[Index] Harcèlement au travail, perte de confiance en soi
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Re: harcèlement au travail et perte de confiance en soi
Jolteon: tu me confirmes ce que différentes personnes ont l'air d'essayer de me faire comprendre dans mon entourage, apparemment, il me faudrait ce genre de poste où c'est moins risqué... Ma neuropsy m'avait expliqué ce que tu dis : que les personnes qui aiment se moquer / persécuter repèrent facilement les traits autistiques ou autres choses qu'ils considèrent intéressantes à attaquer. Comme si la différence génait...
Freeshost, tu es toujours aussi passionnant ( et impressionnant ) dans ta capacité à détailler les situations, faire des listes, des liens, c'est hors du commun, je trouve que tu mérites qu'on te le rappelle . Vraiment, bravo. L'article sur la communication et le résumé du livre ont l'air intéressants. Ce genre de choses, j'aime bien (ainsi que la psychologie).
Tu m'aides à comprendre beaucoup de choses. Merci. Et tu me fais rire aussi
Je me sens un peu mutique/ introvertie ces temps-ci en fait... Dans ce genre de moments parler n'est pas évident. Sauf avec les personnes qui savent me mettre à l'aise.
Merci Dori... un peu vidée émotionnellement oui...
Lulumae: je vois tout à fait ce que tu veux dire, la diplomatie et moi ça fait deux, du coup ça me dissuade parfois de répondre ce que je voudrais répondre ^^ c'est tout un exercice d'apprendre ça...
Je me demande si le fait d'avoir un diagnostic TSA aurait changé quelque chose sur le fait que cela fonctionne...
Dans le cabinet où j'étais avant, j'en avais parlé à mon patron et ça avait eu un bon effet : il prenait en compte ce que je lui avais dis.
Ma collègue de l'époque était tellement insupportable que je ne lui en avais pas parlé... Sauf un jour où vraiment j'étais à bout (hyperacousie)... Et sa seule réaction a été de faire encore plus de bruit (entre autres comportements de harcèlement divers et variés) suite à quoi j'ai quitté mon poste...
En postulant ici, ma mère qui est au courant que je considère avoir un TSA (et qui est, en passant, complètement dans le déni au sujet de mes difficultés), m'a dit "de ne surtout pas en parler au travail"... Je ne sais pas si dans le cas où les autres m'auraient encouragé à le faire j'aurais eu envie d'en parler ou pas. Je trouve que cela peut aider ... Je dis ça mais c'est peut-être idiot car même une personne sans TSA peut se trouver dans la même situation au final...
Merci merci et merci à vous tous
Freeshost, tu es toujours aussi passionnant ( et impressionnant ) dans ta capacité à détailler les situations, faire des listes, des liens, c'est hors du commun, je trouve que tu mérites qu'on te le rappelle . Vraiment, bravo. L'article sur la communication et le résumé du livre ont l'air intéressants. Ce genre de choses, j'aime bien (ainsi que la psychologie).
Tu m'aides à comprendre beaucoup de choses. Merci. Et tu me fais rire aussi
Je me sens un peu mutique/ introvertie ces temps-ci en fait... Dans ce genre de moments parler n'est pas évident. Sauf avec les personnes qui savent me mettre à l'aise.
Merci Dori... un peu vidée émotionnellement oui...
Lulumae: je vois tout à fait ce que tu veux dire, la diplomatie et moi ça fait deux, du coup ça me dissuade parfois de répondre ce que je voudrais répondre ^^ c'est tout un exercice d'apprendre ça...
Je me demande si le fait d'avoir un diagnostic TSA aurait changé quelque chose sur le fait que cela fonctionne...
Dans le cabinet où j'étais avant, j'en avais parlé à mon patron et ça avait eu un bon effet : il prenait en compte ce que je lui avais dis.
Ma collègue de l'époque était tellement insupportable que je ne lui en avais pas parlé... Sauf un jour où vraiment j'étais à bout (hyperacousie)... Et sa seule réaction a été de faire encore plus de bruit (entre autres comportements de harcèlement divers et variés) suite à quoi j'ai quitté mon poste...
En postulant ici, ma mère qui est au courant que je considère avoir un TSA (et qui est, en passant, complètement dans le déni au sujet de mes difficultés), m'a dit "de ne surtout pas en parler au travail"... Je ne sais pas si dans le cas où les autres m'auraient encouragé à le faire j'aurais eu envie d'en parler ou pas. Je trouve que cela peut aider ... Je dis ça mais c'est peut-être idiot car même une personne sans TSA peut se trouver dans la même situation au final...
Merci merci et merci à vous tous
traits autistiques
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Re: harcèlement au travail et perte de confiance en soi
Coucou daphnée,
Tu oublies une option: même avec TSA, on peut ne pas être harcélé. Donc, la question est à poser dans un autre ordre: qu'y a-t-il à mettre en place pour ne plus l'être ?
Je pense que ton instinct t'indique quand tu peux partager ta différence et à qui. Je ne crois pas qu'il y ait de règle pour le dire ou pas en milieu pro tant que tu n'as pas de diagnostique. Lorsque tu as un diagnostique, la structure pro est tenue d'en tenir compte.
Il y a des personnes qui n'ont pas de TSA mais les pauvres ! elles souffrent d'une autre pathologie bien plus grave: la bêtise. Il faut les comprendre et ne pas trop solliciter leur intelligence puisqu'il y en a parfois si peu.
Toi qui es douée d'intelligente et de coeur épargne ces personnes en évitant de leur partager une information qu'elles ne sauront pas gérer car trop limitées. Elles risquent l'hystérie et la méchanceté gratuite.
[Humour second degré... quoi que... au premier degré ça marche aussi.]
Tu oublies une option: même avec TSA, on peut ne pas être harcélé. Donc, la question est à poser dans un autre ordre: qu'y a-t-il à mettre en place pour ne plus l'être ?
Je pense que ton instinct t'indique quand tu peux partager ta différence et à qui. Je ne crois pas qu'il y ait de règle pour le dire ou pas en milieu pro tant que tu n'as pas de diagnostique. Lorsque tu as un diagnostique, la structure pro est tenue d'en tenir compte.
Il y a des personnes qui n'ont pas de TSA mais les pauvres ! elles souffrent d'une autre pathologie bien plus grave: la bêtise. Il faut les comprendre et ne pas trop solliciter leur intelligence puisqu'il y en a parfois si peu.
Toi qui es douée d'intelligente et de coeur épargne ces personnes en évitant de leur partager une information qu'elles ne sauront pas gérer car trop limitées. Elles risquent l'hystérie et la méchanceté gratuite.
[Humour second degré... quoi que... au premier degré ça marche aussi.]
TSA
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Re: harcèlement au travail et perte de confiance en soi
Exact.
Ce qui est délicat est l'absence de diagnostic, c'est que dire à quelqu'un : "je suis persuadée d'avoir un TSA" peut-être pris d'une bonne manière... ou pas . Mon ancien patron (avant-dernière expérience) était adorable (je n'en retrouverai plus des comme ça ). A partir du jour où je lui ai dis, il s'est totalement adapté. Il ne me parlait plus par implicite, ne faisait plus de second degré, ou se rectifiait tout de suite. Il avait compris que j'avais du mal à reconnaître les visages et ne faisait plus de remarques là-dessus. Il m'encourageait même dans mes démarches diagnostiques et me remontait le moral par rapport à ça en essayant de mettre en évidence mes points forts, et il m'a aidé à en voir. Je pense que c'est un peu le rêve de tomber sur un patron comme ça...
Le risque de fuite existe aussi: si je souhaite en parler à une personne et pas à une autre dans l'entreprise, qu'est-ce qui me prouve qu'il n'y aura pas de fuite d'information ?
De plus, avoir un diagnostic fait un peu plus de poids. Car une personne qui a de mauvaises intentions devrait avoir honte de s'attaquer à une personne qui a un certain handicap (du moins c'est mal vu en société)... Alors que si la personne autiste n'a pas réellement de diagnostic, elle aura peut-être un peu moins de scrupules à s'en prendre à elle... Mais en fait, tu as peut-être raison Dori, parfois ce genre de personne ne se posent même pas la question, ils ont juste leur stupide réflexe de persécution, avec à peu près le même niveau de maturité qu'ils avaient à l'adolescence (et parfois j'ai vraiment, vraiment l'impression de me retrouver au collège quand je les observe ).
Modifié en dernier par daphnée le mardi 21 avril 2020 à 18:59, modifié 1 fois.
traits autistiques
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Re: harcèlement au travail et perte de confiance en soi
Daphnée,
Tu pointes quelque chose d'essentiel que j'aimerais te partager pour que tu ne sois plus la cible de malotrus.
Déjà dans la cour de récré, lorsqu'il y en avait un qui a essayé de taxer le déjeuner de celui qui lui a fracassé sa boîte sur la tête, on pouvait être sûr que le premier ne recommencerait plus mais en plus ils pouvaient même jouer ensemble à la fin de la journée. Quelque chose d'incompréhensible pour un autiste.
Mais peu importe. J'essaie de dire que ramener un rapport à l'équilibre est plus pragmatique qu'on ne le croit sans aucune séance psy ni de formation en communication.
C'est sûr que ce ne sera pas applicable par tous mais c'est parfois tellement primaires et ancestrales les règles en société qu'on ne sait pas forcément les éviter. L'idée est de savoir qu'elles existent et faire avec plutôt de s'en étonner comme si on le découvrait. Beaucoup d'autistes semblent le découvrir à chaque nouvelle expérience de groupe.
Je parle du positionnement qu'il y a à prendre très vite lorsqu'on s'insère dans un nouveau groupe comme il y a un effet de meute et de domination. Le/la chieur/chieuse tout le monde se l'est farçi(e). C'est comme un bizutage. Pourquoi très vite ? Car après, cela peut engendrer des drames (harcèlement, maladie, perte d'emploi, du goût de vivre, suicide).
La plupart ne s'en sont pas rendus compte car ils ont adopté un positionnement naturel indiquant qu'il/elle ne devait pas empiéter sur leur intégrité. Certains en souffrent et à ceux-là il est utile de montrer le mécanisme du jeu pour les aider. Derrière, une fois que tu t'es positionnée, ce que tu perçois comme la force de l'autre, c'est souvent que du flan, de l'intimidation. Trop facile avec un autiste. Ce sujet m'emporte car l'injustice m'enrage.
C'est la raison pour laquelle j'ai appris à y aller fort (quitte à être politiquement incorrecte) dès le premier coup pour être sûre d'être tranquille tout le reste du temps, pour pas qu'on m'attaque encore sur autre chose (le handicap en lui-même). Car si je dois me mettre à cogiter le comportement de quelqu'un, c'est cuit. Avec ma sensibilité et mon cerveau, ça prend des proportions homériques ! Je rumine à l'infini à m'en épuiser. Je préfère me protéger ainsi.
Une fois les places déterminées, les gens se cotoyent normalement comme si de rien n'était un peu comme l'exemple des enfants plus haut. Et les "victimes" se désignent par le fait de ne pas avoir pris de place. Un autiste n'a pas conscience de cela et s'en contrefiche de prendre une place pourvu qu'on lui foute la paix royale. Ceci sans parler des diverses singularités du handicap en soi qui attire l'attention des autres.
Voilà. Il vaut mieux le savoir pour être préparée la prochaine fois. Et si cela ne se produit pas tant mieux mais tu ne tomberas pas des nues si tu l'observes à nouveau.
Tout le monde ne sera pas aussi valeureux que ton ex-patron qui pour moi est la représentation de ce que devrait être une personne dominante. On domine part son intelligence d'esprit et de coeur. Ceux qui le font par leur bêtise c'est, je le rappelle, pour masquer leur manque de valeur ou d'estime de soi (c'est contre-intuitif). Donc, c'est un jeu de dupe. Le vois-tu plus clairement ?
Tu pointes quelque chose d'essentiel que j'aimerais te partager pour que tu ne sois plus la cible de malotrus.
Déjà dans la cour de récré, lorsqu'il y en avait un qui a essayé de taxer le déjeuner de celui qui lui a fracassé sa boîte sur la tête, on pouvait être sûr que le premier ne recommencerait plus mais en plus ils pouvaient même jouer ensemble à la fin de la journée. Quelque chose d'incompréhensible pour un autiste.
Mais peu importe. J'essaie de dire que ramener un rapport à l'équilibre est plus pragmatique qu'on ne le croit sans aucune séance psy ni de formation en communication.
C'est sûr que ce ne sera pas applicable par tous mais c'est parfois tellement primaires et ancestrales les règles en société qu'on ne sait pas forcément les éviter. L'idée est de savoir qu'elles existent et faire avec plutôt de s'en étonner comme si on le découvrait. Beaucoup d'autistes semblent le découvrir à chaque nouvelle expérience de groupe.
Je parle du positionnement qu'il y a à prendre très vite lorsqu'on s'insère dans un nouveau groupe comme il y a un effet de meute et de domination. Le/la chieur/chieuse tout le monde se l'est farçi(e). C'est comme un bizutage. Pourquoi très vite ? Car après, cela peut engendrer des drames (harcèlement, maladie, perte d'emploi, du goût de vivre, suicide).
La plupart ne s'en sont pas rendus compte car ils ont adopté un positionnement naturel indiquant qu'il/elle ne devait pas empiéter sur leur intégrité. Certains en souffrent et à ceux-là il est utile de montrer le mécanisme du jeu pour les aider. Derrière, une fois que tu t'es positionnée, ce que tu perçois comme la force de l'autre, c'est souvent que du flan, de l'intimidation. Trop facile avec un autiste. Ce sujet m'emporte car l'injustice m'enrage.
C'est la raison pour laquelle j'ai appris à y aller fort (quitte à être politiquement incorrecte) dès le premier coup pour être sûre d'être tranquille tout le reste du temps, pour pas qu'on m'attaque encore sur autre chose (le handicap en lui-même). Car si je dois me mettre à cogiter le comportement de quelqu'un, c'est cuit. Avec ma sensibilité et mon cerveau, ça prend des proportions homériques ! Je rumine à l'infini à m'en épuiser. Je préfère me protéger ainsi.
Une fois les places déterminées, les gens se cotoyent normalement comme si de rien n'était un peu comme l'exemple des enfants plus haut. Et les "victimes" se désignent par le fait de ne pas avoir pris de place. Un autiste n'a pas conscience de cela et s'en contrefiche de prendre une place pourvu qu'on lui foute la paix royale. Ceci sans parler des diverses singularités du handicap en soi qui attire l'attention des autres.
Voilà. Il vaut mieux le savoir pour être préparée la prochaine fois. Et si cela ne se produit pas tant mieux mais tu ne tomberas pas des nues si tu l'observes à nouveau.
Tout le monde ne sera pas aussi valeureux que ton ex-patron qui pour moi est la représentation de ce que devrait être une personne dominante. On domine part son intelligence d'esprit et de coeur. Ceux qui le font par leur bêtise c'est, je le rappelle, pour masquer leur manque de valeur ou d'estime de soi (c'est contre-intuitif). Donc, c'est un jeu de dupe. Le vois-tu plus clairement ?
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Re: harcèlement au travail et perte de confiance en soi
Les connaissances scientifiques servent entre autres à nous aider à comprendre.
Je trouve que les gens ne rient pas assez, sont trop sérieux.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: harcèlement au travail et perte de confiance en soi
Je me permets de rebondir sur "le dire ou pas" avec deux témoignages.
Ma collègue est autiste, au début, quand elle est arrivée, mon chef (le n+2) lui faisait h24 des reproches et la harcelait totalement, en lui reprochant tout et rien (il abusait clairement, c'était une situation compliquée, parce qu'il fait vraiment peur à tout le service, avant qu'elle arrive c'était moi qui en prenait plein la figure). Elle a finalement confié à notre n+1 (la responsable de notre partie du service) son diagnostic. Elle lui a dit avoir peur d'en parler, surtout parce qu'elle était en période d'essai et que ça se passait déjà mal. Et.. la n+1 a direct tout cafté au chef, mais aussi au reste du service.
Elle était (légitimement) super en colère, et très angoissée, au point d'avoir besoin de s'absenter une journée pour se remettre. Finalement, elle a été convoquée par le directeur.. et son poste a été aménagé, les relations avec le n+2 se sont nettement améliorée et elle a son bureau à part (et je suis redevenue la cible des remarques et reproches journaliers, mais bon j'ai l'habitude..!). Au final, le fait de le dire a été une bonne chose parce que des incompréhensions ont été levées et que du coup, les choses reprochées s'expliquent (bon par contre mon chef reste toujours aussi.. "lui même": il pense qu'elle a une maladie.. U.U).
Par contre, clairement, je ne pense pas être capable de dire que moi même je me pose des questions sur mon cas, car je sais que tant que je n'ai rien d'officiel, ça ne sera pas reconnu par mon employeur.. Et même si j'ai une RQTH pour mon handicap (qui n'a rien à voir avec l'autisme), que j'en parle, celui ci étant invisible, mon chef a vite tendance à l'oublier (après, il y a une situation particulière dans mon service: on a eu des dépressions et un collègue s'est récemment suicidé, donc tout ce qui est psy est super bien pris en compte, mais pas vraiment le reste).
Et pour contre balancer tout ça: à mon premier job, j'étais épuisée parce que c'était du 40h/sem + 1h30 de trajet par jour. Le chef me convoque et veut prolonger ma période d'essai car selon lui je n'étais pas assez intégrée à l'équipe (mais dès que je faisais une pause pipi/me servir un café ou essayais de discuter avec quelqu'un hors boulot je me prenais une remarque) et surtout je ne faisais pas d'heures supplémentaires (pas payées et pas récupérées, évidemment). Je tente de dire que j'ai des soucis de santé qui me fatigue, réponse cinglante "et bah soignez vous, parce que si vous n'êtes pas capable de tenir le choc on stoppe le contrat". Je n'ai pas cherché à discuter plus ou à évoquer mon handicap et j'ai décidé de ne plus y remettre les pieds, même si j'avais besoin d'argent.
Bref, tout dépend de l'endroit.. surtout que c'est difficile de savoir si on peut faire confiance ou pas.. (néanmoins, si l'entreprise a une politique en faveur du handicap, ou s'il y a des collègues handicapés, cela peut être un indice sur la manière dont ils traitent leur collaborateur).
Ma collègue est autiste, au début, quand elle est arrivée, mon chef (le n+2) lui faisait h24 des reproches et la harcelait totalement, en lui reprochant tout et rien (il abusait clairement, c'était une situation compliquée, parce qu'il fait vraiment peur à tout le service, avant qu'elle arrive c'était moi qui en prenait plein la figure). Elle a finalement confié à notre n+1 (la responsable de notre partie du service) son diagnostic. Elle lui a dit avoir peur d'en parler, surtout parce qu'elle était en période d'essai et que ça se passait déjà mal. Et.. la n+1 a direct tout cafté au chef, mais aussi au reste du service.
Elle était (légitimement) super en colère, et très angoissée, au point d'avoir besoin de s'absenter une journée pour se remettre. Finalement, elle a été convoquée par le directeur.. et son poste a été aménagé, les relations avec le n+2 se sont nettement améliorée et elle a son bureau à part (et je suis redevenue la cible des remarques et reproches journaliers, mais bon j'ai l'habitude..!). Au final, le fait de le dire a été une bonne chose parce que des incompréhensions ont été levées et que du coup, les choses reprochées s'expliquent (bon par contre mon chef reste toujours aussi.. "lui même": il pense qu'elle a une maladie.. U.U).
Par contre, clairement, je ne pense pas être capable de dire que moi même je me pose des questions sur mon cas, car je sais que tant que je n'ai rien d'officiel, ça ne sera pas reconnu par mon employeur.. Et même si j'ai une RQTH pour mon handicap (qui n'a rien à voir avec l'autisme), que j'en parle, celui ci étant invisible, mon chef a vite tendance à l'oublier (après, il y a une situation particulière dans mon service: on a eu des dépressions et un collègue s'est récemment suicidé, donc tout ce qui est psy est super bien pris en compte, mais pas vraiment le reste).
Et pour contre balancer tout ça: à mon premier job, j'étais épuisée parce que c'était du 40h/sem + 1h30 de trajet par jour. Le chef me convoque et veut prolonger ma période d'essai car selon lui je n'étais pas assez intégrée à l'équipe (mais dès que je faisais une pause pipi/me servir un café ou essayais de discuter avec quelqu'un hors boulot je me prenais une remarque) et surtout je ne faisais pas d'heures supplémentaires (pas payées et pas récupérées, évidemment). Je tente de dire que j'ai des soucis de santé qui me fatigue, réponse cinglante "et bah soignez vous, parce que si vous n'êtes pas capable de tenir le choc on stoppe le contrat". Je n'ai pas cherché à discuter plus ou à évoquer mon handicap et j'ai décidé de ne plus y remettre les pieds, même si j'avais besoin d'argent.
Bref, tout dépend de l'endroit.. surtout que c'est difficile de savoir si on peut faire confiance ou pas.. (néanmoins, si l'entreprise a une politique en faveur du handicap, ou s'il y a des collègues handicapés, cela peut être un indice sur la manière dont ils traitent leur collaborateur).
09/21: diagnostiquée TSA - anciennement Asperger, par le CRA de Nancy
(J'ai une maladie pulmonaire depuis toujours)
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- Prolifique
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Re: harcèlement au travail et perte de confiance en soi
Vos divers témoignages sont touchants.
(et ça m'énerve tellement, le harcèlement).
Je sais que ce n'est pas le moment pour cause de confinement mais il y a aussi la médecine de travail.
C'est "plus" qu'un arrêt-maladie prononcé par le médecin de famille (et son éventuellement "complaisance").
En général, les employeurs n'apprécient pas ces intervenants mais cela peut aider à régler des situations ou au moins a faire prendre conscience qu'il y a des trucs qui ne fonctionnement pas (et donc, cela permettra de rappeler le passif).
Le rôle du boss est aussi de vous protéger pas juste vous payer pour votre taf.
Courage à toutes et tous.
(et ça m'énerve tellement, le harcèlement).
Je sais que ce n'est pas le moment pour cause de confinement mais il y a aussi la médecine de travail.
C'est "plus" qu'un arrêt-maladie prononcé par le médecin de famille (et son éventuellement "complaisance").
En général, les employeurs n'apprécient pas ces intervenants mais cela peut aider à régler des situations ou au moins a faire prendre conscience qu'il y a des trucs qui ne fonctionnement pas (et donc, cela permettra de rappeler le passif).
Le rôle du boss est aussi de vous protéger pas juste vous payer pour votre taf.
Courage à toutes et tous.
maman d'un ado TED
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Re: harcèlement au travail et perte de confiance en soi
Dori:
Bon je vais essayer de me souvenir de la première fois qu'elle m'a manqué de respect. Ah oui... Elle a du me dire un truc comme si elle était la cheffe suprême de l'entreprise du style : "Ca steuplait, tu l'écris pas comme ça parce qu'on comprend rien.". Donc là si j'applique ton exemple, la première fois où j'ai considéré que son comportement n'était pas acceptable, j'aurais du dire "Je ne prendrai pas en compte ce genre de remarques formulées sur ce ton parce que c'est méprisant et je ne suis pas sous tes ordres". Un truc du genre ?
Là où souvent je doute de moi c'est que j'ai peur de passer pour une fille susceptible ou colérique
Merci Dorinette
Myllie:
Bonjour,
Dis-donc, tu n'est pas tombée sur des entreprises faciles... Même là, si tu dis qu'il y a eu un drame et des dépressions, il faudrait se méfier... Décidément, on entend vraiment de tout... Je te comprends concernant ton hésitation à en parler. J'ai pris l'initiative d'en parler, au cabinet où j'étais avant, seulement quand j'ai commencé à en être assez convaincue (nombreuses séances avec une neuropsychologue spécialisée), et autres démarches d'investigation on va dire^^... Et c'est aussi mon état qui a fait que j'en ai parlé (je ne pouvais plus garder ça pour moi). Mais en effet, c'est très délicat, on ne peut vraiment pas savoir à l'avance quelle peut être la réaction d'une personne: il suffit que la personne ne connaisse pas le sujet, ou ait des a prioris, des clichés en tête, et c'est assez mal parti. Si à l'inverse la personne connaît un peu, est tolérante, bienveillante, etc... ça peut très bien se passer.
Marisol :
Entièrement d'accord avec toi, l'employeur a une obligation avec ça... mais comment lui prouver les faits ? Et sans preuve établie, difficile pour l'employeur d'agir... Enfin, j'imagine que ça doit être possible... Si la femme a recommencé à s'en prendre à moi après entretien avec l'employeur pour lui demander de se calmer, c'est que l'employeur n'a pas du être très dissuasif...
Par contre, en ce qui concerne mon avant-dernière expérience, le médecin du travail n'a pas pu me mettre en arrêt comme ça... il m'a dit que ça aurait été trop compliqué et long comme procédure, il m'a adressée au psychiatre, qui a fait un courrier attestant de la situation de harcèlement et de mon état qui justifiait l'arrêt... Suite à quoi il a fallu qu'un généraliste rédige l'arrêt Simple le système lol.
Je ne suis pas sûre d'avoir comprisDori a écrit : ↑mardi 21 avril 2020 à 12:00 lorsqu'il y en avait un qui a essayé de taxer le déjeuner de celui qui lui a fracassé sa boîte sur la tête, on pouvait être sûr que le premier ne recommencerait plus mais en plus ils pouvaient même jouer ensemble à la fin de la journée. Quelque chose d'incompréhensible pour un autiste.
Bien vu
Concrètement ... ça donne quoi par exemple ?
Bon je vais essayer de me souvenir de la première fois qu'elle m'a manqué de respect. Ah oui... Elle a du me dire un truc comme si elle était la cheffe suprême de l'entreprise du style : "Ca steuplait, tu l'écris pas comme ça parce qu'on comprend rien.". Donc là si j'applique ton exemple, la première fois où j'ai considéré que son comportement n'était pas acceptable, j'aurais du dire "Je ne prendrai pas en compte ce genre de remarques formulées sur ce ton parce que c'est méprisant et je ne suis pas sous tes ordres". Un truc du genre ?
Là où souvent je doute de moi c'est que j'ai peur de passer pour une fille susceptible ou colérique
C'est en effet 100% moi mdr.
Donc en fait, je dois essayer de voir quand est-ce qu'une personne tente d'exercer une autorité (légitime ou non) de manière surprenante...
Merci Dorinette
Myllie:
Bonjour,
Dis-donc, tu n'est pas tombée sur des entreprises faciles... Même là, si tu dis qu'il y a eu un drame et des dépressions, il faudrait se méfier... Décidément, on entend vraiment de tout... Je te comprends concernant ton hésitation à en parler. J'ai pris l'initiative d'en parler, au cabinet où j'étais avant, seulement quand j'ai commencé à en être assez convaincue (nombreuses séances avec une neuropsychologue spécialisée), et autres démarches d'investigation on va dire^^... Et c'est aussi mon état qui a fait que j'en ai parlé (je ne pouvais plus garder ça pour moi). Mais en effet, c'est très délicat, on ne peut vraiment pas savoir à l'avance quelle peut être la réaction d'une personne: il suffit que la personne ne connaisse pas le sujet, ou ait des a prioris, des clichés en tête, et c'est assez mal parti. Si à l'inverse la personne connaît un peu, est tolérante, bienveillante, etc... ça peut très bien se passer.
Marisol :
Entièrement d'accord avec toi, l'employeur a une obligation avec ça... mais comment lui prouver les faits ? Et sans preuve établie, difficile pour l'employeur d'agir... Enfin, j'imagine que ça doit être possible... Si la femme a recommencé à s'en prendre à moi après entretien avec l'employeur pour lui demander de se calmer, c'est que l'employeur n'a pas du être très dissuasif...
Par contre, en ce qui concerne mon avant-dernière expérience, le médecin du travail n'a pas pu me mettre en arrêt comme ça... il m'a dit que ça aurait été trop compliqué et long comme procédure, il m'a adressée au psychiatre, qui a fait un courrier attestant de la situation de harcèlement et de mon état qui justifiait l'arrêt... Suite à quoi il a fallu qu'un généraliste rédige l'arrêt Simple le système lol.
traits autistiques
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Re: harcèlement au travail et perte de confiance en soi
Tu sais que je ne suis pas un exemple à suivre. Pas "politiquement correcte". Moi quand je lis ça, je suis déjà MDR !!! Si j'étais à côté d'elle, j'aurais juste envie de répéter ce qu'elle vient de dire mais en la parodiant avec un air pincé, tu vois ? Comme les Inconnus dans "Les 3 frères" quand ils sont pêtés et qu'ils répêtent tout ce qu'on dit: "Mickeeeyyy !!!"daphnée a écrit : "Ca steuplait, tu l'écris pas comme ça parce qu'on comprend rien.".
Tu sais quoi daphnée ? Chaque qu'au boulot quelqu'un te lâche une perle, tu nous la racontes ! On te la décompresse façon "lecture marrante de la même situation". Le lendemain, tu revois la personne et t'es mdr en pensant à nos conneries.... et fini le harcèlement !
TSA
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Re: harcèlement au travail et perte de confiance en soi
Excellente idée
Le seul truc, c'est que la période d'essai prend fin, du coup, dans deux semaines.
Si mes collègues l'ont appris, je pense qu'elle vont soit culpabiliser, soit éviter de me saouler jusqu'au bout (d'autant plus que je risque d'être hyper froide)... Je m'inquiète moins pour le harcèlement depuis qu'on m'a annoncé la fin du contrat, d'autant plus que je sais que je vais partir...
Mais si il y a encore matière à blaguer ici, je n'hésiterai pas à vous faire part des célèbres répliques.
Ca me fait penser que dans le même genre, avec ma soeur, on tenait une liste des phrases que disent les mecs qui prennent les filles pour des idiotes, genre les excuses bateau et tout... (les exemples de nos exs) On rigolait bien... Bon aucun rapport de gravité avec le harcèlement, mais juste pour dire que des fois, c'est effectivement marrant de prendre les choses à la légères.
Ca va faire plaisir à Freeshost
Le seul truc, c'est que la période d'essai prend fin, du coup, dans deux semaines.
Si mes collègues l'ont appris, je pense qu'elle vont soit culpabiliser, soit éviter de me saouler jusqu'au bout (d'autant plus que je risque d'être hyper froide)... Je m'inquiète moins pour le harcèlement depuis qu'on m'a annoncé la fin du contrat, d'autant plus que je sais que je vais partir...
Mais si il y a encore matière à blaguer ici, je n'hésiterai pas à vous faire part des célèbres répliques.
Ca me fait penser que dans le même genre, avec ma soeur, on tenait une liste des phrases que disent les mecs qui prennent les filles pour des idiotes, genre les excuses bateau et tout... (les exemples de nos exs) On rigolait bien... Bon aucun rapport de gravité avec le harcèlement, mais juste pour dire que des fois, c'est effectivement marrant de prendre les choses à la légères.
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Re: harcèlement au travail et perte de confiance en soi
Mais qu'est ce que c'est que cette procédure ?daphnée a écrit : ↑mardi 21 avril 2020 à 19:26 Par contre, en ce qui concerne mon avant-dernière expérience, le médecin du travail n'a pas pu me mettre en arrêt comme ça... il m'a dit que ça aurait été trop compliqué et long comme procédure, il m'a adressée au psychiatre, qui a fait un courrier attestant de la situation de harcèlement et de mon état qui justifiait l'arrêt... Suite à quoi il a fallu qu'un généraliste rédige l'arrêt Simple le système lol.
Le toubib de la médecine du travail n'a pas fait son boulot, justement. Enfin bon ; ça reste des expériences vécues et c'est important.
Je me reconnais dans les réactions de Dori : pas politiquement correcte et à "rentrer dans le lard" (même si ça peut aussi jouer des mauvais tours). L'insolence aussi peut déstabiliser l'adversaire.
Et tu as raison : prendre à la légère, surtout maintenant que tu quittes la galère, c'est la bonne réaction.
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Re: harcèlement au travail et perte de confiance en soi
Marisol, tu as beaucoup d'autres traits comme ça ?
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Re: harcèlement au travail et perte de confiance en soi
Je ne suis pas sûre d'être sur la même longueur d'onde que toi. Tu peux donner un exemple ?daphnée a écrit : ↑mardi 21 avril 2020 à 19:54 Ca me fait penser que dans le même genre, avec ma soeur, on tenait une liste des phrases que disent les mecs qui prennent les filles pour des idiotes, genre les excuses bateau et tout... (les exemples de nos exs) On rigolait bien... Bon aucun rapport de gravité avec le harcèlement, mais juste pour dire que des fois, c'est effectivement marrant de prendre les choses à la légères.
C'est cool ta capacité à dédramatiser !
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Re: harcèlement au travail et perte de confiance en soi
C'est bon à savoir
ça je ne comprends pas trop appliqué à la situation, tu veux dire que c'est inapproprié au contexte professionnel ?
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Re: harcèlement au travail et perte de confiance en soi
Oula, c'est loin dans le temps tout ça, j'avais 21 ans donc c'était y'a bientôt 7 ans^^.Dori a écrit : ↑mardi 21 avril 2020 à 21:17Je ne suis pas sûre d'être sur la même longueur d'onde que toi. Tu peux donner un exemple ?daphnée a écrit : ↑mardi 21 avril 2020 à 19:54 Ca me fait penser que dans le même genre, avec ma soeur, on tenait une liste des phrases que disent les mecs qui prennent les filles pour des idiotes, genre les excuses bateau et tout... (les exemples de nos exs) On rigolait bien... Bon aucun rapport de gravité avec le harcèlement, mais juste pour dire que des fois, c'est effectivement marrant de prendre les choses à la légères.
C'est cool ta capacité à dédramatiser !
On se confiait les phrases de nos copains qu'on trouvait drôles.
Ca pouvait être par exemple une excuse donnée par l'homme en question pour se justifier face à un reproche, mais une excuse pas du tout crédible.
T'inquiètes c'était pas méchant de notre part.
C'est dommage car je ne me souviens plus d'une phrase exacte mais c'était drôle.
Pour te donner un ordre d'idée de ce que ça pouvait être: imagine que tu demandes à ton copain pourquoi il ne t'as pas répondu pendant trois jours, et qu'il te dise qu'il a fait tomber son téléphone dans la piscine... et que la semaine suivante, il fasse la même chose (ne pas répondre pendant plusieurs jours), et que là il te dise que c'est parce qu'il garde le chien de son voisin, par exemple. Admettons que ce gars là soit accro à son téléphone en temps normal.
C'est le genre de truc où tu te sens prise pour une idiote...
bref, c'est pas drôle expliqué comme ça, car c'est un exemple inventé, mais nous on riait bien...
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