lepton a écrit : ↑vendredi 19 août 2022 à 18:02
Dans la vidéo, j'ai beaucoup aimé le mini orgue de projet de fin d'études du jeune.
C'est très impressionnant, une telle habileté dans les mains, pour arriver à un tel résultat.
J'ai toujours été admiratif (et jaloux
) des personnes qui savent travailler le bois, et les matériaux en général...
Je ne connais rien à la facture d'orgue, c'est l'inverse je profite de leur expertise et de leur facture. Etant organiste.
Mais c'est vraiment impressionnant, il faut maîtriser le travail du bois (menuiserie et sculpterie), le travail du métal pour les tuyaux en métal, la musique (on ne leur demande pas d'être des virtuoses) car il faut une bonne oreille pour harmoniser et accorder les tuyaux.
Il faut aussi avoir des connaissances en physique, pour établir le volume et la pression requises de l'air par sommier.
(Précision, un sommier, caisse en bois, c'est là où sont posés les tuyaux d'un clavier. Il y a un sommier par clavier. L'air leur est envoyé, et ensuite en fonction des jeux ouverts du clavier et de la note actionnée, l'air est envoyé aux bons tuyaux.)
Je crois que je ne comprendrais jamais ce métier car les compétences multiples exigées me semblent incroyables.
Evidement, construire des grandes orgues est un travail d'équipe. D'abord, il y a les acousticiens et les architectes, qui scrutent l'acoustique pour savoir où peut être placé l'orgue.
Et en fonction toujours de l'acoustique et de l'espace des lieux, on détermine les jeux que l'on va prévoir.
La facture des tuyaux en métal, c'est un métier en soi : tuyautier. Ils créent l'alliage (de plomb et d'étain), le versent sur des tables de marbre, et ensuite découpent le métal en respectant des patrons, puis ensuite ils créent les tuyaux. Bonjour l'empoisonnement au plomb.
Après il y a un travail colossal pour créer la structure de l'instrument, le buffet, et la montre. C'est à la fois de la menuiserie et créer des sculptures en bois.
Une fois la construction terminée, on dit avec ironie que c'est une usine à gaz.
Les deux dernières étapes sont l'harmonisation et enfin l'accord. L'harmonisation consiste à travailler les tuyaux pour que les sonorités au sain d'un même jeu soient homogènes. C'est un métier en soi. Harmonisateur.
Et l'accorder, vous savez ce que c'est.
Pour parler de l'accord, il y a deux méthodes.
La première, c'est d'ouvrir le tuyau comme une boite de sardines. A l'arrière, donc non visible, on fait 2 encoches et on enroule le métal jusqu'à qu'il soit à peu près à la bonne hauteur. C'est en général fait qu'une seule fois après la construction de l'orgue.
Ensuite, dans la majorité des cas, les facteurs d'orgue ont un outil spécial. Je ne connais pas son nom.
C'est une tige avec d'un coté un cône plein, et de l'autre coté, un cône vide.
On martèle le haut du tuyau avec.
Si la note est trop haute, on utilise cet outil du coté plein pour élargir le haut du tuyau. Ce qui fait que le tuyau est plus grave.
Si la note est trop basse, on utilise cet outil du coté vide pour rétrécir le haut du tuyau. Ce qui fait que le tuyau est plus aigu.
C'est ce qui transforme une usine à gaz en instrument de musique !
Le nom des objets qui ouvrent l'air, c'est pas valve, mais soupape.
impressionnant ! Merci Lepton. 
