Convocation MDPH - ça se passe comment ?

[unautreregard]

Bonjour,

j'ai déposé ma première demande à la MDPH fin août. J'ai reçu aujourd'hui une convocation (à une date qui ne me convient pas d'ailleurs, je vais déjà être obligée de la modifier) pour rencontrer un médecin et une enseignante chargée d'orientation, avec mon fils.

Je suppose que ça dépend des lieux et des personnes, mais j'aimerais bien avoir vos témoignages pour avoir une idée de comment se passe ce type de RDV ?

Merci !

[unautreregard]

Mince, ma question ne vous inspire pas beaucoup !

J'aimerais pouvoir indiquer un peu à mon fils comment ça va se passer, pour éviter que l'inattendu ne soit trop pénible pour lui, mais je manque d'infos.

Est-ce habituel que ce soit un duo médecin / enseignant ?

Merci :!

[Jean]

C'est habituel qu'il y ait deux personnes, car les demandes sont étudiées par une "équipe pluridisciplinaire".

Comme les pratiques sont différentes suivant les départements, il vaut mieux demander à la MDPH. Je pense que tu dois expliquer que tu veux avoir une des personnes qui participent à l'entretien, pour qu'elle puisse t'expliquer leurs pratiques. C'est un des principes de base pour un autiste que de le préparer à la nouveauté. C'est cela qui justifie ta demande d'informations.

[unautreregard]

Merci Jean. J'ai déjà tenté de téléphoner, mais on a simplement pris mon message. Comme je souhaite déplacer la date du rendez-vous, l'une des deux personnes a fini par me répondre, par email (pour maintenir le rdv à la date qui ne me convient pas !), mais son email contient son numéro de téléphone, je vais donc pouvoir l'appeler dès lundi.
Mon fils supporte un tout peu mieux que plus jeune d'aller quelque part sans tout savoir du lieu, des personnes et de ce qui va se passer, mais cela reste en effet difficile pour lui, donc je préfère le préparer autant que possible.
Ok en ce qui concerne l'équipe pluridisciplinaire. Mon fils n'étant pas scolarisé, je craignais que cela soit déjà signe d'un débat sur la scolarisation/déscolarisation. De ce que j'ai compris en lisant des témoignages, la déscolarisation est souvent un choix par défaut et donc connotée négativement. Ce n'est pas mon expérience, puisque c'est par le biais de l'instruction en famille que mon fils est finalement beaucoup plus en "milieu ordinaire" et plus épanoui. De toute façon, je vais me préparer à aborder ce sujet, qui risque d'être largement évoqué.

[Jean]

Je comprends mieux la présence de l'enseignante dans ce contexte.

La connotation négative de la "déscolarisation", c'est bien sûr par rapport à une absence de choix, c'est-à-dire à l'exclusion scolaire.

Si à Asperansa, on milite pour la scolarisation de préférence en milieu ordinaire, c'est parce que les autres formules ne permettent pas de progresser la plupart du temps dans les apprentissages scolaires. On diminue les perspectives de choix de l'enfant plus tard.

[unautreregard]

Ok, donc ça serait bien notre situation de non-scolarisation qui expliquerait la présence de l'enseignante. Donc, je dois me préparer sur ce point.

C'est utile pour moi d'avoir pris conscience des connotations associées à la non-scolarisation. J'imagine bien comme ça doit être dur à vivre quand c'est subi et comme on peut se sentir isolé dans certains cas. Pour nous, c'était la meilleure décision que j'ai prise : nous faisons partie d'un réseau régional de 300 familles, notre "milieu ordinaire" et nous avons un choix d'activités chaque jour. Et comme j'ai choisi la non-sco, de moi-même, et pas renoncé à une scolarisation, c'est au contraire avec plaisir - et du coup avec succès - que nous abordons les apprentissages.

[Rose]

Fais attention pour un éventuel report de RV. pour Jo, suite à un report, et bien il a fallu attendre un an et l'intervention d'un ami psychiatre pour avoir un autre RV. Ils avaient tout bonnement mis son dossier dans un coin dans l'attente de je ne sais quoi. Et comme dans le 22, ils ne travaillent que dans l'urgence... Après par contre cela a été vite pour la décision.
Quelquefois, il vaut mieux chambouler tout son emploi du temps que perdre des mois ensuite.

[unautreregard]

Merci du conseil, Rose, ce serait en effet dommage de perdre du temps comme ça.
Je suis prête à chambouler mon emploi du temps, mais plus frileuse à chambouler celui de mon fils (cela lui ferait renoncer à une activité bimensuelle qu'il attend avec impatience) + problème de garde du petit. Je vais téléphoner et voir ce qui est faisable et m'arranger en fonction.

[Francesca]

Si à Asperansa, on milite pour la scolarisation de préférence en milieu ordinaire, c'est parce que les autres formules ne permettent pas de progresser la plupart du temps dans les apprentissages scolaires. On diminue les perspectives de choix de l'enfant plus tard.

Sauf que dans le cas de ma fille, les enseignants n'étaient pas trop d'accord. Ils ne voulaient pas la garder mais ils ne voulaient pas qu'elle soit déscolarisée et voulaient non pas l'obliger puisqu'elle avait 16 ans, mais fortement l'influencer à aller dans une filière qui ne lui plaisait pas du tout et nous avons finalement été obligés de la scolariser à distance plutôt que de la voir régresser. Mais c'est frustrant car elle avait progressé énormément, c'était le jour et la nuit... seulement voilà, elle faisait baisser la moyenne de la classe et des parents se sont plaints.

[Jean]

Effectivement, quand l'école veut freiner les apprentissages scolaires, il vaut mieux s'en passer

[unautreregard]

Arg, pousser un enfant dehors parce que cela fait baisser les moyennes, c'est horrible...

[Francesca]

C'est pourtant ce qui est arrivé à ma fille, ils étaient au courant du problème, qu'elle était en cours de diagnostic, la demande d'AVS était faite, le médecin scolaire et la psychologue promettaient d'appuyer pour qu'elle ait l'AVS à la rentrée, mais des parents d'élèves se sont plaints, le représentant des parents a même dit que ce serait scandaleux de faire passer ma fille alors que son fils (qui selon les profs n'était pas méritant alors que ma fille si) devait aller en professionnelle. Les élèves se sont acharnés sur elle en l'accusant jusque sur Facebook de faire descendre la moyenne et de pénaliser les autres. Alors les profs ont pris comme excuse qu'elle n'avait pas encore son diagnostic et ont voulu l'envoyer en professionnelle. Ils nous ont culpabilisés de vouloir la scolariser à domicile si elle ne pouvait pas rester en générale, ils nous ont dit de ne surtout pas la déscolariser, mais même elle disait que c'était mieux de ne pas aller à l'école plutôt que d'aller dans une école qu'elle n'aimait pas pour faire des études qu'elle n'aimait pas.

[Rose]

Tu as bien raison. Aux infos toutes les chaînes parlent du "décrochage" des élèves, mais que font-ils pour contrer cela? Valoriser un élève ne leur vient même pas à l'esprit. J'ai déscolarisé mes enfants pendant des années, avec le CNED. pour certains cela a été bien, pour d'autres, moins bien, parce qu'ils ne faisaient rien, mais comme les mêmes ne faisaient rien à l'école... au final, cela n'a pas changé grand-chose! sauf au niveau estime de soi, et être boulet à l'école, c'est vraiment dur à porter. (c'est du vécu...)

[unautreregard]

Dites-moi si je me trompe, mais j'ai l'impression que les familles d'Aspies, lorsqu'elles déscolarisent, se retrouvent très isolées, n'est-ce pas ? Cela dépend des régions, mais parfois il existe des réseaux plus ou moins développés de familles non-scolarisantes, qui ont fait ce choix pour X raisons (obligées de retirer leur enfant parce que ça n'allait pas ou n'ayant jamais scolarisé par choix), et qui organisent des activités, offrent du soutien, etc. C'est grâce à cela que mon fils voit du monde (et moi aussi !), qu'il participe à des ateliers, etc. Ce n'est pas spécifiquement adressé aux Aspergers, mais c'est un milieu que je trouve plutôt ouvert à la différence. Mais j'ai l'impression, en lisant des témoignages ici ou ailleurs, que les familles d'Aspergers ne les rejoignent pas ?

[ardoise]

Bonjour,

J'interviens car moi aussi j'ai descolarisé mon enfant asperger et même quand le besoin s'en faisait sentir mes autres enfants.

Je n'interviens que rarement sur ce sujet car dans les années passées lorsque je proposais cette solution on me faisait sentir (mon ressenti : avec violence) que l'association Asperansa préconisait la scolarisation pour le maximum d'enfants asperger.

Depuis de plus en plus de personnes avec mon profil sont arrivées sur le forum. Mais moi j'ai vieilli et ne suis plus directement concernée.

Toujours est-il qu'alors, je me suis rapprochée des familles desco et que nous avons fait des activités ensemble. Si des familles géographiquement plus proches de chez moi en ont besoin j'interviens pour aider dans les apprentissages. Pourtant je ne suis pas enseignante mais formateur de la formation permanente. J'ai beaucoup apprécié ces rencontres bien que dans les premières années, il fallait se déplacer loin. Nous n'étions pas nombreux sur le net. Mais quelle richesse ces échanges tout azimuts de petites astuces entre adultes, de voir nos enfants s'accepter et jouer ensemble ; mais aussi visiter en tarif de groupe un musée, une exposition...

Bref la descolarisation des enfants qui ont des gros problèmes à l'école vaut bien que on leur abandonne carrière et autres et que l'on s'institue prof (des écoles, du collège, du lycée), on trouve des appuis facilement sur le net, plutôt que de les voir revenir tous les soirs, malheureux ou furieux. C'est vrai que je suis passée de secrétaire de direction d'une chambre professionnelle régionale à ouvrière agricole puis chômeuse dégagée des obligation de recherche d'emploi puisque j'ai passé l'âge...
C'est ce que l'on appelle faire carrière à l'envers.

En contrepartie je suis fière de mes enfants, ils ne sont pas généraux d'industrie, ni artistes internationaux, non ils sont EUX.

Excusez je ne me relis pas j'ai déjà fait un gros gros effort