Compte-rendu un peu plus détaillé.
La salle de conférence était bruyante, mais les applaudissements étaient interdits, ce qui était très agréable. Enfin, pour les oreilles, parce que secouer les mains comme c'était suggéré ça fait bizarre.
La prochaine fois faudrait aussi signaler que l'hypersensibilité n'est pas que sonore et que se parfumer avant de venir c'est pas sympa pour les autres.
Je n'ai pas tellement aimé la première partie de la conférence. Je n'ai pas vraiment accroché au témoignage, plusieurs remarques/hésitations/traits d'humour/gestes m'ont mis mal à l'aise. Et puis c'était pour moi un peu hors sujet, je n'avais pas vu l'autodétermination comme étant la possibilité de se fixer des objectifs de vie, mais d'une manière moins individuelle. Réussir à passer le permis c'est bien, mais ça n'est pas la même chose que de considérer l'avis et le vécu des autistes pour ce qui les concerne. (j'ai du mal à expliquer, là). Heureusement le débat ensuite correspondait plus à ce que j'attendais.
La pause permet de rencontrer rapidement ceux que je n'avais pas encore vu. Puis d'assister à une démonstration d'habileté sociale remarquable pour récupérer nos places.
La vidéo qui a suivi était bien, mais j'ai un peu l'impression d'un teaser : ça donne envie d'en voir plus, que ce soit plus détaillé. J'attends donc la version longue promise qui sera mise en ligne sur le site d'autisme Genève.
Le débat m'a vraiment intéressée. Leur anglais était très compréhensible, je n'ai pas eu à écouter la traduction. Winston suggère que c'est le phrasé autistique qui aide, c'est une possibilité intéressante. Tout a bien commencé, et puis au bout d'un moment, deux jeunes filles commencent à chuchoter un peu plus loin. Elles s'arrêteront et recommenceront régulièrement pendant pas mal de temps, jusqu'à ce que je me décide à intervenir. Je commençais à sérieusement stresser à l'idée d'agir, mais je ne pouvais plus me concentrer.
Le débat a porté sur plusieurs sujets. Je retiens particulièrement le besoin de réfléchir aux comportements "à corriger" en considérant le vécu de l'autiste et les conséquences pour lui et pas seulement le point de vue non autiste. Même si dans le débat je trouvais que l'intégration en société n'était pas assez valorisée, les positions défendues correspondant plutôt à un "monde idéal" où la neurodiversité serait déjà acceptée. Par exemple, forcer à regarder dans les yeux n'est pas à faire si on ne se base que sur le ressenti autistique, mais actuellement c'est tout de même très important. Par contre je suis d'accord que parfois il faut faire des impasses ou modifier une prise en charge pour tenir compte des conséquences sur l'estime de soi ou autre (laisser le droit de refuser, d'exprimer un désaccord).
J'ai trouvé intéressant le point de vue d'Amy Sequenzia qui dit que la séparation des autistes en catégories permet seulement de les priver de droits : les "haut-niveau" n'auraient pas vraiment de difficultés, et les "bas-niveau" seraient trop handicapés pour décider par eux-même.
Il y a ensuite eu quelques questions du public. Une mère n'avait toujours pas annoncé à son fils de 9 ans qu'il est Aspie et demandait s'il fallait le faire et quand. (Ce qui me fait penser que je songeais la semaine dernière à deux sujets que je n'ai pas osé lancer : quand et comment annoncer leur diag à des enfants, et quand et comment annoncer son diag à ses enfants pour des parents).
Fin de la conférence, direction le restaurant. J'ai pu vérifier que les autistes ne traversent pas quand le petit bonhomme est rouge, même si la visibilité est bonne et qu'il n'y a aucune voiture en vue.
C'est assez déroutant quand personne ne parle pendant de longs moment. Mais ça me convenait bien.
Géromine finit la bouteille, oh des petits chats

, FH manipule les chiffres, les divisions et les conversions, puis nous nous dirigeons vers un parc.
Là, alternance de silences et de discussions, on entend un "groupe témoin" non loin

puis les chauves-souris commencent à voleter.
Nous quittons le parc, d'abord dans l'idée de s'assoir à un café, mais je préfère rentrer donc Ole, Eli et Laura continuent seuls.
J'étais partie de chez moi à 7h le matin, j'y suis retournée à 19h30. Une longue journée, mais qui valait la peine.

S'il y a une prochaine fois, je songerai simplement à prendre des cachets contre le mal de tête qui suit les conférences bruyantes et les nuits courtes. Voire même j'investirai dans un GPS.
edit : Hé, FH ! Le toblerone ?!

Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin TDAH.