Autisme et métiers de contact
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Autisme et métiers de contact
Bonjour,
Je me demandais si certains d'entre vous travaillent dans des métiers de contact (commerciaux, conseillers, social et j'en passe...)
En effet, j'ai l'impression que le cliché de l'autiste, c'est une personne qui travaille dans un domaine très spécifique , à l'abri des regards. Et je ne trouverais pas ça étonnant, étant donné nos difficultés sociales (pour ma part, c'est un problème qui me fait me poser la question de savoir si je serais un jour capable d'effectuer un métier de contact)
Pourtant, je pense que certaines personnes ont dû apprendre des techniques pour que ce soit supportable.
Je repense à Julie Dachez qui disait dans une de ces vidéos avoir commencé à faire une école de commerce avant de se rendre compte que c'était absurde ... Mais est-ce vraiment impossible pour une personne autiste ?
Je me demandais si certains d'entre vous travaillent dans des métiers de contact (commerciaux, conseillers, social et j'en passe...)
En effet, j'ai l'impression que le cliché de l'autiste, c'est une personne qui travaille dans un domaine très spécifique , à l'abri des regards. Et je ne trouverais pas ça étonnant, étant donné nos difficultés sociales (pour ma part, c'est un problème qui me fait me poser la question de savoir si je serais un jour capable d'effectuer un métier de contact)
Pourtant, je pense que certaines personnes ont dû apprendre des techniques pour que ce soit supportable.
Je repense à Julie Dachez qui disait dans une de ces vidéos avoir commencé à faire une école de commerce avant de se rendre compte que c'était absurde ... Mais est-ce vraiment impossible pour une personne autiste ?
Diagnostiquée TSA en décembre 2022
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Re: Autisme et métiers de contact
Je donne des cours d'appui privés, c'est du contact un-à-un, et en général volontaire (pas forcé comme l'école obligatoire) et sans toutes les responsabilités d'un enseignant.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Autisme et métiers de contact
Bonjour,
Je suis travailleuse sociale (11ans) et aujourd'hui en reconversion pour être chargée d'insertion sociale et professionnelle.
Mon métier est mon intérêt restreint depuis toujours j'essaie de comprendre le monde et son fonctionnement / psychologie.
De plus mes codes sont plus proches des personnes que j'accompagne ( trouble psy / précarité...) ce qui me permet d'être très à l'aise dans le lien . Et aussi j'ai une fonction précise ce qui me permet d'avoir un cadre bien défini et je sais ce qu'il faut dire et faire ça me guide.
Ayant un besoin constant de résoudre les problèmes algorithmique mon métier me permet de mettre tout en lien pour répondre à des besoins et de solutionner.
Je suis constamment dans la recherche pour resoudre et apporter des solutions quand j'accompagne les personnes.
Lors de mon diagnostic au CRA il a été évalué que j'ai une construction de personnalité hyperthymique lié à des troubles bipolaires / humeur dans ma famille ( parent).
Ce qui fait que je suis toujours up/ hyperactive et un besoin social. Mais le soucis c'est que je suis très vulnérable car je me jette toujours dans la gueule du loup et je suis encore plus vulnérable. Et dans les équipes je vis du harcèlement/malveillance ou rejet.
Je suis travailleuse sociale (11ans) et aujourd'hui en reconversion pour être chargée d'insertion sociale et professionnelle.
Mon métier est mon intérêt restreint depuis toujours j'essaie de comprendre le monde et son fonctionnement / psychologie.
De plus mes codes sont plus proches des personnes que j'accompagne ( trouble psy / précarité...) ce qui me permet d'être très à l'aise dans le lien . Et aussi j'ai une fonction précise ce qui me permet d'avoir un cadre bien défini et je sais ce qu'il faut dire et faire ça me guide.
Ayant un besoin constant de résoudre les problèmes algorithmique mon métier me permet de mettre tout en lien pour répondre à des besoins et de solutionner.
Je suis constamment dans la recherche pour resoudre et apporter des solutions quand j'accompagne les personnes.
Lors de mon diagnostic au CRA il a été évalué que j'ai une construction de personnalité hyperthymique lié à des troubles bipolaires / humeur dans ma famille ( parent).
Ce qui fait que je suis toujours up/ hyperactive et un besoin social. Mais le soucis c'est que je suis très vulnérable car je me jette toujours dans la gueule du loup et je suis encore plus vulnérable. Et dans les équipes je vis du harcèlement/malveillance ou rejet.
TSA SDI complexe
Dysthymie
Stress Post Traumatique complexe
Troubles neurovisuels + dyspraxie neuro visuel
Diagnostiquée CRA
TDAH psychiatre en lien avec CRA
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2 chiens Lenny et Heloa alias Nini et Lolo
1 chat Ginger alias Gigi
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Re: Autisme et métiers de contact
Je suis au contact de la clientèle dans mon emploi mais pas en continu. Et les interactions sont axées technique, sans rien à vendre, ni personne à convaincre. Donc je m’en sors pas trop mal.
TSA - bilan CRA mars 2022
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Re: Autisme et métiers de contact
Je pense que c'est possible oui
Mais peut-être moins naturel que pour un neurotypique. Peut-être qu'il faudra apprendre davantage sur le plan social que d'autres pour se sentir à l'aise.
Je pense aussi que ça nous fatigue +++ par rapport aux neurotypiques.
Je ne sais pas si tu considères qu'être prof est un métier de contact
Je suis professeur des écoles en maternelle, ce qui est épuisant ++, mais je préfère le contact des petits que des plus grands ou des ados...
Donc je pense que ça dépend de chaque personne, il faut trouver ce qui nous correspond le plus.
Mais peut-être moins naturel que pour un neurotypique. Peut-être qu'il faudra apprendre davantage sur le plan social que d'autres pour se sentir à l'aise.
Je pense aussi que ça nous fatigue +++ par rapport aux neurotypiques.
Je ne sais pas si tu considères qu'être prof est un métier de contact
Je suis professeur des écoles en maternelle, ce qui est épuisant ++, mais je préfère le contact des petits que des plus grands ou des ados...
Donc je pense que ça dépend de chaque personne, il faut trouver ce qui nous correspond le plus.
HPI (2018)
TSA (février 2020 en libéral, décembre 2021 au CRA)
TDAH (avril 2023)
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Re: Autisme et métiers de contact
Merci pour vos réponses toutes très intéressantes
Arcane, oui pour moi bien sûr que prof est un métier de contact. De ce qui ressort de tout ce que vous me dite, c'est que c'est possible mais en aménagement , en dosant, en testant, voir ce qui nous convient ou pas, comme tu le dis Arcane on est les mieux placés pour savoir ce qu'on est capables de supporter.
Cracotte, je connais une autre personne autiste qui a l'air de fonctionner comme toi, elle est commerciale mais son métier est un intérêt spécifique pour elle, alors quand elle l'exerce, elle se met un peu dans une bulle de protection, du coup c'est beaucoup moins coûtant.
Je vous pose la question car je suis actuellement étudiante et le métier de journalisme me fait de l'oeil depuis un moment, le problème c'est qu'en dehors du fait que c'est un métier difficile d'accès, je ne crois pas trop qu'il me sera possible de rester derrière un bureau à écrire des articles sans aller sur le terrain (et en ai-je vraiment envie?) mais l'idée du contact social me fait peur
Arcane, oui pour moi bien sûr que prof est un métier de contact. De ce qui ressort de tout ce que vous me dite, c'est que c'est possible mais en aménagement , en dosant, en testant, voir ce qui nous convient ou pas, comme tu le dis Arcane on est les mieux placés pour savoir ce qu'on est capables de supporter.
Cracotte, je connais une autre personne autiste qui a l'air de fonctionner comme toi, elle est commerciale mais son métier est un intérêt spécifique pour elle, alors quand elle l'exerce, elle se met un peu dans une bulle de protection, du coup c'est beaucoup moins coûtant.
Je vous pose la question car je suis actuellement étudiante et le métier de journalisme me fait de l'oeil depuis un moment, le problème c'est qu'en dehors du fait que c'est un métier difficile d'accès, je ne crois pas trop qu'il me sera possible de rester derrière un bureau à écrire des articles sans aller sur le terrain (et en ai-je vraiment envie?) mais l'idée du contact social me fait peur
Diagnostiquée TSA en décembre 2022
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Re: Autisme et métiers de contact
Ça me semble très pertinent que tu te poses cette question.
Je vous pose la question car je suis actuellement étudiante et le métier de journalisme me fait de l'oeil depuis un moment, le problème c'est qu'en dehors du fait que c'est un métier difficile d'accès, je ne crois pas trop qu'il me sera possible de rester derrière un bureau à écrire des articles sans aller sur le terrain (et en ai-je vraiment envie?) mais l'idée du contact social me fait peur
Pourrais-tu avoir la possibilité de faire un stage afin d'évaluer concrètement ton ressenti dans un contexte de travail représentatif du métier de journaliste ?
Je te conseillerais de tenir compte du fait qu'avec le temps tes ressources sociales risquent de diminuer progressivement. Cela dit, si ton métier est une passion, il est possible que tu parviennes à mieux t'adapter.
En tout cas, n'hésite pas à aménager ta manière de travailler avant que les difficultés ne soient trop présentes ; ensuite c'est difficile de revenir en arrière (même avec un métier qu'on adore).
Modifié en dernier par Lou-2020 le mardi 27 décembre 2022 à 15:01, modifié 2 fois.
HQI détecté dans l'enfance.
TSA diagnostiqué en 2020 dans un Centre Expert Asperger.
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Re: Autisme et métiers de contact
Commercial moi je ne pourrai pas contrairement à cette personne...Auberose a écrit : ↑lundi 26 décembre 2022 à 15:29 Merci pour vos réponses toutes très intéressantes
Arcane, oui pour moi bien sûr que prof est un métier de contact. De ce qui ressort de tout ce que vous me dite, c'est que c'est possible mais en aménagement , en dosant, en testant, voir ce qui nous convient ou pas, comme tu le dis Arcane on est les mieux placés pour savoir ce qu'on est capables de supporter.
Cracotte, je connais une autre personne autiste qui a l'air de fonctionner comme toi, elle est commerciale mais son métier est un intérêt spécifique pour elle, alors quand elle l'exerce, elle se met un peu dans une bulle de protection, du coup c'est beaucoup moins coûtant.
Je vous pose la question car je suis actuellement étudiante et le métier de journalisme me fait de l'oeil depuis un moment, le problème c'est qu'en dehors du fait que c'est un métier difficile d'accès, je ne crois pas trop qu'il me sera possible de rester derrière un bureau à écrire des articles sans aller sur le terrain (et en ai-je vraiment envie?) mais l'idée du contact social me fait peur
Journaliste ? Pourquoi pas. C'est peut-être un métier dans lequel tu pourrais t'épanouir et peut-être découvrir un savoir-faire faire auquel tu ne t'attendais pas ?
Ou pas !
Peut-être que tu détesteras au final..
Par contre comment savoir ?
Est-il possible que tu réalises quelques stages ? Ça pourrait peut-être te perde te positionner ?
HPI (2018)
TSA (février 2020 en libéral, décembre 2021 au CRA)
TDAH (avril 2023)
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Re: Autisme et métiers de contact
Bonjour,
Je suis enseignante depuis 15 ans et depuis 12 ans dans des classes d'ados pour la plupart en grand difficulté scolaire et en situation de précarité sociale. A TEMPS PARTIEL évidemment sinon je serais déjà morte plusieurs fois. Et la salle des maîtres... ben j'y vais à petites doses et seulement quand je suis en forme.
J'aime mon métier déjà parce qu'enseigner, ça veut aussi dire préparer ses cours et faire de l'admin tout seul chez soi avec un chat sur les genoux Je n'ai pas l'impression de travailler quand je prépare mes cours. Ce n'est pas quelque chose qui me bouffe mon énergie, au contraire.
Sinon, ma manière d'être a de nombreux avantages:
- la cohérence et la franchise: ça rassure clairement les élèves
- le besoin de tout rendre hyper explicite
- ce que mes collègues appellent de la naïveté: je ne lâcherai jamais l'idée d'aider mes élèves à progresser et ils le savent
- la méticulosité: je prépare des cours sur mesure avec plein d'activités différentes tous les jours, ça m'amuse - c'est clairement un de mes intérêts spécifiques - et souvent ça marche bien en classe.
Le mélange de tout ça fait que mes élèves ne font pas trop de bruit en classe et sont coopératifs, même si je suis aux antipodes du prof autoritaire et sûr de lui.
Evidemment si j'étais super riche je péfèrerais rester chez moi à lire et à écrire... mais au fond heureusement que je fais ce travail, j'ai beaucoup de contacts sociaux, souvent très intenses et "vrais", dans un contexte où les objectifs sont clairs. C'est bon pour mon équilibre général.
Voilà pour résumer, je pense que les personnes autistes ont des qualités précieuses pour exercer des métiers de contacts, mais aussi que ça peut nous permettre de nouer des relations humaines qui nous font du bien.
Après euh... commercial... est-ce que ça n'impliquerait pas de savoir convaincre / manipuler les autres pour vendre un produit? Totalement incompatible avec mes traits autistiques, mais peut-être que je me fais une idée fausse de ce métier et surtout, il y a autant d'autismes que d'autistes.
Je suis enseignante depuis 15 ans et depuis 12 ans dans des classes d'ados pour la plupart en grand difficulté scolaire et en situation de précarité sociale. A TEMPS PARTIEL évidemment sinon je serais déjà morte plusieurs fois. Et la salle des maîtres... ben j'y vais à petites doses et seulement quand je suis en forme.
J'aime mon métier déjà parce qu'enseigner, ça veut aussi dire préparer ses cours et faire de l'admin tout seul chez soi avec un chat sur les genoux Je n'ai pas l'impression de travailler quand je prépare mes cours. Ce n'est pas quelque chose qui me bouffe mon énergie, au contraire.
Sinon, ma manière d'être a de nombreux avantages:
- la cohérence et la franchise: ça rassure clairement les élèves
- le besoin de tout rendre hyper explicite
- ce que mes collègues appellent de la naïveté: je ne lâcherai jamais l'idée d'aider mes élèves à progresser et ils le savent
- la méticulosité: je prépare des cours sur mesure avec plein d'activités différentes tous les jours, ça m'amuse - c'est clairement un de mes intérêts spécifiques - et souvent ça marche bien en classe.
Le mélange de tout ça fait que mes élèves ne font pas trop de bruit en classe et sont coopératifs, même si je suis aux antipodes du prof autoritaire et sûr de lui.
Evidemment si j'étais super riche je péfèrerais rester chez moi à lire et à écrire... mais au fond heureusement que je fais ce travail, j'ai beaucoup de contacts sociaux, souvent très intenses et "vrais", dans un contexte où les objectifs sont clairs. C'est bon pour mon équilibre général.
Voilà pour résumer, je pense que les personnes autistes ont des qualités précieuses pour exercer des métiers de contacts, mais aussi que ça peut nous permettre de nouer des relations humaines qui nous font du bien.
Après euh... commercial... est-ce que ça n'impliquerait pas de savoir convaincre / manipuler les autres pour vendre un produit? Totalement incompatible avec mes traits autistiques, mais peut-être que je me fais une idée fausse de ce métier et surtout, il y a autant d'autismes que d'autistes.
Felis Catus
Pré-diagnostic TSA - juillet 2022
En liste d'attente pour un diagnostic
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Re: Autisme et métiers de contact
Modération (Tugdual) :
Rappel : la section "Espace TSA", comme son sous-titre le précise, est dédiée aux témoignages des personnes diagnostiquées (voir les détails ici et la synthèse là).
Rappel : la section "Espace TSA", comme son sous-titre le précise, est dédiée aux témoignages des personnes diagnostiquées (voir les détails ici et la synthèse là).
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Autisme et métiers de contact
J'ai occupé des postes qui nécessitent beaucoup d'interactions sociales, dans le cadre d'un métier qui semble être aux antipodes d'une personne autiste. J'ai fait du très bon travail et un de mes chefs a même dit que j'étais faite pour ça. Donc les capacités étaient là et en plus j'adorais ce que je faisais.
Sauf que ça m'a aussi épuisée. Je suis sur un autre poste actuellement et je me suis dit en quittant mon poste précédent que si j'y retourne, je ne tiendrai pas longtemps. C'est trop difficile, trop coûteux, même si c'est un crève-cœur pour moi de le reconnaître.
Plus jeune, je voulais devenir journaliste, puis j'ai bifurqué sur autre chose. Je suis contente finalement de ne pas avoir poursuivi cette idée. De ce que j'en sais, le journalisme est un milieu très difficile, et pas juste parce qu'il faut interroger des gens! Si tu veux t'orienter vers ce métier, il te faudra quelque chose sur quoi rebondir, si jamais tu n'arrives pas à percer, et il faudra faire plusieurs stages.
A savoir aussi que la presse écrite a du mal et que les postes sont plutôt à la télé ou dans les rédactions Web.
Après, je vois pas mal de gens s'installer avec succès comme rédacteur web, pour des sites internet et des Blogs. Ce n'est pas du journalisme mais relativement proche, sans le côté "suivre l'actualité" et avec un mode de recherche de l'information plus "solitaire". Mais il faut travailler en auto-entrepreneur et ce n'est pas forcément évident.
Sauf que ça m'a aussi épuisée. Je suis sur un autre poste actuellement et je me suis dit en quittant mon poste précédent que si j'y retourne, je ne tiendrai pas longtemps. C'est trop difficile, trop coûteux, même si c'est un crève-cœur pour moi de le reconnaître.
Plus jeune, je voulais devenir journaliste, puis j'ai bifurqué sur autre chose. Je suis contente finalement de ne pas avoir poursuivi cette idée. De ce que j'en sais, le journalisme est un milieu très difficile, et pas juste parce qu'il faut interroger des gens! Si tu veux t'orienter vers ce métier, il te faudra quelque chose sur quoi rebondir, si jamais tu n'arrives pas à percer, et il faudra faire plusieurs stages.
A savoir aussi que la presse écrite a du mal et que les postes sont plutôt à la télé ou dans les rédactions Web.
Après, je vois pas mal de gens s'installer avec succès comme rédacteur web, pour des sites internet et des Blogs. Ce n'est pas du journalisme mais relativement proche, sans le côté "suivre l'actualité" et avec un mode de recherche de l'information plus "solitaire". Mais il faut travailler en auto-entrepreneur et ce n'est pas forcément évident.
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.
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Re: Autisme et métiers de contact
Bonjour,
Le sujet date un peu mais je n'ai pas été très assidue ces derniers temps et il me parle malgré tout...
J'enseigne moi aussi (cours de musique en individuel au sein d'une grande institution), et très franchement même si j'en aime énormément certains aspects (milieu culturel, transmission de compétences, recherches de solutions adaptées à l'individu etc.) je le trouve également épuisant. L'interaction avec les élèves et les collègues, même si elle est enrichissante, me coûte énormément et génère également beaucoup d'anxiété, de même que les aspects liés à la fonction exécutive (inscription et préparation aux examens, organisation d'événements etc.). Je tiens tant bien que mal parce que je suis à temps partiel, mais passe pratiquement tout le temps où je ne travaille pas à préparer ou à récupérer (et même comme ça je flirte en permanence avec le burn-out, déjà subi une fois d'ailleurs), ce qui ne me laisse que peu de temps pour me livrer à des activités authentiquement ressourçantes. Cette année académique, je me suis enfin autorisée certains aménagements suite au diagnostic et c'est légèrement mieux, mais rien de spectaculaire cependant.
Comme le disait Lou-2020, il faut compter avec le fait que tes difficultés risquent de s'accroître avec l'âge (perso j'ai bien tenu et fonctionné pratiquement à plein régime jusqu'à environ 40 ans, et ensuite débandade progressive...), et que le risque de burn-out est élevé, et pas forcément à cause de la charge de travail : gérer les interactions et les particularités sensorielles, ça peut peser très lourd dans la comptabilité énergétique. De mon côté si c'était à refaire j'en tiendrais sérieusement compte, et envisagerais autre chose (actuellement je pense d'ailleurs à une réorientation vers des élèves à besoins particuliers (troubles dys, TDA(H), et bien sûr TSA), avec qui le contact serait différent, et où il n'y aurait pas pour moi une telle exigence de performance).
Pour toi, je trouve la suggestion de Flower (rédaction web) très pertinente !
Le sujet date un peu mais je n'ai pas été très assidue ces derniers temps et il me parle malgré tout...
J'enseigne moi aussi (cours de musique en individuel au sein d'une grande institution), et très franchement même si j'en aime énormément certains aspects (milieu culturel, transmission de compétences, recherches de solutions adaptées à l'individu etc.) je le trouve également épuisant. L'interaction avec les élèves et les collègues, même si elle est enrichissante, me coûte énormément et génère également beaucoup d'anxiété, de même que les aspects liés à la fonction exécutive (inscription et préparation aux examens, organisation d'événements etc.). Je tiens tant bien que mal parce que je suis à temps partiel, mais passe pratiquement tout le temps où je ne travaille pas à préparer ou à récupérer (et même comme ça je flirte en permanence avec le burn-out, déjà subi une fois d'ailleurs), ce qui ne me laisse que peu de temps pour me livrer à des activités authentiquement ressourçantes. Cette année académique, je me suis enfin autorisée certains aménagements suite au diagnostic et c'est légèrement mieux, mais rien de spectaculaire cependant.
Comme le disait Lou-2020, il faut compter avec le fait que tes difficultés risquent de s'accroître avec l'âge (perso j'ai bien tenu et fonctionné pratiquement à plein régime jusqu'à environ 40 ans, et ensuite débandade progressive...), et que le risque de burn-out est élevé, et pas forcément à cause de la charge de travail : gérer les interactions et les particularités sensorielles, ça peut peser très lourd dans la comptabilité énergétique. De mon côté si c'était à refaire j'en tiendrais sérieusement compte, et envisagerais autre chose (actuellement je pense d'ailleurs à une réorientation vers des élèves à besoins particuliers (troubles dys, TDA(H), et bien sûr TSA), avec qui le contact serait différent, et où il n'y aurait pas pour moi une telle exigence de performance).
Pour toi, je trouve la suggestion de Flower (rédaction web) très pertinente !
Former alien, regular autistic person (diagnostic reçu le 5.07.22), deux (grands) enfants TSA
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Re: Autisme et métiers de contact
Je dirais que jeune et sans enfants, déjà c'était difficile, mais au moins j'avais un peu de marge en terme d'énergie - le temps avançant, avec l'accumulation de fatigue, et surtout après la naissance du premier enfant, là ça n'a plus du tout été, plus de marge de récup, malade tout le temps, aphone etc. Je faisais un métier de contact (formation pour adultes) que j'aimais beaucoup pourtant mais j'étais épuisée - dans tous les cas j'ai remarqué que s'il y a contact il faut que ce soit de préférence en individuel, j'ai déjà fait un boulot devant mon ordi (en fait j'ai fait vraiment des dizaines de jobs...) et j'ai trouvé ça super ennuyeux, bref trouver un juste milieu entre intérêt et gestion de son énergie, pas facile je te l'accorde.
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs
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Re: Autisme et métiers de contact
Bonjour,
Je pense que tout est possible... pour rejoindre l'exemple de Julie Dachez, je suis moi-même passée par une école de commerce (!) dans laquelle je faisais même partie du Bureau des Elèves (!!) et j'évoluais au sein du pôle communication (!!!). On peut se voiler la face, et ce pendant très longtemps.
Aujourd'hui, je travaille dans une bibliothèque, donc au contact direct de personnes, tous les jours (et pas forcément des publics "faciles" : enfants, adolescents, personnes âgées...). Mon travail me fatigue mais m'intéresse énormément donc je pense que ça me permet (pour le moment) de compenser cette perte d'énergie. Après des journées particulièrement éprouvantes, je me sens lessivée, mais je sais comment me reposer ; avec les années et l'expérience, je pense qu'on arrive à mettre en place des stratégies d'adaptation.
En réalité, je pense qu'on peut travailler dans des métiers de contact lorsqu'on est autiste. Evidemment, ce sera plus difficile pour certaines personnes. Et puis certains métiers sont bien plus drainants que d'autres (il m'est difficile de comparer mon quotidien avec celui d'une personne travaillant dans une chaîne de restauration rapide, un contexte professionnel extrêmement fatiguant et demandant d'un point de vue contact client). Personnellement, j'ai eu besoin de longs temps d'adaptation au départ lorsque j'ai commencé de nouveaux emplois, qui impliquaient tous un contact avec d'autres personnes. Pendant cette période, je collecte un maximum d'informations sur mon environnement de travail et sur mes missions, ce qui me permet de me construire un personnage : en arrivant au travail, j'enfile un masque et je me mets en mode "Ephémère au travail". Avec la pratique, ça devient de plus en plus facile de performer ; la répétition et l'habitude me permettent de gagner en confiance, et par ailleurs de réduire la fatigue.
Je pense que tout est possible... pour rejoindre l'exemple de Julie Dachez, je suis moi-même passée par une école de commerce (!) dans laquelle je faisais même partie du Bureau des Elèves (!!) et j'évoluais au sein du pôle communication (!!!). On peut se voiler la face, et ce pendant très longtemps.
Aujourd'hui, je travaille dans une bibliothèque, donc au contact direct de personnes, tous les jours (et pas forcément des publics "faciles" : enfants, adolescents, personnes âgées...). Mon travail me fatigue mais m'intéresse énormément donc je pense que ça me permet (pour le moment) de compenser cette perte d'énergie. Après des journées particulièrement éprouvantes, je me sens lessivée, mais je sais comment me reposer ; avec les années et l'expérience, je pense qu'on arrive à mettre en place des stratégies d'adaptation.
En réalité, je pense qu'on peut travailler dans des métiers de contact lorsqu'on est autiste. Evidemment, ce sera plus difficile pour certaines personnes. Et puis certains métiers sont bien plus drainants que d'autres (il m'est difficile de comparer mon quotidien avec celui d'une personne travaillant dans une chaîne de restauration rapide, un contexte professionnel extrêmement fatiguant et demandant d'un point de vue contact client). Personnellement, j'ai eu besoin de longs temps d'adaptation au départ lorsque j'ai commencé de nouveaux emplois, qui impliquaient tous un contact avec d'autres personnes. Pendant cette période, je collecte un maximum d'informations sur mon environnement de travail et sur mes missions, ce qui me permet de me construire un personnage : en arrivant au travail, j'enfile un masque et je me mets en mode "Ephémère au travail". Avec la pratique, ça devient de plus en plus facile de performer ; la répétition et l'habitude me permettent de gagner en confiance, et par ailleurs de réduire la fatigue.
Diagnostiquée HPI en octobre 2020
Diagnostiquée autiste en libéral en novembre 2022
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