Toutes discussions concernant l'autisme et le syndrome d'Asperger, leurs définitions, les méthodes de diagnostic, l'état de la recherche, les nouveautés, etc.
Persistance des difficultés dans la communication et l’interaction sociales dans des contextes multiples, se manifestant ou s’étant manifestés comme suit :
Déficits dans la réciprocité socio‐émotionnelle ;
Déficits dans les comportements de communication non‐verbale, utilisés pour les interactions sociales ;
Déficits dans le développement, le maintien et la compréhension des relations.
Répertoire de comportements, d’intérêts ou d’activités restreint et répétitif, tel qui se sont manifestés ou se manifestent via au moins deux de ces critères :
Mouvements moteurs, utilisation d’objets ou vocalisation stéréotypés ou répétitifs,
Insistance sur la similitude, adhérence inflexible à la routine ou schémas ritualisés de comportements verbaux ou non-verbaux ;
Intérêts très restreints et figés avec un degré anormal d’intensité et de focalisation ;
Réaction inhabituelle aux stimuli sensoriels ou intérêt inhabituel pour les aspects sensoriels de l’environnement.
mais on peut aussi estimer envisageable de remplacer la définition "négative" de l'autisme (en des termes comme ceux que j'ai soulignés) par une définition "positive" avec des critères "alternatifs" de ce genre:
Spoiler : :
Differences in social communication compared with neuro-typical people such as:
Logical approach to appraisal of socio-emotional situations.
Utilitarian approach to the need for communication. Preference for communicating only when it is necessary to achieve an outcome (often using written or electronic communication in preference to verbal and nonverbal communication).
Stronger reliance on environmental information than eye contact and body language.
Small close group of functional relationships in preference to larger group of social acquaintances
Differences in patterns of interest and occupation, as manifested by:
Liking for structure and routine.
A tendency to an interest in facts, details, categorisation, patterns, visual or topographical memory, numeracy and how things work.
Differences in interaction with the sensory environment including
Ability to perceive patterns and details that others can’t easily perceive.
A tendency to like rules and logic.
ou en français (ma traduction approximative)
Différences de communication sociale :
Approche logique de l’appréciation des situations socio-émotionnelles.
Approche utilitaire du besoin de communication. Préférer communiquer uniquement quand c’est nécessaire pour arriver à un résultat (souvent par communication écrite ou électronique plutôt qu’à l’oral ou par langage non verbal).
Confiance plus forte et recours plus important aux informations de l’environnement qu’au contact visuel et au langage corporel.
Un petit groupe rapproché de relations qui fonctionnent bien, de préférence à un plus grand groupe de connaissances.
Différences de schémas d’activité et d’intérêts :
Goût pour la structuration et la routine.
Tendance à un intérêt pour les faits, les détails, la classification, les structures, la mémoire visuelle ou topographique, le calcul élémentaire, la façon dont les choses fonctionnent.
Différences d’interaction avec l’environnement sensoriel :
Capacité à percevoir des structures et détails que les autres ne perçoivent pas facilement.
Tendance à aimer les règles et la logique.
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
Il semble cependant indéniable que chacune des catégories d'action préventive ou d'étude d'action préventive suppose que l'autisme est problématique. C'est là que se porte l'objection primordiale des partisants de la neurodiversité. Plus spécifiquement, en ce qui concerne la prévention secondaire, ils pourraient remettre en question ce qui est comptabilisé comme une "morbidité" et qui en prend la décision. Pour la prévention tertiaire - incontestablement la catégorie la moins controversée - les recherches et interventions visant d'éviter ou de réduire la souffrance, les difficultés et la détresse des personnes autistes (recherches qui suscitent un soutien presqu'universel4) se produisent en parallèle de - et même parfois se chevauchent avec - des recherches et interventions visant à "normaliser" les comportements autistiques. Certaines interventions comportementales visent par exemple à renforcer les comportements appropriés (comme l'augmentation du temps de contact occulaire) tout en réduisant le comportement qui est perçu comme problématique (comme les comportements répétitifs et stéréotypies souvent connues sous les noms de stimming ou autostimulation), mais la valeur de telles activités est jugée par beaucoup comme hautement contestable. Encore plus controversée, une étude récente à fait état des effets de l'administration de l'hormone oxytocine à un groupe de personnes autistes de haut niveau dans un contexte prévu pour mesurer leurs interactions sociales, améliorer leur compréhension des intentions d'autrui et des indices sociaux. Pour les chercheurs, les changements de comportement des individus - comme une interaction plus forte et une préférence pour celui des partenaires qui leur est le plus favorable - a montré que l'oxytocine causait "un comportement social et un affect plus appropriés" chez les personnes autistes. Mais l'étude a été interprêtée par certains membres de la communauté autistique comme une expérience au cours de laquelle les autistes on en fait "appris à manifester égoisme, hypocrisie et penser en termes de les-bons-et-les-méchants. Leur objectivité, impartialité et altruisme ont été - de façon temporaire - "soignés""5. Clairement, le défi est de parvenir à communiquer aussi clairement que possible sur les objectifs et motifs d'une recherche ou stratégie d'intervention donnée, et sur la question cruciale de savoir si ce qu'on conçoit comme un résultat opportun est basé sur des considérations plus objectivement importantes que de s'"adapter" aux normes culturelles actuelles.6
La plupart des promoteurs de la neurodiversité ne nient pas qu'il y a des aspects négatifs dans l'autisme qu'il faut aider les personnes à surmonter. La question importante est "où place t'on la frontière entre aspects négatifs et différence", et qui décide de ce qu'il faut surmonter.
Benoit a écrit :Il y a déjà des threads sur la neurodiversité.
Trouvé celui-là ici (avec référence à celui-ci), ainsi que l'original(Pat Walsh, Mayada Elsabbagh, Patrick Bolton, Ilina Singh: "In search of biomarkers for autism: scientific, social and ethical challenges", Nature Reviews Neuroscience 12, 603-612, Oct. 2011).
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
C'est bien beau de vouloir toujours donner une définition positive de l'autisme mais je trouve que l'on a déjà suffisamment de mal à faire comprendre aux gens que l'autisme, même de type Haut Niveau ou Asperger est bel et bien un handicap très contraignant dans la vie, donc si en plus on lui donne une définition qui occulte les terme "négatifs" je pense que l'on peut directement cesser notre "combat" pour faire comprendre aux gens que les difficultés que l'on rencontre ne sont pas simplement un manque d'envie / d'effort ...
Je reste sur le "situation de handicap" et non handicap.
Les gens doivent comprendre que tant qu'ils n'y feront rien, rien ne s'améliorera par la seule intervention des psys ou je ne sais qui.
L'autisme n'est pas un putain de handicap physique qui se "soigne avec une prothèse".
Spoiler : :
Quelqu'un vient de me demander aujourd'hui si j'avais "avancé dans la résolution de mes problèmes de ..." Il n'a pas osé prononcer le mot autisme, je me demande bien pourquoi.
/ironie.
Benoit a écrit :Il y a déjà des threads sur la neurodiversité.
Trouvé celui-là ici (avec référence à celui-ci), ainsi que l'original(Pat Walsh, Mayada Elsabbagh, Patrick Bolton, Ilina Singh: "In search of biomarkers for autism: scientific, social and ethical challenges", Nature Reviews Neuroscience 12, 603-612, Oct. 2011).
Il plaide pour que les dépenses médicales allouées à la recherche des causes de l'autisme le soient plutôt à l'amélioration de la qualité de vie des personnes autistes et à leur inclusion dans la société.
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
Juste pour dire que je ne comprends absolument pas pourquoi il faut toujours qu'une chose soit positive ou négative, bien ou mal, bonne ou mauvaise. Il y a des tas de choses dans l'univers, dans la nature, qui sont je dirais "éthiquement neutres". Elles ont des mauvais côtés, et aussi des bons, comme la majorité de ce qui existe.
La pluie c'est bien pour le jardin, mais on va être mouillés. La chaleur aussi, mais ça épuise et on transpire. En haut de la montagne la vue est magnifique, mais c'est souvent très fatiguant pour arriver jusque là...
Je comprends que certains aient besoin de débattre de choses comme ça, mais j'avoue que cette manie de vouloir tout estampiller sur une échelle de valeur qui me paraît par définition peu objective; semble à mes yeux guère plus qu'une grosse perte de temps et d'énergie (genre "ok: on a 82% de gens qui disent que c'est négatif, 10% que c'est positif, et 8% ne savent pas... => on fait quoi?" )
C'est vrai, on dirait qu'il y a des personnes qui ont peur de la neutralité, il y a des personnes qu veulent "manichéer" (classer les bona et les mala), il y a des personnes qui interprètent négativement l'absence de positif, comme il y a des personnes qui interprètent positivement l'absence de négatif.
Cela dit, il y a des choses objectivement positives, par exemple ma vie. Ça ne se discute pas.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Cela dit, il y a des choses objectivement positives, par exemple ma vie. Ça ne se discute pas. [/quote]
J'espère que mon fils sera aussi heureux que tu sembles l'être. Il me paraît bien parti pour ?. Est-ce que c'est toi qui a dit sur un autre post il y a qq mois que ton médecin t'avait diagnostiqué un autisme où on ne pouvait déprimer? Ca me va bien comme autisme ?.
Pour en revenir au sujet, je pense qu'il ne faut effectivement pas oublier les difficultés et souffrances que provoque l'autisme pour les personnes concernées et leurs proches.
Et effectivement, il y a aussi des choses positives. Par exemple, moi, j'adore chez mon fils son côté factuel et sa logique implacable. Bon il faut dire que j'adore mon fils tout court aussi mais enfin, ce sont des choses que j'ai relevées et que j'ai toujours plaisir voir chez lui.
Bonne soirée
freeshost a écrit :Cela dit, il y a des choses objectivement positives, par exemple ma vie. Ça ne se discute pas.
Est-ce que c'est toi qui a dit sur un autre post il y a qq mois que ton médecin t'avait diagnostiqué un autisme où on ne pouvait déprimer?
Je n'ai pas de tel souvenir.
Cela dit, il reste que je fais partie de la petite frange de personnes autistes qui ont la chance de ne pas avoir trop d'anxiété, d'hypersensorialité. [Je suis la personne la plus chanceuse. Ça, par contre, je l'ai déjà dit plusieurs fois sur le forum. ]
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
misty a écrit :des mauvais côtés, et aussi des bons, comme la majorité de ce qui existe.
Que l'autisme (en tout cas sans retard mental) est fait à la fois de choses admirables et de choses inefficaces, c'est bien ce que je voulais dire en lançant le sujet avec ce texte qui semble au départ être une plaisanterie et qui est en fait très bien fait, avec chaque point correspondant à quelque chose dans le détail du DSM-5: donc sensiblement la même chose mais vu sous deux angles différents.
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.