Bernard Golse sur l'autisme
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Re: Bernard Golse sur l'autisme
Nouvel article de Bernard Golse dans "Libération" du 27/04/2010
Autisme, et si l’Etat se mêlait de ses affaires?
Tribune
Par BERNARD GOLSE Pédopsychiatre-psychanalyste, chef du service de pédopsychiatrie de l'hôpital Necker-Enfants-Malades à Paris.
La journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, le 2 avril, aura été l’occasion de prendre la mesure d’un revirement spectaculaire : en matière d’autisme infantile, le fanatisme a décidément changé de camp. On sait à quel point les théories de Bruno Bettelheim, souvent caricaturées, ont pu culpabiliser les parents, qui se sont sentis accusés par elles d’être à l’origine de l’autisme de leur enfant. On ne peut, hélas, revenir en arrière, fût-ce pour dénouer certains malentendus. Quoi qu’il en soit, aucun psychanalyste raisonnable ne pense plus, aujourd’hui, que cette pathologie si grave et si douloureuse puisse s’expliquer uniquement par des causes relationnelles. Chacun sait désormais que le développement de l’enfant, comme ses troubles, se jouent à l’entrecroisement de facteurs internes (notamment génétiques) et externes (dont la rencontre avec le travail psychique d’autrui), d’où la notion de modèle polyfactoriel, qui apparaît alors clairement comme le plus plausible et qui, comme tel, impose une prise en charge multidimensionnelle.
C’est dans cette perspective que se développent désormais de passionnantes réflexions à l’interface des neurosciences et de la psychanalyse (avec l’émergence du concept récent de «neuro-psychanalyse»). Dès lors, si certains psychanalystes ont pu, il y a quelques décennies, se montrer fanatiques d’une causalité purement psychogène de l’autisme infantile, ce sont aujourd’hui les partisans d’une causalité purement organique qui reprennent le flambeau du fanatisme, au nom d’une pseudo-scientificité faisant figure, en réalité, de véritable scientisme. L’affaire pourrait n’être qu’un débat entre spécialistes, si l’Etat ne s’en mêlait pas imprudemment.
Après avoir imposé un changement de terminologie dans les années 90, l’autisme sortant alors du champ de la maladie mentale pour être intégré à celui du handicap, l’Etat prétend aujourd’hui choisir le type de prise en charge qu’il importe de développer (la méthode comportementale Applied Behavior Analysis, ou ABA, en particulier). Imagine-t-on ce qui se passerait si l’Etat venait dire aux cardiologues que l’infarctus du myocarde doit changer d’appellation, et quels traitements doivent être prescrits aux patients ? L’autisme est devenu un trouble dit neuro-développemental, conçu comme de nature purement endogène, et il a été rangé sous la rubrique des «troubles envahissants du développement» (TED), dénomination dont les parents raffolent. Celle-ci correspond pourtant à une régression de la pensée nosologique, les troubles du spectre autistique (TSA) regroupant, en vrac, les pathologies autistiques au sens strict, les TED atypiques et les TED dits non spécifiés, rubrique imprécise et foncièrement non scientifique. Ainsi, la fréquence de l’autisme, qui était d’un cas pour 5 000 à 10 000 naissances, se voit aujourd’hui diluée dans celle des TSA, estimés à un cas sur 150 dans la population générale ! Bien entendu, il n’y a pas eu d’épidémie autistique, seulement un lobbying effréné pour faire prévaloir le concept flou de TSA, troubles auxquels la méthode ABA (pas plus validée que toute autre) serait susceptible de s’appliquer sans distinction aucune. On voit bien le marché juteux qui se profile ici…
Le gouvernement serait fort avisé de continuer à veiller seulement à la qualité de nos contenants d’action (équipements suffisants dans les différents domaines de la prise en charge) et de ne pas prétendre nous dicter des contenus d’action dont l’appréciation qualitative n’est en rien de son ressort. Il y va, me semble-t-il, du respect des enfants et de la liberté des familles. Que l’Etat fasse, notamment, en sorte que la loi de 2005 sur l’intégration scolaire des enfants autistes puisse enfin être appliquée, grâce à une formation adéquate des enseignants et des auxiliaires de vie scolaire, car les citoyens - autistes ou non - ont «droit au droit», selon la belle formule de Jean-Claude Ameisen. Le tout thérapeutique a échoué, le tout éducatif échouera de même. Que nos gouvernants prennent donc garde de ne pas emboîter inconsidérément le pas à un nouveau fanatisme avide de réduire l’autisme à sa seule part organique au sein d’une pensée nosologique molle, seulement à même de faire le miel d’officines comportementales, parfois plus ou moins douteuses.
Autisme, et si l’Etat se mêlait de ses affaires?
Tribune
Par BERNARD GOLSE Pédopsychiatre-psychanalyste, chef du service de pédopsychiatrie de l'hôpital Necker-Enfants-Malades à Paris.
La journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, le 2 avril, aura été l’occasion de prendre la mesure d’un revirement spectaculaire : en matière d’autisme infantile, le fanatisme a décidément changé de camp. On sait à quel point les théories de Bruno Bettelheim, souvent caricaturées, ont pu culpabiliser les parents, qui se sont sentis accusés par elles d’être à l’origine de l’autisme de leur enfant. On ne peut, hélas, revenir en arrière, fût-ce pour dénouer certains malentendus. Quoi qu’il en soit, aucun psychanalyste raisonnable ne pense plus, aujourd’hui, que cette pathologie si grave et si douloureuse puisse s’expliquer uniquement par des causes relationnelles. Chacun sait désormais que le développement de l’enfant, comme ses troubles, se jouent à l’entrecroisement de facteurs internes (notamment génétiques) et externes (dont la rencontre avec le travail psychique d’autrui), d’où la notion de modèle polyfactoriel, qui apparaît alors clairement comme le plus plausible et qui, comme tel, impose une prise en charge multidimensionnelle.
C’est dans cette perspective que se développent désormais de passionnantes réflexions à l’interface des neurosciences et de la psychanalyse (avec l’émergence du concept récent de «neuro-psychanalyse»). Dès lors, si certains psychanalystes ont pu, il y a quelques décennies, se montrer fanatiques d’une causalité purement psychogène de l’autisme infantile, ce sont aujourd’hui les partisans d’une causalité purement organique qui reprennent le flambeau du fanatisme, au nom d’une pseudo-scientificité faisant figure, en réalité, de véritable scientisme. L’affaire pourrait n’être qu’un débat entre spécialistes, si l’Etat ne s’en mêlait pas imprudemment.
Après avoir imposé un changement de terminologie dans les années 90, l’autisme sortant alors du champ de la maladie mentale pour être intégré à celui du handicap, l’Etat prétend aujourd’hui choisir le type de prise en charge qu’il importe de développer (la méthode comportementale Applied Behavior Analysis, ou ABA, en particulier). Imagine-t-on ce qui se passerait si l’Etat venait dire aux cardiologues que l’infarctus du myocarde doit changer d’appellation, et quels traitements doivent être prescrits aux patients ? L’autisme est devenu un trouble dit neuro-développemental, conçu comme de nature purement endogène, et il a été rangé sous la rubrique des «troubles envahissants du développement» (TED), dénomination dont les parents raffolent. Celle-ci correspond pourtant à une régression de la pensée nosologique, les troubles du spectre autistique (TSA) regroupant, en vrac, les pathologies autistiques au sens strict, les TED atypiques et les TED dits non spécifiés, rubrique imprécise et foncièrement non scientifique. Ainsi, la fréquence de l’autisme, qui était d’un cas pour 5 000 à 10 000 naissances, se voit aujourd’hui diluée dans celle des TSA, estimés à un cas sur 150 dans la population générale ! Bien entendu, il n’y a pas eu d’épidémie autistique, seulement un lobbying effréné pour faire prévaloir le concept flou de TSA, troubles auxquels la méthode ABA (pas plus validée que toute autre) serait susceptible de s’appliquer sans distinction aucune. On voit bien le marché juteux qui se profile ici…
Le gouvernement serait fort avisé de continuer à veiller seulement à la qualité de nos contenants d’action (équipements suffisants dans les différents domaines de la prise en charge) et de ne pas prétendre nous dicter des contenus d’action dont l’appréciation qualitative n’est en rien de son ressort. Il y va, me semble-t-il, du respect des enfants et de la liberté des familles. Que l’Etat fasse, notamment, en sorte que la loi de 2005 sur l’intégration scolaire des enfants autistes puisse enfin être appliquée, grâce à une formation adéquate des enseignants et des auxiliaires de vie scolaire, car les citoyens - autistes ou non - ont «droit au droit», selon la belle formule de Jean-Claude Ameisen. Le tout thérapeutique a échoué, le tout éducatif échouera de même. Que nos gouvernants prennent donc garde de ne pas emboîter inconsidérément le pas à un nouveau fanatisme avide de réduire l’autisme à sa seule part organique au sein d’une pensée nosologique molle, seulement à même de faire le miel d’officines comportementales, parfois plus ou moins douteuses.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Bernard Golse sur l'autisme
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Re: Bernard Golse sur l'autisme
J'aime bien ce nouveau concept de "neuro-psychanalyse"... ça fait moins imposture avec le "neuro" de neurosciences devant?
Boarf, de toute façon, dès qu'on lit "pédopsychiatre-psychanalyste" au tout début, ça nous ôte toute surprise par la suite...
«Nous sommes tous des farceurs: nous survivons à nos problèmes.» (Cioran)
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Re: Bernard Golse sur l'autisme
Ben quoi?
Il est pas bien ce texte?
Vous pouvez m'expliquer ce qui vous dérange?
Il est pas bien ce texte?
Vous pouvez m'expliquer ce qui vous dérange?
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"L'homme qui sait ne parle pas, L'homme qui parle ne sait pas." (Lao Tseu) ... J'arrête pas d'le dire!
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Re: Bernard Golse sur l'autisme
Ignorez-vous que certaines découvertes neurologiques ont confirmé certaines théories psychanalytiques?
Etes-vous capables quand vous êtes patraques d'affirmer que c'est un virus?
Vous sentez-vous des affinités avec Maurice Druon qui disait sortir son révolver quand il entendait le mot culture?
Est-ce que vous vous envisagez comme une chose qui n'inter-réagit pas avec son environnement?
Pensez-vous faire partie de l'environnement de vos enfants?
Pouvez-vous lire un texte au-delà de son titre?
Etes-vous capable d'être objectif?
Pouvez-vous m'expliquer ce texte, j'ai l'impression en le lisant et en vous lisant que quelque chose m'échappe?
Pouvez-vous me répondre?
Etes-vous capables quand vous êtes patraques d'affirmer que c'est un virus?
Vous sentez-vous des affinités avec Maurice Druon qui disait sortir son révolver quand il entendait le mot culture?
Est-ce que vous vous envisagez comme une chose qui n'inter-réagit pas avec son environnement?
Pensez-vous faire partie de l'environnement de vos enfants?
Pouvez-vous lire un texte au-delà de son titre?
Etes-vous capable d'être objectif?
Pouvez-vous m'expliquer ce texte, j'ai l'impression en le lisant et en vous lisant que quelque chose m'échappe?
Pouvez-vous me répondre?
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Re: Bernard Golse sur l'autisme
Ce qui me dérange c'est que Bernard Golse, un des tenants des théories les plus réactionnaires sur l'autisme aille "faire la morale" à l'Etat. L'attitude de mépris de ce monsieur à l'égard des parents d'autistes est inqualifiable. Jean en fut témoin.
Le plan autisme, aussi insuffisant soit-il, a le mérite de ne plus confisquer leur parole.
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Re: Bernard Golse sur l'autisme
Je te remercie de ta réponse, il s'agit donc d'un problème avec une personne en particulier, dans un contexte particulier?
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Re: Bernard Golse sur l'autisme
Oui en particulier mais en général aussi car derrière un discours semblant "rapprocher les deux extrêmes", il reste, au fond un psycha pur et dur.
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Re: Bernard Golse sur l'autisme
Alors, corrigez moi si je me trompe, ce texte cacherais en fait un relent d'aigreur contre les parents qui on coupé sa toute puissance en introduisant un arbitrage supérieur, a savoir l'état.
Ca me parait bien possible, mais la volonté d'endormir aidant peut être, je trouve que les sujets qu'il aborde méritent de l'être, au moins comme des questions.
Ca me parait bien possible, mais la volonté d'endormir aidant peut être, je trouve que les sujets qu'il aborde méritent de l'être, au moins comme des questions.
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Re: Bernard Golse sur l'autisme
"caricaturées" ?Bernard Golse a écrit :On sait à quel point les théories de Bruno Bettelheim, souvent caricaturées, ont pu culpabiliser les parents, qui se sont sentis accusés par elles d’être à l’origine de l’autisme de leur enfant. On ne peut, hélas, revenir en arrière, fût-ce pour dénouer certains malentendus.
"ont pu culpabiliser les parents" : et pour quoi n'écrit-il pas "ont culpabilisé les parents"
"qui se sont sentis accusés": et pourquoi n'écrit-il qui "ont été accusés" ?
"malentendus" ?
Et pourquoi ne parle-t-il pas des théories de Maud Mannoni ? Parce qu'elle est française ? Et que la psychanalyse française n'a rien à se reprocher ?
"aucun psychanalyste raisonnable" : peut-il citer les déraisonnables ? l'enseignement de psychologie à Rennes II ?Bernard Golse a écrit :Quoi qu’il en soit, aucun psychanalyste raisonnable ne pense plus, aujourd’hui, que cette pathologie si grave et si douloureuse puisse s’expliquer uniquement par des causes relationnelles. Chacun sait désormais que le développement de l’enfant, comme ses troubles, se jouent à l’entrecroisement de facteurs internes (notamment génétiques) et externes (dont la rencontre avec le travail psychique d’autrui), d’où la notion de modèle polyfactoriel, qui apparaît alors clairement comme le plus plausible et qui, comme tel, impose une prise en charge multidimensionnelle.
"Chacun sait désormais " est une formule qui présente comme acquis ce qui ne l'est pas. Si chacun le sait, pourquoi ne pas indiquer les pages où c'est considéré comme acquis dans le "socle commun de connaissances" publié par la haute autorité de santé ...
"à l’entrecroisement de facteurs internes (notamment génétiques) et externes (dont la rencontre avec le travail psychique d’autrui)" : l'existence de facteurs génétiques est très fortement contesté chez les psychanalystes
exemple sur un forum - voir aussi les publications de JC Maleval
De plus, BG parle souvent de facteurs de susceptibilité (cf. l'intervention reproduite en vidéo) ce qui n'a rien à voir avec le très fort déterminisme génétique qui apparaît dans les études concernant les jumeaux.
Enfin, les facteurs "externes" les plus souvent cités ont trait à l'environnement physique, au déroulement de la maternité ou de l'accouchement qu'à la "rencontre avec le travial psychique d'autrui". Et derrière ce jargon, il met la dépression de la mère, dépression "la plupart du temps inaperçue". Evidemment, dans un tribune libre de Libération, il ne va pas le dire aussi crûment que quand il discourt devant des étudiants. C'est un discours qu'il ne peut tenir que devant des professionnels - à l'abri des parents.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Bernard Golse sur l'autisme
Je comprends votre indignation et votre colère.
Je me suis permis de venir vous provoquer parce que les deux réactions qui ont suivi le texte m'ont fait peur comme si vous aviez confirmé l'obscurantisme dont il vous accusait.
Comme me fait peur l'habitude de dire " les autistes".
A un moment, j'ai eu le culot d'aller discuter sur un forum de psychanalystes, j'ai fini par me faire virer.
Un éduc m'a carrément insultée, un psy m'a répondu que je ne pouvais pas être autiste puisque je parlais.
Comme je tentais de leur expliquer comment je fonctionnais, l'un m'a répondu qu'il fallait choisir, malade ou soignant, en gros, tu ne dois pas t'occuper de comprendre ce qu'il se passe en toi, mais laisser faire les spécialistes.
Mais un a été bien.
Alors je sais, les psy c'est pas toujours le top, loin s'en faut, mais en lisant, en étudiant la psychanalyse, j'ai pu démêler pas mal de ce qui m'arrivait parce que j'ai compris les principes généraux du développement et que j'ai pu voir en quoi je ne répondais pas à la norme et pourquoi je ne pourrais pas être "soignée par la parole".
Beaucoup de psy "interprètent" des théories à leur sauce et surtout, étant inefficaces dans le cadre de l'autisme, en tout cas s'ils appliquent leur cure traditionnelle, ils ne veulent pas lâcher leur sentiment de pouvoir façonner les hommes et je crois bien que l'autisme rend infaçonnable .
Cependant je pense que certaines formes d'autismes liées à une détermination génétique peuvent résulter d'une confrontation à "l'appareil psychique d'autrui", être réactionnelles, comme il y a des schizophrénies réactionnelles. Ce qui n'implique pas dans mon esprit une responsabilité parentale, mais une relation de cause à effet mécanique.
Je crois d'ailleurs que des chercheurs ont trouvé des relations entre autisme et schizophrénie autres que symptomatiques.
On n'a sûrement pas fini de découvrir des trucs mais il est certain que les chercheurs font plus avancer l'histoire que certains praticiens, pourtant, pas mal d'avancées ont été faites à partir de la clinique, donc par des praticiens chercheurs
Mais je suis vraiment heureuse que vous m'ayez répondu, je n'ai plus l'impression d'être face à un sujet tabou, à un non-dit terrifiant, je vous remercie.
Je me suis permis de venir vous provoquer parce que les deux réactions qui ont suivi le texte m'ont fait peur comme si vous aviez confirmé l'obscurantisme dont il vous accusait.
Comme me fait peur l'habitude de dire " les autistes".
A un moment, j'ai eu le culot d'aller discuter sur un forum de psychanalystes, j'ai fini par me faire virer.
Un éduc m'a carrément insultée, un psy m'a répondu que je ne pouvais pas être autiste puisque je parlais.
Comme je tentais de leur expliquer comment je fonctionnais, l'un m'a répondu qu'il fallait choisir, malade ou soignant, en gros, tu ne dois pas t'occuper de comprendre ce qu'il se passe en toi, mais laisser faire les spécialistes.
Mais un a été bien.
Alors je sais, les psy c'est pas toujours le top, loin s'en faut, mais en lisant, en étudiant la psychanalyse, j'ai pu démêler pas mal de ce qui m'arrivait parce que j'ai compris les principes généraux du développement et que j'ai pu voir en quoi je ne répondais pas à la norme et pourquoi je ne pourrais pas être "soignée par la parole".
Beaucoup de psy "interprètent" des théories à leur sauce et surtout, étant inefficaces dans le cadre de l'autisme, en tout cas s'ils appliquent leur cure traditionnelle, ils ne veulent pas lâcher leur sentiment de pouvoir façonner les hommes et je crois bien que l'autisme rend infaçonnable .
Cependant je pense que certaines formes d'autismes liées à une détermination génétique peuvent résulter d'une confrontation à "l'appareil psychique d'autrui", être réactionnelles, comme il y a des schizophrénies réactionnelles. Ce qui n'implique pas dans mon esprit une responsabilité parentale, mais une relation de cause à effet mécanique.
Je crois d'ailleurs que des chercheurs ont trouvé des relations entre autisme et schizophrénie autres que symptomatiques.
On n'a sûrement pas fini de découvrir des trucs mais il est certain que les chercheurs font plus avancer l'histoire que certains praticiens, pourtant, pas mal d'avancées ont été faites à partir de la clinique, donc par des praticiens chercheurs
Mais je suis vraiment heureuse que vous m'ayez répondu, je n'ai plus l'impression d'être face à un sujet tabou, à un non-dit terrifiant, je vous remercie.
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Re: Bernard Golse sur l'autisme
edité
Modifié en dernier par samoju le mardi 11 mai 2010 à 9:41, modifié 1 fois.
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Re: Bernard Golse sur l'autisme
Merci aussi pour le décryptage.
Le type qui crie au loup contre la dé-responsabilisation au profit de l'état mais qui évite toute responsabilité de son coté est effectivement pas claire, c'est le moins qu'on puisse dire.
C'est un peut la méthode classique ça, d'agresser l'autre discrètement pour qu'il s'énerve et pour pouvoir pouvoir l'accuser de s'énerver et se faire défenseur du bon déroulement.
C'est précisément le truc utilisé par le taré qui sévissait sur aaf, luna semblais être la seule a ne pas en avoir été dupe avant qu'il ne se prenne les pied dans le tapi en citant ces propres interventions infondées sur wikipédia .
Alors justement, il affirmais que Hans Asperger avais caché qu'il avait tout pompé en douce à Ewa Ssucharewa. Bon évidement c'est des conneries, mais on rejoint le fait qu'historiquement l'autisme est apparu comme une différenciation au sein des troubles schizoïdes, et on peut encore lire aujourd'hui (ici, dans le premier paragraphe de l'intro) qu'il parlaient du même trouble, autrement dit que le syndrome d'asperger a d'abord été identifié sous la terminologie de personnalité schizoïde.
Donc liée ou pas, un rapprochement existe dans l'histoire des mots et la distinction progressive.
Le type qui crie au loup contre la dé-responsabilisation au profit de l'état mais qui évite toute responsabilité de son coté est effectivement pas claire, c'est le moins qu'on puisse dire.
C'est un peut la méthode classique ça, d'agresser l'autre discrètement pour qu'il s'énerve et pour pouvoir pouvoir l'accuser de s'énerver et se faire défenseur du bon déroulement.
C'est précisément le truc utilisé par le taré qui sévissait sur aaf, luna semblais être la seule a ne pas en avoir été dupe avant qu'il ne se prenne les pied dans le tapi en citant ces propres interventions infondées sur wikipédia .
Alors justement, il affirmais que Hans Asperger avais caché qu'il avait tout pompé en douce à Ewa Ssucharewa. Bon évidement c'est des conneries, mais on rejoint le fait qu'historiquement l'autisme est apparu comme une différenciation au sein des troubles schizoïdes, et on peut encore lire aujourd'hui (ici, dans le premier paragraphe de l'intro) qu'il parlaient du même trouble, autrement dit que le syndrome d'asperger a d'abord été identifié sous la terminologie de personnalité schizoïde.
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Re: Bernard Golse sur l'autisme
Je me demande bien pourquoi il s'en prend à l'état.
Son mépris pour les parents ressort bien quand il affirme que ces derniers raffolent du terme TED que, visiblement BG n'apprécie pas.
Le changement de dénomination ne vient-t-il pas plutôt d'une harmonisation des appellations à l'international?
Quand à son allusion à la cardiologie, si les cardiologues en étaient restés à la saignée, l'état serait bien obligé d'intervenir. Fort heureusement, les cardiologues français ne sont pas prisonniers de pratiques et de théories archaïques, comme l'est BG.
Son mépris pour les parents ressort bien quand il affirme que ces derniers raffolent du terme TED que, visiblement BG n'apprécie pas.
Le changement de dénomination ne vient-t-il pas plutôt d'une harmonisation des appellations à l'international?
Quand à son allusion à la cardiologie, si les cardiologues en étaient restés à la saignée, l'état serait bien obligé d'intervenir. Fort heureusement, les cardiologues français ne sont pas prisonniers de pratiques et de théories archaïques, comme l'est BG.
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Re: Bernard Golse sur l'autisme
Bonnes remarques de la part de Nicolew avec les saignées.
Je pense que BG est furax que l'Etat vienne sur ses plates-bandes, avec d'autres idées que les siennes. D'où sa réaction.
Je pense que BG est furax que l'Etat vienne sur ses plates-bandes, avec d'autres idées que les siennes. D'où sa réaction.
Bernard (55 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)