[Index Politique] La guerre en Ukraine

Pour les gens qui ont simplement envie de discuter sans souhaiter faire passer d'information particulière.
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user3571
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Re: [Index Politique] La guerre en Ukraine

Message par user3571 »

propane42 a écrit : lundi 28 février 2022 à 11:22 Avant d'en finir définitivement ici, j'aimerai juste savoir s'il est possible de discuter de la possible responsabilité occidentale dans le processus géopolitique qui a conduit à cette guerre ?
Et ce sans être qualifié de pro russe ou pro Poutine.

Et j'espère obtenir une réponse franche, pas que vous fassiez la sourde oreille. Ma question étant binaire, j'attend une réponse binaire (oui/non).
:arrow: Ah mais c'est parfaitement possible de le faire. L'occident est responsable quand elle promet par ecrit de ne pas etendre l'otan aux anciens pays du pacte de varsovie puis sous couvert d'intégration à l'union européenne les faire rentrer dans l'otan ( organisation qui n'a plus de vocation défensive mais offensive puisque la russie est désignée comme adversaire officielle) . Elle est tout aussi responsable d'avoir soutenu aveuglement un coup d'état en ukraine contre un président peux être marionetiste de poutine mais élu par voie démocratique. l'oligarchie d'alors a fait place à une autre euro atlantiste en faisant la pare belle à une armée composée de nostalgiques du troisième reich et de stephane bandera. La suite? Blocus de la crimée après son rattachement par voie référendaire, meuretre de 5000 à 10000 civils dans le donbass afin de faire un travail de purification ethnique à la croate. Chose que les russes ne laisseraient pas faire. Le poutine d'alors a joué le jeu des accords de minsk après leur signature en 2015. Que de mépris ensuite de kiev vis à vis de la republique populaire de lougansk et de donestk et de leur garants qui n'ont jamais voulu les faire appliquer. Ce petit jeu dura un certain tempsjusqu'à l'éviction de petro porrechencko pour un autre oligarque: zelinski. Pendant ce temps là, l'argent des occidentaux a servit à payer des armes, des entrainements para militaire dispensés par les états unis, le canada.

Bien sûr durant huits ans la situation s'est dégradé et au lieu d'agir pour la paix, zelenski a lentement mais surement tout fait pour saboter les accords de minsk continuant les provocations et les bombardements de civils. Et comble de malchance, il a voulu revenir sur le mémorendum de budapest pour avoir des armes nucléaires. Acculé, poutine n'avait plus qu'un choix: la guerre préventive .

Je ne soutient absolument pas le gouvernement russe, pas plus que je ne soutient mon gouvernement en France qui de toute façon était déjà fort contesté .

:arrow: Nous n'avons pas finis de payer le tribu d'autant que le contre coup de swift va se retourner contre le peuple.

:arrow: La censure de sputniknews et de russiatoday va au contraire donner plus de grain à moudre aux opposants qui vont avoir ainsi encore plus d'aise pour grossir leur rang.
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Re: [Index Politique] La guerre en Ukraine

Message par EnHans »

La délégation ukrainienne est conduite par le ministre de la défense, Oleksiï Reznikov. Il est notamment accompagné de Mikhaïlo Podoliak, un conseiller de la présidence. Selon les informations du Monde, la délégation serait composée en tout de quatre ou cinq représentants, civils et militaires.

La délégation russe est emmenée par Vladimir Medinski, qui, s’il est un conseiller du Kremlin, constitue un choix étonnant : ancien ministre de la culture aux vues ultranationalistes, M. Medinski dispose d’un crédit politique faible en Russie et n’a pas d’expérience internationale.


https://www.lemonde.fr/international/li ... _3210.html
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Re: [Index Politique] La guerre en Ukraine

Message par user6375 »

lepton a écrit : lundi 28 février 2022 à 11:48 Je ne comprends pas comment on peut appeler sur un bouton pour balancer des missiles sur des gens.

[...]

Les conversations de comptoir sur la géopolitique ne sont pas passionnantes, dans le contexte actuel.
Prendre du recule et aborder les questions de géopolitique permet au moins de comprendre comment on en arrive là et anticiper ce qui pourrait arriver et quel sens donner à tout ca.
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Re: [Index Politique] La guerre en Ukraine

Message par Hector74 »

Controleur a écrit : lundi 28 février 2022 à 12:23 L'occident est responsable quand elle promet par ecrit de ne pas etendre l'otan aux anciens pays du pacte de varsovie puis sous couvert d'intégration à l'union européenne les faire rentrer dans l'otan ( organisation qui n'a plus de vocation défensive mais offensive puisque la russie est désignée comme adversaire officielle) .
Tu écris des choses factuellement fausses. Il n'y a aucun traité ou document officiel sur cette non extension des pays d'Europe centrale à l'OTAN, seulement quelques vagues promesses orales faites à l'époque. En revanche, la Russie a elle bien signé les memoranda de Budapest. Ce sont trois documents signés en termes identiques le 5 décembre 1994, respectivement par la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine ainsi que par les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie qui accordent des garanties d'intégrité territoriale et de sécurité à chacune de ces trois anciennes Républiques socialistes soviétiques en échange de leur ratification du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). En 2009, les États-Unis et la Russie avaient confirmé la validité de ces trois memoranda...

En clair, l'Ukraine a remis alors ses armes nucléaires à la Russie contre la promesse, bien écrite elle, que la Russie respecterait son intégrité territoriale.

Merci à certains ici d'arrêter de relayer la propagande russe, tout en se défendant de le faire.
Pas encore "officiellement" diagnostiqué. Hésite encore à entreprendre cette démarche.
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Re: [Index Politique] La guerre en Ukraine

Message par Curiouser »

lepton a écrit : lundi 28 février 2022 à 11:48
Woody a écrit : lundi 28 février 2022 à 7:00 [Humeur]

En tant que futurologue du dimanche, il est incontestable que je m'étais bien planté sur l'évolution des événements en Ukraine. Je n'y voyais que moulinets de bras devant les caméras et négociations sordides en sous-main sur le dos des populations.
Depuis que les choses se sont accélérées, je ne regarde que très peu les infos sur la guerre. Paradoxalement, je régule ma proverbiale boulimie d'information à une consultation/jour sur le sujet. Toutes les personnes avec qui je communique sont très affectées par cette guerre, en panique ou sidération. Je pense que je me protège en mettant autant que possible mes affects à distance. Surtout fuir le discours médiatique en continu.
Tout pareil.

Je pensais aussi que c'était juste un concours de testostérone entre les russes et les américains.

Les liens entre les populations des deux pays sont tellement importants, qu'une guerre semblait impossible.

J'en avais parlé quelques jours avant avec ma prof de russe (qui a de la famille des deux côtés, comme beaucoup de gens des deux pays), elle m'avait aussi rassuré, pour elle c'était impossible.

Depuis jeudi je suis en état de choc. Il y a de quoi perdre toute foi en l'être humain.

Je suis tiraillé entre l'envie de fuir les informations, et celle de rester scotché aux lives pour suivre l'actualité.

Je ne peux pas m'empêcher de penser à ces gens, je dors mal.

Je ne comprends pas comment on peut appeler sur un bouton pour balancer des missiles sur des gens.

Il faut parler de ses émotions, surtout ici.

Les conversations de comptoir sur la géopolitique ne sont pas passionnantes, dans le contexte actuel.
Tout pareil aussi (et encore plus sur la dernière partie que j'ai graissée).

Beaucoup de choses, y compris bien entendu la capacité décisionnelle, nous échappent. Tout est beaucoup trop mouvant dans ce type d'événements, appelés (hélas) à devenir importants au sein de l'Histoire. Chercher à comprendre, expliquer, est normal. Mais, à mon sens, il n'est à l'heure actuelle pas possible de faire un véritable travail d'historien et d'analyse géopolitique fiable, car pour cela, il faut du recul, ne serait-ce, au moins, qu'au niveau chronologique et temporel. En somme, et autrement dit, impossible de faire une critique d'art d'un tableau quand ce dernier est en train d'être peint sous nos yeux...
Controleur a écrit : lundi 28 février 2022 à 12:23 Ce petit jeu dura un certain tempsjusqu'à l'éviction de petro porrechencko pour un autre oligarque: zelinski. Pendant ce temps là, l'argent des occidentaux a servit à payer des armes, des entrainements para militaire dispensés par les états unis, le canada.
Ce sont tes propres opinions personnelles, mais il va quand même falloir arrêter un peu de proférer de telles énormités... (je l'écris à titre personnel, et non au nom de la modération).
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Re: [Index Politique] La guerre en Ukraine

Message par freeshost »

Il est possible d'avoir une discussion franche sans qu'elle ne devienne sans intérêt.

Mais il faut sortir des manichéismes.

L'erreur des uns n'excuse pas l'erreur des autres.

Le nombre de réfugiés venant d'Ukraine dépasserait désormais les 500'000.
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Re: [Index Politique] La guerre en Ukraine

Message par user3571 »

Hector74 a écrit : lundi 28 février 2022 à 14:08
Controleur a écrit : lundi 28 février 2022 à 12:23 L'occident est responsable quand elle promet par ecrit de ne pas etendre l'otan aux anciens pays du pacte de varsovie puis sous couvert d'intégration à l'union européenne les faire rentrer dans l'otan ( organisation qui n'a plus de vocation défensive mais offensive puisque la russie est désignée comme adversaire officielle) .
Tu écris des choses factuellement fausses. Il n'y a aucun traité ou document officiel sur cette non extension des pays d'Europe centrale à l'OTAN, seulement quelques vagues promesses orales faites à l'époque. En revanche, la Russie a elle bien signé les memoranda de Budapest. Ce sont trois documents signés en termes identiques le 5 décembre 1994, respectivement par la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine ainsi que par les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie qui accordent des garanties d'intégrité territoriale et de sécurité à chacune de ces trois anciennes Républiques socialistes soviétiques en échange de leur ratification du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). En 2009, les États-Unis et la Russie avaient confirmé la validité de ces trois memoranda...

En clair, l'Ukraine a remis alors ses armes nucléaires à la Russie contre la promesse, bien écrite elle, que la Russie respecterait son intégrité territoriale.

Merci à certains ici d'arrêter de relayer la propagande russe, tout en se défendant de le faire.
:arrow: https://www.les-crises.fr/expansion-de- ... a-entendu/

Ce sont des archives déclassifiés. On est loin très loin de la fameuse propagande russe. Voir aussi l'interwiew de Roland Dumas l'ancien conseiller de François Mitterand.

Ensuite si L'otan désigne depuis 2019 comme ennemi officiel la Russie.

Après que ces points dérangent un certain narratif enseigné en occident, là on tombe dans autre chose...
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Re: [Index Politique] La guerre en Ukraine

Message par Hector74 »

Controleur a écrit : lundi 28 février 2022 à 15:37 Ce sont des archives déclassifiés. On est loin très loin de la fameuse propagande russe. Voir aussi l'interwiew de Roland Dumas l'ancien conseiller de François Mitterand.

Ensuite si L'otan désigne depuis 2019 comme ennemi officiel la Russie.

Après que ces points dérangent un certain narratif enseigné en occident, là on tombe dans autre chose...
Je répète qu'il n'y a aucun traité écrit signé, juste, comme je l'ai dit, des promesses orales. Le mémorandum de Budapest est lui un document officiel signé par les Etats.

Le mémorandum stipule que la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni s'engagent, en contrepartie de l'adhésion de l'Ukraine (ou de la Biélorussie, ou du Kazakhstan) au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et de l'achèvement du transfert de son arsenal nucléaire à la Russie, à :

Respecter l'indépendance et la souveraineté ukrainienne dans ses frontières actuelles.
S'abstenir de toute menace ou usage de la force contre l'Ukraine.
S'abstenir d'utiliser la pression économique sur l'Ukraine en vue d'influencer sa politique.
Demander l'aval du Conseil de sécurité des Nations unies si des armes nucléaires sont utilisées contre l'Ukraine.
S'abstenir d'utiliser des armes nucléaires contre l'Ukraine.
Consulter les autres parties prenantes si des questions se posent au sujet de ces engagements.

Ce mémorandum est officiellement transmis le 7 décembre 1994 par les quatre États signataires au Secrétaire général des Nations unies en vue de sa communication à l'Assemblée générale des Nations unies.

Après que ces points te dérangent et dérangent un certain narratif enseigné en Russie, là on tombe dans autre chose... :naugty:

Et je rajouterais que, sur le fond, heureusement que ces pays sont entrés dans l'OTAN. Que se serait-il passé aujourd'hui pour les états baltes face à la Russie ultra-agressive de Poutine s'ils ne bénéficiaient pas de la protection d'autres états plus puissants ?
Modifié en dernier par Hector74 le lundi 28 février 2022 à 16:31, modifié 1 fois.
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Re: [Index Politique] La guerre en Ukraine

Message par Curiouser »

Dans l'article, il est bien précisé de garder « à l’esprit que les informations suivantes ne sont pas avérées », mais, justement, est-ce que l'on peut véritablement accorder du crédit à un media tel que Blick, qui est apparemment, historiquement, un tabloïd (au sens péjoratif du terme) façon journal à sensation - je précise que je ne connaissais pas Blick avant cela, j'ai fait seulement une rapide recherche - ?
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Re: [Index Politique] La guerre en Ukraine

Message par EnHans »

Merci à certains ici d'arrêter de relayer la propagande russe, tout en se défendant de le faire.
Peut-on cesser ces attaques et laisser la modération faire son travail, si besoin ?

Concernant cette expansion de l'otan vers l'est et l'implantation de bases militaires : c'est évident que ça allait crisper les Russes. Certains d'entre eux considèrent (prétextent) comme menaçant ces annexions des pays baltes, de la Pologne, de la Roumanie et bientôt l'Ukraine. Sachant qu'initialement l'otan nous permettait de nous prémunir contre toute tentative expansionniste de l'Union soviétique.
Et inversement, les pays frontaliers de la Russie se sentent aussi menacés... (je pense aussi aux finlandais : en 2004, l'organisation Gallup International a publié un sondage selon lequel 62% des Finlandais étaient Russophobes).
Une surenchère de la menace, c'est une course vers la folie.
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Re: [Index Politique] La guerre en Ukraine

Message par freeshost »

Curiouser a écrit : lundi 28 février 2022 à 16:30
Dans l'article, il est bien précisé de garder « à l’esprit que les informations suivantes ne sont pas avérées », mais, justement, est-ce que l'on peut véritablement accorder du crédit à un media tel que Blick, qui est apparemment, historiquement, un tabloïd (au sens péjoratif du terme) façon journal à sensation - je précise que je ne connaissais pas Blick avant cela, j'ai fait seulement une rapide recherche - ?
Bon, il est vrai que Blick est plus à sensation. Cela dit, il me semble s'être amélioré.

Après, oui, il y a aussi une guerre de communication, chaque camp voulant impressionner pour décourager l'autre.
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Re: [Index Politique] La guerre en Ukraine

Message par freeshost »

Nanar02 a écrit : dimanche 27 février 2022 à 18:44Quelle est la politique de la Suisse dans ce conflit tant au niveau des sanctions que de l'aide à l'Ukraine?
Alors, finalement, le gouvernement suisse a déclaré suivre l'Union Européenne.

Bon, ce ne fut pas forcément de gaîté avec l'argent russe dans certaines banques suisses. :lol:
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Re: [Index Politique] La guerre en Ukraine

Message par freeshost »

Les références historiques de Poutine à l'épreuve d'un historien
RTS Histoire Vivante

Publié le lundi 28 février 2022 à 13:40 Modifié à 15:21

Démêler les fils d’une histoire complexe en partant du discours de Vladimir Poutine prononcé le 21 février, c'est l'objectif de cet épisode spécial de l'émission Histoire Vivante. Pour l'occasion, Laurent Huguenin-Elie reçoit Eric Aunoble, historien, chargé de cours à l’Université de Genève, spécialiste de la Russie et de l’Ukraine.

Lors de son discours du 21 février dernier, au cours duquel il a reconnu l'indépendance des territoires séparatistes pro-russes d'Ukraine, Vladimir Poutine n'a eu de cesse de se référer au passé. Il a notamment déclaré: "L'Ukraine contemporaine a été entièrement et complètement créée par la Russie, plus exactement par la Russie communiste bolchévique." Qu'en est-il réellement? Réponse dans l'interview ci-dessous.

"En décembre 1922, lorsqu'a été proclamée l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques, chaque république gardait le droit imprescriptible de proclamer sa séparation quand elle l'entendait."

Eric Aunoble, historien
J'ai téléchargé l'audio (mp3) puis l'ai téléversé ici.
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Re: [Index Politique] La guerre en Ukraine

Message par freeshost »

Pourquoi il faut prendre les menaces nucléaires russes au sérieux
Spoiler : Citation : 
Cyrille Bret

Publié: 28 février 2022, 12:38

Dimanche soir, la présidence russe a franchi un cap stratégique : elle a annoncé qu’elle plaçait ses forces nucléaires en alerte. Les opinions européennes sont soit pétrifiées soit incrédules face à cette menace atomique. Assiste-t-on à un gigantesque coup de bluff ou à un changement majeur de l’approche russe, susceptible d’aboutir à cette perspective qui a longtemps paru inenvisageable qu’est l’emploi de l’arme nucléaire sur le sol européen ?

Ce qui est certain, c’est que cette escalade reflète deux tendances profondes de la vision militaire de Moscou : d’une part, la Russie rappelle au monde son statut de puissance nucléaire au moment où de multiples mesures – y compris militaires – sont prises par les Occidentaux pour soutenir l’Ukraine ; d’autre part, elle fait ainsi le constat des limites de sa puissance politique.

Incapable de se faire écouter des Occidentaux et impuissant à convaincre les Ukrainiens de se détourner de leur gouvernement et de se rallier au « grand frère » russe, le Kremlin se porte aux extrêmes en menaçant le continent du feu nucléaire. Loin d’être un signe de puissance, cette menace réitérée est l’aveu d’un échec politique irrémédiable – et cela, même si la Russie finit par obtenir une victoire militaire sur le terrain ukrainien en n’employant que les forces conventionnelles.

Menace implicite et incapacité politique

Lorsque, dimanche 27 février au soir, après quatre jours de combats en Ukraine, la présidence russe a explicitement annoncé la mise en alerte de ses unités nucléaires, elle a surpris l’Europe et inquiété le monde.

Elle avait pourtant déjà proféré cette menace, de façon à peine voilée, dès le début de l’« opération militaire spéciale », jeudi matin à l’aube, à la fin du message présidentiel qui tentait de justifier la guerre en invoquant le risque de « génocide » des russophones en Ukraine et le besoin (supposé) de « dénazifier » le pays.

En effet, la déclaration de guerre comportait, dans sa dernière phrase, une menace implicitement nucléaire contre les États qui tenteraient de s’opposer à l’intervention militaire russe. Vladimir Poutine l’avait formulée ainsi : quiconque s’opposerait à l’action russe en subirait des conséquences « inconnues dans votre histoire ».

Rares furent les lecteurs de ce texte qui, comme Josep Borrell dès le lendemain, avaient relevé le maximalisme de cette déclaration. Lorsque j’avais le matin même partagé cette analyse, je m’étais heurté à une incrédulité éloquente. Pour quiconque est familier de la prose poutinienne et des doctrines nucléaires russes, la réalité de la menace était pourtant évidente.

Cette situation illustre l’incapacité politique de la présidence russe à se faire entendre en dehors de son propre système. Depuis plus de vingt ans maintenant, les autorités de Moscou ne parviennent pas à faire réellement porter leur voix dans les enceintes internationales. Chaque année ou presque, elles publient leur doctrine de défense nationale en rappelant que Moscou considère l’OTAN et l’Union européenne comme des rivaux stratégiques, qu’elle perçoit leurs élargissements respectifs comme des menaces… et que la puissance nucléaire russe n’obéit pas nécessairement à une posture de « dissuasion à la française », du faible au fort.

On peut blâmer l’aveuglement et la surdité des Occidentaux, comme le fait régulièrement Hubert Védrine quand il analyse les relations avec la Russie. Mais il faut en revenir à l’essentiel : la force militaire russe, en reconstruction rapide depuis la guerre en Géorgie de 2008, ne se double pas d’une puissance politique capable de se faire entendre au-delà des cercles nationaux et de certains mouvements nationalistes à l’étranger.

Agiter la menace nucléaire au début de l’opération en Ukraine pouvait passer pour un signe de force : ce message était conçu pour tétaniser le soutien européen à Kiev. Mais une fois encore, la Russie ne s’est pas fait entendre… sa brutalité militaire se double d’une profonde faiblesse politique. En matière nucléaire, la capacité à communiquer sur ses moyens et sur ses doctrines est pourtant essentielle pour assurer une posture stratégique efficace.

Menace explicite et frustration stratégique

Dimanche soir, la Russie a franchi un jalon décisif dans la gradation rhétorique qui régit la posture stratégique des puissances nucléaires : en annonçant qu’elle mettait en alerte ses unités nucléaires, elle a en effet explicité la menace de jeudi 24 au matin qui, selon elle, était suffisamment terrifiante dans sa formulation implicite.

Mettre en alerte les unités de l’armée russe qui opèrent les armes militaires, c’est, pour la présidence russe, passer un cran dans l’échelle nucléaire : les têtes et les vecteurs seront activés, les pas de tir préparés ou déployés s’ils sont mobiles, etc. De même, des cibles potentielles seront identifiées sur les théâtres ukrainiens : stocks de l’armée ukrainienne, infrastructures vitales, etc.

Aujourd’hui, l’opération militaire en Ukraine expose la Russie à plusieurs retours de balancier. C’est ce qui la pousse à la surenchère. Sur le terrain militaire conventionnel, les forces armées russes n’ont pas su remporter la victoire décisive attendue dans la guerre éclair en prenant Kiev en quelques jours. Sur tous les autres terrains – diplomatique, financier, sportif, médiatique ou encore économique –, la Russie est l’objet de sanctions massives de la part des Occidentaux. Elle se trouve aujourd’hui dans une situation critique car elle encourt déjà tous les inconvénients de son intervention en Ukraine sans en engranger le principal bénéfice attendu : le contrôle de ce pays.

C’est sans doute la raison de la surenchère nucléaire du Kremlin : forcé de remporter une victoire militaire qui tarde, le pouvoir russe s’est lui-même placé dans l’alternative entre vaincre ou se soumettre. Comme la Russie se retrouve désormais au ban de la communauté internationale, elle abordera toute négociation politique en position de faiblesse. Dès lors, la combinaison de l’hypertrophie de sa puissance militaire et de la frustration que suscite chez elle son impuissance politique l’engage dans une course nucléaire particulièrement dangereuse.

Après le retour de la guerre, le retour du nucléaire ?

Le risque nucléaire en Europe est aujourd’hui élevé.

Loin d’être une rodomontade ou un bluff, les messages répétés de la présidence russe sur le nucléaire constituent une menace à prendre au sérieux. La doctrine russe sur le nucléaire est en effet bien différente de l’approche française. Pour les pouvoirs publics français, l’arme nucléaire est essentiellement dissuasive : la possession de l’arme ultime doit empêcher un agresseur, même nucléaire, d’envisager une attaque sur la France car il s’exposerait à une réplique nucléaire. De même, pour la France, l’usage de l’arme nucléaire est exclusivement défensif : elle ne peut être engagée que si l’existence même de la nation est en péril.

Pour les autorités russes, en revanche, la latitude de l’usage de l’arme nucléaire est plus étendue. En effet, elles laissent depuis longtemps planer plusieurs doutes : d’une part, l’arme nucléaire pourrait être utilisée non pas pour frapper massivement des villes comme à Hiroshima et à Nagasaki, mais pour cibler des moyens militaires essentiels de l’ennemi. En d’autres termes, la Russie n’exclut pas l’usage tactique de l’arme nucléaire sur les théâtres d’opérations. En outre, elle ne rejette pas non plus par principe l’emploi de l’arme nucléaire dans le cadre d’une offensive destinée à mettre fin plus rapidement à un conflit.

La menace atomique russe est d’autant plus crédible que depuis plusieurs années, Moscou a largement communiqué sur la modernisation de son arsenal nucléaire.

De l’intimidation à l’action

Les autorités russes sont aujourd’hui prises dans une spirale maximaliste. Elles jouent en effet leur crédibilité dans cette guerre.

Remporter la victoire est devenu pour elles un enjeu vital. Or elles semblent aujourd’hui incapables de prendre Kiev rapidement, d’attirer à elles une large partie de la population ukrainienne et de se faire entendre des Occidentaux. La menace nucléaire doit en conséquence être prise réellement au sérieux aujourd’hui.

Cela ne signifie pas que les Européens doivent être paralysés et doivent cesser de prendre les mesures et sanctions nécessaires concernant la crise ukrainienne. En revanche, ils doivent également rappeler avec la plus grande fermeté à la Russie leur propre posture nucléaire et la mettre en garde contre tout usage tactique de cette arme.
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Re: [Index Politique] La guerre en Ukraine

Message par freeshost »

Avec les diverses sanctions financières, le rouble est dans le trouble :

‘The damage is done’: Russians face economic point of no return.
Spoiler : Quotation : 
Andrew Roth and Pjotr Sauer in Moscow

Mon 28 Feb 2022 18.17 GMT

Shoppers and business people express despair and disillusion as sanctions cause run on rouble.

As markets opened in a panic on Monday, many Russians rushed to local cashpoints in Moscow to retrieve their savings before the damage got any worse.

“It said they had dollars so I came here immediately,” said Alexei Presnyakov, 32, pointing to an app for Russia’s Tinkoff Bank, indicating he could withdraw hard currency. About 20 people were queued in line. “Yesterday [the rate] was 80 [to the dollar]. Today it’s 100. Or 150.”

“I just made a spontaneous decision today that I would ask [out of work] and go around until I took out all my money,” he said. “Before it was worth zero.”

Within minutes, however, the word traveled down the queue: the dollars were gone.

Nearly half the queue walked off. “Who needs roubles?” one woman said sarcastically as she walked away.

From shopping malls to corporate boardrooms, Russians were trying to find their footing on Monday in what the Kremlin described as the “altered economic reality” that the country was now facing following sanctions on Russia’s Central Bank and other key financial institutions. There were signs that something extraordinary was taking place: the Moscow Exchange, Russia’s largest stock market, has halted trading until 5 March.

With its reserves frozen, the Central Bank announced it would more than double its main interest rates to 20%, the highest this century, and force major exporting companies, including large energy producers like Gazprom and Rosneft, to sell 80% of their foreign currency revenues, effectively buying roubles to prop up the currency rate.

But that did little to calm the frayed nerves at the Metropolis Mall in Moscow, where there were signs that Russians were rushing to turn their cash into consumer goods before prices leapt up. At an M.Video, a popular electronics store, one employee said that rouble prices for iPhones were “the same for now” but that “they could change any minute.” “I’d buy now,” he said.

If there was shock on the streets, then the mood among the business community was even more dour. Several owners of mid-sized companies said that the invasion and subsequent isolation of Russia had made their businesses unprofitable overnight.

One, the owner of an advertising services company with 100 employees, said that he was about to announce to his employees this afternoon that he is leaving the country for Armenia with his wife and two sons.

“I’m going to tell them that we are going into a crisis that we have never experienced before,” he said. “It’s like flying on a plane with no engines or the engines are on fire.”

His company, which handles contracts for international brands like Pepsi and automakers like Volkswagen, was booming as recently as January 2022, a record month for them. Now many of those brands were pulling out of the Russian market and his business was shrinking “immensely”.

Another business owner with hundreds of employees in the food and beverage and tourism industries felt that he was completely in the dark about the future under Vladimir Putin.

“We have no fucking clue what he will do next,” he said. “No one in the business community has a clue any more. Everyone is so depressed. I have experienced so many economic crises here, the pandemic being the latest.

“But there was always a reason to keep on fighting for your business,” he said. “Now, I don’t see the light at the end of the tunnel any more. Even if peace is achieved, the damage is done. How do we reverse it?”

There was a sense on Monday that this crisis was passing the point of no return, as Russian bombers began flying over Ukraine and rocket artillery began firing on populated districts of Kharkiv, a city of more than one million people.

Even top Russian business people, including the powerful oligarchs, appeared to be unsettled by the instability ushered in by the invasion, as well as the extraordinary measures being taken to prop up the rouble.

Oleg Deripaska, the billionaire businessman, had called for peace “as fast as possible” in a Telegram post on Sunday. On Monday, he went after the Central Bank decision to hike rates, taking aim at longtime rival Elvira Nabiullina, the head of the Central Bank.

“A hiked rate, the mandatory sale of foreign currency … this is the first test of who actually will be responsible for this banquet,” Deripaska wrote. “I really want clarifications and intelligible comments on the economic policy of the next three months.”

By the evening, the answer was even more draconian measures, including strict limits on transfers of money abroad. Those were announced after a funereal meeting between economic officials and Vladimir Putin, who declared that the sanctions had been imposed by the western “empire of lies”.

For many Russians, who felt themselves to be European by the food they ate and the way they lived, it’s clear that Monday marked a moment when the war came home.

“I think people are going to feel scared to spend money,” said the entrepreneur who owns restaurants and tourism companies. “We have left communism 30 years ago, we got accustomed to having a lot of comforts that are also seen in the West. All of that progress can be gone. We are no longer a member of the international community.”
En bref :

Les acheteurs et les gens d'affaires dans le désespoir et la désillusion !

"Hier, le taux était à 80 [roubles le dollar]. Aujourd'hui, il est à 100, voire 150." (actuellement, environ 107)

En bref, c'est la ruée vers les bancomats pour retirer leurs sous avant que le rouble ne vaille plus rien.

"Qui a besoin de roubles ?" demandait de manière sarcastique une femme.

Et avec ses avoirs gelés, la Banque Centrale annonçait que son taux d'intérêt principal allait plus que doubler, atteindre les 20 %, le taux le plus haut ce siècle. Et que cela allait forcer les compagnies d'exportations (notamment Gazprom et Rosneft) à vendre 80 % de leurs revenus en devises étrangères, en achetant des roubles pour soutenir le taux de change. Mais ça ne rassure pas pour autant les Russes, qui se ruent notamment les biens de consommation (les smartphones, par exemple) craignant de voir leurs prix grimper à tout moment ("J'achète là maintenant !").

C'est le flou complet (or the dark, a complet blur) pour divers chefs d'entreprises et leur avenir, annoncent ceux-ci à leurs nombreux employés. "Et nous n'avons aucune idée de ce qu'il [le président de la fédération de Russie] va prendre comme prochaines décisions." "J'ai vécu de nombreuses crises, et il y a toujours eu une raison de se battre, de continuer. Mais là, je ne vois plus la lumière au bout du tunnel. Même si la paix est rétablie, le mal est fait." Même les riches en appellent à la paix. Certains demanderont désormais des explications claires. Plusieurs parlent de fixer des limites aux transferts à l'étranger.

"La guerre [pas forcément militaire, mais économique] est arrivée chez nous." "Nous ne sommes plus membres de la communauté internationale."
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)