rescapé, avoir vu ce que l'on n'aurait cru possible
survivant, devoir assumer ce qui ne se peut croire
il y a toute une relation à l'indicible
obsédante, indépassable, emmurante
et le goût, le besoin de la vie retrouvée
à ne peut-être pas trop gâcher avec ce, ces… "des souvenirs".
ne pas parler de ce dont l'on ne peut parler, ne pas chercher à convaincre de l'incroyable, et laisser la place à l'existence revenue
à côté de cela, qu'importe l'apparence de "vouloir se rendre intéressant", ça me paraît
anecdotique
pour une toute autre raison, j'ai un rapport à ce qui ne se peut dire
- l'intimité de l'expérience qui me décale tous les mots dès qu'il s'agit d'un partage simple
les nazis ont inventé une chose impossible à relater, une mécanique de l'inhumain
moi, je suis dans la mécanique de ma petite humanité
et personne n'est responsable de l'indicible de mes expériences
si j'ai dû résister c'est principalement à un agrégat de bêtises communes
le dire qui s'échappe, c'est un minuscule minuscule minuscule point commun avec ceux qui en sont revenus, après la 2GM
(en plus, celui qui me caractérise
existe sans doute depuis un bail, lui, avant d'être justement découvert durant cette guerre par Asperger, et de ne devenir diagnostiquable que récemment)
là où je me peux mal sentir, nul génie historique
quand je n'ai rien à dire, il y a beaucoup de génétique
sur le sujet des problèmes de communication que l'on dit transcendés par de grandes réalisations ou de la souffrance censée y contribuer puissamment,

efficace purge contre un romantisme dans lequel je ne suis pas le dernier à vouloir fondre mes pensées
[edit 23/02 : dernier pararagraphe]