qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)

Toutes discussions concernant l'autisme et le syndrome d'Asperger, leurs définitions, les méthodes de diagnostic, l'état de la recherche, les nouveautés, etc.
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Tugdual
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)

Message par Tugdual »

Benoit a écrit :Même si nous ne sommmes pas aux Etats Unis, il y a un minimum de liberté d'expression en France, et les gens ont tout à fait le droit de se réunir pour raconter des inepties à partir du moment où leurs déclaration ne tombent pas sous le coup de la loi.
Benoit a écrit :Et si on accepte ce genre de principe, il ne devrait pas être à géométrie variable, il s'applique à tout le monde. Même aux gros cons.
Noam Chomski dirait même "surtout aux gros cons",
puisqu'il défend l'idée que fondamentalement, la liberté d'expression
ne se réclame pas pour ses amis, mais d'abord pour ses ennemis.

Et ça me paraît très juste, même si c'est énervant à vivre parfois ...
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Anty28
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)

Message par Anty28 »

Benoit a écrit :
Même si nous ne sommmes pas aux Etats Unis, il y a un minimum de liberté d'expression en France, et les gens ont tout à fait le droit de se réunir pour raconter des inepties à partir du moment où leurs déclaration ne tombent pas sous le coup de la loi.
Y compris au niveau scientifique.

Personnellement, en tant qu'autiste et donc foncièrement minoritaire, je suis tout à fait attaché à ce principe, qui précisemment garanti que les autistes peuvent s'exprimer, même si les moyens ne sont pas forcément faciles à trouver.
Et si on accepte ce genre de principe, il ne devrait pas être à géométrie variable, il s'applique à tout le monde. Même aux gros cons.
D'accord sur le fond. C'est vrai que le "trollage IRL" n'est pas forcément la meilleure manière de se faire entendre et il y a certainement des moyens plus constructifs pour faire entendre sa voix.

Après, être libre de s'exprimer c'est une chose, le faire avec l'argent public c'en est une autre (j'ignore si c'est le cas ici), et endoctriner les générations futures, c'en est encore une autre. Pour refaire un parallèle avec les USA, je dirais que les laisser les créationnistes libres de s'exprimer ne signifie pas qu'il ne faille pas combattre le créationnisme et l'irrationalité, bien entendu.
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Jean
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)

Message par Jean »

Anty28 a écrit :Après, être libre de s'exprimer c'est une chose, le faire avec l'argent public c'en est une autre (j'ignore si c'est le cas ici), et endoctriner les générations futures, c'en est encore une autre.
Il est possible que la salle ait été mise gratuitement à disposition de l'Ecole de la Cause Freudienne. Mais c'est peut-être fréquent.

Ce qui a entraîné les plus vives réactions, c'est que le conseiller général du canton de Plouay, abondamment remercié au début de la conférence par les organisateurs, est le responsable de la politique handicap du Conseil Général du Morbihan, que cette politique est critiquée par les assos ... et qu'il n'a jamais accepté de recevoir les associations concernant l'autisme.
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)

Message par nicolew »

Dans une conférence, il y a une grande dissymétrie entre le droit de parole du conférencier et celui du public. Même si après le speech du conférencier, les membres du public peuvent intervenir, c'est toujours le conférencier qui répond et a le dernier mot. Pendant sa réponse, la parole passe à quelqu'un d'autre.
Ici, il s'agissait d'un « débat », il me semble normal que le public ait autant la parole que les organisateurs. Sinon, ce n'est pas un débat.
Le public connaissait d'avance le discours, il n'a tout simplement pas eu la patience d'attendre la fin de chaque intervention. Un des parents dit d'ailleurs qu'il le connaissait depuis 40ans. Les parents avaient aussi besoin de se faire entendre : j'ai été dénoncé. Celui là n'a certainement pas eu beaucoup d'occasions de s'exprimer.
S'ils s'étaient contentés de commentaires bien polis, les journalistes auraient aussi pu conclure « une journée qui a eu du succès avec de nombreuses questions aux orateurs ».
Malgré tout, je trouve que le risque est qu'on traite de nouveau les parents de minorité hyperactive qui ne représente pas les parents en général. Ou bien qu'ils paraissent, aux yeux des journalistes et donc des lecteurs, comme des personnes qui refusent la science, représentée par les grands pontes que sont les orateurs. Bon, mais ce sont des parents qui ont l'habitude de cette situation.

À propos de l'expression « choix du sujet », même si elle est nouvelle, elle ne reflète pas un concept nouveau dans les théories psychanalytiques. Elle signifie qu'ils considèrent que l'autisme n'est pas un état initial mais un moyen utilisé par la personne pour se défendre des angoisses archaïques (sous entendu, il aurait peut être pu utiliser un autre moyen).
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Anty28
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)

Message par Anty28 »

nicolew a écrit :
À propos de l'expression « choix du sujet », même si elle est nouvelle, elle ne reflète pas un concept nouveau dans les théories psychanalytiques. Elle signifie qu'ils considèrent que l'autisme n'est pas un état initial mais un moyen utilisé par la personne pour se défendre des angoisses archaïques (sous entendu, il aurait peut être pu utiliser un autre moyen).
Même sous cette forme plus "digeste", on a quand même affaire à un bel exemple de théorie circulaire qui n'explique rien. Ils sont forts à ce petit jeu-là :roll:
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Jean
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)

Message par Jean »

Même s'il y a dissymétrie dans une conférence, cela ne permet pas de remettre en cause le droit à la liberté d'expression, spécialement pour les idées débiles ou même nuisibles.

Le brouhaha déclenché par le conférencier - sûrement inconscient du poids de ses propos : il est passé en une phrase de 2, puis 3, puis 4 causes possibles à l'autisme - a mis du piment dans la conférence, mais ne peut être considéré comme une entrave à la liberté d'expression.

A la fin de la conférence et de son intervention, JC Maleval a commencé à dérouler le martyrologue des psys interdits, menacés, harcelés ... L'interdiction concerne l'annulation de la réservation d'une salle à l'université de Toulouse, suite à une lettre d'Autism Rights Watch. Cela me semble plus significatif de la frilosité d'un président d'Université qu'une preuve d'entrave à la liberté d'expression.

Sur le fond, j'estime que nous devons demander les mêmes moyens : si les psykk font des conférences à l'Université, nous demandons de les faire dans les mêmes conditions.
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Anty28
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)

Message par Anty28 »

Jean a écrit :
A la fin de la conférence et de son intervention, JC Maleval a commencé à dérouler le martyrologue des psys interdits, menacés, harcelés ... L'interdiction concerne l'annulation de la réservation d'une salle à l'université de Toulouse, suite à une lettre d'Autism Rights Watch. Cela me semble plus significatif de la frilosité d'un président d'Université qu'une preuve d'entrave à la liberté d'expression.
Comme je plais à le répéter encore, c'est l'université qui a choisi d'annuler cette conférence-là. Si elle ne l'avait pas fait (et elle avait tout à fait la possibilité de ne pas le faire), Autism Rights Watch n'aurait fait qu'exercer son propre droit à la liberté d'expression, en conséquence.
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)

Message par Jean »

C'est ce que j'ai rappelé à Maleval, en me souvenant de ton post.
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)

Message par nicolew »

Anty 28 a écrit
Même sous cette forme plus "digeste", on a quand même affaire à un bel exemple de théorie circulaire qui n'explique rien. Ils sont forts à ce petit jeu-là
Oui, ils sont forts pour faire semblant d'être scientifiques, leur langage est hermétique, ça impressionne les personnes influençables.
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)

Message par ailleursetici »

La liberté d'expression n'est nullement la question, la psychanalyse pour les autistes en France n'est pas une hypothèse, mais une dictature imposée aux familles, ils sont déjà dans l'excès toxique de liberté, mais a entendre certains propos je dis que peut être je dois rêver...
ces parents hyperactifs sont au bout de la patience, il faut voir le quotidien de certains familles, Ces mères effondrées sur les planchers, ces enfants vomis dans les différentes structures, est ce trop rêver pour un parent de revendiquer une vie digne pour son enfant, et un peu de répit pour lui?
si le psy se dit persécuté, une persécution d'une journée, il y'a des familles qui sont condamnés à mourir en étant vivantes en France, on n'a jamais demande a une révolution d'être civilisée, car elle ne nait pas dans la paix mais bel et bien dans la médiocrité, et elle devient une nécessité pour exister,
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)

Message par Jean »

ailleursetici a écrit :l'excès toxique de liberté
Attention, il s'agit de liberté d'expression : elle est rarement toxique.

Deux des conférenciers ont indiqué qu'ils étaient d'accord avec la phrase du communiqué d'Autisme France :
Il faut aussi rappeler que la loi a créé un droit des patients au choix de son traitement, et que ce droit doit aussi s'appliquer aux autistes et à leurs familles.
Mais la liberté de choix des patients n'est pas la même chose que la liberté des professionnels à pratiquer avec un financement de la collectivité indépendamment des résultats et des connaissances scientifiques.

C'est çà que je conteste : non pas la liberté d'expression, mais le fait que les structures financées par la collectivité ne permettent pas aux parents ou personnes concernées de choisir leur traitement, mais leur imposent des modalités incapables de prouver une quelconque efficacité.
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)

Message par nicolew »

Je ne suis pas mécontente que les parents aient réussi à mettre le souk dans le débat. Et puis, les journalistes n'ont pas pris parti et n'ont pas non plus traité les parents d'hyperactifs minoritaires (je disais juste que c'était un risque).
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)

Message par Jean »

Notes prises pour cet intervenant :

Pour Mélanie Klein, la « culpabilité des mères » est considérée comme étant dans l’imaginaire de l’enfant, pas dans la réalité.

Ce qu’on reprochait jusqu’à présent à la psychanalyse, c’était d’être licencieuse. Freud considérait que l’objet de la cure analytique était d’alléger le sentiment de culpabilité.

Quand on parle de la responsabilité de l’autisme, il y a 2, 3 ou même 4 options :
1 – la relation avec la mère, en niant la dimension génétique ;
2 – le choix du sujet [interruptions].

Ce sont des débats à l’intérieur même de la psychanalyse. « Les psychanalystes ne pensent pas dans l’ensemble que l’autisme soit une psychose infantile. »

3 – cause génétique
4 – solution religieuse : qu’est-ce que j’ai fait pour mériter çà ?

Kânner n’était pas psychanalyste, mais psychiatre : il estimait que l’autisme avait une base biologique, mais aussi relationnelle (mère « froide », qui pourrait être un caractère héréditaire).

La notion de mère frigidaire ne se retrouve pas chez Bettelheim.

S’appuyer sur la théorie d’Ericsson ( ?) : défaut du côté de l’enfant.

Le débat est interne à la psychanalyse : la psychanalyse dans l’ensemble reconnaît qu’il peut y avoir une base génétique.

La question est extérieure à çà : voir la trisomie 21. Il y a « un sujet », malgré la cause génétique.

Un certain nombre de parents se sentent culpabilisés : la culpabilité est fondamentale (provient des parents eux-mêmes). Le problème est de faire attention de ne pas l’activer, d’éviter de se faire passer pour un persécuteur, dans le cadre du transfert.

C’est un risque du rapport du soignant par rapport à sa propre culpabilité, et cela se retrouve chez tous les soignants [quelle que soit leur idéologie].

Les parents racontent leur parcours, sans diagnostic. C’est une énigme de l’enfant homme. Le diagnostic, la « nomination » a un effet apaisant.
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)

Message par Jean »

Lorient ville - 30 janvier 2013 - Le Télégramme
Je TED à aller à l'école. « L'autisme n'est pas un choix »

ImageValérie Sochon est remontée contre les propos tenus lors de la conférence sur l'autisme samedi.

L'association de la cause freudienne organisait, samedi, une conférence-débat à Lorient sur le thème de l'autisme. Sur les 200 personnes venues assister à la conférence, les parents de plusieurs associations locales ont réagi pour défendre leur point de vue. Hier, Valérie Sochon, la présidente de l'association lanestérienne Je TED à aller à l'école (TED pour troubles envahissants du développement) était encore sous le choc des propos tenus samedi par Marcel Eydoux, l'un des intervenants.

Un handicap neurologique

« Cette personne dit que l'autisme est un choix du sujet, s'insurge Valérie Sochon. C'est scandaleux et inacceptable, comme si l'enfant (ou le parent) choisissait d'être autiste. La psychanalyse n'est plus en accord avec le courant mondial. Depuis 2011, l'autisme est reconnu comme un handicap neurologique plus ou moins sévère, dont les causes peuvent être génétiques ou environnementales ». Pour Valérie Sochon, « on repart 70 ans en arrière, en entendant ces propos. Nous avons déjà dû mal à faire diagnostiquer notre enfant. Nous demandons des excuses publiques ». Trois associations du pays de Lorient (Je TED à aller à l'école, Autisme France et Autisme écoute et partage) veulent rencontrer le député Gwendal Rouillard qui suit de près le dossier de l'autisme (il est vice-président du plan autisme au Parlement) pour mettre en place des actions, notamment écrire une lettre ouverte au conseil général en charge de la politique sanitaire.
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)

Message par Anty28 »

Jean a écrit :
La notion de mère frigidaire ne se retrouve pas chez Bettelheim.

En termes de négationnisme médical, je ne pense pas qu'on puisse faire mieux : c'est proprement consternant :roll:

En fait, quand je lis ce genre de texte, je me demande s'il n'est pas impossible que de nombreux psychanalystes, même les plus intégristes, soient au fond d'eux-mêmes bien intentionnés, mais qu'ils ne réalisent pas que le sentiment de culpabilité est un effet secondaire intrinsèque de leurs théories, et qu'ils ont parfaitement assimilé le principe "my country, right or wrong" concernant leur chapelle...
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