Sur l'existence d'autistes atypiques

Pour les gens qui ont simplement envie de discuter sans souhaiter faire passer d'information particulière.
Hector74
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Sur l'existence d'autistes atypiques

Message par Hector74 »

Modération (Tugdual) : Déplacement du sujet depuis "À propos de l'autisme et du S.A.".


Bonjour à tous

On sait que le mot autisme englobe des sous-groupes hétérogènes de personnes. Cependant, le diagnostic actuel repose normalement sur quelques points communs caractéristiques.

Le décès récent des frères Igor et Grishka Bogdanoff a suscité chez moi une nouvelle interrogation. Ces frères jumeaux, nés en 1949, ont en effet été diagnostiqués autistes à l'âge adulte. Il n'y a donc pas d'ambiguïtés sur leur statut, du moins pas plus qu'en général (la psychologie n'étant pas une science exacte et nos connaissances scientifiques dans le domaine encore imparfaites et sujettes à des remaniements ultérieurs : à partir de là, on pourrait remettre en doute tous les diagnostics établis jusqu'ici).

Or, leur comportement semble clairement trancher avec les caractéristiques les plus essentielles fondant le diagnostic d'autisme, à savoir des altérations qualitatives des interactions sociales et des problèmes de communication. Les Bogdas étaient au contraire réputés pour leurs talents de communicants et leur goût immodéré pour les interactions sociales (ils étaient de toutes les fêtes, étaient entourés de beaucoup d'amis, avaient connu nombre de femmes, etc.)

D'autres exemples me viennent à l'esprit : l'un des meilleurs footballeurs de tous les temps, Lionel Messi, est présenté/vu par nombre de gens comme autiste. Or, les problèmes d'habileté motrice sont aussi des caractéristiques associées (et de plus en plus fréquemment) à l'autisme. Messi se distingue au contraire par son exceptionnelle coordination de mouvements. Jacques Tati, dont le personnage-phare, Monsieur Hulot, a toutes les caractéristiques de l'individu autiste, et dont lui-même dans sa vie personnelle présentait des traits autistiques, était un bon jongleur et mime.

En cherchant un peu, on trouverait certainement d'autres exemples non sujets à contestation.

D'où mes questionnements : existe-t-il déjà des études montrant de telles grandes différences d'aptitudes entre des individus tous pourtant étiquetés autistes ? Si les différents facteurs à l'origine de l'autisme avaient pour conséquence générale une altération des aptitudes à la communication ou motrices, se pourraient-ils que dans de rares cas ils aient l'effet inverse ?
Pas encore "officiellement" diagnostiqué. Hésite encore à entreprendre cette démarche.
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Re: Sur l'existence d'autistes atypiques

Message par emma75 »

Dans le monde anglo saxon il y a un profil spécific, "Pathological demand avoidance (PDA) Syndrom" ou encore Extrem Demand avoidance qui est de plus en plus considéré comme faisant partie du spectre, quoique les personnes concernées aient bcp moins de difficultés sociales, au moins dans les interactions superficielles.
Il y a toutefois débat sur la classification du PDA comme faisant partie de l'autisme.

Voici un lien sur le sujet:


https://www.autism.org.uk/advice-and-gu ... tic-adults
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Hector74
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Re: Sur l'existence d'autistes atypiques

Message par Hector74 »

Merci Emma. Je ne connaissais pas ce syndrome PDA. Je n'ai pas l'impression que celui-ci s'appliquerait par ex. aux Bogdas mais il conforte l'idée que sous le terme englobant d'autisme se cache tout un éventail de situations assez disparates somme toute. Plus encore qu'on ne pouvait l'imaginer il y a peu.
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Re: Sur l'existence d'autistes atypiques

Message par emma75 »

Hector 74 a dit:
sous le terme englobant d'autisme se cache tout un éventail de situations assez disparates somme toute. Plus encore qu'on ne pouvait l'imaginer il y a peu.
Oui je suis d'accord. Et il me semble aussi que l'autisme est une condition plus mouvante et/ou évolutive qu'on ne le pense généralement.
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Re: Sur l'existence d'autistes atypiques

Message par Hector74 »

emma75 a écrit : dimanche 6 février 2022 à 19:26 Et il me semble aussi que l'autisme est une condition plus mouvante et/ou évolutive qu'on ne le pense généralement.
Je pense que vous avez raison. Avec les nouvelles approches thérapeutiques mises en oeuvre chez les tout petits, diagnostiqués très tôt, on pourra vraisemblablement mieux le constater dans les années à venir.

Lorsque j'étais enfant, les autistes sans déficience intellectuelle passaient simplement sous les radars. Aucune chance d'évolution notable à partir de là (de fait, j'ai toujours l'impression de n'être guère différent dans ma façon de raisonner que lorsque j'avais 5 ans).

Une de mes enseignantes avait bien remarqué que je différais sensiblement des autres élèves et avait poussé mes parents à me faire consulter, à la fin des années 70 (vers 78-79), des sortes de psychologues (j'ignore toujours quel était le statut exact de cette petite structure qui accueillait style un après-midi par semaine quelques enfants perçus comme un peu particulier). Leur diagnostic avait été que je ne présentais pas de déficience intellectuelle, que j'étais même intelligent, et que donc ils n'avaient rien à faire pour moi.
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freeshost
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Re: Sur l'existence d'autistes atypiques

Message par freeshost »

Concernant le syndrome d'évitement pathologique des demandes, on trouve pour l'instant un tout petit peu de ressources en français :

- Fr.Wikipedia.Org,
- le pdf attaché à ce message.

In English, you can read here or there.
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
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Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)
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Re: Sur l'existence d'autistes atypiques

Message par Lili2019 »

Hector74 a écrit : samedi 5 février 2022 à 13:26 Bonjour à tous

On sait que le mot autisme englobe des sous-groupes hétérogènes de personnes. Cependant, le diagnostic actuel repose normalement sur quelques points communs caractéristiques.

Le décès récent des frères Igor et Grishka Bogdanoff a suscité chez moi une nouvelle interrogation. Ces frères jumeaux, nés en 1949, ont en effet été diagnostiqués autistes à l'âge adulte. Il n'y a donc pas d'ambiguïtés sur leur statut, du moins pas plus qu'en général (la psychologie n'étant pas une science exacte et nos connaissances scientifiques dans le domaine encore imparfaites et sujettes à des remaniements ultérieurs : à partir de là, on pourrait remettre en doute tous les diagnostics établis jusqu'ici).

Or, leur comportement semble clairement trancher avec les caractéristiques les plus essentielles fondant le diagnostic d'autisme, à savoir des altérations qualitatives des interactions sociales et des problèmes de communication. Les Bogdas étaient au contraire réputés pour leurs talents de communicants et leur goût immodéré pour les interactions sociales (ils étaient de toutes les fêtes, étaient entourés de beaucoup d'amis, avaient connu nombre de femmes, etc.)

D'autres exemples me viennent à l'esprit : l'un des meilleurs footballeurs de tous les temps, Lionel Messi, est présenté/vu par nombre de gens comme autiste. Or, les problèmes d'habileté motrice sont aussi des caractéristiques associées (et de plus en plus fréquemment) à l'autisme. Messi se distingue au contraire par son exceptionnelle coordination de mouvements. Jacques Tati, dont le personnage-phare, Monsieur Hulot, a toutes les caractéristiques de l'individu autiste, et dont lui-même dans sa vie personnelle présentait des traits autistiques, était un bon jongleur et mime.

En cherchant un peu, on trouverait certainement d'autres exemples non sujets à contestation.

D'où mes questionnements : existe-t-il déjà des études montrant de telles grandes différences d'aptitudes entre des individus tous pourtant étiquetés autistes ? Si les différents facteurs à l'origine de l'autisme avaient pour conséquence générale une altération des aptitudes à la communication ou motrices, se pourraient-ils que dans de rares cas ils aient l'effet inverse ?
Bonjour,

Je ne sais pas si ma réponse est vraiment en adéquation avec votre question notamment parce que je suis loin d'être aussi célèbre que les personnes que vous citées et de leurs excès pour certaines.Rattrapée par les burn-out à répétition, il a bien fallu en trouver la cause. J'ai été diagnostiquée très tard, ai compensé toute ma vie, à tel point que j'ai eu maintes fois des doutes quant à mon diagnostic. J'ai passé plusieurs bilans différents, avec des psys différents parce que j'avais vraiment du mal à me reconnaître dans le profil classique de l'"Asperger". De nombreuses personnes sont en recherche de diagnostic pour mettre un nom sur leur souffrance, moi c'était plutôt l'inverse. Une des raisons et peut-être que mon intérêt spécifique est l'être humain (c'est noté dans mon bilan), que j'ai un tempérament extraverti et qu'on m'a éduquée avec une injonction tyrannisante (dont j'ai aussi tiré des bénéfices) à sociabiliser. Les personnes que j'ai côtoyées avant mon changement de vie, me trouvaient très, très sociable. J'arrivais à gérer des groupes, à organiser, à me faire des "ami.ies". Etant jeune, j'allais danser presque chaque samedi. J'ai pratiqué plusieurs sports dits "violents", j'étais douée, avec des réflexes qui dénotaient alors que j'ai du mal à boutonner mon manteau, mets souvent mes vêtements à l'envers, me cogne régulièrement surtout si je suis fatiguée, casse beaucoup de vaisselle.Mon rapport au toucher aussi semble peu courant dans la population avec TSA d'après tous les échanges que j'ai eus à ce sujet et les lectures aussi. J'arrive à faire plein de choses comme les neutorypiques, fais tout à fait illusion. Le fait d'avoir pu tenir un travail et avoir une famille aussi pendant quelques décennies y contribue (gros sentiment de solitude en tant que parent avec TSA car j'en rencontre peu). J'ai fini par comprendre que la différence pour moi se jouait sur la durée pendant laquelle je pouvais tenir (les célèbres frères jumeaux mettaient peut-être 3 semaines à se remettre d'une fête . . .) et le prix à payer après coup (la fameuse théorie des cuillères). Je pense que c'est aussi pour cela que j'ai gardé très peu d'amis, n'ai pu tenir dans aucun groupe.Aujourd'hui je suis comme assise entre deux chaises : j'avoue m'identifier très peu aux personnes avec TSA que je connais et ne pas pouvoir non plus fréquenter des NT sur la durée. C'est vraiment compliqué, je me sens vraiment en zone grise alors que j'aimerais que les choses soient claires et nettes. Je crois que si je n'avais pas lu le fameux tableau tiré du livre de Rudy Simone "L'Asperger au féminin" qui m'a d'ailleurs convaincue d'entreprendre la démarche diagnostique, je ne l'aurais jamais accepté. Il faut admettre que les Anglo-saxons ont quelques années lumière d'avance sur la France en ce domaine.Tout cela pour vous dire que je me considère comme une autiste atypique. Lili
Diag HP en 2014, diag TSA en 2019 confirmé par un 2ème bilan en 2021
Hector74
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Re: Sur l'existence d'autistes atypiques

Message par Hector74 »

Lili2019 a écrit : samedi 12 février 2022 à 11:41 j'ai un tempérament extraverti et on m'a éduquée avec une injonction tyrannisante (dont j'ai aussi tiré des bénéfices) à sociabiliser. Les personnes que j'ai côtoyées avant mon changement de vie, me trouvaient très, très sociable. J'arrivais à gérer des groupes, à organiser, à me faire des "ami.ies". Etant jeune, j'allais danser presque chaque samedi. J'ai pratiqué plusieurs sports dits "violents", j'étais douée, avec des réflexes qui dénotaient alors que j'ai du mal à boutonner mon manteau, mets souvent mes vêtements à l'envers, me cogne régulièrement surtout si je suis fatiguée, casse beaucoup de vaisselle.Mon rapport au toucher aussi semble peu courant dans la population avec TSA d'après tous les échanges que j'ai eus à ce sujet et les lectures aussi. J'arrive à faire plein de choses comme les neutorypiques, fais tout à fait illusion. Le fait d'avoir pu tenir un travail et avoir une famille aussi pendant quelques décennies y contribue (gros sentiment de solitude en tant que parent avec TSA car j'en rencontre peu). J'ai fini par comprendre que la différence pour moi se jouait sur la durée pendant laquelle je pouvais tenir
Bonjour Lili. Merci pour votre très intéressant témoignage. A vous lire, si je me compare à vous, je vois effectivement autant de ressemblances (problème de motricité fine, fatigabilité...) que de différences (extraversion, sociabilité, aptitude et goût pour les sports violents...).

La partie de votre témoignage concernant vos aptitudes athlétiques me fait penser à une autre autiste "atypique", Prescillia Bavoil, championne d'Europe de force athlétique, diagnostiquée pour sa part aspie à 22 ans.

La jeune femme révélait dans un journal :
« Mes difficultés se situent dans mon rapport aux autres, explique-t-elle. Pour moi, les conventions sociales ne sont pas naturelles. Dire bonjour, merci ou bonne nuit n'a pas de sens. J'ai aussi beaucoup de mal à tenir une conversation, et il m'est presque impossible de l'engager. Si je suis dans un magasin et que j'ai besoin de quelque chose, je préfère tourner pendant des heures que de m'adresser à un vendeur. J'ai aussi une hypersensibilité émotionnelle, auditive, tactile… S'il y a trop de bruit ou d'agitation, mon cerveau se met sur off (sic). Je ne vois et n'entends plus rien. Cela peut frustrer ou vexer certaines personnes, et me mettre dans des positions inconfortables. »
Prescillia Bavoil a pris conscience de sa différence dès l'enfance. Pas à la lecture de ses bulletins de notes : la petite fille brune sait en effet déjà lire et écrire dès ses 3 ans, et décrochera même son baccalauréat à tout juste 16 ans. Mais, avec ses petits camarades, le courant ne passe pas. « Je n'arrivais pas à me faire d'amis, raconte-t-elle. Quelque chose clochait dans mon comportement par rapport aux autres, et je ne savais pas quoi. On se moquait de moi, alors que je faisais tout pour être comme les autres. »
Des difficultés que les psychologues diagnostiquent comme de la précocité : pour eux, la fillette est simplement surdouée et le souci devrait se résoudre à l'adolescence. Mais les années passent, et Prescillia continue de se sentir en décalage. Ce n'est que lorsqu'elle entame ses études de professeur des écoles, fonction qu'elle exerce aujourd'hui à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), que les choses vont s'éclaircir. Le déclic intervient lors d'un cours où le lien entre enfants surdoués et troubles autistiques est évoqué.
De votre côté, qu'est-ce qui vous a orienté vers des sports violents, encore peu habituels somme toute chez les filles ? Personnellement, même si je m'étais entraîné de façon obsessionnelle, je n'aurais quand même pas eu le corps pour être performant athlétiquement.

Mon postulat, en fonction de mes connaissances d'aujourd'hui, pour expliquer à la fois nos ressemblances et nos différences serait que toutes les personnes actuellement étiquetées autistes n'auraient pas toutes ni exactement les mêmes gènes mutés ni le même nombre de gènes impliqués. Selon le gène sur lequel s’opèrent la ou les mutations, les répercussions seront différentes, et plus ou moins importantes. Certaines auront un impact fort, d’autres moins. Inversement, une mutation de gènes différents peut aboutir à certains symptômes similaires. (Et, bien sûr, interviennent aussi des facteurs épigénétiques et environnementaux, qui contribuent à faire de chacun d'entre nous des individus uniques.)
Pas encore "officiellement" diagnostiqué. Hésite encore à entreprendre cette démarche.
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Re: Sur l'existence d'autistes atypiques

Message par Lili2019 »

Hector74 a écrit : dimanche 13 février 2022 à 10:37
Lili2019 a écrit : samedi 12 février 2022 à 11:41 j'ai un tempérament extraverti et on m'a éduquée avec une injonction tyrannisante (dont j'ai aussi tiré des bénéfices) à sociabiliser. Les personnes que j'ai côtoyées avant mon changement de vie, me trouvaient très, très sociable. J'arrivais à gérer des groupes, à organiser, à me faire des "ami.ies". Etant jeune, j'allais danser presque chaque samedi. J'ai pratiqué plusieurs sports dits "violents", j'étais douée, avec des réflexes qui dénotaient alors que j'ai du mal à boutonner mon manteau, mets souvent mes vêtements à l'envers, me cogne régulièrement surtout si je suis fatiguée, casse beaucoup de vaisselle.Mon rapport au toucher aussi semble peu courant dans la population avec TSA d'après tous les échanges que j'ai eus à ce sujet et les lectures aussi. J'arrive à faire plein de choses comme les neutorypiques, fais tout à fait illusion. Le fait d'avoir pu tenir un travail et avoir une famille aussi pendant quelques décennies y contribue (gros sentiment de solitude en tant que parent avec TSA car j'en rencontre peu). J'ai fini par comprendre que la différence pour moi se jouait sur la durée pendant laquelle je pouvais tenir
Bonjour Lili. Merci pour votre très intéressant témoignage. A vous lire, si je me compare à vous, je vois effectivement autant de ressemblances (problème de motricité fine, fatigabilité...) que de différences (extraversion, sociabilité, aptitude et goût pour les sports violents...).

La partie de votre témoignage concernant vos aptitudes athlétiques me fait penser à une autre autiste "atypique", Prescillia Bavoil, championne d'Europe de force athlétique, diagnostiquée pour sa part aspie à 22 ans.

La jeune femme révélait dans un journal :
« Mes difficultés se situent dans mon rapport aux autres, explique-t-elle. Pour moi, les conventions sociales ne sont pas naturelles. Dire bonjour, merci ou bonne nuit n'a pas de sens. J'ai aussi beaucoup de mal à tenir une conversation, et il m'est presque impossible de l'engager. Si je suis dans un magasin et que j'ai besoin de quelque chose, je préfère tourner pendant des heures que de m'adresser à un vendeur. J'ai aussi une hypersensibilité émotionnelle, auditive, tactile… S'il y a trop de bruit ou d'agitation, mon cerveau se met sur off (sic). Je ne vois et n'entends plus rien. Cela peut frustrer ou vexer certaines personnes, et me mettre dans des positions inconfortables. »
Prescillia Bavoil a pris conscience de sa différence dès l'enfance. Pas à la lecture de ses bulletins de notes : la petite fille brune sait en effet déjà lire et écrire dès ses 3 ans, et décrochera même son baccalauréat à tout juste 16 ans. Mais, avec ses petits camarades, le courant ne passe pas. « Je n'arrivais pas à me faire d'amis, raconte-t-elle. Quelque chose clochait dans mon comportement par rapport aux autres, et je ne savais pas quoi. On se moquait de moi, alors que je faisais tout pour être comme les autres. »
Des difficultés que les psychologues diagnostiquent comme de la précocité : pour eux, la fillette est simplement surdouée et le souci devrait se résoudre à l'adolescence. Mais les années passent, et Prescillia continue de se sentir en décalage. Ce n'est que lorsqu'elle entame ses études de professeur des écoles, fonction qu'elle exerce aujourd'hui à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), que les choses vont s'éclaircir. Le déclic intervient lors d'un cours où le lien entre enfants surdoués et troubles autistiques est évoqué.
De votre côté, qu'est-ce qui vous a orienté vers des sports violents, encore peu habituels somme toute chez les filles ? Personnellement, même si je m'étais entraîné de façon obsessionnelle, je n'aurais quand même pas eu le corps pour être performant athlétiquement.

Mon postulat, en fonction de mes connaissances d'aujourd'hui, pour expliquer à la fois nos ressemblances et nos différences serait que toutes les personnes actuellement étiquetées autistes n'auraient pas toutes ni exactement les mêmes gènes mutés ni le même nombre de gènes impliqués. Selon le gène sur lequel s’opèrent la ou les mutations, les répercussions seront différentes, et plus ou moins importantes. Certaines auront un impact fort, d’autres moins. Inversement, une mutation de gènes différents peut aboutir à certains symptômes similaires. (Et, bien sûr, interviennent aussi des facteurs épigénétiques et environnementaux, qui contribuent à faire de chacun d'entre nous des individus uniques.)
Bonjour, Je vous ai répondu en privé, ai bien appuyé sur "Envoyer" mais le message est toujours dans "Boîte d'envoi" alors je ne sais pas s'il est parti. Cordialement.
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freeshost
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Re: Sur l'existence d'autistes atypiques

Message par freeshost »

S'il est encore dans "Boîte d'envoi", c'est qu'il n'est pas encore "lu".

Dès que le destinataire l'aura lu, le message sera dans "Messages envoyés".
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)
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Re: Sur l'existence d'autistes atypiques

Message par Lili2019 »

freeshost a écrit : lundi 14 février 2022 à 12:18 S'il est encore dans "Boîte d'envoi", c'est qu'il n'est pas encore "lu".

Dès que le destinataire l'aura lu, le message sera dans "Messages envoyés".
Merci beaucoup pour votre réponse !
Diag HP en 2014, diag TSA en 2019 confirmé par un 2ème bilan en 2021
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Re: Sur l'existence d'autistes atypiques

Message par Hector74 »

Lili2019 a écrit : lundi 14 février 2022 à 12:22
freeshost a écrit : lundi 14 février 2022 à 12:18 S'il est encore dans "Boîte d'envoi", c'est qu'il n'est pas encore "lu".

Dès que le destinataire l'aura lu, le message sera dans "Messages envoyés".
Merci beaucoup pour votre réponse !
Je confirme avoir bien reçu le message Lili... Je viens même d'y répondre, également par message privé ! :bravo:
Pas encore "officiellement" diagnostiqué. Hésite encore à entreprendre cette démarche.
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Re: Sur l'existence d'autistes atypiques

Message par Tugdual »

Modération (Tugdual) : Des messages ont été déplacés ici.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Sur l'existence d'autistes atypiques

Message par AboGado »

Hector74 a écrit : samedi 5 février 2022 à 13:26 Modération (Tugdual) : Déplacement du sujet depuis "À propos de l'autisme et du S.A.".


Bonjour à tous

On sait que le mot autisme englobe des sous-groupes hétérogènes de personnes. Cependant, le diagnostic actuel repose normalement sur quelques points communs caractéristiques.
[...]

D'autres exemples me viennent à l'esprit : l'un des meilleurs footballeurs de tous les temps, Lionel Messi, est présenté/vu par nombre de gens comme autiste. Or, les problèmes d'habileté motrice sont aussi des caractéristiques associées (et de plus en plus fréquemment) à l'autisme. Messi se distingue au contraire par son exceptionnelle coordination de mouvements. Jacques Tati, dont le personnage-phare, Monsieur Hulot, a toutes les caractéristiques de l'individu autiste, et dont lui-même dans sa vie personnelle présentait des traits autistiques, était un bon jongleur et mime.
Bonjour,
Je trouve le sujet intéressant, étant moi-même "sportif" (disons que je fais du vélo pour me déplacer et que j'aime aller courir).
J'ai rarement eu des accidents et jamais grave.

Par contre, je peux aussi citer Franck Derrien, qui est ultra-trailer : http://www.ch-aiguilles.fr/2018/08/30/l ... -explique/
Et j'ajoute le témoignage d'un certain Hugues, ancien sportif de haut niveau, et qui a donné son témoignage à Jean-Philippe Piat sur sa chaîne youtube Aspieconseil : https://www.youtube.com/watch?v=so3v1e2vYZQ
:)
TSA diagnostiqué
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Re: Sur l'existence d'autistes atypiques

Message par Bubu »

Non sérieux, je réagis juste au titre .
Pour vous, être autiste, ce n'est pas suffisamment atypique ? Croyez-moi, on a notre dose dans le domaine de l'atypique , c'est déjà trop .Malgré nous.
TSA, diagnostic établi à mes 33 ans par le CRA de ma région.
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"