Bonjour à tous.tes qui auront le courage de lire ceci...
Je ne sais pas si mon sujet est au bon endroit, je ne sais même pas si il est pertinent mais je cherche un endroit où déposer mon histoire depuis quelques jours (de saines ruminations )
Je suis instit, pour celles et ceux que je n'ai pas encore croisé, en maternelle. Depuis septembre, j'accueille dans ma classe 12H/semaine un petit garçon A, diagnostiqué avec TSA sévère. Il est non verbal, non autonome (même pour des tâches comme aller aux toilettes), il semble avoir une importante déficience intellectuelle même si la maman ne nous a jamais communiqué les tests de QI. En tout cas, il a à 7 ans (il est en maintien) à peine les compétences d'un élève de petite section en maths, et en écrit (connaissance des lettres). Il a une très faible compréhension de l'oral (impossible de comprendre une histoire même de type Tchoupi); ; parle quasiment pas (il répète quelques mots mais ils sont très difficilement compréhensibles et n'ont pas de sens pour lui) et surtout, surtout ne s'intéresse à aucune des activités qui lui sont proposées. Chaque instant d'apprentissage est un calvaire pour son AESH : il faut insister encore et encore pour qu'il accepte d'essayer de faire quoique ce soit en dehors de faire rouler des voitures ou trier des formes géométriques, ou jouer avec du sable magique.
Depuis la rentrée, nous nous sommes - son AESH et moi- avons mis en place des plans de travail avec des activités spécialement pour lui, avec du matériel adapté (les enseignants savent que ce sont des heures de boulot). Sa mère lui a fourni une tablette avec le logiciel de communication alternative (picto et retour vocal), il a fallu se former sur notre temps perso à cet outil, essayer de l'utiliser... Chaque jour je remplis un compte-rendu de ses activités, de son comportement pour que sa mère sache ce qu'il a fait et comment il était. Ca et les interminables réunions éducatives avec les parents au sujet de cet enfant.
Comme depuis 4 ans, nous avons encore insisté sur le fait que la place de d'A, n'était absolument pas en CP (ou en ULIS) mais qu'il devenait de plus en plus urgent de lui trouver une place en IME. les enseignantes de CP sont intervenues en expliquant que là les "belles heures" d'A. étaient terminées. D'une part, elles ne souhaitent pas continuer le travail de plan de travail (avant d'aller plus loin, il faut savoir que ce n'est pas une adaptation des activités pour une différenciation "normale" mais créer des activités spéciales, en essayant de s'appuyer sur ses intérêts spécifiques et avec du matériel DONC pas le travail de l'enseignant.e mais plus d'un éducateur) et elles n'auront pas le matériel ou la place de lui aménager un endroit avec des jeux, etc. La MDPH a donc notifié : IME ou école ABA (c'est sa préférence mais 1/ l'école ABA a des délais phénoménaux et 2/ A n'a pas le profil des enfants TSA qu'ils accueillent)
Mais la maman a fait appel de la décision de la MDPH (comme chaque année depuis 4 ans, puisque depuis la crèche on lui conseille de commencer les démarches vers les IME vu les délais) et a bien insisté sur le fait qu'A. n'irait pas en IME mais en CP et elle veut imposer la façon dont on devra s'occuper de lui. (officiellement elle dit que c'est à cause des délais qu'elle ne peut pas le mettre en IME, mais on sait qu'elle a toujours refusé les notifs en IME, donc elle ne l'a jamais mis sur liste d'attente).
Donc ça encore c'était la routine et finalement je faisais avec... je comprends à quel point sa situation doit être difficile, je comprends qu'accepter que son enfant aille en IME soit un déchirement, bref, j'ai accepté beaucoup de choses tout en essayant de lui faire comprendre que les progrès n'arrivaient pas, et que je doutais qu'ils arrivent de sitôt (je n'ai pas dit que je pense que le retard intellectuel est trop important pour qu'il aille beaucoup plus loin, je sais qu'elle ne l'accepterait jamais et encore une fois, je comprends).
Sauf que lundi, la maman nous a agressé l'AESH et moi parce que sur le carnet de liaison j'ai écrit que le vendredi A. n'avait pas voulu travailler et que donc il était parti dans le couloir (mais seul, de son plein gré) pour ne pas avoir à faire ce qu'il devait faire. La maman a dit que nous nous occupions pas correctement de lui, qu'elle pourrait porter plainte, que si il ne progressait pas c'est qu'on n'insistait pas assez. Qu'elle n'était pas d'accord pour qu'on le laisse jouer avec des voitures et qu'on ne devait pas le laisser jouer pendant les temps scolaires. Que elle elle le fait travailler à la maison en le forçant à rester assis 30 minutes, et qu'il peut très bien le faire.
J'avais un rendez-vous parent donc je lui ai dit que ce n'était pas le moment, et qu'on se verrait plus tard. Sauf que sur le parking, elle a choppé l'aesh et elle a repris son agression...
J'ai immédiatement alerté la directrice, qui devait la voir le midi même pour lui rappeler qu'elle n'est pas autorisée à parler à l'aesh hors de ma présence et ni a agresser le personnel mais bizarrement ce midi là la maman avait des obligations. REndez-vous est pris pour lundi (j'ai hâte )
En attendant je cogite... J'ai beau savoir que je ne suis pas en tort, je ne suis d'ailleurs pas inquiète pour la soit disant plainte : même si elle mettait sa menace à exécution, je n'ai rien à me reprocher. Je ne viens pas chercher à ce qu'on m'envoie des fleurs pour ce que j'ai fait depuis le début de l'année. Je ne veux pas non plus qu'on tire à boulets rouges sur cette maman... je sais que la situation est compliquée, je sais que même si elle ne s'y prend pas toujours comme il faut, elle essaie de faire au mieux pour son fils.
Ce qui me travaille c'est justement cette orientation en CP et cette inclusion. Nous ne pourrons pas refuser d'accueillir A. l'année prochaine. Il ira donc en CP ou je sais qu'il ira mal. D'autant plus que son AESH actuelle qui le suit depuis 3 ans ne veut plus le suivre (principalement à cause de la maman) et qu'il va changer de bâtiment donc il n'aura plus de repère.
La maman nous accuse (toute l'école) de rejeter son fils, d'essayer de l'obliger à le retirer de l'école et donc d'être dans l'illégalité puisqu'on lui refuse un droit.
Mais à quel moment il devient légitime de dire à une famille que la place de son enfant n'est pas à l'école "classique" ? Est-ce qu'on peut faire ça sans passer pour un monstre qui est contre l'inclusion ? Comment fait-on pour ne pas se laisser marcher sur les pieds par ces familles qui abusent de nous en réalité, jouent les victimes en brandissant la menace de porter plainte parce qu'on refuse l'inclusion à leurs enfants alors que la réalité n'est pas qu'on ne veut pas mais que ce n'est tout simplement pas possible (et pas seulement à cause du manque de moyen mais parce que l'enfant n'a pas les compétences d'élève) ?
Et je m'interroge aussi en tant qu'autiste sur la brutalité de cette mère qui veut absolument que son fils entre dans le moule...et peu importe le prix à payer, aussi bien financier mais psychologique pour lui. Elle a par exemple pris un abonnement au stade à côté de chez nous et elle l'emmène à chaque match, pour "qu'il s'habitue aux bruits". Elle le force à "travailler" au moins 30 minutes par jour en plus de l'école. Elle a caché toutes les voitures et objets qui tournent pour qu'il ne puisse plus faire de repli autistique. Et surtout, elle veut que j'agisse de même. Elle dit que c'est la méthode ABA, que c'est très efficace et que ça marche. Mais il me semble que cette méthode est controversée (si jamais quelqu'un a des références solides d'ailleurs je suis preneuse) et surtout cela me met mal à l'aise de "forcer" en permanence un enfant à faire des choses qu'il ne peut/veut pas faire.
Voilà si vous avez réussi à tout lire, je crois que je serai intéressée par vos réactions, vos opinions sur cette question de l'inclusion à marche forcée (on parle parfois de la souffrance que cela cause aux enseignants qui n'ont pas la capacité de le faire dans de bonnes conditions mais quid de l'enfant qu'on oblige à rester dans un système qui ne lui convient pas ?). Encore une fois, je ne veux pas qu'on me rassure sur mon travail, et encore moins qu'on condamne cette maman.
Les limites de l'inclusion : école, ABA et enseignant
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Les limites de l'inclusion : école, ABA et enseignant
Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Vous dites que cest si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre." Anhouil
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Re: Les limites de l'inclusion : école, ABA et enseignant
L'inclusion c'est bien mais elle a ses limites...
Tu es prof. Pas éduc.
A un moment donné il va falloir que la mère se rende compte par elle-même... Point.
Peut-être qu'un jour elle ne sera plus dans le déni.
Entre temps... Que faire.. Je ne sais pas....
Tu es prof. Pas éduc.
A un moment donné il va falloir que la mère se rende compte par elle-même... Point.
Peut-être qu'un jour elle ne sera plus dans le déni.
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HPI (2018)
TSA (février 2020 en libéral, décembre 2021 au CRA)
TDAH (avril 2023)
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Re: Les limites de l'inclusion : école, ABA et enseignant
Bonjour Antigone,
c'est là qu'on se rend compte que l'inclusion scolaire présente des limites. L'institution demande d'accueillir tout le monde sans les moyens qui vont avec.
On se retrouve dans une situation dramatique où la mère est en souffrance, l'enfant est en souffrance et vous subissez de plein fouet cette situation. De plus, tu sais Antigone que le fait d'envoyer en CP cet enfant, c'est l'envoyer au casse-pipe (et cela te fait souffrir).
La scolarisation à domicile peut être une solution mais ce qui est sûr, c'est qu'il va y avoir la nécessité d'un suivi pour la maman et l'enfant par une équipe professionnelle pour prévenir l'envenimement de la situation et peut-être, permettre à la maman de prendre du recul sur la situation de son fils et sur son comportement.
Courage Antigone !
c'est là qu'on se rend compte que l'inclusion scolaire présente des limites. L'institution demande d'accueillir tout le monde sans les moyens qui vont avec.
On se retrouve dans une situation dramatique où la mère est en souffrance, l'enfant est en souffrance et vous subissez de plein fouet cette situation. De plus, tu sais Antigone que le fait d'envoyer en CP cet enfant, c'est l'envoyer au casse-pipe (et cela te fait souffrir).
La scolarisation à domicile peut être une solution mais ce qui est sûr, c'est qu'il va y avoir la nécessité d'un suivi pour la maman et l'enfant par une équipe professionnelle pour prévenir l'envenimement de la situation et peut-être, permettre à la maman de prendre du recul sur la situation de son fils et sur son comportement.
Courage Antigone !
Diagnostic TSA + HPI (obtenu à l'âge de 34 ans) posé en septembre 2020 par un chef de service en psychiatrie.
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Re: Les limites de l'inclusion : école, ABA et enseignant
Bonjour Antigone,
Tout d'abord bravo pour tout ce que tu mets en place pour ce petit garçon et ton investissement, et le temps passé à faire un CR dans le cahier quotidiennement etc
Ce que je pense de la situation en tant que maman, je ne sais pas si j'en ai déjà parlé mais j'ai une grande fille de presque 22 ans (enfin belle fille mais je l'ai élevé comme ma fille), qui est déficiente mentale et qui n'arrivait pas à acquérir les compétences scolaires et qui avait un comportement compliqué avec les enseignants. Nous avons donc pris la décision de la mettre en IME où elle a pu avoir un accompagnement qui à 12 ans lui a permis d'apprendre à lire et à écrire, elle était entourée par une équipe formée à ses difficultés. Ce n'est jamais facile comme décision mais à prendre mais il faut savoir à un moment donné prendre les décisions qui permettront à l'enfant de pouvoir évoluer à son rythme dans un environnement certes différent.
Et quand on se confronte à un moment sur les limites d'un dispositif je pense qu'il est important de pouvoir se remettre en question et même si parfois on a un idéal pour son enfant, il y a la réalité des choses. Savoir s'adapter, se remettre en question et pouvoir offrir un avenir à son enfant je pense sont essentiels pour chaque jour...
Je pense que cette maman a très peur que son fils quitte le circuit classique de l'école et elle a sûrement peur qu'il n'évolue pas et elle se dit que dans un IME ça sera forcément le cas. D'après ce que tu dis les capacités scolaires progressent très peu et les comportements difficiles également. Est-ce qu'une UEEEA serait envisageable ? Après les places manquent cruellement...
https://ecole-et-handicap.fr/dispositif ... e-autisme/
Après pour le CP, certes il pourra y accéder mais pour acquérir quelle notions ? D'après ce que tu nous dis, il a un très gros retard. Est-ce qu'une éducatrice spécialisée pourrait intervenir quelque heures par jour en classe ? C'est très cher, nous la raison intervenir 1h30 par semaine de notre côté mais cela pourrait permettre d'adapter un contenu à l'enfant et de permettre aux enseignants de pouvoir libérer du temps pour les autres élèves.
Après il existe aussi des IME spécialisé TSA mais également peu nombreux.
Pour ce qui est de la controverse sur la méthode ABA, j'en ai entendu parlé et je te mets en lien ce que j'ai trouvé (l'article date par contre) :
https://www.yumpu.com/fr/document/view/ ... ethode-aba
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... s-repandue
Voilà j'espère ne pas avoir été maladroite dans mes propos
Tout d'abord bravo pour tout ce que tu mets en place pour ce petit garçon et ton investissement, et le temps passé à faire un CR dans le cahier quotidiennement etc
Ce que je pense de la situation en tant que maman, je ne sais pas si j'en ai déjà parlé mais j'ai une grande fille de presque 22 ans (enfin belle fille mais je l'ai élevé comme ma fille), qui est déficiente mentale et qui n'arrivait pas à acquérir les compétences scolaires et qui avait un comportement compliqué avec les enseignants. Nous avons donc pris la décision de la mettre en IME où elle a pu avoir un accompagnement qui à 12 ans lui a permis d'apprendre à lire et à écrire, elle était entourée par une équipe formée à ses difficultés. Ce n'est jamais facile comme décision mais à prendre mais il faut savoir à un moment donné prendre les décisions qui permettront à l'enfant de pouvoir évoluer à son rythme dans un environnement certes différent.
Et quand on se confronte à un moment sur les limites d'un dispositif je pense qu'il est important de pouvoir se remettre en question et même si parfois on a un idéal pour son enfant, il y a la réalité des choses. Savoir s'adapter, se remettre en question et pouvoir offrir un avenir à son enfant je pense sont essentiels pour chaque jour...
Je pense que cette maman a très peur que son fils quitte le circuit classique de l'école et elle a sûrement peur qu'il n'évolue pas et elle se dit que dans un IME ça sera forcément le cas. D'après ce que tu dis les capacités scolaires progressent très peu et les comportements difficiles également. Est-ce qu'une UEEEA serait envisageable ? Après les places manquent cruellement...
https://ecole-et-handicap.fr/dispositif ... e-autisme/
Après pour le CP, certes il pourra y accéder mais pour acquérir quelle notions ? D'après ce que tu nous dis, il a un très gros retard. Est-ce qu'une éducatrice spécialisée pourrait intervenir quelque heures par jour en classe ? C'est très cher, nous la raison intervenir 1h30 par semaine de notre côté mais cela pourrait permettre d'adapter un contenu à l'enfant et de permettre aux enseignants de pouvoir libérer du temps pour les autres élèves.
Après il existe aussi des IME spécialisé TSA mais également peu nombreux.
Pour ce qui est de la controverse sur la méthode ABA, j'en ai entendu parlé et je te mets en lien ce que j'ai trouvé (l'article date par contre) :
https://www.yumpu.com/fr/document/view/ ... ethode-aba
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... s-repandue
Voilà j'espère ne pas avoir été maladroite dans mes propos
Maman d'un petit garçon de 9 ans, TSA niveau modéré confirmé le 16/03/2020 à l'âge de 5 ans et demi et TDAH le 11/01/2024
06/02/2023 Diagnostic de fibromyalgie
18/09/2023 Diagnostic de TDAH de forme mixte de niveau sévère
06/02/2023 Diagnostic de fibromyalgie
18/09/2023 Diagnostic de TDAH de forme mixte de niveau sévère
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Re: Les limites de l'inclusion : école, ABA et enseignant
Cet enfant est il suivi?
Si oui, les professionnels sont ils en contact avec vous ?
Même si c'est délicat, soulever la question du possible retard intellectuel, a t-il été quantifié?
Qu'il n'est pas compatible avec un CP.
Parler de ça en réunion avec les professionnels...
En réunion avec la famille évoquer une journée de A et une journée type en CP.
Toujours en présence des professionnels... Sans juger, vous, d'un quelconque retard, mais en énumérant les deux réalités : une journée type en CP et la journée type d'A.
Si oui, les professionnels sont ils en contact avec vous ?
Même si c'est délicat, soulever la question du possible retard intellectuel, a t-il été quantifié?
Qu'il n'est pas compatible avec un CP.
Parler de ça en réunion avec les professionnels...
En réunion avec la famille évoquer une journée de A et une journée type en CP.
Toujours en présence des professionnels... Sans juger, vous, d'un quelconque retard, mais en énumérant les deux réalités : une journée type en CP et la journée type d'A.
Spoiler :
maman d'un jeune homme diagnostiqué avec TSA.
"Caminante, no hay camino, se hace camino al andar."
Antonio Machado
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Re: Les limites de l'inclusion : école, ABA et enseignant
Tu n'as rien à te reprocher puisque tu fais le maximum pour intégrer cet enfant
malgré ses lourdes difficultés.
Que s'est-il dit lors de l'équipe de suivi ? Qu'en pense l'enseignant référent ?
Et les CPC ASH ?
Pour avoir comme toi accueilli des enfants autistes non verbaux avec déficience,
je me dis que l'inclusion a des limites pour ces enfants mais aussi pour nous.
pour qu'elle puisse mieux mesurer les limites de cette inclusion ?
Entre faire travailler son enfant à la maison et le faire travailler en classe,
il y a quand même une différence énorme.
Tout enfant a besoin d'une soupape
et lui plus encore.
C'est vraiment dommage que la maman ne comprenne pas les besoins de son fils.
Pourrais-tu en discuter avec les professionnels qui le suivent ?
Bon courage pour ce rendez-vous
et pour la fin de l'année...
malgré ses lourdes difficultés.
Que s'est-il dit lors de l'équipe de suivi ? Qu'en pense l'enseignant référent ?
Et les CPC ASH ?
Pour avoir comme toi accueilli des enfants autistes non verbaux avec déficience,
je me dis que l'inclusion a des limites pour ces enfants mais aussi pour nous.
A défaut d'IME, une ULIS ne peut-elle être proposée ?Spoiler :
Serait-il envisageable de faire venir la maman en classeSpoiler :
pour qu'elle puisse mieux mesurer les limites de cette inclusion ?
Entre faire travailler son enfant à la maison et le faire travailler en classe,
il y a quand même une différence énorme.
Tout enfant a besoin d'une soupape
et lui plus encore.
C'est vraiment dommage que la maman ne comprenne pas les besoins de son fils.
Pourrais-tu en discuter avec les professionnels qui le suivent ?
Bon courage pour ce rendez-vous
et pour la fin de l'année...
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Re: Les limites de l'inclusion : école, ABA et enseignant
Merci à toutes et tous pour vos réponses...
Hier soir c'était spectacle à l'école. la maman était là je crois (encore que je ne suis pas bien sûre de l'avoir vue), mais c'est le papa qui nous emmené le petit avant le spectacle et la récupéré après. Même pas bonjour, ou au revoir alors que lui est d'ordinaire plus agréable que sa femme. Il n'a pas non plus remercié l'aesh qui est venue "bénévolement" pour au A.puisse participer au spectacle avec les autres. Il a réclamé le "classeur" de son fils et le cahier de liaison (c'est un cahier que la maman m'a imposé om je dois écrire tout ce qu'il fait, et son comportement). J'ai refusé de lui donner le cahier parce que je sais qu'elle va passer le week-end à l'éplucher pour "monter" sa plaidoirie avant lundi. Tout en sachant très bien que de ne pas lui avoir donné son cahier va m'être reproché lundi.
Ca veut dire que ce week-end je passe mon temps à préparer des réponses dans ma tête aux accusations qui vont inévitablement fuser. J'ai beau savoir que je n'ai rien à me reprocher, que pour cette fois ma directrice est de mon côté (ce qui n'est pas fréquent parce qu'elle est du genre à toujours donner raison aux parents, comme si nous étions dans le privé que le "client est roi"), j'ai la boule au ventre à l'idée de ce rendez-vous.
Mais ce qui m'inquiète dans le cas de cet enfant, et ce que je ne sais pas comment tourner pour que les parents n'interprètent pas cela comme une marque de je m'en foutisme ou de refus de se mettre en question, c'est que je crois que je ne peux pas faire plus. Pas par manque de temps, ou de moyen, simplement parce que j'ai la sensation d'avoir atteint ses limites. Que je ne peux pas lui en demander plus. J'ai vraiment l'impression d'avoir TOUT essayé et même bien plus que ce que l'on peut attendre d'un enseignant. Mais comment expliquer ça à la maman qui va me répondre que je n'en ai pas fait assez, et que si je ne vois pas les progrès c'est que je m'y suis mal prise ?
Nous avons par contre emmenée en sortie au zoo avec nous, pour qu'elle accompagne A. (là encore l'AESH a accepté de prendre sur son temps perso), et nous avons fait participé son fils au spectacle alors que nous savions que ce serait très très compliqué. L'objectif était d'une part qu'elle voir que son fils avait les mêmes droits que les autres enfants, et d'autres part qu'elle constate le décalage avec le reste des enfants. Qu'elle voit aussi à quel point les 25 autres étaient demandeurs, et l'énergie qu'ils me prenaient. Ca n'a pas semblé avoir d'effet sur elle.
Lors de la dernière ESS elle a dit en substance "vous vous ne devez l'avoir que quelques heures par semaine, moi vous imaginez que je devrais vivre avec lui toute ma vie'. C''était assez brutal à entendre mais je comprends. Il y a même eu un moment, où nous nous sommes inquiété pour lui au point d'alerter la MPDH car la maman venait d'arrêter son travail et lui était souvent absent...lorsqu'il était là son comportement avait changé. Nous nous sommes demandé ce qui se passait à la maison.
J'ajouterai que la hiérarchie est très frileuse en ce qui concerne l'inclusion. Ils ont toujours peur que les parents portent plainte pour le non respect de ce droit (encore une fois de cette promesse qu'ils ont faite sans savoir si elle pourrait être tenue) alors ils ne prennent jamais le parti des équipes éducatives. Quoique dise/demande la maman ils valideront et me laisseront me dépatouiller avec les conséquences.
Hier soir c'était spectacle à l'école. la maman était là je crois (encore que je ne suis pas bien sûre de l'avoir vue), mais c'est le papa qui nous emmené le petit avant le spectacle et la récupéré après. Même pas bonjour, ou au revoir alors que lui est d'ordinaire plus agréable que sa femme. Il n'a pas non plus remercié l'aesh qui est venue "bénévolement" pour au A.puisse participer au spectacle avec les autres. Il a réclamé le "classeur" de son fils et le cahier de liaison (c'est un cahier que la maman m'a imposé om je dois écrire tout ce qu'il fait, et son comportement). J'ai refusé de lui donner le cahier parce que je sais qu'elle va passer le week-end à l'éplucher pour "monter" sa plaidoirie avant lundi. Tout en sachant très bien que de ne pas lui avoir donné son cahier va m'être reproché lundi.
Ca veut dire que ce week-end je passe mon temps à préparer des réponses dans ma tête aux accusations qui vont inévitablement fuser. J'ai beau savoir que je n'ai rien à me reprocher, que pour cette fois ma directrice est de mon côté (ce qui n'est pas fréquent parce qu'elle est du genre à toujours donner raison aux parents, comme si nous étions dans le privé que le "client est roi"), j'ai la boule au ventre à l'idée de ce rendez-vous.
Alors moi je suis nouvelle dans l'école, donc ce que je sais des années précédentes m'a été raconté donc je me méfie (surtout de ma directrice qui déforme très vite les faits pour se mettre en valeur ou en tout cas ne pas risquer de se mettre en danger). Cela dit les échos sont toujours les mêmes, que cela vienne de l'enseignante réf MDPH, des CPC ou des collègues : depuis son premier jour à l'école, chaque équipe de suivi a mentionné les grosses difficultés de A. sur tous les plans, le fait que le système "classique" ne soit pas adapté, que malgré les efforts déployé il ne progresse pas, ne s'intègre pas et surtout, surtout chaque année redire à la maman que NON son fils n'a pas le niveau attendu des enfants de son âge, même avec un maintien en GS. Il en est très loin. Elle a réussi à lui faire apprendre par coeur l'alphabet, la suite numérique, les couleurs, les formes mais il ne met aucun sens derrière tout ça. Il ne sait pas à quoi ça sert, donc il ne réutilise jamais ces compétences de lui-même, et il ne sait pas pourquoi il vient à l'école.Que s'est-il dit lors de l'équipe de suivi ? Qu'en pense l'enseignant référent ?
Et les CPC ASH ?
Ca c'est vrai dans 99% des cas, où avec les enfants j'ai l'impression de ne pas en faire assez; qu'ils soient en statut MDPH ou non d'ailleurs, que ce soit lié aux difficultés ou au HPI, il est impossible de suivre seul.e les besoins de chacun alors que c'est ce que l'éducation nationale promet chaque année aux parents...Surcharge de travail mais aussi culpabilité à ne pas pouvoir apporter plus à cet enfant puisque malheureusement, même si on souvent plus de pédagogie que les AESH, et qu'on aimerait tester des choses par soi-même
Mais ce qui m'inquiète dans le cas de cet enfant, et ce que je ne sais pas comment tourner pour que les parents n'interprètent pas cela comme une marque de je m'en foutisme ou de refus de se mettre en question, c'est que je crois que je ne peux pas faire plus. Pas par manque de temps, ou de moyen, simplement parce que j'ai la sensation d'avoir atteint ses limites. Que je ne peux pas lui en demander plus. J'ai vraiment l'impression d'avoir TOUT essayé et même bien plus que ce que l'on peut attendre d'un enseignant. Mais comment expliquer ça à la maman qui va me répondre que je n'en ai pas fait assez, et que si je ne vois pas les progrès c'est que je m'y suis mal prise ?
La maman voulait une ULIS TSA. Problème, elles sont en train de disparaître. D'autre part, la MDPH ne veut pas notifier ce genre de demande car - officiellement - il faut absolument un CP avant d'envisager une orientation ULIS. Et surtout nous ne voulons pas qu'A prenne la place d'un enfant à qui ce dispositif serait vraiment profitable, alors que très clairement lui n'a pas non plus les capacités de suivre en ULIS. Il faudrait de toutes façons une AESH qui lui fasse des "cours particuliers", qu'il soit en ULIS ou ailleurs ne changera rien.A défaut d'IME, une ULIS ne peut-elle être proposée ?
PetitNuage a écrit :Pourrais-tu en discuter avec les professionnels qui le suivent ?
Il est très compliqué de savoir qui suit vraiment cet enfant. la maman change de professionnels très souvent et donne beaucoup d'informations contradictoires : aux équipes de suivi elle dit qu'il voit toujours des psychomot, des psychologues comportementaux mais lorsque nous étions en sortie scolaire, elle a dit qu'il ne voyait plus personne car elle "tait trop fatiguée pour l'emmener partout (elle n'a pas le permis)Lorsqu'on demande les noms, elle dit qu'elle est en train de changer... Je n'ai eu de contacts qu'avec l'orthophoniste concernant l'utilisation de la tablette. J'ai essayé de voir son avis mais de toutes façons,les professionnels ne communiquent pas avec les enseignants sauf demande explicite des parents, en raison de la confidentialité. J'ai juste compris à demi-mot que les séances en cabinet n'étaient pas très fructueuses et que A. refusait le plus ousvent de coopérer. Je sais aussi que si c'est elle qui a hérité de A. c'esst que la collègue qui le suivant avant en avait assez de lui et de sa mère et ne voyait pas de progrès. Mais elle ne le redira jamais devant les parents et je ne veux pas la mettre en défaut en répétant des choses qu'elle m'a "fait comprendre";Cardamone a écrit :Cet enfant est il suivi?
Si oui, les professionnels sont ils en contact avec vous ?
Non, il est hors de question qu'elle entre dans la classe; elle ne comprend déjà pas où est sa place, et je crois qu'elle est persuadée que nous - l'AESH et moi-même- sommes en quelque sorte ses employées et qu'elle peut nous dire comment agir. Si elle passait ne serait ce qu'une heure en classe ce serait invivable pour tout le monde et je penses qu'elle se sentirait encore plus légitime pour critiquer.erait-il envisageable de faire venir la maman en classe
pour qu'elle puisse mieux mesurer les limites de cette inclusion ?
Nous avons par contre emmenée en sortie au zoo avec nous, pour qu'elle accompagne A. (là encore l'AESH a accepté de prendre sur son temps perso), et nous avons fait participé son fils au spectacle alors que nous savions que ce serait très très compliqué. L'objectif était d'une part qu'elle voir que son fils avait les mêmes droits que les autres enfants, et d'autres part qu'elle constate le décalage avec le reste des enfants. Qu'elle voit aussi à quel point les 25 autres étaient demandeurs, et l'énergie qu'ils me prenaient. Ca n'a pas semblé avoir d'effet sur elle.
Il est très peu probable que la question n'est jamais été abordée avec les parents. Lorsque j'en ai parlé avec la référente MDPH (la seule qui a accès au dossier "médical" d'A., en tout cas au compte-rendu des médecins) elle n'a rien dit quand j'ai demandé - en jouant les naïves - si des tests de QI avaient été faits ? J'ai dit il me semble que c'est une étape quasi-obligatoire dans le diagnostic TSA et elle n'a pas nié. J'ai dit à l'orthophoniste que j'avais peur d'avoir atteint les limites d'A elle a juste répondu "il a des capacité d'apprentissage". je pense que les réponses sont là, quelque part, mais la famille refuse de donner cette information et malheureusement nous n'avons aucune possibilité de les y obliger. La seule option serait de demander à la psychologue scolaire de faire un test, mais il me faudrait l'accord des parents (que je n'aurai pas)pour les passer et l'accord des parents (que j'aurai encore moins) pour avoir le droit à un retour du bilan.Cardamone a écrit :ême si c'est délicat, soulever la question du possible retard intellectuel, a t-il été quantifié?
Ca a été fait. Avec l'enseignante de CP, le directeur du primaire, la dorectrice d ela maternelle, moi-même, l'AESH et l'enseignante référente (cette maman étant connue pour changer de discours en fonction de son interlocuteur, le moindre entretien est cadré comme un entretien pour la nasa ) : nous lui avons décrit les salles de classe, l'emploi du temps, la façon dont A. ne sera plus libre d'aller et venir comme en maternelle, le fait qu'il devra régulièrement sortir de la classe avec son aesh parce qu'il ne sera pas possible qu'il perturbe le groupe en pleine séance de lecture par exemple. Le fait aussi qu'en CP il n'y a plus de jeux, de matériel de manipulation. Que son ARSH actuelle ne le garderait pas. l'enseignante de CP a été très directe avec elle : elle lui a dit que jusqu'ici A. avait été très privilégié, que l'équipe éducative avait été largement au delà de ses missions mais que elle se serait non. Elle n'en aurait pas le temps. Le résultat a été que l'enseignante référente a du intervenir avant le clash : il a été décidé qu'A. serait accueilli en CP X heures par semaine avec une AESH et qu'ON devrait lui fournir des activités décrochées, complètement adaptées. Sauf que qui est ce ON n'a pas été clairement défini . Ce n'est pas le travail de l'AESH, et pas non plus celui de l'enseignante (nous devons adapter le travail pour qu'il soit accessible à tous mais certainement pas créer un programme individualisé niveau PS alors que l'élève est en CP).Cardamone a écrit :En réunion avec la famille évoquer une journée de A et une journée type en CP.
L'éducatrice spécialisée serait l'idéal, mais la famille ne pourra peut être pas payer. Et il faut savoir que lorsque la maman travaillait A avait des auxiliaires de vie qui venaient à la maison ... mais il y a eu un gros turn over, avec des auxiliaires qui démissionnaient très rapidement. je pense que le problème serait le même avec des éducateurs spécialisés. La maman finirait par les pousserà bout, comme elle pousse à bout tout ceux qui essaient de l'aider.D'après ce que tu nous dis, il a un très gros retard. Est-ce qu'une éducatrice spécialisée pourrait intervenir quelque heures par jour en classe ? C'est très cher, nous la raison intervenir 1h30 par semaine de notre côté mais cela pourrait permettre d'adapter un contenu à l'enfant et de permettre aux enseignants de pouvoir libérer du temps pour les autres élèves.
C'est exactement ce que j'aimerai lui faire entendre, mais elle n'écoute pas. Et je ne sais plus comment le lui dire sans avoir l'air de lui dire "débarassez-nous de lui". Parce que c'est comme ça qu'elle interprète les choses lorsqu'on lui parle d'IME. Elle s'énerve et dit que nous n'avons pas le droit de lui refuser une scolarité, alors que c'est absolument le contraire qui est en train de se passer. Justement nous aimerions qu'il ait une scolarité dans les meilleures conditions possibles, avec du personnel mieux formé et peut-être aussi avec des camarades avec lesquels il parviendrait plus facilement à communiquer.Dinolette a écrit : ous avons donc pris la décision de la mettre en IME où elle a pu avoir un accompagnement qui à 12 ans lui a permis d'apprendre à lire et à écrire, elle était entourée par une équipe formée à ses difficultés. Ce n'est jamais facile comme décision mais à prendre mais il faut savoir à un moment donné prendre les décisions qui permettront à l'enfant de pouvoir évoluer à son rythme dans un environnement certes différent.
Et quand on se confronte à un moment sur les limites d'un dispositif je pense qu'il est important de pouvoir se remettre en question et même si parfois on a un idéal pour son enfant, il y a la réalité des choses. Savoir s'adapter, se remettre en question et pouvoir offrir un avenir à son enfant je pense sont essentiels pour chaque jour...
Je pense que ce serait toxique pour toute la famille (parce qu'il a aussi deux soeurs). Même si elle sous entend que nous poussons à déscolariser A. nous avons toujours dit que nous ne l'encouragions pas à faire l'école à la maison.Ogam a écrit :La scolarisation à domicile peut être une solution mais ce qui est sûr, c'est qu'il va y avoir la nécessité d'un suivi pour la maman et l'enfant par une équipe professionnelle pour prévenir l'envenimement de la situation et peut-être, permettre à la maman de prendre du recul sur la situation de son fils et sur son comportement.
Lors de la dernière ESS elle a dit en substance "vous vous ne devez l'avoir que quelques heures par semaine, moi vous imaginez que je devrais vivre avec lui toute ma vie'. C''était assez brutal à entendre mais je comprends. Il y a même eu un moment, où nous nous sommes inquiété pour lui au point d'alerter la MPDH car la maman venait d'arrêter son travail et lui était souvent absent...lorsqu'il était là son comportement avait changé. Nous nous sommes demandé ce qui se passait à la maison.
Elle est venue l'an dernier. L'enseignante de l'an dernier a même eu une formation au SESSAD, je crois. Elle a appliqué tout ce qu'on lui a dit et moi aussi puisque j'ai essayé de poursuivre son travail...Sauf que ça ne fonctionne pas. En fait, je crois que toutes les solutions qu'on nous donne au niveau institutionnel sont pensé pour des enfants dont les caractéristiques autistiques compliquent la scolarisation, mais pas pour des enfants qui ont en plus un important retard intellectuel. En gros, tout ce qu'on nous dit de faire est beaucoup trop compliqué pour A. qui n'est pas du tout autonome.Tree a écrit : a-t-il dans ton département un professeur ressource TSA ? Parfois, il/elle travaille avec l'IEN ASH. Il/elle connaît bien ces problématiques.
J'ajouterai que la hiérarchie est très frileuse en ce qui concerne l'inclusion. Ils ont toujours peur que les parents portent plainte pour le non respect de ce droit (encore une fois de cette promesse qu'ils ont faite sans savoir si elle pourrait être tenue) alors ils ne prennent jamais le parti des équipes éducatives. Quoique dise/demande la maman ils valideront et me laisseront me dépatouiller avec les conséquences.
Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Vous dites que cest si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre." Anhouil
TSA depuis octobre 2019 - QI hétérogène
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Re: Les limites de l'inclusion : école, ABA et enseignant
Ou demander aux CPC ASH s'ils pourraient assister à la réunion pour avoir un avis extérieur qui te soutienne ?
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Re: Les limites de l'inclusion : école, ABA et enseignant
Merci pour votre soutien ! la fin de l'année a été épuisante (comme pour tous.tes) et ce "problème" n'a rien arrangé...
Je vais essayer de vous donner la "suite" du dossier (j'aimerai écrire la fin mais je n'y crois pas)
La réunion a donc eu lieu le lundi 27 juin et a démarré de façon terrible. Les deux parents étaient là, ainsi que ma directrice, l'AESH et moi même. La maman est arrivée en nous criant dessus, elle a entamé en disant qu'elle avait écrit des courriers de plainte, que nous avions maltraité son enfant. Elle a exhibé des photos d'un bleu d'environ deux centimètres de diamètre qui était sur le bras de son enfant (enfin soit disant parce qu'on ne voyait rien sur cette photo) et elle a dit que ce bleu avait été fait le vendredi de la fête de l'école. Que c'était caractéristique de quelqu'un qui serre le bras. Elle a expliqué qu'elle avait pris contact avec son avocate. Elle a vociféré que rien n'était fait pour faire progresser son enfant, que c'était de notre faute si il était aussi retard qu'on ne l'aidait pas. Soit disant elle connaît des "enfants comme lui" dans d'autres écoles qui savent lire et écrire. Que lorsqu'il est à la maison A. travaille 30 minutes par jour assis à son bureau.
Pendant au moins cinq minutes il est impossible d'en placer une. Puis la directrice commence par dire que les parents n'ont pas le droit d'interpeller les AESH sur les parkings, hors de l'école. La maman a crié qu'elle faisait ce qu'elle voulait, qu'on n'avait qu'à lui montrer la loi disant que c'était interdit, qu'elle avait tous les droits de parler à l'AESH de l'enfant.
Ensuite elle a dit qu'elle avait parlé à tous les parents de l'école qui lui avaient confirmé que A. était sans cesse puni dans le couloir. Elle a dit que nous le mettions là pour ne pas nous en occuper qu'elle n'était pas d'accord, et qu'elle nous avait déjà interdit de faire ça... et interdit de le laisser jouer avec des voitures. Elle a ajouté que je laissais les enfants faire la loi dans la classe. Et, sans laisser à qui que ce soit, la possibilité de répondre elle s'est levée en disant qu'elle devait partir.
Il a fallu hausser la voix, et lui signaler qu'après de telles accusations elle était obligée de nous laisser nous expliquer. Elle s'est rassise sans nous regarder et a dit "parlez, parlez", d'un ton qui laissait entendre qu'elle n'écouterait pas de toutes façons. Il a été difficile de parler, elle nous a coupé la parole très souvent. Nous avons donc réexpliquer que non, elle ne peut pas acculer les AESH sur les parkings pour les agresser, idem pour le reste de l'équipe éducative. Et que dans ma classe je menais mes apprentissages comme je l'entendais, et qu'elle n'avait pas la possibilité de m'interdire des choses, ou non. si elle souhaite asseoir son fils de force 45 minutes à un bureau le soir pour qu'il travaille, elle peut le faire chez elle mais je ne le fais pas ni avec lui ni avec aucun autre. J'ai reconnu que les progrès n'étaient pas énormes, et je que je comprenais sa détresse et que, oui peut-être que je n'ai pas fait ce qu'il fallait. Mais j'ai du rappeler que je ne suis pas éducatrice spécialisée, je fais de mon mieux en faisant déjà bien plus que ce que je devrais en lui préparant des activités spéciales, en me formant à l'utilisation de sa tablette, etc. A plusieurs reprises, nous lui avons dit qu'elle était libre de changer son fils d'école (puisqu'elle nous estimait incompétents et qu'elle avait dit qu'elle avait plein de fois pensé à le changer d'école).
Lorsqu'elle s'est calmée, elle a complètement changé de discours. Cette fois ci elle comprenait tout ce qu'on faisait, qu'elle était reconnaissante etc. elle même avait été enseignante (soit disant), donc elle savait que c'était difficile. Bref, il y a encore eu un long échange plus calme mais totalement aberrant ou en gros, après avoir critiqué toute l'école, tout le système, elle nous a expliqué qu'elle allait prendre rendez-vous avec le directeur du primaire pour organiser la rentrée en CP d'A. Sauf que ça on l'a déjà dit lors de l'ESS et du recours ; on devait partir sur quelques après-midi par semaine dans une classe de CP. Et là elle repart en expliquant qu'elle va le mettre tous les matins et avec une éducatrice spécialisée. (sauf que le lendemain je voyais l'enseignante référente MDPH et elle a confirmé que ce n'était pas possible... les éducatrices spécialisées ne sont pas autorisées à suivre les enfants en classe comme les EASH. Seul.e.s celles et ceux des SESSAD peuvent intervenir de façon ponctuelle, mais certainement pas tous les matins comme le sous entend la maman).
Elle est partie à peu près calmée mais en nous disant que A. ne reviendrait pas à l'école parce qu'il avait trop de rendez-vous apparemment (dont elle n'avait jamais parlé avant mais bon) Je lui ai rendu ses affaires sauf le petit cahier bleu objet du litige. Il a fallu signaler tout ça à l'IEn (voir plus haut) et à l'ASL (au cas où). Et il a fallu affecter l'AESH sur une autre école pour qu'elle ne risque pas de recroiser cette famille l'an prochain... J'espérais que cela serait terminé et que je finirai l'année pljus sereinement. malheureusement le papa est revenu chercher le cahier bleu le dernier jour et je n'ai pas pu le lui "refuser". Maintenant je crains un peu ce qui va se passer dans l'été et j'appréhende la rentrée. Surtout que je n'ai jamais pris le temps de photocopier le cahier en question; et je le regrette. Je sais que le début d'année prochaine sera compliqué avec le primaire, et j'espère juste que cela ne me retombera pas dessus...
Je vais essayer de vous donner la "suite" du dossier (j'aimerai écrire la fin mais je n'y crois pas)
L'IEN a été alertée plusieurs fois au sujet de cette maman et de cet enfant (elle est en copie de tous les échanges le concernant de toutes façons), en face elle de nous elle dit qu'elle nous soutient mais lorsque les choses deviennent plus "concrètes' nous n'avons plus de retour. Lorsque les choses se sont envenimées elle n'a pas répondu au mail de notre part, avant et après le rendez-vous. Et puis, suite au rendez-vous du lundi, ma directrice et moi même avons décidé de faire une remontée de faits graves, la directrice a coché la petite case "peut-il y avoir des retombées médiatiques ?" et là -surprise- le téléphone a sonné dans les deux minutes (sans exagérer je n'avais pas eu le temps de quitter la pièce) et l'IEN a demandé des explications alors que cela faisait trois ou 4 mails que nous lui envoyons en lui expliquant les problèmes, les refus de la maman de nous entendre etc; #pasdevagueTree a écrit :a dépend des IEN, certains souhaitent vraiment aider les collègues enseignants.
As-tu seulement contacté ton IEN ?
La réunion a donc eu lieu le lundi 27 juin et a démarré de façon terrible. Les deux parents étaient là, ainsi que ma directrice, l'AESH et moi même. La maman est arrivée en nous criant dessus, elle a entamé en disant qu'elle avait écrit des courriers de plainte, que nous avions maltraité son enfant. Elle a exhibé des photos d'un bleu d'environ deux centimètres de diamètre qui était sur le bras de son enfant (enfin soit disant parce qu'on ne voyait rien sur cette photo) et elle a dit que ce bleu avait été fait le vendredi de la fête de l'école. Que c'était caractéristique de quelqu'un qui serre le bras. Elle a expliqué qu'elle avait pris contact avec son avocate. Elle a vociféré que rien n'était fait pour faire progresser son enfant, que c'était de notre faute si il était aussi retard qu'on ne l'aidait pas. Soit disant elle connaît des "enfants comme lui" dans d'autres écoles qui savent lire et écrire. Que lorsqu'il est à la maison A. travaille 30 minutes par jour assis à son bureau.
Pendant au moins cinq minutes il est impossible d'en placer une. Puis la directrice commence par dire que les parents n'ont pas le droit d'interpeller les AESH sur les parkings, hors de l'école. La maman a crié qu'elle faisait ce qu'elle voulait, qu'on n'avait qu'à lui montrer la loi disant que c'était interdit, qu'elle avait tous les droits de parler à l'AESH de l'enfant.
Ensuite elle a dit qu'elle avait parlé à tous les parents de l'école qui lui avaient confirmé que A. était sans cesse puni dans le couloir. Elle a dit que nous le mettions là pour ne pas nous en occuper qu'elle n'était pas d'accord, et qu'elle nous avait déjà interdit de faire ça... et interdit de le laisser jouer avec des voitures. Elle a ajouté que je laissais les enfants faire la loi dans la classe. Et, sans laisser à qui que ce soit, la possibilité de répondre elle s'est levée en disant qu'elle devait partir.
Il a fallu hausser la voix, et lui signaler qu'après de telles accusations elle était obligée de nous laisser nous expliquer. Elle s'est rassise sans nous regarder et a dit "parlez, parlez", d'un ton qui laissait entendre qu'elle n'écouterait pas de toutes façons. Il a été difficile de parler, elle nous a coupé la parole très souvent. Nous avons donc réexpliquer que non, elle ne peut pas acculer les AESH sur les parkings pour les agresser, idem pour le reste de l'équipe éducative. Et que dans ma classe je menais mes apprentissages comme je l'entendais, et qu'elle n'avait pas la possibilité de m'interdire des choses, ou non. si elle souhaite asseoir son fils de force 45 minutes à un bureau le soir pour qu'il travaille, elle peut le faire chez elle mais je ne le fais pas ni avec lui ni avec aucun autre. J'ai reconnu que les progrès n'étaient pas énormes, et je que je comprenais sa détresse et que, oui peut-être que je n'ai pas fait ce qu'il fallait. Mais j'ai du rappeler que je ne suis pas éducatrice spécialisée, je fais de mon mieux en faisant déjà bien plus que ce que je devrais en lui préparant des activités spéciales, en me formant à l'utilisation de sa tablette, etc. A plusieurs reprises, nous lui avons dit qu'elle était libre de changer son fils d'école (puisqu'elle nous estimait incompétents et qu'elle avait dit qu'elle avait plein de fois pensé à le changer d'école).
Lorsqu'elle s'est calmée, elle a complètement changé de discours. Cette fois ci elle comprenait tout ce qu'on faisait, qu'elle était reconnaissante etc. elle même avait été enseignante (soit disant), donc elle savait que c'était difficile. Bref, il y a encore eu un long échange plus calme mais totalement aberrant ou en gros, après avoir critiqué toute l'école, tout le système, elle nous a expliqué qu'elle allait prendre rendez-vous avec le directeur du primaire pour organiser la rentrée en CP d'A. Sauf que ça on l'a déjà dit lors de l'ESS et du recours ; on devait partir sur quelques après-midi par semaine dans une classe de CP. Et là elle repart en expliquant qu'elle va le mettre tous les matins et avec une éducatrice spécialisée. (sauf que le lendemain je voyais l'enseignante référente MDPH et elle a confirmé que ce n'était pas possible... les éducatrices spécialisées ne sont pas autorisées à suivre les enfants en classe comme les EASH. Seul.e.s celles et ceux des SESSAD peuvent intervenir de façon ponctuelle, mais certainement pas tous les matins comme le sous entend la maman).
Elle est partie à peu près calmée mais en nous disant que A. ne reviendrait pas à l'école parce qu'il avait trop de rendez-vous apparemment (dont elle n'avait jamais parlé avant mais bon) Je lui ai rendu ses affaires sauf le petit cahier bleu objet du litige. Il a fallu signaler tout ça à l'IEn (voir plus haut) et à l'ASL (au cas où). Et il a fallu affecter l'AESH sur une autre école pour qu'elle ne risque pas de recroiser cette famille l'an prochain... J'espérais que cela serait terminé et que je finirai l'année pljus sereinement. malheureusement le papa est revenu chercher le cahier bleu le dernier jour et je n'ai pas pu le lui "refuser". Maintenant je crains un peu ce qui va se passer dans l'été et j'appréhende la rentrée. Surtout que je n'ai jamais pris le temps de photocopier le cahier en question; et je le regrette. Je sais que le début d'année prochaine sera compliqué avec le primaire, et j'espère juste que cela ne me retombera pas dessus...
Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Vous dites que cest si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre." Anhouil
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