L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

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Ole Ferme l'oeil
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Ole Ferme l'oeil »

Merci Thierry, j'apprécie ton soutien.
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Jean
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Jean »

Exploring Autism, Empathy, and Neurodiversity: 5 Questions for Psychologist Simon Baron-Cohen
16 Décembre 2010
En explorant l’autisme, l’empathie et la neurodiversité : 5 questions au psychologue Simon Baron-Cohen

http://www.britannica.com/blogs/2010/12 ... aron-cohen
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Simon Baron-Cohen est professeur de psychopathologie du développement à l'Université de Cambridge et le directeur du Centre de recherche sur l'autisme à Cambridge. Il est l'auteur de « Mindblindness » (MIT Press, 1995), « La différence essentielle: Hommes, Femmes et le cerveau mâle extrême » (Penguin UK / Basic Books, 2003), et « la testostérone prénatale dans l'esprit » (MIT Press, 2005), ainsi que de plusieurs livres sur l'autisme. Il a également écrit un article spécial, intitulé «Le spectre de l'autisme», pour l'année de Britannica dans « Review 2009». Beaucoup des recherches de Baron-Cohen tournent autour de l’examen des différentes théories de l'autisme, de l'exploration de la base neuronale, endocrinienne, génétique de la condition. Il étudie également la relation entre l'autisme et l'empathie - la capacité à comprendre les sentiments, les désirs, les idées et actions d'une autre personne. Pour en savoir plus sur ses travaux et les conclusions, Kara Rogers éditrice scientifique de Britannica a posé plusieurs questions à Baron-Cohen. Ses réponses éclairent non seulement la relation entre les conditions du spectre autistique et de l'empathie, mais aussi les conséquences de la stigmatisation et du «mouvement de la neurodiversité."

Britannica:Les troubles du spectre autistique, du syndrome d'Asperger à l'autisme classique, sont similaires dans la mesure où ils sont tous caractérisés par des déficits dans la capacité d'interagir socialement et de communiquer. Pourtant, certaines personnes autistes sont décrites comme «à haut fonctionnement" [‘haut niveau’] et d'autres comme «à faible niveau de fonctionnement » [‘bas niveau’]. Qu’est-ce qui distingue une personne de haut-fonctionnement d'un individu à faible fonctionnement, et comment la fonction cognitive dans le spectre de l'autisme est un facteur des déficits associés à la capacité d'interagir socialement?

Baron-Cohen: Haut ou faible fonctionnement, c’est une façon assez grossière de se référer à l'influence du QI. Bien sûr, le QI n'est pas binaire de cette manière, il s'agit plutôt d'une dimension continue. Pour cette raison, les changements prévus dans la classification de diagnostic ne feront pas référence à un haut ou faible fonctionnement, mais ils fourniront le QI comme une dimension indépendante du diagnostic de l'autisme de quelqu'un. De toute évidence, si vous avez l'autisme plus un QI inférieur à la moyenne, cela signifie que vous avez, autant que les défis de l'autisme, aussi des difficultés d'apprentissage.

Britannica: Une grande partie de votre recherche sur l'autisme a mis l'accent sur l'empathie et la reconnaissance des émotions. Quelle est la capacité mesurée d'empathie? Les conditions du spectre autistique sont-ils en général associés à des déficits d'empathie?

Baron-Cohen: L'empathie a plusieurs composantes. La composante de reconnaissance peut être mesurée à l'aide de photographies et de films-clips des expressions faciales ou des clips audio de l'intonation vocale pour voir comment quelqu'un peut reconnaître les émotions d'une autre personne ou son état mental. La composante de réponse est plus difficile à mesurer, mais peut être testée à l'aide de méthodes électrophysiologiques et d’IRMf (imagerie de résonance magnétique fonctionnelle) tandis que la personne est en train d’observer les émotions de quelqu'un d’autre.

Britannica: Comment les difficultés d’empathie pourraient se manifester dans des situations sociales?

Baron-Cohen: Les difficultés d'empathie sont une façon parcimonieuse d'expliquer une vaste gamme de comportements atypiques, et cela comprend le fait de parler trop fort, de se tenir trop près, de dominer dans une conversation, de se désintéresser des autres points de vue, d’essayer de contrôler les autres, de ne pas comprendre les intentions ou les motifs ou le langage corporel des autres, de dire des choses inappropriées (« faux pas »), d’ignorer la façon dont les autres vous voient ou pensent de vous, de se désintéresser d’être conforme, de ne pas faire attention aux visages des autres, ou de ne pas répondre à des conseils.

Britannica: De quelle façon vos enquêtes sur l’empathie et d'autres comportements affectés par les conditions du spectre autistique ont-elles influencé la compréhension scientifique du comportement typique des sociétés humaines?

Baron-Cohen: Nos études de l'empathie dans l’autisme nous ont amené à explorer la nature même de l'empathie dans la population typique. Regarder l'autisme comme l’extrême d'une dimension d'empathie nous a incité à explorer ce qui influence une position sur cette dimension, qui que vous soyez. Les facteurs que nous avons découverts incluent votre sexe (les femelles développent en moyenne de l'empathie plus rapidement que les mâles), l'activité des régions du cerveau dans le «circuit de l’empathie» (qui comprend l'amygdale et le cortex préfrontal ventromédial), les facteurs hormonaux (y compris la testostérone fœtale), et même des gènes. En plus de notre biologie, les facteurs sociaux influencent clairement aussi l'empathie.

Britannica: Les personnes avec syndrome d'Asperger utilisent souvent le terme «neurotypique» pour décrire des gens normaux, et dans un effort visant à réduire la stigmatisation associée à l'autisme comme condition médicale, la communauté Asperger a lancé le mouvement s’appelant neurodiversité. Pouvez-vous décrire brièvement le mouvement neurodiversité et ses implications sur le diagnostic des troubles du spectre autistique?

Baron-Cohen: Le mouvement neurodiversité a eu une influence très positive pour nous rappeler qu'il n'y a pas de voie unique dans le développement neurologique, mais qu’il existe de nombreuses façons d'atteindre des extrémités similaires. Une illustration simple serait ‘l’impartialité’ [handedness], où nous savons que 12% des garçons (et 8% des filles) sont gauchers mais finissent par être tout aussi aisés dans leurs habiletés motrices quee la majorité (droitiers). C'est un exemple facile à identifier de la neuro-atypicité, parce qu'il est observable. Mais la même logique s'applique au développement du langage (des enfants parlent tôt à12 mois, d'autres pas avant 24 mois, mais en des termes parfaitement utiles à la fin) et par voie de conséquence, toutes les autres compétences cognitives, affectives et motrices.

Beaucoup de ces différences sont des dimensions permanentes (même ‘l’impartialité’ peut l’être, et le langage l’est certainement), ce qui ajoute encore à l'argument selon lequel on ne peut pas établir une distinction forte et rapide entre le normal et l’anormal. En effet, ces seules conditions sont sans doute très redondantes si différents sous-groupes dans la population suivent simplement différentes trajectoires de développement. Dans ma théorie, par exemple, on distingue 5 différents "types de cerveau" et aucun n'est meilleur ou pire qu'un autre, car ils ont tous leurs forces et leurs faiblesses. (Celles-ci concernent l'écart entre votre empathie et votre systématisation, où l'on peut être légèrement ou sensiblement différente de l'autre, dans des directions différentes).

L'impact de redonner une dimension à l'autisme a été très positif, en termes de reconnaissance que nous avons tous des traits autistiques et que la différence entre quelqu'un qui a besoin d'un diagnostic et une personne qui n'en a pas besoin - simplement une question de degré (ils ont plus de traits autistiques) et leur «ajustement» dans la société. (Si leurs traits autistiques vont interférer avec leur capacité à faire face dans leur environnement et causer une souffrance, alors ils ont besoin d'un diagnostic, mais s’ils ont un bon ajustement entre leurs traits autistiques et leur environnement, ils peuvent ne pas avoir besoin d'un diagnostic).
Stigmatiser quelqu'un, qu'il soit atteint d'autisme ou de toute autre caractéristique, ne va pas, puisque le but sur ces étiquettes n’est pas de distinguer la personne afin de lui rendre la vie pire, mais d’ aider les autres à comprendre leurs besoins et qualités spécifiques
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Ole Ferme l'oeil
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Ole Ferme l'oeil »

Je vais continuer à suivre mon fil, mais il y a quelque-chose qui m'a fait bondir dans cette interview:
Jean a écrit :

Britannica: Les personnes avec syndrome d'Asperger utilisent souvent le terme «neurotypique» pour décrire des gens normaux, et dans un effort visant à réduire la stigmatisation associée à l'autisme comme condition médicale, la communauté Asperger a lancé le mouvement s’appelant neurodiversité. Pouvez-vous décrire brièvement le mouvement neurodiversité et ses implications sur le diagnostic des troubles du spectre autistique?
Je sais pas qui a mené l'interview, mais ces personnes sont mal informées: le "mouvement de la neurodiversité" (qui n'existe même pas vraiment comme un mouvement organisé...) n'est pas mené que par des personnes avec le syndrome d'Asperger mais plutôt par des autistes sur un peu tout le spectre.
Ce sont plutôt ceux qui y sont opposés ou ne le prennent pas trop au sérieux qui prétendent qu'il n'est mené que par des aspies.
Pour informations parmi ceux qui ont émis des opinions allant dans ce qui peut être considéré comme "mouvement de la neurodiversité" (qu'ils s'identifient à cette appellation ou pas, il y en a plusieurs qui à ma connaissance sont autistes et pas aspies, et pour certains c'est assez net qu'ils n'entreraient pas dans la catégorie diagnostique du syndrome d'Asperger, citons par exemple:
Jim Sinclair, Amanda Baggs, Michelle Dawson, Cal Montgomery, Joel Smith... et il y en a d'autres!
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Ole Ferme l'oeil
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Ole Ferme l'oeil »

Mars a écrit :Moi, je trouve que TSA est plutôt intéressant car cela suggère que le trouble est dans le spectre autistique, donc que le handicap est essentiellement social. Dans le spectre, il y a une très large gamme de gravité...
La plupart de nos enfants, quel que soit le diagnostic, rencontrent des difficultés sociales, c'est leur point commun.
Je suis d'accord pour ce qui est de l'idée selon laquelle nous avons suffisamment en commun pour qu'être réunis sous l'appellation spectre autistique fasse sens.
Par contre, je ne suis pas certain que l'aspect "social" soit la grande caractéristique intrinsèque qui réunit tout le spectre autistique, je pense que les problèmes de sociabilisations sont plus un problème venant de la rencontre entre deux types de Façons de fonctionner différentes.
Je pense que ce qui est plus au cœur de l'autisme, c'est la perception atypique du monde et le fait que le cerveau classe et interprète différemment les stimuli.

suite plus tard...
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bernard
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par bernard »

Ole Ferme l'oeil a écrit :Je pense que ce qui est plus au cœur de l'autisme, c'est la perception atypique du monde et le fait que le cerveau classe et interprète différemment les stimuli.
A 100% avec toi sur cette définition.
Si les médecins qui se disent spécialistes pouvaient lire ta phrase Olé, un grand pas serait franchi.
Bernard (55 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)
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Jonquille57
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Jonquille57 »

Je suis prête à parier, qu'un jour, les textes de Olé seront aussi célèbres que ceux de Jim Sinclair, Amanda Baggs ou Michelle Dawson et seront cités comme référence ! :wink:
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Ole Ferme l'oeil
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Ole Ferme l'oeil »

Mars a écrit : Par contre ils sont tous différents et plus ou moins touchés. De plus la gravité des troubles, nous le disons tous, évolue avec l'âge, et généralement c'est en mieux :D
On reste dans le spectre mais le curseur bouge...
J'ai quelques difficultés à comprendre ce que l'on peut entendre par gravité, l'autisme est tellement varié et complexe et le regard de la majorité des gens tellement biaisé.
Mais effectivement les individus autistes évoluent, et cette évolution peut être si spectaculaire qu'il n'est pas rare que le regard porté par la société sur ces individus évolue au cours de leur vie et qu'ils soient classés dans des cases différentes par ce regard après que surviennent ces diverses évolutions, voire que le diagnostic change.
Le fait est que les enfants autistes comme tous les enfants, évoluent, apprennent, découvrent, repensent leur rapport au monde... grandissent!
Même si ils ne le font pas forcément de la même fa4on et/ou dans le même ordre que les individus neurotypiques.
Et une fois adultes ils évoluent encore.
En fait un gros problème semble venir d'un énorme préjugé dans la société, des personnes qui sans y avoir réfléchi activement...

...la suite plus tard, je dois partir!
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omega
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par omega »

Ole Ferme l'oeil a écrit :J'ai quelques difficultés à comprendre ce que l'on peut entendre par gravité
C'est peut-être une question d'adaptation.
A mes yeux, un handicap n'est pas grave en lui-même, mais par rapport à l'environnement, à ce qu'on fait, des compensations qu'on a trouvées, etc.: dans quelle mesure il est gênant ou bloquant.

Par exemple X peut avoir des troubles beaucoup plus marqués que Y, mais il sera moins gravement handicapé parce qu'il aura trouvé des compensations performantes pour vivre avec, tandis que Y demeurera bloqué par les siens bien que moindres. Le handicap de Y est plus grave que celui de X, à mon avis.

Qu'en penses-tu?
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Jonquille57
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Jonquille57 »

Pour vivre avec ou bien pour essayer de copier les NT afin de passer inaperçu ?
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Jean
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Jean »

Ole Ferme l'oeil a écrit :J'ai quelques difficultés à comprendre ce que l'on peut entendre par gravité, l'autisme est tellement varié et complexe et le regard de la majorité des gens tellement biaisé.
Cette notion de "gravité" n'est pas absolue, elle est définie par rapport à la "normalité" : la normalité a comme principale qualité d'être la majorité, donc la norme.
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omega
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par omega »

Jonquille57 a écrit :Pour vivre avec ou bien pour essayer de copier les NT afin de passer inaperçu ?
Vivre avec, en copiant, en faisant à sa manière, ou bien toute autre solution qu'on trouvera... :)
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Ole Ferme l'oeil
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Ole Ferme l'oeil »

...suite de ce post: http://forum.asperansa.org/viewtopic.php?p=47789#p47789
...de personnes qui sans y avoir réfléchi activement, disais-je, semblent avoir un schéma dans la tête représentant les autistes ou d'autres handicapés comme des personnes bloquées dans le temps et n'évoluant jamais.
Au fil du temps une personne autiste évolue de bien des manières à la fois, parfois dans le sens attendu par la société et parfois pas...
Parfois des aspects semblent s'améliorer et d'autres empirer... je suis assez content de mon évolution personnelle et pourtant...
pourtant mon hypersensibilité semble avoir augmenté, des odeurs et sensations de touche et sons me sont aujourd'hui insupportables alors que dans mon enfance je les remarquais à peine, et puis je suis plus souvent confronté à mes difficultés de communication surtout lorsque je suis dans un groupe, les mots ...je ne sais plus ce qu'ils veulent dire, ils m'échappent parfois, moi, l'enfant qui les ai sorti si tôt qui en ai joué des ma prime jeunesse, bien plus à l'aise avec eux que la majorité de mes petits camarades, voilà qu'ils me sont à présent presque étrangers, pas toujours mais de plus en plus souvent...
et pourtant aussi effrayant que cela puisse en avoir l'air vu d'un point de vue extérieur je ne changerai cette évolution pour rien au monde, elle est le fruit entre-autres de mes choix de vie, du parcours que je me suis fixé... et puis j'ai compris l'importance 'accepter d'avoir des limites.
Autrefois Amanda Baggs parlait, maintenant elle n'utilise plus que son clavier (sur lequel elle écrit des textes qu'une voix mécanique répète à haute voix) et pourtant de son point de vue elle communique mieux à présent, bien mieux...
Elle est un exemple assez intéressant, car un regard extérieur la comparant avec ce qu'elle était avant tendrait à considérer qu'elle a régressé et pourtant de son point de vue elle a amélioré depuis ce temps celles de ses aptitudes qui comptent le plus à ses yeux (notamment son rapport direct au monde) mais qui sont surtout de celles qui sont le plus ignorées par la société.
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Jonquille57
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Jonquille57 »

Ne penses-tu pas, Olé, que la meilleure évolution consiste aussi à s'accepter tel que l'on est ?
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Rom »

Bonjour Jonquille, désolé d’arriver ici comme ça à l’improviste … :roll: Je ne sais pas si le mieux est de s’accepter tel que l’on est… Pour ma part, je trouve que je faisais plus de choses avant mon diag, car j’y étais obligé, puisque j’essayais de cacher au maximum mes difficultés. Maintenant que je suis diagnostiqué, j’ai l’impression d’avoir régressé, comme-ci j’étais arrivé au bout de la route.. Je ne sais pas comment expliquer ça…
Avant, je me forçais à faire des choses que je n’aurais pas fait si je n’y avais pas été forcé, alors qu’aujourd’hui, c’est comme si je me reposais sur mon diag… :oops:
Aujourd’hui, c’est comme si je disais : désolé si je ne fais pas ça, vous le savez, je suis aspi ! Alors qu’avant, j’aurais fait la chose, avec beaucoup de mal, oui, mais je l’aurais fait, ou alors j’aurais trouvé un moyen de la contourner.

(Je me demande toujours si je ne suis pas sorti du sujet, désolé si c’est le cas)

Bonjour Olé, je ne sais pas si c’est de ça que tu parles, dans ton com plus haut, mais j’ai aussi remarqué que j’avais plus de vocabulaire étant gamin que maintenant… à l’époque les gens trouvaient que je m’exprimais bien pour mon âge, que mes réponses ou mes observations étaient pertinentes…aujourd’hui il m’arrive de chercher mes mots, de ne plus trouver le mot exacte et de le remplacer par un autre, ce qui, bien sur, change le contexte de ce que je voulais exprimer et parfois amène a des quiproquos …

Bon, j’espère n’avoir pas été hors sujet :oops: mais de toute façon, ce n'est que mon opinion à moi et peut être que d'autre ne ressentent pas pareil :D en tout cas c'est ce que je ressens moi :roll:

:kiss: :kiss: :kiss: :kiss:
Rom...maman de personne...mais peut-être papa de quelqu'un un jour...

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Jonquille57
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Jonquille57 »

Tu n'es pas hors sujet, Rom, et au contraire, ton témoignage est le bienvenu ! :bravo:

Si je prends le cas de mon fils, quand il était petit, il s'exprimait mieux que la moyenne des enfants de son âge. Parfois, cela se remarquait. Maintenant, je ne vois pas la différence entre un autre jeune de son âge et lui. Au contraire, lui parait moins mûr dans sa façon de s'exprimer. Peut-être que le vocabulaire vient d'un coup chez les personnes avec TED puis évolue moins vite que pour une personne NT... Pardon si je dis une bêtise, mais cela pourrait être une explication.

Accepter son handicap, ou sa différence : Si je prends le cas de mon fils, il souffre d'être autiste ( moins maintenant depuis qu'il est dans ce centre ). Le regard des autres l'a toujours vraiment perturbé.

J'ai toujours admiré des personnes comme Olé ( je prends Olé comme exemple, car il a exactement le même âge que Mysterio ), qui prennent beaucoup de recul par rapport à leur diagnostique, qui cherchent à comprendre, à analyser les choses, lisent énormément d' articles concernant l'autisme. Cela montre une réelle maturité.
Si l'on parle d'autisme à Mysterio, il se contentera de dire : " Si seulement il existait un médicament pour que je ne sois plus autiste... "

Je pense que le jour où il s'acceptera tel qu'il est vraiment, il sera plus heureux. Pour le moment, il est dans un milieu protégé et n'en souffre pas trop, mais le jour où il devra se confronter au monde extérieur, cela risque de nouveau de faire mal.