La solitude intellectuelle
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La solitude intellectuelle
Bonsoir,
Je ne suis pas certaine que le titre reflète avec exactitude ce que je vis. Les échanges sur ce forum m'ont permis de réfléchir à la question de l'amitié, à ce qui me posait vraiment problème dans les relations et j'en suis arrivée au constat qui suit :
1. Je suis en réel manque d'amitié intellectuelle et ce manque est exacerbé par les deux années que nous venons de vivre.
J'ai essayé pendant 2 ans d'échanger avec des personne de façon rationnelle sur ce qui se passait (mon opinion sur le covid n'est pas le sujet) et je n'ai jamais trouvé quiconque capable de soutenir un débat argumenté ou me donner une raison de changer d'avis.
Je réalise depuis cet épisode que cette solitude intellectuelle et ce sentiment de décalage permanents avec la masse sont terriblement exacerbés et étendus à moult domaines de mon existence.
2. Je ne parviens pas vraiment à trouver de personnes (en-dehors de mes très proches) ayant des capacités d'introspection et une honnêteté suffisamment développées pour supporter des échanges (bienveillants je précise) qui questionnent profondément leur fonctionnement et les dynamiques de leurs relations. On parle ici de capacité à se remettre en question, à sortir de sa zone de confort psychique en admettant par exemple, des bénéfices dans une situation où elles sont, en apparence, complètement victimes.
J'ai crû trouver dans les groupes TSA Facebook des personnes avec lesquelles avoir des échanges approfondis de qualité, sans succès.
Beaucoup étaient soit concentrés uniquement sur leur.s intérêt.s spécifiques soit n'avaient pas de pensée plus originale que celle d'un.e NT soit basculaient dans l'émotionnel et la mauvaise foi dès qu'ils.elles se retrouvaient à court d'arguments.
J'ai cherché sur des groupes de HP (ou de gens qui se prétendaient tel.les). J'y ai trouvé moult imposteurs et autres pédants (avec un machisme prégnant et des plus nauséabonds) mais fort peu de personnes réellement originales et ouvertes à un échange respectueux et mature.
Encore récemment, une personne qui se disait HPI m'a profondément déçue par sa façon de botter en touche ou de me servir les pires poncifs sans aucune argumentation personnelle pour soutenir ses positions.
J'ai eu la chance 2 fois de rencontrer de véritables Hauts Potentiels. Ils m'ont profondément marquée parce que leur pensée et leurs approches détonnaient complètement par-rapport au commun. Discuter avec eux s'apparentait à un véritable shoot. Force est de constater qu'ils sont vraiment très rares.
J'ai eu longtemps des doutes concernant mon diagnostic d'autisme. Dans mon tableau clinique, me semblent manquer des éléments décrits comme très caractéristiques chez des personnes avec TSA et cela m'a toujours perturbée. J'ai pourtant été évaluée deux fois par 2 équipes différentes. J'ai d'ailleurs répondu à un post d'une autre personne au sujet des "autistes atypiques".
Rien n'y fait, je me sens un électron libre partout et tout le temps.
Aujourd'hui, je ne sais plus trop où j'en suis, cette situation génère énormément de frustration et parfois une véritable anxiété. J'ai l'impression de vivre dans une société déserte intellectuellement et moralement.
D'autres personnes vivent-elles une situation similaire ? Est-ce selon vous lié au TSA? Au HP ? A l'histoire personnelle et la personnalité ? Tout en même temps ?
Je ne suis pas certaine que le titre reflète avec exactitude ce que je vis. Les échanges sur ce forum m'ont permis de réfléchir à la question de l'amitié, à ce qui me posait vraiment problème dans les relations et j'en suis arrivée au constat qui suit :
1. Je suis en réel manque d'amitié intellectuelle et ce manque est exacerbé par les deux années que nous venons de vivre.
J'ai essayé pendant 2 ans d'échanger avec des personne de façon rationnelle sur ce qui se passait (mon opinion sur le covid n'est pas le sujet) et je n'ai jamais trouvé quiconque capable de soutenir un débat argumenté ou me donner une raison de changer d'avis.
Je réalise depuis cet épisode que cette solitude intellectuelle et ce sentiment de décalage permanents avec la masse sont terriblement exacerbés et étendus à moult domaines de mon existence.
2. Je ne parviens pas vraiment à trouver de personnes (en-dehors de mes très proches) ayant des capacités d'introspection et une honnêteté suffisamment développées pour supporter des échanges (bienveillants je précise) qui questionnent profondément leur fonctionnement et les dynamiques de leurs relations. On parle ici de capacité à se remettre en question, à sortir de sa zone de confort psychique en admettant par exemple, des bénéfices dans une situation où elles sont, en apparence, complètement victimes.
J'ai crû trouver dans les groupes TSA Facebook des personnes avec lesquelles avoir des échanges approfondis de qualité, sans succès.
Beaucoup étaient soit concentrés uniquement sur leur.s intérêt.s spécifiques soit n'avaient pas de pensée plus originale que celle d'un.e NT soit basculaient dans l'émotionnel et la mauvaise foi dès qu'ils.elles se retrouvaient à court d'arguments.
J'ai cherché sur des groupes de HP (ou de gens qui se prétendaient tel.les). J'y ai trouvé moult imposteurs et autres pédants (avec un machisme prégnant et des plus nauséabonds) mais fort peu de personnes réellement originales et ouvertes à un échange respectueux et mature.
Encore récemment, une personne qui se disait HPI m'a profondément déçue par sa façon de botter en touche ou de me servir les pires poncifs sans aucune argumentation personnelle pour soutenir ses positions.
J'ai eu la chance 2 fois de rencontrer de véritables Hauts Potentiels. Ils m'ont profondément marquée parce que leur pensée et leurs approches détonnaient complètement par-rapport au commun. Discuter avec eux s'apparentait à un véritable shoot. Force est de constater qu'ils sont vraiment très rares.
J'ai eu longtemps des doutes concernant mon diagnostic d'autisme. Dans mon tableau clinique, me semblent manquer des éléments décrits comme très caractéristiques chez des personnes avec TSA et cela m'a toujours perturbée. J'ai pourtant été évaluée deux fois par 2 équipes différentes. J'ai d'ailleurs répondu à un post d'une autre personne au sujet des "autistes atypiques".
Rien n'y fait, je me sens un électron libre partout et tout le temps.
Aujourd'hui, je ne sais plus trop où j'en suis, cette situation génère énormément de frustration et parfois une véritable anxiété. J'ai l'impression de vivre dans une société déserte intellectuellement et moralement.
D'autres personnes vivent-elles une situation similaire ? Est-ce selon vous lié au TSA? Au HP ? A l'histoire personnelle et la personnalité ? Tout en même temps ?
Diag HP en 2014, diag TSA en 2019 confirmé par un 2ème bilan en 2021
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Re: La solitude intellectuelle
Il y a de la rareté.
Il y a aussi de la diversité des intérêts restreints. Deux personnes peuvent avoir, vu de loin, le même intérêt restreint. Vu de près, on distingue qu'elles n'ont pas exactement le même intérêt restreint.
Il y a aussi le pragmatisme consistant à ne pas toujours mettre la priorité sur ses intérêts restreints, mettant aussi la priorité sur les obligations (ménage, travail, études, relations, etc.), ou sur intérêts plus que sur d'autres. Ou la personne ne fait pas forcément une priorité que d'approfondir profondément.
À côté, il y a beaucoup de personnes qui sont trop occupées avec leurs diverses activités à plein temps qu'elles n'ont pas le temps pour réfléchir sur leur vie ou d'apprendre d'autres choses.
Il y a aussi de la diversité des intérêts restreints. Deux personnes peuvent avoir, vu de loin, le même intérêt restreint. Vu de près, on distingue qu'elles n'ont pas exactement le même intérêt restreint.
Il y a aussi le pragmatisme consistant à ne pas toujours mettre la priorité sur ses intérêts restreints, mettant aussi la priorité sur les obligations (ménage, travail, études, relations, etc.), ou sur intérêts plus que sur d'autres. Ou la personne ne fait pas forcément une priorité que d'approfondir profondément.
À côté, il y a beaucoup de personnes qui sont trop occupées avec leurs diverses activités à plein temps qu'elles n'ont pas le temps pour réfléchir sur leur vie ou d'apprendre d'autres choses.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: La solitude intellectuelle
Bonsoir Lili2019,
Comme toi j'ai très souvent cette impression de "traversée du désert" intellectuelle, ça doit tenir aux côtés rare des "vrais HP" et aussi, je pense, à une manière différente de voir les choses en fonction de toute la neurodiversité de l'espèce humaine et des expériences et cadres de pensée de chacun. C'est vraiment très rare de trouver des "âmes soeurs" !!
Pour garder des relations il faut faire beaucoup de compromis, constamment, un effort pas toujours soutenable ...
Comme toi j'ai très souvent cette impression de "traversée du désert" intellectuelle, ça doit tenir aux côtés rare des "vrais HP" et aussi, je pense, à une manière différente de voir les choses en fonction de toute la neurodiversité de l'espèce humaine et des expériences et cadres de pensée de chacun. C'est vraiment très rare de trouver des "âmes soeurs" !!
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Re: La solitude intellectuelle
Bonjour Freeshost et merci pour ta réponse,freeshost a écrit : ↑mardi 5 avril 2022 à 22:54 Il y a de la rareté.
Il y a aussi de la diversité des intérêts restreints. Deux personnes peuvent avoir, vu de loin, le même intérêt restreint. Vu de près, on distingue qu'elles n'ont pas exactement le même intérêt restreint.
Il y a aussi le pragmatisme consistant à ne pas toujours mettre la priorité sur ses intérêts restreints, mettant aussi la priorité sur les obligations (ménage, travail, études, relations, etc.), ou sur intérêts plus que sur d'autres. Ou la personne ne fait pas forcément une priorité que d'approfondir profondément.
À côté, il y a beaucoup de personnes qui sont trop occupées avec leurs diverses activités à plein temps qu'elles n'ont pas le temps pour réfléchir sur leur vie ou d'apprendre d'autres choses.
Je m'arrête sur la question des intérêts restreints car c'est bien ce qui me pose (entre autres) un problème concernant mon diag.
Je m'intéresse à tout sans aucune restriction : physique quantique, économie, histoire. . .je ne suis experte en rien, un peu plus douée en psycho pour avoir beaucoup travaillé là-dessus dans ma jeunesse en vue de m'adapter (comme beaucoup de femmes) mais bon . . .
Je ne définirai mon intelligence comme une capacité hors du commun à faire des liens parfois très surprenants entre des situations, concepts etc . . .parfois très éloignés.Exemple: en pleine formation très sérieuse sur tel ou tel sujet, je vais sortir spontanément une scène de film totalement incongrue en apparence mais qui va parfaitement illustrer mon propos. Au début, la démarche déroute parce que tu comprends, parler de "Men in black" dans ce genre de session ça fait pas classe mais comme le choix est pertinent, les gens finissent par adhérer.
Une personne avec TSA qui me parle de son intérêt, même si je n'y connais rien, je vais l'écouter passionnément car je vais apprendre des choses de la part d'un.e expert.e. J'ai cependant constaté à plusieurs reprises que la réciproque n'était pas vraie et c'est très frustrant.
Concernant le pragmatisme : le fait de réfléchir constamment, d'avoir un esprit critique face à une affirmation, une propagande, une situation n'est en rien lié aux circonstances de ma vie. C'est un processus qui se déclenche spontanément et que je vois chez très peu de gens. Ce n'est pas un acte conscient.Cela le devient quand je commence à faire des recherchessur quelque chose me perturbe ou ne me semble pas cohérent.
Mon problème, c'est que je constate que le début du processus n'existe même pas chez moult personnes. Vois-tu ce que je veux dire ?
C'est bien en cela que je ressens une nette différence de fonctionnement. Je ne sais pas ce que tu en penses .
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Re: La solitude intellectuelle
Bonjour,DidierL a écrit : ↑mercredi 6 avril 2022 à 0:03 Bonsoir Lili2019,
Comme toi j'ai très souvent cette impression de "traversée du désert" intellectuelle, ça doit tenir aux côtés rare des "vrais HP" et aussi, je pense, à une manière différente de voir les choses en fonction de toute la neurodiversité de l'espèce humaine et des expériences et cadres de pensée de chacun. C'est vraiment très rare de trouver des "âmes soeurs" !!
Pour garder des relations il faut faire beaucoup de compromis, constamment, un effort pas toujours soutenable ...
Je te remercie pour ta réponse. Je ne sais pas si je suis en recherche d'un âme soeur, étant déjà plutôt bien entourée. Je ne souhaite pas forcément rencontrer quelqu'un qui me ressemble ou pense la même chose que moi (d'ailleurs, l'ami qui me manque beaucoup était très différent de moi).
Je cherche quelqu'un qui a la capacité d'enclencher un certain processus de réflexion, de distanciation, d'argumentation quel que soit le sujet.Qui m'apprenne des choses, me pousse à changer de perspective, me fasse sortir de ma zone de confort etc. . .
J'arrive actuellement à faire quelques compromis avec une ou deux personne(s) que je respecte humainement mais je ne peux les voir ni souvent ni longtemps car je m'ennuie. J'ai coupé les ponts avec de nombreuses personnes après mon diagnostic car je n'avais plus envie de constamment me compromettre (ce qui est différent de faire des compromis) intellectuellement et affectivement pour me faire apprécier.
L'effort est soutenable quand la personne en vaut la peine à mon sens et qu'elle aussi s'investit avec la même force.
Quand une personne se ment constamment à elle-même ou répète ce qu'elle entend à la télé sans aucune analyse personnelle en te faisant passer toi pour la dingue de service, moi, au jour d'aujourd'hui . . . . je gerbe !
La réciprocité, oui, elle me semble essentielle. C'est bien pour cela d'ailleurs que j'ai coupé les liens avec l'ami que j'appréciais beaucoup parce qu'autant je devais supporter certaines manifestations de ses comorbidités autant le jour où moi j'ai été très mal, il n'a pas du tout été capable d'avoir la même empathie que j'avais eue pour lui. Il a même franchi une ligne rouge, je ne lui ai jamais pardonné.
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Re: La solitude intellectuelle
Quand je parlai "d'âme soeur" (2e guillemets ) c'était effectivement pour appuyer ton besoin de trouver une manière de fonctionner proche de la tienne.
Et oui je suis totalement d'accord avec toi que des personnes qui ont une capacité de remise en question et d'aller chercher les infos plus loin que la surface ça ne coure pas les rues !! On se sent vite seul en société.
Avec mon diagnostic TSA tout frais (février !) je suis en train de me faire les même réflexions que toi pour ce qui est d'arrêter de faire des efforts pour "plaire aux autres", je me suis déjà surpris à me dire "mais bon sang arrête ça n'en vaut pas la peine de faire des efforts pour lui/elle, tu n'en retireras rien d'intéressant", et ça m'inquiète/m'étonne/m'interpelle actuellement.
J'espère trouver la position du curseur qui ne me rendra pas irrévocablement solitaire !
On tâtonne on tâtonne ...
Et oui je suis totalement d'accord avec toi que des personnes qui ont une capacité de remise en question et d'aller chercher les infos plus loin que la surface ça ne coure pas les rues !! On se sent vite seul en société.
Avec mon diagnostic TSA tout frais (février !) je suis en train de me faire les même réflexions que toi pour ce qui est d'arrêter de faire des efforts pour "plaire aux autres", je me suis déjà surpris à me dire "mais bon sang arrête ça n'en vaut pas la peine de faire des efforts pour lui/elle, tu n'en retireras rien d'intéressant", et ça m'inquiète/m'étonne/m'interpelle actuellement.
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Re: La solitude intellectuelle
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Modifié en dernier par Winona le mercredi 6 avril 2022 à 23:55, modifié 4 fois.
• Diagnostiquée autiste Asperger (centre expert, 2019) + QI hétérogène
• Diag SEDh (centre expert MOC, 2021).
(errance médicale + diag tardif pour les 2 diag)
Annuaire Autisme / Lexique / Livres sur le TSA / Tutos
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Re: La solitude intellectuelle
Il est vrai que moi-même ne vais pas forcément me plonger dans un intérêt restreint d'une autre personne si celui-ci ne fait pas partie des miens.
J'en ai déjà plusieurs, et j'essaie plus de répartir que de me spécialiser.
Aucune personne n'est obligée de s'intéresser aux intérêts restreints de quelque autre personne. C'est un des facteurs qui fait que l'offre est plus petite que la demande. Et on ne peut forcer ni l'offre ni la demande (à moins de se rapprocher d'un régime autoritaire, voire totalitaire). Un des défis de l'humanisme me semble d'accepter non seulement chaque personne telle qu'elle est mais aussi la réalité, avec ses "imperfections", nos frustrations, en fait.
Je suis d'accord avec toi que le pragmatisme philosophique est rare, peu de personnes prenant le temps de philosopher.
Philosopher ou ne pas philosopher, telle est la question. Il y a proverbe latin : primum vivere, deinde philosophari ; d'abord vivre, ensuite philosopher. Certaines personnes sont plutôt d'accord avec, d'autres non.
Chez les personnes non autistes en général, beaucoup de processus sont automatiques, ce qui fait qu'elles font beaucoup de choses machinalement, sans réfléchir, sans philosopher (se poser des questions). Chez les personnes autistes en général, divers processus ne sont pas automatiques, ce qui fait que celles-ci n'ont pas le choix que d'analyser, de philosopher.
L'ouverture d'esprit varie... d'un esprit à l'autre.
Après, pour ma part, je n'ai pas forcément la nécessité (besoin) absolue de trouver une personne qui ait le même point de vue que moi ou les mêmes questionnements que moi. J'accepte que des personnes n'aient pas les mêmes préoccupations que moi (même si je le voudrais bien). De la même manière, je n'ai pas certaines préoccupations que d'autres ont.
J'en ai déjà plusieurs, et j'essaie plus de répartir que de me spécialiser.
Aucune personne n'est obligée de s'intéresser aux intérêts restreints de quelque autre personne. C'est un des facteurs qui fait que l'offre est plus petite que la demande. Et on ne peut forcer ni l'offre ni la demande (à moins de se rapprocher d'un régime autoritaire, voire totalitaire). Un des défis de l'humanisme me semble d'accepter non seulement chaque personne telle qu'elle est mais aussi la réalité, avec ses "imperfections", nos frustrations, en fait.
Je suis d'accord avec toi que le pragmatisme philosophique est rare, peu de personnes prenant le temps de philosopher.
Philosopher ou ne pas philosopher, telle est la question. Il y a proverbe latin : primum vivere, deinde philosophari ; d'abord vivre, ensuite philosopher. Certaines personnes sont plutôt d'accord avec, d'autres non.
Chez les personnes non autistes en général, beaucoup de processus sont automatiques, ce qui fait qu'elles font beaucoup de choses machinalement, sans réfléchir, sans philosopher (se poser des questions). Chez les personnes autistes en général, divers processus ne sont pas automatiques, ce qui fait que celles-ci n'ont pas le choix que d'analyser, de philosopher.
L'ouverture d'esprit varie... d'un esprit à l'autre.
Après, pour ma part, je n'ai pas forcément la nécessité (besoin) absolue de trouver une personne qui ait le même point de vue que moi ou les mêmes questionnements que moi. J'accepte que des personnes n'aient pas les mêmes préoccupations que moi (même si je le voudrais bien). De la même manière, je n'ai pas certaines préoccupations que d'autres ont.
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Re: La solitude intellectuelle
Bonjour Lili2019,
Selon toi, quels éléments manquent ?
Si tu réponds à la dyade autistique, il me semble que c'est suffisant pour être diagnostiquée autiste.
Oui, je dirais que c'est lié aux deux TSA + HP.
Actuellement le TSA est évalué à 1% de la population, et TSA + HP, cela réduit encore à un certain type de fonctionnement, donc difficile de trouver des interlocuteurs par la force des choses.
J'ai quand même l'impression que tu places la barre trop haut au niveau échanges intellectuels.
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Re: La solitude intellectuelle
J'ai ri en lisant ta dernière phrase parce que je me demande si j'arrêterais de tâtonner un jour Tu as tellement bien décrit ce que je vis depuis ma naissanceDidierL a écrit : ↑mercredi 6 avril 2022 à 21:58 Quand je parlai "d'âme soeur" (2e guillemets ) c'était effectivement pour appuyer ton besoin de trouver une manière de fonctionner proche de la tienne.
Et oui je suis totalement d'accord avec toi que des personnes qui ont une capacité de remise en question et d'aller chercher les infos plus loin que la surface ça ne coure pas les rues !! On se sent vite seul en société.
Avec mon diagnostic TSA tout frais (février !) je suis en train de me faire les même réflexions que toi pour ce qui est d'arrêter de faire des efforts pour "plaire aux autres", je me suis déjà surpris à me dire "mais bon sang arrête ça n'en vaut pas la peine de faire des efforts pour lui/elle, tu n'en retireras rien d'intéressant", et ça m'inquiète/m'étonne/m'interpelle actuellement.
J'espère trouver la position du curseur qui ne me rendra pas irrévocablement solitaire !
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Merci pour toutes tes précisions et d'avoir rappelé les guillemets
Si un jour tu souhaites partager tes réflexions pendant ton processus, je serais heureuse d'avoir on point de vue.
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Re: La solitude intellectuelle
Bonjour Freeshost,freeshost a écrit : ↑mercredi 6 avril 2022 à 23:44 Il est vrai que moi-même ne vais pas forcément me plonger dans un intérêt restreint d'une autre personne si celui-ci ne fait pas partie des miens.
J'en ai déjà plusieurs, et j'essaie plus de répartir que de me spécialiser.
Aucune personne n'est obligée de s'intéresser aux intérêts restreints de quelque autre personne. C'est un des facteurs qui fait que l'offre est plus petite que la demande. Et on ne peut forcer ni l'offre ni la demande (à moins de se rapprocher d'un régime autoritaire, voire totalitaire). Un des défis de l'humanisme me semble d'accepter non seulement chaque personne telle qu'elle est mais aussi la réalité, avec ses "imperfections", nos frustrations, en fait.
Je suis d'accord avec toi que le pragmatisme philosophique est rare, peu de personnes prenant le temps de philosopher.
Philosopher ou ne pas philosopher, telle est la question. Il y a proverbe latin : primum vivere, deinde philosophari ; d'abord vivre, ensuite philosopher. Certaines personnes sont plutôt d'accord avec, d'autres non.
Chez les personnes non autistes en général, beaucoup de processus sont automatiques, ce qui fait qu'elles font beaucoup de choses machinalement, sans réfléchir, sans philosopher (se poser des questions). Chez les personnes autistes en général, divers processus ne sont pas automatiques, ce qui fait que celles-ci n'ont pas le choix que d'analyser, de philosopher.
L'ouverture d'esprit varie... d'un esprit à l'autre.
Après, pour ma part, je n'ai pas forcément la nécessité (besoin) absolue de trouver une personne qui ait le même point de vue que moi ou les mêmes questionnements que moi. J'accepte que des personnes n'aient pas les mêmes préoccupations que moi (même si je le voudrais bien). De la même manière, je n'ai pas certaines préoccupations que d'autres ont.
De nouveau merci pour tes réponses développées.
Alors, loin de moi l'idée de forcer qui que ce soit à s'intéresser aux mêmes choses que moi. . .mon propos portait sur les notions de partage et de réciprocité (un peu ce que nous faisons en échangeant). Mais je reconnais n'avoir pas assez développé. J'ai parlé spécifiquement des personnes avec TSA parce que comme beaucoup de personnes ayant reçu un diag, j'ai crû moi aussi trouver un groupe d'appartenance, des personnes avec lesquelles j'aurais des points communs autre que les éléments d'un tableau clinique. Ce n'était pas un reproche à leur encontre, simplement l'expression d'une déception personnelle.
J'adhère à ton propos concernant le fait "d'accepter non seulement chaque personne telle qu'elle est mais aussi la réalité, avec ses "imperfections", nos frustrations, en fait." mais cela peut être nuancé je crois. Il me semble que la question de l'endroit où l'on place le "curseur de l'acceptation" si j'ose dire est essentielle. Je dirais qu'avant mon diagnostic, je curseur était fort haut : je compensais énormément notamment en amitié. Après le diag, retour de balancier, rien de très original. Là, je pense être vraiment en train de me recentrer et je constate ce que j'ai expliqué dans mon 1er post.
Autre élément important dont je n'ai pas parlé : c'est lorsque le fonctionnement de ladite (ou lesdites) personne(s) a un impact conséquent sur notre vie sans qu'on y puisse rien. Je parle de sentiment d'impuissance. Pour revenir aux 2 dernières années sans entrer dans le détail, pour ma part,voir la réaction de très nombreuses personnes sans aucune possibilité d'échange rationnel a créé une vraie fracture. J'ai pris conscience aussi que c'est parce qu'une majorité fonctionnait d'une certaine façon qu'advenait ce qu'il advenait. Et là, difficile de rester dans sa bulle et de prendre ça avec philosophie quand on est touché de plein fouet.
J'ai apprécié ton proverbe en latin mais là encore, j'apporte ma nuance : pourquoi un avant et un après ? Comme dirait l'autre, le "en même temps" (je n'arrive pas à croire que j'ai osé la faire ) est possible, je crois que c'est ce que je fais pour ma part. Si on met de côté la question professionnelle actuellement en suspens, je n'ai pas l'impression de ne pas vivre et pourtant "iE pur si muove ! " pour plagier Galilée (sauf que je parle du cerveau).
Pour terminer sur ton dernier paragraphe, je pense que mon tempérament extroverti fait que moi, si, j'ai besoin d'échanger avec des personnes non pas "qui ait le même point de vue que moi ou les mêmes questionnements que moi" mais un mode de pensée (ce qui ne préjuge en rien du contenu). Je ne peux pas dire que je n'en connaisse pas, j'entretiens des relations régulières avec elles. Mais leur rareté fait aussi que des voix comme la mienne ne peuvent pas se faire entendre dans des situations de crise, relationnelle, sociale etc. . . Avoir pris conscience de cela de façon aussi aiguë ces dernières années demande un temps de digestion assez conséquent et une réelle réflexion sur comment gérer l'après.
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Re: La solitude intellectuelle
Bonjour Winona,Winona a écrit : ↑mercredi 6 avril 2022 à 23:57Bonjour Lili2019,
Selon toi, quels éléments manquent ?
Si tu réponds à la dyade autistique, il me semble que c'est suffisant pour être diagnostiquée autiste.
Oui, je dirais que c'est lié aux deux TSA + HP.
Actuellement le TSA est évalué à 1% de la population, et TSA + HP, cela réduit encore à un certain type de fonctionnement, donc difficile de trouver des interlocuteurs par la force des choses.
J'ai quand même l'impression que tu places la barre trop haut au niveau échanges intellectuels.
Merci pour ta réponse.
Pour répondre à ta question, les deux éléments qui me semblent gravement manquants si j'ose dire sont les stéréotypies et les intérêts restreints. Par ailleurs, j'ai noté des différences notables (voir le fil "Autistes atypiques" (viewtopic.php?f=8&t=17286) où j'ai répondu à Hector74) avec les gens que j'ai pu côtoyer dans des groupes de parole TSA (d'ailleurs, je n'y vais plus car autant les tous premiers mois ça m'a aidée autant le fossé s'est creusé de plus en plus au fil du temps).
Concernant la dyade autistique, vu ce que je t'ai expliqué plus haut, c'est justement ce qui me pose problème. Mon intérêt restreint selon mon bilan serait "l'Homme, les interactions sociales et l'analyse de la réaction des autres". Moi je n'en suis pas certaine.Dans mon ancienne profession, j'étais effectivement en lien avec des gens mais ce qui me passionnait n'était pas du tout l'aspect social mais le pédagogique, les stratégies pour apprendre.D'ailleurs, si quelque chose de "social" venait déranger le cadre et le processus(histoire de coeur, importation d'un conflit de l'extérieur etc. . .) , il était vite dégagé. Concernant l'aspect social, si j'ai cherché à comprendre comment fonctionnaient les gens, c'était pour ne pas être isolée socialement et parce que j'avais reçu des injonctions très fortes (pour ne pas dire brutales) de mon milieu familial. Aujourd'hui, depuis que je me connais bien_ voire très bien_ je n'ai plus vraiment d'intérêt spécifique fixe et chronophage du tout notamment dans la psycho.
Je te remercie concernant l'information du taux HP+TSA, je ne le savais pas. Alors là j'ai une vraie question : lesdits "Asperger" (bien que le terme soit obsolète il figure sur mon premier bilan) sont-ils tous HP ? Dans nos signatures sur le forum, on note souvent TSA mais quand j'y réfléchis, toutes les personnes avec TSA sans déficit intellectuel sont-elles toutes HP ? Est-ce que tu es au fait de la question ?
Ce pourcentage m'a soulagée quelque part, cela m'a apporté un début d'explication rationnelle à ce que je vis qui me déclenche souvent de l'anxiété.N'hésite pas à développer si le coeur t'en dit et que tu as l'énergie, je suis preneuse !
Un autre point que j'ai développé auprès de Freeshost dans mon dernier post est la question de l'impact que le fonctionnement de la majorité peut avoir sur des décisions prises à grande échelle et qui ont des conséquences directes sur nos vies. Ca aussi cela a créé un point de fracture assez fort chez moi.
Concernant la question de la "hauteur de la barre " , je suis d'accord avec toi. Cependant, je ne le fais vraiment pas exprès. Contrairement à avant, aujourd'hui, je ne suis plus dans le déni quand je m'ennuie, que je perçois des incohérences et je repère très vite le "plafond de verre" de la réflexion chez quelqu'un. Et malheureusement, ce genre de situation se répète très, très souvent. J'ai fait ce qu'il fallait en privilégiant la qualité à la quantité (contrairement à avant mon diag) mais c'est parfois dur à vivre à certaines périodes quand mes relations privilégiées sont moins dispos et que j'ai besoin d'échanger (ce qui peut m'arriver aussi je le reconnais tout à fait).
Il y a aussi quelque chose qui est lié à mon bilan de vie : quand je me retourne et que je considère certaines personnes que j'ai pu fréquenter tantôt, je me sens comme hébétée, j'ai un blanc très autistique car je vois l'ampleur de mes compromissions alors qu'elles ne retiendraient pas deux secondes mon attention aujourd'hui.C'est très perturbant.
Diag HP en 2014, diag TSA en 2019 confirmé par un 2ème bilan en 2021
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Re: La solitude intellectuelle
La réponse est clairement non. L'ancienne dénomination "Asperger" écartait uniquement la déficience intellectuelle (QI < 70). De fait, cette catégorie est un sous-ensemble des TSA, lesquels recouvrent tous les scores de QI.Lili2019 a écrit : ↑jeudi 7 avril 2022 à 13:03 Je te remercie concernant l'information du taux HP+TSA, je ne le savais pas. Alors là j'ai une vraie question : lesdits "Asperger" (bien que le terme soit obsolète il figure sur mon premier bilan) sont-ils tous HP ? Dans nos signatures sur le forum, on note souvent TSA mais quand j'y réfléchis, toutes les personnes avec TSA sans déficit intellectuel sont-elles toutes HP ? Est-ce que tu es au fait de la question ?
Nous rappelons régulièrement que la population du forum n'est absolument pas représentative du monde de l'autisme...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: La solitude intellectuelle
Je me permets de répondre à la place de Winona sur ce seul point :Lili2019 a écrit : ↑jeudi 7 avril 2022 à 13:03 Je te remercie concernant l'information du taux HP+TSA, je ne le savais pas. Alors là j'ai une vraie question : lesdits "Asperger" (bien que le terme soit obsolète il figure sur mon premier bilan) sont-ils tous HP ? Dans nos signatures sur le forum, on note souvent TSA mais quand j'y réfléchis, toutes les personnes avec TSA sans déficit intellectuel sont-elles toutes HP ? Est-ce que tu es au fait de la question ?
Non, Asperger = sans déficience intellectuelle. Une personne Asperger X peut avoir un QI de 105 (dans la moyenne), là où une autre personne Asperger XX aura 140 de QI (donc, HQI), et encore une autre 85.
- il y a des sujets de discussion qui évoquent ces éléments (il est vrai que les confusions sont souvent nombreuses sur ce point du "sans déficience intellectuelle" et du "haut-niveau"), ainsi que des liens ; je les mettrai plus tard quand j'aurai eu le temps de les retrouver -
Diagnostiquée TSA en janvier 2021. Conjoint diagnostiqué TSA en octobre 2020.
Site : Tout Sur l'Autisme (ressources et documents)
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Re: La solitude intellectuelle
J'ai été diagnostiqué Asperger. Mais je préfère dire autiste. Je ne veux pas être associé à un nazi.
TSA, diagnostic établi à mes 33 ans par le CRA de ma région.
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"