Le Syndrome d'Authenticité

[MrMétaphysique]

C'est un très beau sujet.

Il porte sur quelque chose d'ambigu lorsqu'on se renseigne sur le TSA : les descriptions des autistes Asperger et les critères du DSM peuvent différer, ou plutôt ne pas coïncider, comme dans ce sujet. Souvent, on lit que les autistes asperger sont extrêmement attachés à la vérité. Mais ce n'est pas un critère de diagnostic écrit dans le DSM. Par conséquent, je ne sais pas si c'est retenu par les psychiatres, ou non. Et le rapport à la vérité est loin d'être le seul trait "dit" des autistes, mais non listé en tant que critère. Je ne sais pas si quelqu'un en sait plus à ce propos.

Je suis extrêmement attaché à la vérité depuis toujours, mais je ne pense pas que ce soit spécifique à l'autisme, même s'il y a probablement un rapport autistique à la vérité dans la difficulté à mentir, à dire ce qu'on sait ne pas être vrai.

Dans un entretien de pré=diagnostic, lorsque la psychologue m'a demandé si j'étais "cash" (un mot que je déteste), j'ai déplacé la question en expliquant que je ne dis pas tout ce que je pense, mais qu'en revanche je pense presque toujours ce que je dis. J'ai développé une grande capacité à éviter les sujets au cours desquels je sais que je serai forcé de mentir, afin de pouvoir ne dire que des choses que je pense vraiment. Je n'arrive toujours pas à savoir si cela doit s'interpréter comme une marque d'authenticité, puisque je cherche à éviter de mentir, ou au contraire comme le summum de l'hypocrisie, puisque j'évite de dire une vérité sur un sujet, certes en en disant une autre sur un autre sujet. Je ne sais pas.

Je pourrais en parler des heures, mais je me contenterai d'une de mes citations préférées tous siècles confondus, une citation du psychanalyste Lacan, qui est extrêmement intéressant lorsqu'on ne le lit pas pour guérir via une thérapie, mais comme philosophe.

"Pour que vous me trouviez où je suis, je vais vous apprendre à quel signe me reconnaître.
Hommes, écoutez, je vous en donne le secret.
Moi la vérité, je parle"

(La chose freudienne, 1956)