] Que lisez-vous ?

Message par lucius »

On m'a passé le dernier livre de Romain Puértolas.
Honnêtement, j'ai lu deux de ses livres. C'était un tour de force de les finir pour moi. Ils m'avaient déçu. Si on ne me l'avait pas offert. Je ne l'aurai jamais acheté. D'ailleurs, j'ai arrêté au tiers du bouquin.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.