MotchoLoLo a écrit : ↑lundi 27 décembre 2021 à 2:16
Personnellement on m'a souvent reproché avant mon diagnostic d'être quelqu'un d'arrogant. La réalité c'est que pour être très honnête, j'ai personnellement très souvent l'impression que l'immense majorité des gens sont pour être poli "limités". J'ai ce sentiment depuis l'enfance, où j'ai très vite remarqué que beaucoup de personnes sont dénuées de toute logique et capacité de réflexion et d'analyse.
Mon autre problème est que je suis incapable de prendre des pincettes avec les gens et d'être hypocrite, comme certaines situations sociales le voudraient. Maintenant je comprends pourquoi, mais avant mon diagnostic, ces situations étaient très difficiles à gérer et m'ont valu beaucoup de retours de bâtons (que ce soit au niveau social ou professionnel).
Je sais que j'ai des capacités faibles et de grosses lacunes dans beaucoup de domaines, mais dès lors que je maîtrise un sujet, j'ai tendance à oublier que nous avons tous des capacités variées, et que tout le monde n'a pas des facilités dans certains domaines.
Je pense qu'il est compliqué de comprendre les forces et les limites des autres lorsque notre fonctionnement cognitif est trop différent de celui que l'on essaye de comprendre. Comme culturellement on a tendance à éluder les différences, il me parait logique qu'individuellement on considère une grande partie de nos fonctionnement comme "normaux". Et ce sont donc seulement les différences les plus criantes qui sont considérées comme tel. Donc les compétences surdéveloppées et celles sous-développées par rapport à notre environnement social.
Le truc c'est que, pour une raison que j'ignore, j'ai l'impression que l'on tend à construire un récit collectif dans lequel la logique et la raison sont placées sur un piédestal (j'imagine que c'est une façon maladroite de vénérer l'humain et de le placer au dessus des autres animaux?). Pour autant les compétences sociales sont clairement prioritaires en tant que capacités d'adaptation et de survie dans notre environnement, et il y a une incompatibilité entre ce récit et la réalité sociétale. Je pense que c'est d'autant plus difficile de comprendre que la logique ne fait pas l'intelligence, et que d'autres compétences sont surement plus efficaces, lorsqu'on nous rabâche le contraire à longueur de journée.
Et puis, je crois que tout le monde essaye de "cacher ses faiblesses" donc si on ne remet pas en question la parole des autres, on aura tendance à surestimer leurs compétences dans un domaine et à devenir hautain en quelque sorte, à développer des attentes disproportionnées.
Ce n'est que mon avis bien sur.
alexis a écrit : ↑lundi 27 décembre 2021 à 14:14
à Bretzels :
Ça n’a selon moi aucun rapport avec l’autisme. J’ai déjà croisé des gens qui ont reçu ce diagnostic dans des groupes de parole pour surdoués. Ça nous faisait rire à chaque fois (la bêtise de certains psy qui inventent n’importe quoi pour masquer leur ignorance face à un patient, tout en croisant les doigts pour que le diag sorti plaise au patient).
Quand un psy parle de complexe de supériorité, il fait en réalité un diagnostic de surdoué. Ce que tu décris est l’un des thèmes de préoccupation que l’on trouve chez les personnes à haut potentiel en questionnement. Lis Jeanne Siaud Fachin, elle aborde ce type de ressenti. Évites des gens comme Ramus et autres sceptiques qui eux nient l’existance de tels ressentis et problématiques chez les surdoués.
C'est intéressant d'aborder ce point, justement j'ai du mal à comprendre.
J'ai connu plusieurs personnes diagnostiquées HPI/HPE, j'ai même eu une relation longue avec quelqu'un de "surdoué" et hypersensible émotionnellement (alors pour moi c'est plus jamais ça xD incompatibilité totale de nos besoins -> burnout, on a vécu un enfer tous les deux).
J'ai compris que nous avions une forme de vécu en commun, c'est à dire que l'on se comprend un peu sur l'idée que l'on se sent différent des autres, et que le rejet social subit dans l'enfance nous a construit quelques points communs.
Mais ce qui m'a marqué chez ces personnes que j'ai eu la chance de connaitre, c'est que la plupart avaient de grosses lacunes en terme de raisonnement, organisation d'idées et création de liens logiques. Mais en les observant de façon objective, j'ai constaté une intelligence surprenante. J'étais souvent étonné par l'intelligence des choix qu'ils faisaient, tout en étant particulièrement déstabilisé par l'absurdité (mon ressenti) de leurs paroles et de la façon dont ils justifiaient leurs choix à postériori. Sans passer par la logique et le raisonnement, ils arrivaient à un résultat que jamais je n'aurais atteint par ma méthode. J'ai finalement compris qu'ils n'étaient pas sur de savoir pourquoi, mais qu'ils savaient intuitivement que c'était la façon la plus efficace d'agir. Pour résumer, leur intelligence sociale était très développée de mon point de vue, et leur capacité de raisonnement, plutôt handicapante pour eux, puisque leurs lacunes leur donnait une apparence qui ne reflète pas leur potentiel.
Cette personne avec qui j'ai eu une relation se servait de moi comme une boussole logique, et je me servait d'elle comme une boussole sociale, c'est cette complémentarité qui a construit notre relation. Elle m'envoie encore aujourd'hui des liens de produits ésotériques à "juger" selon leur efficacité rationnelle et scientifique. Et à l'époque elle m'envoyait des signes pour me dire lorsqu'il fallait que je m'arrête de parler ou lorsque j'abordais un sujet trop sensible.
Ceci dit, ce ne sont que quelques exemples restreints, et je sais que 2 d'entre eux m'ont expliqué que, selon eux, leurs difficultés à raisonner provient de traumatismes dans l'enfance et d'un parcours scolaire chaotique.
D'où ma question, est-ce que les personnes HP se sentent différentes, plus intelligentes et incomprises?
Ou est-ce qu'elles trouvent les autres incohérents, est-ce qu'elles entendent leurs paroles comme des mensonges et n'arrivent pas à comprendre leur comportement?
Celles que j'ai rencontré comprennent très bien les autres, et les discussions que j'ai pu lire sur les forums HP ne m'ont pas semblé très rigoureuses ou logiques et je n'ai jamais réussit à m'identifier à leur façon de s'exprimer. J'irai même plus loin, je pense que l'on ne parle pas le même langage.
Désolé si je suis partial dans mes jugements, mais j'ai ressenti une profonde déception lorsque je me suis rendu compte que j'étais loin d'être surdoué, lorsque j'ai cherché à communiquer avec des personnes qui pourraient peut-être me comprendre et que je me suis pris un mur.
J'ai pourtant un grand respect pour les personnes surdouées que j'ai rencontré et une grande admiration pour le travail que je les ai vu accomplir.