Aujourd'hui sur les bancs de l'école, notamment pour améliorer la compréhension des textes écrits, il est préconisé de passer par une approche "interactionnelle". Cette approche se base sur l’idée d’une « socialisation littéraire » qui affirme que les compétences nécessaires au développement du discours narratif se construit dans un environnement social.
Des chercheurs préconisent que « la connaissance se construit par l’interaction entre le sujet et l’objet et ils insistent sur la nécessité du dialogue, de la conversation avec autrui, dans une perspective de collaboration sociale comme moteur et vecteur de tout apprentissage humain » (cfr Lecture interactive et théorie de l’esprit: agir en tant que médiateur avec l’enfant ayant un trouble du spectre de l’autisme, Marie-Pierre Baron, Hélène Makdissi ).
Pour ces auteures, « la lecture interactive se décrit comme suit : l’adulte-lecteur, lors de la lecture à voix haute, devient un médiateur du langage écrit et des illustrations et, pour favoriser la compréhension du propos apporté par l’auteur dans le livre d’histoire, il doit instaurer avec l’enfant une relation d’intersubjectivité inscrite dans la discussion autour du livre. Ainsi, le pont créé par la lecture interactive permettant la rencontre du monde suggestif et interprétatif du récit avec le monde réel auxquels appartiennent l’enfant et l’adulte-lecteur. Ces derniers se trouvent en relation d’intersubjectivité littéraire. »
Concrètement, pour faire mieux comprendre un texte narratif, nous disent ces deux auteures : « L’adulte, en situation de lecture interactive, pose des questions d’inférences causales centrées sur la macrostructure du récit, soit la structuration des composantes récurrentes du récit (situation initiale, problématique, émotion négative, but, tentatives d’actions, solution, émotion positive, situation finale), mais immanquablement aussi sur les composantes de la théorie de l’esprit, soit les états internes des personnages (buts, motivations et émotions), et ce, en amenant l’enfant à les lier causalement entre elles. L’interaction soutenue par le dialogue lors de la lecture, qui vise à centrer l’attention des enfants sur les causes de certaines composantes, permet également de susciter la réflexion causale sur la macrostructure de l’histoire par le questionnement, et ce, sans que l’adulte n’explicite la construction de cette causalité pour l’enfant ».
J’aimerais bien avoir votre avis sur cette approche interactionnelle en lecture. Est-ce que le fait d’interroger l’élève avec des questions fermées (où il répond en général par « oui » ou « non »), puis avec des questions ouvertes incitant ainsi sa capacité interprétative, est pertinente selon vous ? Permet-elle une meilleure compréhension des textes narratifs ?
Si oui, pouvez-vous m’expliquer pourquoi ?
Si, non pourriez-vous aussi m’expliquer pourquoi et, dans ce cas, quelles autres pistes pédagogiques suivre ?
Je m’interroge en effet sur la voie ou les voies à privilégier dans ma classe pour permettre à mes élèves de mieux comprendre les textes écrits. Mais avec le style de pensée particulier de mes élèves autistes, votre avis m’aidera sûrement dans ma réflexion !
Belle journée à tous !
Mieux comprendre un texte narratif par une approche « interactionnelle », ça vous parle ?
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Mieux comprendre un texte narratif par une approche « interactionnelle », ça vous parle ?
Marie-Jeanne
maman, enseignante spécialisée en milieu ordinaire et formatrice en autisme
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Re: Mieux comprendre un texte narratif par une approche « interactionnelle », ça vous parle ?
Bonjour,
Je sais pas si ca vous aidera, ni même si c'est dans le propos, mais ca me rappelle une de mes profs en école privée qui nous lisait des livres en cours d'histoire. Plus précisément elle nous lisait un livre sur l'histoire grecque (je sais plus lequel mais j'ai encore l'image de la couverture en tête). C'était sur Alexandre le Grand. Et je me souvient qu'après la lecture elle nous posait des questions sur ce qu'elle nous avait lu. J'adorais cette manière de faire, ca obligeait à réfléchir, à donner du sens et à se souvenir de ce qui avait déjà été dit/étudié. Elle avait fait la même chose avec l'histoire de Rome.
Ca remonte à 20ans, donc j'ai plus les questions en tête, mais la façon d'aborder le sujet m'avait plu et me correspondait.
Ca me rappel aussi mes cours de philo en MPT, où on regardait des péplums et où après on avait un questionnaire et une discussion avec la prof. J'aime bien ce genre de méthode interactive.
Bon après, et je parle en connaissance de cause, avec certaines personnalité, comme la mienne, les discutions peuvent aller très loin dans le débat d'interprétation. Ca peut être compliqué à gérer pour les profs, surtout avec des gens comme moi qui vont creuser les questionnements et on des interprétations pour le moins argumentées (sans prétendre que c'était correcte, mais c'était argumenté)
PS : j'ai fait mes écoles sur le canton de Vaud.
Je sais pas si ca vous aidera, ni même si c'est dans le propos, mais ca me rappelle une de mes profs en école privée qui nous lisait des livres en cours d'histoire. Plus précisément elle nous lisait un livre sur l'histoire grecque (je sais plus lequel mais j'ai encore l'image de la couverture en tête). C'était sur Alexandre le Grand. Et je me souvient qu'après la lecture elle nous posait des questions sur ce qu'elle nous avait lu. J'adorais cette manière de faire, ca obligeait à réfléchir, à donner du sens et à se souvenir de ce qui avait déjà été dit/étudié. Elle avait fait la même chose avec l'histoire de Rome.
Ca remonte à 20ans, donc j'ai plus les questions en tête, mais la façon d'aborder le sujet m'avait plu et me correspondait.
Ca me rappel aussi mes cours de philo en MPT, où on regardait des péplums et où après on avait un questionnaire et une discussion avec la prof. J'aime bien ce genre de méthode interactive.
Bon après, et je parle en connaissance de cause, avec certaines personnalité, comme la mienne, les discutions peuvent aller très loin dans le débat d'interprétation. Ca peut être compliqué à gérer pour les profs, surtout avec des gens comme moi qui vont creuser les questionnements et on des interprétations pour le moins argumentées (sans prétendre que c'était correcte, mais c'était argumenté)
PS : j'ai fait mes écoles sur le canton de Vaud.
IA helvétique téléchargée en 1982
HQI (que je préfère appeler HP), Diagnostiqué Asperger
viewtopic.php?f=5&t=13627
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