Benoit a écrit : ↑jeudi 27 septembre 2018 à 9:06
Il y a plein d'autres gens qui souffrent du regard d'autrui, tout en se battant au quotidien pour eux même ou une personne proche : les travailleurs pauvres (par ex mères célibataires) qui font 3 h d'aller retour quotidien + un boulot alimentaire pour simplement subsister eux et leurs enfants, les personnes en situation de handicap, les personnes souffrant d'une "longue maladie" incurable, les horticulteurs, ... Cette dernière référence pour dire que c'est loin de s'arranger avec le temps, je dirais que c'est une constante de la société (et d'une partie des media, ceux qui n'ont aucune fonction journalistique : les idiotorialistes en particulier...)
Je suis tout à fait d'accord avec toi.
Mais j'ai l'impression que l'article va plus loin, il ne déplore pas la situation, il réclame l'établissement d'un statut dédié, avec une liste de critères précise (qui par dessus le marché exclu ceux des parents qui ont un autiste qui profiterait bien mieux de ne pas être scolarisé en milieu ordinaire et en ont conscience plutôt que d'exiger le "milieu ordinaire" comme un mantra, et ça c'est gerbant de les exclure, même involontairement) et une "carte de reconnaissance" avec une analogie avec les anciens combattants qui n'a (toujours mon avis) rien à faire là, pas plus qu'une autre analogie qu'elle avait tenté de faire il y a de cela quelques années (comme il y a "prescription"/droit à l'oubli je ne l'écris pas, info en MP uniquement pour les curieux/les personnes qui auraient oublié).
Je suis d'accord aussi, étant dans la situation que tu cites, je ne me reconnais pas dans l'inclusion à tout prix, (mes enfants ne sont plus à l'école) mais je comprends qu'on puisse se battre pour faire peut-être bouger les choses (je n'y crois pas non plus, je ne veux pas que mes enfants en soient les boucliers, mais je ne juge pas le choix des autres.) J'ai agi selon mon ressenti, mais je sais que ça peut être mal perçu.
Je suis bien conscient que les parents (surtout les mères en pratique) d'autistes n'ont pas la vie facile (litote), voudraient plus d'accès aux aides et à la reconnaissance d'autrui (deux choses bien différentes). Je suis bien conscient également que ces personnes sont par la force des choses (c'est une occupation à plein temps) contraintes à l'isolement social et à "échanger" leur ancien entourage amical pour des parents d'autistes, d'où une sorte de vie en vase clos qui n'aide pas à la reconnaissance extérieure non plus. (personnellement, je milite pour la mise en place de "sas de décompression", par exemple en laissant son enfant quelques jours dans une structure pour prendre soin de soi sans que cela soit mal vu "par la société", je ne crois pas qu'elle en parle, hélas).
Je ne me reconnais pas non plus là dedans, étant déjà isolée avant... Mais j'entends ce que la majorité veut faire entendre.
Mais "demander une médaille", faire une liste de revendication, c'est "le niveau au dessus" par rapport au fait de déplorer et d'expliciter les choses. Je suis persuadé (là encore c'est mon point de vue, mon éducation japonaise, tout ça) que c'est totalement contre productif de présenter les choses ainsi, et extrèmement irrespectueux vis à vis des Anciens Combattants et de toutes les personnes dont la vie est également un combat (cf les quelques exemples en début de mon message). Je ne dis pas que ce respect est involontaire, je pense qu'elle n'y a pas pensé ou plutôt ne s'en rend pas compte.
C'est un billet récapitulatif de tout ce qui compose le quotidien de famille avec des membres en situation de handicap, après l'analogie n'est peut-être pas la bonne. Personnellement, je ne veux pas de médaille, je veux qu'on me foute la paix.
Bref, mon message visait à dire que si le but est de "faire le buzz" sur les réseaux sociaux en espérant que les gens prennent conscience de la situation et ré-évaluent leur regard, eh bien ça ne va pas marcher. Par contre, je ne doute pas que ça ait une reception très positive dans le milieu fermé des parents d'autistes qui "luttent" pour l'inclusion ordinaire.
Je ne sais pas, je ne suis pas de ces parents là, mais comme tu dis, je ne pense pas que les autres prennent conscience de notre quotidien non plus, de toute façon.
Il vaut bien mieux essayer, pied à pied, d'en prendre son parti et d'avancer dans son quotidien.
Ou partir.
Je suis d'accord.