Les autistes ignorés

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Etienne
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Les autistes ignorés

Message par Etienne »

Les autistes ignorés
LE MONDE | 26.12.2012 à 14h17 Par Cécile Bontron
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Pierre Mornet

Jérôme Ecochard a toujours su qu'il était différent, décalé. Vers 2 ou 3 ans, il était capable de reconnaître un itinéraire du premier coup, et même de le refaire à l'envers. Un peu plus tard, il n'est jamais arrivé à identifier ses propres coéquipiers lors d'un match de foot. Une petite voiture n'était pour lui qu'un bout de plastique et une épée de bois ne pouvait évidemment tuer personne.

En grandissant, les visages n'ont jamais été des livres ouverts, même dans la tristesse la plus profonde. Lorsqu'il enseignait au Greta (centres de formation pour adultes), il n'a pas compris les larmes qui coulaient sur les joues de ses stagiaires : un collègue était mort et lui, qui restait plein d'entrain, a choqué.

Jérôme Ecochard, aujourd'hui âgé de 54 ans, a toujours été mis à l'écart pour des comportements jugés déplacés. Il en a fait deux dépressions, dont une très sévère. En 2005, il finit par avoir la clé : il découvre, à 47 ans, qu'il est autiste, atteint du syndrome d'Asperger, un trouble du développement appartenant au spectre autistique.

Selon une étude britannique menée en mai 2011 par Traolach Brugha (université de Leicester), 1 % de la population adulte au Royaume-Uni serait atteinte d'autisme, et la plupart de ces sujets l'ignoreraient. En France, aucune étude épidémiologique n'existe, mais sur les forums Internet, comme dans les associations, les appels au secours se multiplient.

LEUR HANDICAP EST SOCIAL

Pour Danièle Langloys, présidente de l'association Autisme France, seuls 10 % des adultes atteints d'autisme auraient été correctement diagnostiqués. Une partie de ces autistes ignorés est déjà prise en charge, mais pour des pathologies associées et visibles, comme le retard mental ou le trouble psychomoteur. Le diagnostic permet alors de se diriger vers un traitement approprié.

L'étude de Traolach Brugha pointe surtout ceux qui sont passés inaperçus dans la société, notamment les autistes atteints du syndrome d'Asperger. Leur handicap est social : ils ne saisissent pas les codes qui régissent les comportements. Ils ne comprennent pas le second degré inhérent à toute conversation.

Elaine Hardiman-Taveau, présidente fondatrice d'Asperger Aide France, explique : "Si un enseignant dit à un enfant Asperger : "Il y a un papier par terre", l'enfant dira : "Oui." Mais il ne comprendra pas le second degré qui est : "Tu dois le ramasser et le mettre à la poubelle." L'enseignant va alors penser que l'élève est mal élevé et va le gronder."

Leur autisme engendre en outre des comportements peu sociaux : mouvements répétitifs, intérêts spéciaux (centres d'intérêt restreints et envahissants), difficulté à regarder dans les yeux, hypersensibilité au bruit, au toucher. De petits signes extérieurs d'un handicap invisible.

SE CONCENTRER POUR SE "BLOQUER"

Enfant, Jérôme Ecochard était souvent moqué, isolé, mais pas de quoi inquiéter un adulte. "J'étais la risée de tous, témoigne-t-il, mais j'ai eu la chance que mon intérêt spécial corresponde à une matière scolaire. J'étais bon en sciences. Je n'étais donc pas plus bête que les autres et ça me donnait un statut."

Petite fille un peu étrange par son obsession pour les dinosaures, et pas très douée en motricité fine, Manon Toulemont a également passé le stade de l'enfance sans éveiller de soupçon. Jugée surdouée pour avoir appris à lire toute seule à l'âge de 4 ans, "pour pouvoir tout lire sur les dinosaures", elle arrivait même à se concentrer pour se "bloquer" et supporter le contact physique avec les autres. Mais à l'adolescence, toute sa stratégie s'effondre. "Plus je grandissais et plus j'étais isolée. Au collège, les codes sont devenus trop compliqués pour moi", raconte la jeune femme, aujourd'hui âgée de 20 ans.

A l'époque, cette frêle Parisienne aux longs cheveux châtains ne supporte plus son exclusion et nourrit une colère contre le monde entier. Elle emporte un couteau au lycée, se griffe, détruit des posters, des objets importants pour elle. Sans réaction des adultes, elle décide, à 15 ans, d'aller voir une psychologue.

"Je voulais qu'elle convainque mon entourage de m'écouter, se souvient-elle. Mais elle m'a diagnostiqué un stress post-traumatique et une psychose." Avec la panoplie de lourds antidépresseurs. Il faut dire que Manon Toulemont, devenue spécialiste des tueurs en série, son nouvel intérêt spécial, singe Dexter, le serial killer de l'écrivain Jeff Lindsay, sur le canapé de la psychologue.

UNE LONGUE ERRANCE DIAGNOSTIQUE

Pour Elaine Hardiman-Taveau, cette violence se retrouve souvent dans les parcours de ces exclus : "Il y a beaucoup d'Asperger dans les prisons, ou dormant sur les bouches de métro, assure-t-elle. Plus ils sont maltraités et plus leur comportement empire !"

Pour pouvoir s'intégrer, la plupart des autistes atteints du syndrome d'Asperger imitent ou jouent les rôles qu'ils pensent que l'on attend d'eux. Et se perdent dans une longue errance diagnostique. Manon Toulemont a vu quatre psychologues, mais c'est sa mère qui trouva le nom de son handicap sur Internet, avant un diagnostic officiel à presque 17 ans.

Jean-Michel Devezeau a obtenu le sien le 5 septembre, à 36 ans, après avoir fréquenté cinq cabinets de psychiatre et de psychologue. Réfugié dans un village des Hautes-Alpes pour fuir le bruit de Marseille, il a trouvé par lui-même... alors qu'il se renseignait sur l'autisme de son fils. Il s'est aperçu que, pendant plus de vingt ans, il avait développé une stratégie d'imitation à outrance.

Après une scolarité écourtée à cause du harcèlement dont il est victime, il parvient à dominer sa gestuelle, à regarder dans les yeux lors des entretiens d'embauche, et réussit à décrocher des petits boulots dans l'informatique ou la boucherie. Qui ne durent jamais. "Je tenais les premiers mois, mais ça me demandait trop d'énergie, je ne suivais plus", témoigne-t-il.

MAL-ÊTRE

Même schéma côté sentimental. Le doux jeune homme attire les femmes par sa timidité touchante et ses conversations intellectuelles. Mais difficile d'aller plus loin : Jean-Michel Devezeau ne connaît que l'intellect. Impossible pour lui d'afficher et de lire les émotions. "Se comprendre d'un regard... ça ne m'arrivera jamais !", lâche-t-il.

Ses histoires ne durent que le temps du rôle qu'il se donne. La plus longue a tenu quatre ans, il en a eu un fils. "C'était un réflexe pour s'intégrer, explique-t-il. Je posais plein de questions sur la personne, puis je copiais sa personnalité."

Mettre un nom sur son mal-être lui a permis de résoudre la crise identitaire qu'il portait depuis tant d'années. Mais le diagnostic officiel a été difficile à obtenir. "J'ai longtemps cherché un spécialiste de l'autisme qui ne traite pas que les enfants", témoigne-t-il. "De nombreux départements, comme la Loire, n'ont pas un seul psychiatre qui accepte de diagnostiquer les adultes", souligne Danièle Langloys, d'Autisme France.

"Nous sommes submergés de demandes de toute la France, avec une liste d'attente de six mois. Mais nous n'avons pas les moyens de répondre à tout et d'assurer un suivi", ajoute le professeur Marion Leboyer, responsable du pôle psychiatrie du CHU de Créteil et directrice de la fondation scientifique FondaMental, qui travaille notamment sur le syndrome d'Asperger.

Pourtant, le diagnostic peut apporter un immense soulagement. "Je sais aujourd'hui que je ne suis pas fou", lâche Jean-Michel Devezeau. Pour Jérôme Ecochard, "le diagnostic permet de relire sa vie à travers cette nouvelle grille. [Il] étai[t] une véritable énigme". Le Grenoblois aux yeux bleus rêveurs et à l'allure un peu gauche avait pourtant réussi à s'intégrer au prix de gros efforts.

DES OUTILS DE COMPENSATION

Etudiant brillant à l'écrit, passionné de sciences, il perdait tous ses moyens à l'oral et n'a jamais pu soutenir sa thèse de physique. Il s'est donc tourné vers les concours de la fonction publique, avec d'abord le Greta puis le CNED et des postes éloignés de sa vocation, la recherche.

Il a vite appris à cacher ses "bizarreries" à ses collègues : "J'ai compris qu'il fallait regarder les gens dans les yeux mais, si je le fais trop longtemps, je perds le fil de la conversation." Malgré ces efforts, il reste très isolé et ses rares relations amoureuses ne durent que quelques mois. L'une d'elles l'a plongé dans une grave dépression. "Elle me disait qu'elle avait l'impression de vivre avec un étranger", résume-t-il.

Est-il psychotique ? Pervers ? En 2003, il tombe enfin sur un article sur l'autisme Asperger dans lequel il se reconnaît entièrement. La réponse à toutes ses questions existentielles. Le diagnostic, posé deux ans plus tard, lui permet d'obtenir un poste aménagé de correcteur et un bureau isolé au sein du CNED, dans un campus niché au creux des Alpes. Seul dans sa petite pièce, il peut se laisser aller à ces balancements qui le calment et ne craint plus que le bruit de la photocopieuse un peu trop près de sa porte, "mais je mets des boules Quies", ajoute-t-il.

Connaître la réalité de son handicap permet également à ces autistes de se doter d'outils de compensation. "J'ai mis en place une base de données intellectuelle sur chaque comportement "normal" que j'ai pu croiser et je l'enrichis dès que j'observe une situation nouvelle", explique Manon Toulemont, qui vient de publier un roman, Symfonia Ouverture (éditions du Rocher, 2011), premier volet d'une saga fantastique mettant en scène toutes les facettes de sa personnalité. Exemple tout bête : "Je sais qu'il faut être souriant quand on rencontre quelqu'un pour la première fois, même s'il n'y a aucune raison."

La seule situation quotidienne qui lui échappe encore se déroule à la boulangerie. "Je n'ai pas encore pu bien observer comment les gens géraient ce moment où il faut à la fois prendre le pain et la monnaie... je panique toujours !" Quant aux relations sociales plus approfondies, elles demeurent difficiles. Manon Toulemont lance désabusée : "J'essaie déjà de comprendre l'amitié, alors l'amour..."

Cécile Bontron
Bon article^^

Ca résume bien je trouve ce que vivent les adultes aspies...

:bravo:
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meï
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Re: Les autistes ignorés

Message par meï »

super interessant, et réaliste..merci. :D
1973 ( TSA, hpi, diag CRA 2012) de 4 enfants (tsa/ hpi, tdah, hpi et autres.)...)
https://cieharmonieautiste.jimdo.com/
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Jean
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Re: Les autistes ignorés

Message par Jean »

Oui, c'est un bon article : et il faut attendre 4/5 jours avant la fin de l'année de l'autisme "grande cause nationale" pour le lire :?
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Etienne
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Re: Les autistes ignorés

Message par Etienne »

Bah écoute c'est déjà ça.J'ai, rencontré la journaliste en juin,c'est par pure professionnalisme ce qu'elle a fait,même si c'est pas allé aussi vite...
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Nath62
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Re: Les autistes ignorés

Message par Nath62 »

Superbe article, Etienne.
Mère absolument atypique (mais à quel niveau ?) d'une petite atypique de 5 ans dont le diagnostic est enfin en route..
Liane
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Re: Les autistes ignorés

Message par Liane »

Oui, c'est très intéressant. :bravo: Merci Etienne.
Jean a écrit :il faut attendre 4/5 jours avant la fin de l'année de l'autisme "grande cause nationale" pour le lire
On peut peut-être se dire que 2012 aura été l'année du début d'une très longue croisade pour la reconnaissance et l'inclusion des autistes...

citation : Exemple tout bête : "Je sais qu'il faut être souriant quand on rencontre quelqu'un pour la première fois, même s'il n'y a aucune raison "
Pile l'exemple type de ce que mon fiston ne sait pas faire dans le cadre famillial ou amical! ( dans le cadre de son futur job de vendeur, il a compris, car c'est logique et il y a un but, présenter un produit) . Et que je ne pense pas à lui expliquer tellement ça me semble évident. :roll:

Pour nous, parents ou proches d'une personne avec autisme, il nous faudrait une "banque de données" :mryellow: de tous nos comportements habituels, "spontannés", "naturels" , qui doivent être expliqués, décodés, anticipés, répétés...
Qui se lance ? :D
Liane, maman de trois enfants géniaux dont un ado avec "un petit plus"
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3enfants
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Re: Les autistes ignorés

Message par 3enfants »

J'ai aussi fort apprécié la lecture de l'article.
3 enfants : une fille Asperger, un fils TED NS et le frère ... "sans étiquette" (traits autistiques + éléments de précocité)... !
mon blog : cuisineallergo.canalblog.com
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Jean
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Re: Les autistes ignorés

Message par Jean »

L'article est actuellement en accès libre.
Image
http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... _3224.html
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
Liane
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Re: Les autistes ignorés

Message par Liane »

Parfait ! J'espère que beaucoup de monde va pouvoir le lire !!
Liane, maman de trois enfants géniaux dont un ado avec "un petit plus"
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Jacquie
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Re: Les autistes ignorés

Message par Jacquie »

excellent article :bravo:
Jacqueline (52 ans - NT) mère d'un jeune aspie de 27 ans, diagnostiqué à 24 ans (CRA Bordeaux)
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Re: Les autistes ignorés

Message par Nath62 »

Ta réflection m'interpelle, Liane, c'est la recherche acutelle de ma fille, comment on fait, qu'est ce que ça veut dire ? Elle accumule d'une manière encyclopédique tout ce qu'elle pense utile et je m'épuise à longueur de journée à reformuler, redire, réexplique toute notion qui n'est pas comprise. Ca porte ses fruits, elle "fait très bien illusion" comme le dit la psychologue scolaire... (trop bien pour son âge ???)
Mère absolument atypique (mais à quel niveau ?) d'une petite atypique de 5 ans dont le diagnostic est enfin en route..
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Re: Les autistes ignorés

Message par Liane »

C'est super que ta fille pose des questions !(ça m'épatera toujours l'intelligence des bouts de chou :D ) Mon fils n'a pas toujours la motivation suffisante pour sortit de ses intérêts spécifiques et aller voir comment ça se passe ailleurs. Ou bien tant de choses l'étonnent, le prennent au dépourvu, qu'il est "débordé" et comme paralysé. C'est à nous de le stimuler, le guider. Les 2 modes de fonctionnement ( toujours répondre aux questions/toujours stimuler étant très fatigants pour les parents !! :mryellow: )

Attention quand on te dit qu'elle "fait illusion" qu'on ne t'embarque pas vers le diagnostic "attitude en faux self." :naugty: http://fr.wikipedia.org/wiki/Self_(psychanalyse)
( t'es pas obligée de lire tout ce baratin. Moi ça me fout toujours "les boules" :( )
On m'a fait le coup, et c'est une des choses qui m'a fait comprendre que la psychiatre que l'on consultait n'allait rien apporter à mon fils. Ta fille a bien sa propre personnalité, ce ne sont que des comportements qu'elle reproduit pour se les approprier petit à petit et les utiliser au bon moment.

Désolée pour le HS, la digression, Etienne. Pour arrêter d'ignorer les autistes au quotidien et améliorer la compréhension mutuelle, j'aimerais bien que des aspis me fasse la liste de nos (mes) comportements qui leurs semblent incongrus.
Dans quelles années mon fils sera adulte...
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Re: Les autistes ignorés

Message par Kaki »

Excellent article en effet Etienne.

J'ai été intéressée par la formule de Jérôme Ecochard :
« j'ai eu la chance que mon intérêt spécial corresponde à une matière scolaire. J'étais bon en sciences. Je n'étais donc pas plus bête que les autres et ça me donnait un statut. »

Surtout : "ça me donnait un statut".
Qu'en dites-vous les personnes Asperger ? Que ressentez-vous à ce propos ?

Nath62,
Le "elle fait très bien illusion" de la psychologue scolaire est sans doute digne de l'effort de votre fille. Vous pouvez lui dire que le plus important c'est d'être elle-même, pas ce que les autres attendent d'elle. Que si elle est originale, les autres auront peut-être du mal mais au fond de son cœur, c'est son originalité et le précieux qu'elle garde et ça personne ne peut y toucher. Que si elle continue ses efforts pour être parmi les autres, elle saura bien un jour affirmer quelque chose d'elle-même. Le plus important c'est de se sentir vraie.
Bon courage à vous à elle.
Kaki
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Etienne
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Re: Les autistes ignorés

Message par Etienne »

Kaki a écrit :Excellent article en effet Etienne.

J'ai été intéressée par la formule de Jérôme Ecochard :
« j'ai eu la chance que mon intérêt spécial corresponde à une matière scolaire. J'étais bon en sciences. Je n'étais donc pas plus bête que les autres et ça me donnait un statut. »

Surtout : "ça me donnait un statut".
Qu'en dites-vous les personnes Asperger ? Que ressentez-vous à ce propos ?

Nath62,
Le "elle fait très bien illusion" de la psychologue scolaire est sans doute digne de l'effort de votre fille. Vous pouvez lui dire que le plus important c'est d'être elle-même, pas ce que les autres attendent d'elle. Que si elle est originale, les autres auront peut-être du mal mais au fond de son cœur, c'est son originalité et le précieux qu'elle garde et ça personne ne peut y toucher. Que si elle continue ses efforts pour être parmi les autres, elle saura bien un jour affirmer quelque chose d'elle-même. Le plus important c'est de se sentir vraie.
Bon courage à vous à elle.
Kaki
Pour le "statut" en fait c'est une forme de légétimité par autrui:je suis spéciale mais j'ai des compétences qui interessent les autres et qui vont compenser mes spécifcités.

Qu'es ce que je ressend?

Bah je fais avec,parce que je peux pas trop me sur adapter,mon boulot,le concours,l'école me prennent suffisament,je met mes états d'âmes de côté et je fais au mieux.

Tu sais pour les pys,quand ces gens te donnent ce genre d'étiquettes,ils ont le pouvoir de te renvoyer et de trainner dans la boue.

Je sais pas si ce sera toujours vraie au fur et à mesure que la crise économique remet en doute certaines de nos croyances matérialistes,mais jusqu'a maintenant ,on aime pas trop afficher la différence...

Quoique je vais te dire,si tu lis un ouvrage d'histoire tu te rendra compte que cette aversion pour les particularités d'une personne vient surtout de choix passés post révolutionnaires et d'absence de prise de conscience collective à ce sujet...
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Kaki
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Re: Les autistes ignorés

Message par Kaki »

Pour le "statut" en fait c'est une forme de légétimité par autrui:je suis spéciale mais j'ai des compétences qui interessent les autres et qui vont compenser mes spécifcités.

Qu'es ce que je ressend?

Bah je fais avec,parce que je peux pas trop me sur adapter,mon boulot,le concours,l'école me prennent suffisament,je met mes états d'âmes de côté et je fais au mieux.
Merci de cette réponse Etienne. J'aime bien : "c'est une forme de légitimité par autrui. je suis spécial mais j'ai des compétences qui intéressent les autres et qui vont compenser mes spécificités"
Ou mes incompétences ? Nous sommes rassurés par nos compétences comme tout un chacun.
Kaki