j'ai du mal à comprendre mon amie (peut-être) Asperger

Pour les gens qui ont simplement envie de discuter sans souhaiter faire passer d'information particulière.
björk
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j'ai du mal à comprendre mon amie (peut-être) Asperger

Message par björk »

Bonjour ! :)
Je me pose beaucoup de questions par rapport à une personne de mon entourage qui pourrait peut-être être autiste Asperger. Elle est allée consulter un psy récemment, qui a cité l'autisme Asperger comme piste.
Je suis tombé amoureux d'elle dès que je l'ai rencontrée. Il faut savoir que je sortais d'une période de ma vie très compliquée où j'ai fait une dépression et failli me suicider. Je venais de changer de milieu mais j'étais encore très sensible à ce qui s'était passé et j'avais très peur d'exposer mes sentiments. Je suis parfois cynique pour cacher ma souffrance et je peux me montrer ironique, mais jamais méchant. Je suis quelqu'un d'extrêmement sensible (diagnostic d'hypersensibilité et d'haut potentialité par une psychologue qui me suit encore actuellement), et mon amie aussi. Elle est facilement blessée et a un passé assez traumatisant derrière elle (harcèlement scolaire, crises d'angoisse). Au début, quand on flirtait, elle était extravertie, souriante, drôle et légère. Il lui arrivait d'engager la conversation. Elle me parlait de ses passions sans peur ni censure, et je ne me suis jamais montré agacé (au contraire, je la trouvais très intéressante et intelligente). Elle avait des centres d'intérêts spéciaux (avec le recul, je dirais qu'ils étaient aussi restreints, mais sur le moment ça ne me paraissait pas évident), comme ses loisirs, un dessin animé et le design de son école idéale. Mais il y avait plusieurs problèmes. Je me souviens de cette fois où je me suis levé pour aller mettre quelque chose à la poubelle, je lui ai tapoté sur la tête pour rigoler (sans me montrer méprisant ni dégradant), et quand je suis repassé, elle a poussé une sorte de cri (?!) et m'a griffé le flanc tellement fort que j'ai gardé la marque de ses ongles pendant plusieurs jours. Autre exemple : à une soirée, elle s'est "mal" comportée avec moi en essayant de m'exclure des conversations, en prenant des amis à part, en se montrant froide, limite méchante (alors qu'elle est adorable d'habitude), et en me mettant des coups de pression avec des phrases horribles du style "je connais des trucs qui pourraient ruiner ta réputation". Mais l'heure suivante, elle recommençait à me lancer des sourires timides et des regards à la dérobée, et elle continuait de flirter. Ca me faisait très mal parce que je ne savais pas quoi en penser. Elle était très tactile avec ses amis (elle en a peu et elle y tient très fort), du genre leur tenir la main ou les serrer dans ses bras h24. On a discuté en tête à tête et elle m'a dit que le coup de pression avec "je connais des trucs qui pourraient ruiner ta réputation" n'était qu'un énorme bluff, qu'elle voulait juste que je me taise (?). Elle m'a encore plus fait mal en me disant qu'elle m'avait envisagé comme un potentiel copain en me voyant mais qu'elle "a préféré qu'on soit amis en découvrant comment j'étais". Ca m'a vraiment détruit. On m'a jamais dit aussi crument qu'on n'aimait pas ma personnalité. On avait passé plusieurs heures à discuter, mais le lendemain, elle faisait comme si elle ne m'avait jamais parlé. Elle portait son casque antibruit sur les oreilles et s'était complètement coupée du monde. Elle ne m'a pas dit bonjour, ne m'a pas dit au revoir, elle n'en avait rien à faire.

Je me suis dit que je devais faire attention à ma santé mentale et j'ai décidé qu'il valait mieux tirer un trait sur cette histoire. Mais il s'est avéré qu'elle était en fait aussi amoureuse de moi et avait tout fait pour s'éloigner durant les derniers mois. J'ai accepté de sortir avec elle, dubitatif. C'était étrange. Elle fuyait mon regard. On ne parlait presque pas. On était juste côte à côte. Quand j'étais avec elle, j'avais l'impression de vivre parallèlement à elle, sans jamais la rencontrer. Au début, elle voulait me tenir la main et me serrer dans les bras, mais j'étais trop gêné que ça soit en public, je suis très pudique et je considérais ça comme ma vie privée, je n'avais pas envie que tout le monde nous voie. Mais je l'aimais très fort ! J'attendais juste qu'on soit tranquilles et juste tous les deux. Ca n'est jamais arrivé puisque nos horaires ne s'accordaient pas pour qu'on se voit chez l'un ou chez l'autre. Après à peine une semaine, son comportement a changé. Elle a commencé à se montrer agacée, hautaine (elle paraissait hautaine mais je me doute que ça n'était pas son intention), méchante et assez violente dans ses propos. Elle n'était plus drôle avec moi. Et ça me faisait encore plus mal de réaliser qu'elle était toujours cette personne drôle et gentille avec ses amis. Je me coupais en quatre, je faisais tout mon possible pour qu'elle me parle, je marchais sur des œufs quand je lui parlais, je faisais attention à toujours paraitre souriant et ouvert, et à respecter son espace. J'en parlais à ma psy à chaque fois que j'allais consulter, et la frustration commençait à s'accumuler.

J'ai commencé à sentir la barrière qu'elle mettait entre elle et moi. Elle a arrêté de me parler de ses passions. Elle ne prenait jamais la moindre décision. Je ne savais pas si elle était d'accord de faire quelque chose ou si elle disait simplement oui pour me faire plaisir. Elle ne me contredisait jamais, on aurait presque dit qu'elle avait peur que je ne sois pas content (???). J'ai paniqué en réalisant ça, je me suis montré encore plus ouvert et disponible, jusqu'à m'effacer en attendant qu'elle prenne de la place, mais non. Rien. Elle ne venait jamais me parler par messages. Elle ne communiquait pas. On partait manger un truc sur les temps de midi et elle restait plongée dans ses pensées en fixant le sol, les mains dans les poches. C'est dingue : si je ne lançais pas la conversation, ça ne lui posait pas problème de passer l'heure entière dans le plus grand silence. Elle ne me regardait pas quand elle levait les yeux vers quelque chose, elle avait l'air de s'en ficher que je sois là ou pas. Et moi j'avais très peur d'enfreindre son espace personnel alors j'attendais qu'elle me dise quand elle était d'accord ou non. J'ai tenté de lui demander explicitement mais ses yeux se perdaient dans le vide et elle haussait les épaules comme si c'était une question débile ou sans importance. Elle peut être pédante par moments. Elle ne supporte pas que les gens se trompent. Si je commettais une erreur en math ou en quoi que ce soit d'autre, elle me corrigeait avec un air agacé. On dirait que c'est un crime de se tromper. Elle ne gérait pas ses émotions, paniquait très vite et se refermait aussitôt. Elle fuyait tout. Nous n'avons pas la même version du monde. Elle pense que le reste de la planète est constitué d'êtres cruels et méchants parce qu'elle est plus sensible que la moyenne, et donc plus facilement vexée, mais elle ne veut pas comprendre que c'est sa vision du monde et pas une vérité universelle... j'ai dû forcer et forcer pour qu'elle aille consulter. J'ai laissé tomber. Elle y est allée d'elle-même plusieurs mois après, et ne m'en a même pas parlé, je l'ai appris par le biais de quelqu'un d'autre. J'ai l'impression qu'elle me juge constamment, qu'elle me déprécie, je me sens en insécurité quand je suis avec elle. Une fois, elle s'est blessée et a dû rentrer chez elle. J'ai attendu qu'elle me donne des nouvelles. Rien. Je me suis dit qu'il fallait encourager la communication et je lui ai expliqué (avec gentillesse) que je me sentais mise de côté. Elle est allée s'en plaindre à ses amis.

Elle a commencé à faire la gueule tout le temps. Elle soufflait quand je parlais, elle partait quand j'arrivais. J'ai essayé à plusieurs reprises d'avoir une conversation avec elle, on se promettait à chaque fois d'avoir un code pour ce genre de moment et de faire attention à l'autre, et à chaque fois, ça recommençait. J'ai eu l'impression que c'était sans issue. Elle se braquait pour des détails. Un jour, j'ai appris par hasard qu'elle dessinait, je lui ai dit "oh cool, tu dessines ?" (j'étais sincère), et elle l'a pris très mal, elle a marmonné "ben ouais", elle m'a jeté un regard noir et elle ne m'a plus parlé de la journée. Je me suis senti tellement mal. Elle restait à côté de moi pendant plusieurs minutes, très mal à l'aise, puis me demandait si elle pouvait partir. On regardait un film ensemble, je faisais des efforts pour faire des blagues, pour commenter le film et lui montrer que je l'appréciais, mais elle soufflait, elle se moquait de moi quand je faisais des blagues idiotes, elle me critiquait et elle me repoussait quand je voulais lui tenir la main. Elle ne s'inquiétait jamais de savoir si j'allais bien. Je me suis torturé en me demandant ce que j'avais bien pu faire de travers. Je l'ai quittée, je lui ai dit qu'on serait mieux en tant qu'amis. Elle a dit qu'elle était "contente qu'on soit sur la même longueur d'ondes". Elle ne m'a plus parlé et elle m'a évitée de façon presque agressive alors qu'on était censés être en bons termes.

Elle a des routines très précises qu'elle respecte à la lettre. Elle traine avec les mêmes amis aux mêmes heures et elle mange la même chose tous les jours. Ca m'a fait encore plus mal parce qu'elle m'a rayé de sa vie du jour au lendemain. Quelqu'un d'autre a pris ma place (dans le sens amical) et elle n'a plus eu une seule miette d'intérêt pour moi. Elle me répond de manière fermée. Elle n'est pas contente que j'aille manger au même endroit qu'elle. J'essaie de l'aider quand elle est angoissée mais c'est insultant de voir à quel point elle s'en fout. Les seules personnes qui comptent sont ses amis. Et moi, alors, je fais quoi si je veux aussi être son ami ? Pourquoi je ne mérite pas son attention ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Encore ce matin, je la complimente sur sa nouvelle coupe de cheveux, elle me jette un regard noir comme si je l'avais insultée et va parler à quelqu'un d'autre. Plus tard dans la journée, j'entends quelqu'un d'autre la complimenter aussi, et elle lui répond avec un grand sourire en disant merci. De l'eau a quand même beaucoup coulé sous les ponts depuis la rupture (trois mois) et elle continue de se comporter mal avec moi, je ne sais plus quoi faire. J'essaie de l'ignorer mais elle est sans cesse méchante et blessante. Est-ce que quelqu'un pourrait m'éclairer ?
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Ostara
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Re: j'ai du mal à comprendre mon amie (peut-être) Asperger

Message par Ostara »

Bonjour Björk :D
Je trouve cette relation assez malsaine,et que cette personne a une façon de faire vraiment irrespectueuse (te parler mal devant les autres,soufflé quand tu parle),on se comporte pas comme ça quand on tient a quelqu'un,et les prétextes qu'elle a trouvé pour se déculpabiliser de son attitude irrespectueuse n'y change rien :innocent:

Une relation c'est une communication a deux,si c'est toujours la même personne qui porte la relation (amicale,amoureuse, qu'importe),ça finit comme dans ton cas :innocent:

Je sais que c'est pas facile à entendre quand on est amoureux/se,mais je pense qu'il vaut mieux passer à autre chose,c'est a sens unique,pense a toi et à ta santé mentale :kiss:
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freeshost
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Re: j'ai du mal à comprendre mon amie (peut-être) Asperger

Message par freeshost »

Il s'agit de comprendre que, chez les personnes autistes, beaucoup de processus ne sont pas automatiques, notamment dans la communication et le social, le traitement de l'information et les fonctions exécutives.

Les interactions sociales, même positives, sont beaucoup plus fatigantes pour les personnes autistes. C'est pourquoi, pour s'épargner, elles auront besoin de plus de temps de silence et de solitude.

Comme les interactions sociales sont plus fatigantes, elles auront aussi beaucoup de difficulté à gérer plusieurs conversations simultanément.

Beaucoup de personnes autistes ont des hypersensorialités (à la lumière, au bruit, etc.), ce qui va encore plus les fatiguer.

Les personnes autistes en général n'aiment pas les imprévus. Alors si tu en touches une sans qu'elle ne s'y attende, il risque d'y avoir de fortes réactions. Mieux vaut t'assurer qu'elle soit d'accord (règle de base : le consentement, accepter le non-consentement), d'abord entrer dans son champ de vision (qu'elle puisse se préparer, t'identifier). Concernant le toucher, parmi les personnes autistes que je connais, il y a une large majorité absolue qui n'aiment pas le toucher, une petite minorité qui aime le toucher fort (pas juste effleurer). :mrgreen:

Les personnes autistes ont de la difficulté à entretenir les relations donc en auront souvent moins que les personnes non autistes en général.

Les personnes autistes peuvent parfois paraître pédantes, surtout quand le sujet est un des domaines qu'elles connaissent à fond. Par exemple, la personne autiste A dit brièvement (pour économiser son énergie) certaines découvertes en psychologie sociale, mais la personne B doute ou ne croit pas. Alors A va soit perdre beaucoup d'énergie à expliquer à B tout le sujet qu'elle a lu et étudié ou A va s'économiser en conseillant brièvement à B de lire tel livre, par exemple : Influence et manipulation, Robert Cialdini. :mrgreen: ("On en rediscutera quand tu auras bien lu et compris.") Mais bon, il arrive souvent que si la personne autiste discute avec toi d'un sujet, c'est plus pour le sujet que pour être avec toi. :lol:

Concernant la frustration, tu peux lire Didier Pleux, histoire d'apprendre à accepter de ne pas toujours avoir ce qu'on veut, à gérer la frustration, pour ne pas devenir enfant-roi/tyran ou adulte roi-tyran, une personne qui n'accepte pas l'échec (mauvaise perdante) et le hasard (veut tout contrôler), qui croit que tout lui est dû. Donc si la personne ne s'intéresse pas à toi, mieux vaut l'accepter et aller voir ailleurs, encore plus si vous êtes très différents.

Donc aussi accepter chaque personne (autiste comme non autiste) avec son propre patron (pattern, combinaison) de spécificités, ne pas espérer que l'autre devienne comme soi, ne pas espérer que, d'un coup de pensée magique, le fonctionnement neurophysiologique de la personne change (que l'autisme disparaisse, que le cancer disparaisse, que la schizophrénie disparaisse, que l'alcoolisme disparaisse, que l'homosexualité disparaisse, etc.). Accepter plutôt la réalité, dans toute sa neurodiversité et toute sa complexité. :P

Alors pourquoi insister ? L'insistance peut vite devenir du harcèlement. Pourtant, tu as bien pu constater à plusieurs reprises qu'elle ne s'intéressait pas à toi, qu'elle s'en fichait de toi.

Attention au mimétisme consistant à croire que "s'il y a relation de A à B, alors il y a relation de B à A". Dans la réalité : ArB n'implique pas la réciproque BrA. Ce que tu recherches, peut-être ne le recherche-t-elle pas. Il y a aussi des personnes, autistes comme non autistes, qui aiment le célibat. :mrgreen: Nous n'avons pas tous les mêmes besoins, contrairement à une croyance simpliste. :lol:

Vous avez deux visions du monde, mais y en a-t-il une des deux qui correspond parfaitement à la réalité ? :lol:

Tu essaies de l'ignorer ? Pense à autre chose : les équations, les chiens, l'écologie, la cuisine, les droits humains, la musique, la peinture, la randonnée, la biologie, la physique, la géographie, les langues, etc. :P
Modifié en dernier par freeshost le jeudi 9 mars 2023 à 17:59, modifié 1 fois.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

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Ostara
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Re: j'ai du mal à comprendre mon amie (peut-être) Asperger

Message par Ostara »

Oui je rejoint freeshost,ça ne sert a rien d'insister et de persister,tout ça semble a sens unique,
Déjà de ce que tu écrit de la personne en question (après je ne la connais pas je suggère d'après ce que tu racontes) elle ne paraît pas sympathique TSA où pas ce n'est pas une excuse pour rabaisser et se moquer,"je connais des trucs qui pourraient ruiner ta réputation" non mais les gens ils sont sérieux :shock:
en plus elle est désagréable laisse tomber et trace ta route :kiss: y'a assez de personnes chouettes sur terre pour perdre son temps avec des gens comme ça.
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björk
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Re: j'ai du mal à comprendre mon amie (peut-être) Asperger

Message par björk »

Ostara a écrit : mardi 7 mars 2023 à 19:28 Bonjour Björk :D
Je trouve cette relation assez malsaine,et que cette personne a une façon de faire vraiment irrespectueuse (te parler mal devant les autres,soufflé quand tu parle),on se comporte pas comme ça quand on tient a quelqu'un,et les prétextes qu'elle a trouvé pour se déculpabiliser de son attitude irrespectueuse n'y change rien :innocent:

Une relation c'est une communication a deux,si c'est toujours la même personne qui porte la relation (amicale,amoureuse, qu'importe),ça finit comme dans ton cas :innocent:

Je sais que c'est pas facile à entendre quand on est amoureux/se,mais je pense qu'il vaut mieux passer à autre chose,c'est a sens unique,pense a toi et à ta santé mentale :kiss:

Bonjour Ostara ! Merci beaucoup pour ta réponse, ça me fait du bien d'entendre ça :kiss: tu as raison, je vais prendre mes distances :) merci !!
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björk
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Re: j'ai du mal à comprendre mon amie (peut-être) Asperger

Message par björk »

freeshost a écrit : mardi 7 mars 2023 à 21:22 Il s'agit de comprendre que, chez les personnes autistes, beaucoup de processus ne sont pas automatiques, notamment dans la communication et le social, le traitement de l'information et les fonctions exécutives.

Les interactions sociales, même positives, sont beaucoup plus fatigantes pour les personnes autistes. C'est pourquoi, pour s'épargner, elles auront besoin de plus de temps de silence et de solitude.

Comme les interactions sociales sont plus fatigantes, elles auront aussi beaucoup de difficulté à gérer plusieurs conversations simultanément.

Beaucoup de personnes autistes ont des hypersensorialités (à la lumière, au bruit, etc.), ce qui va encore plus les fatiguer.

Les personnes autistes en général n'aiment pas les imprévus. Alors si tu en touches une sans qu'elle ne s'y attende, il risque d'y avoir de fortes réactions. Mieux vaut t'assurer qu'elle soit d'accord (règle de base : le consentement, accepter le non-consentement), d'abord entrer dans son champ de vision (qu'elle puisse se préparer, t'identifier). Concernant le toucher, parmi les personnes autistes que je connais, il y a une large majorité absolue qui n'aiment pas le toucher, une petite minorité qui aime le toucher fort (pas juste effleurer). :mrgreen:

Les personnes autistes ont de la difficulté à entretenir les relations donc en auront souvent moins que les personnes non autistes en général.

Les personnes autistes peuvent parfois paraître pédantes, surtout quand le sujet est un des domaines qu'elles connaissent à fond. Par exemple, la personne autiste A dit brièvement (pour économiser son énergie) certaines découvertes en psychologie sociale, mais la personne B doute ou ne croit pas. Alors A va soit perdre beaucoup d'énergie à expliquer à B tout le sujet qu'elle a lu et étudié ou A va s'économiser en conseillant brièvement à B de lire tel livre, par exemple : Influence et manipulation, Robert Cialdini. :mrgreen: ("On en rediscutera quand tu auras bien lu et compris.") Mais bon, il arrive souvent que si la personne autiste discute avec toi d'un sujet, c'est plus pour le sujet que pour être avec toi. :lol:

Concernant la frustration, tu peux lire Didier Pleux, histoire d'apprendre à accepter de ne pas toujours avoir ce qu'on veut, à gérer la frustration, pour ne pas devenir enfant-roi/tyran ou adulte roi-tyran, une personne qui n'accepte pas l'échec (mauvaise perdante) et le hasard (veut tout contrôler), qui croit que tout lui est dû. Donc si la personne ne s'intéresse pas à toi, mieux vaut l'accepter et aller voir ailleurs, encore plus si vous êtes très différents.

Donc aussi accepter chaque personne (autiste comme non autiste) avec son propre patron (pattern, combinaison) de spécificités, ne pas espérer que l'autre devienne comme soi, ne pas espérer que, d'un coup de pensée magique, le fonctionnement neurophysiologique de la personne change (que l'autisme disparaisse, que le cancer disparaisse, que la schizophrénie disparaisse, que l'alcoolisme disparaisse, que l'homosexualité disparaisse, etc.). Accepter plutôt la réalité, dans toute sa neurodiversité et toute sa complexité. :P

Alors pourquoi insister ? L'insistance peut vite devenir du harcèlement. Pourtant, tu as bien pu constater à plusieurs reprises qu'elle ne s'intéressait pas à toi, qu'elle s'en fichait de toi.

Attention au mimétisme consistant à croire que "s'il y a relation de A à B, alors il y a relation de B à A". Dans la réalité : ArB n'implique pas la réciproque BrA. Ce que tu recherches, peut-être ne le recherche-t-elle pas. Il y a aussi des personnes, autistes comme non autistes, qui aiment le célibat. :mrgreen: Nous n'avons pas tous les mêmes besoins, contrairement à une croyance simpliste. :lol:

Vous avez deux visions du monde, mais y en a-t-il une des deux qui correspond parfaitement à la réalité ? :lol:

Tu essaies de l'ignorer ? Pense à autre chose : les équations, les chiens, l'écologie, la cuisine, les droits humains, la musique, la peinture, la randonnée, la biologie, la physique, la géographie, les langues, etc. :P


Salut freeshost ! Merci d'avoir pris le temps de répondre ! :)
Je reconnais mon amie dans tout ce que tu décris ! En revanche je ne saisis pas trop l'exemple du livre sur la manipulation.
Je ne sais pas trop si c'est une histoire d'adulte-tyran, ma psy ne m'en a jamais parlé, je sais que je suis extrêmement perfectionniste et en décalage avec mon entourage, ce qui engendre une grande frustration, un manque de confiance en moi et de l'incompréhension du côté des autres. J'ai regardé sur plusieurs sites et on parle de parents qui ont peur/du mal à s'affirmer et ont peur de passer pour des mauvais parents ou ne pas profiter des moments avec leurs enfants en endossant le rôle de parents autoritaires qui "grondent", et j'ai justement eu le contraire (des parents perfectionnistes qui mettaient beaucoup de restrictions).
Je pense que j'ai bien intégré et accepté le fait que mon amie soit différente mais c'était plutôt son comportement "méchant" que je ne digérais pas.
C'est noté, je vais me concentrer sur d'autres choses, il parait que le maquettisme c'est sympa ! ;)
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Re: j'ai du mal à comprendre mon amie (peut-être) Asperger

Message par freeshost »

C'était juste un exemple pour illustrer que, parfois, des personnes novices se croient expertes en la matière (effet Dunning-Kruger) et osent remettre en doute les dires d'une personne qui a beaucoup étudié le sujet. Peu importe le sujet. J'ai pris un exemple d'un domaine auquel je m'intéresse beaucoup (la psychologie sociale, l'influence sociale). :mrgreen:

Le perfectionnisme peut tous nous toucher dès lors que nous rêvons d'un idéal et prenons le risque de préférer celui-ci à la réalité. :mrgreen: Un des risques auquel il faut faire attention est de ne plus différencier la croyance (le rêve, voire le cauchemar) de la réalité.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)