Le principe du packing est la régression. Dan un papier de 2004,
L’évolution psychiatrique 69 (2004) 641–650, le Pr Delion a écrit que le pack a pour but
de jouer et déjouer » à sa guise (de l'enfant), à la fois les angoisses qui l’assaillent, mais aussi les moyens qu’il a utilisés pour s’en défendre
.
Dans le pack,
il va récupérer ses premières enveloppes psychiques.
pour ceux qui ne savent pas de quelles angoisses il s'agit:
Ces angoisses sont décrites par de nombreux auteurs, notamment postkleiniens,
qui ont pris en psychothérapie des enfants autistes et en ont donc approché les
mécanismes de fonctionnement psychique d’une manière intéressante pour tous les soignants
qui les accueillent. Elles peuvent être résumées par la locution que nous propose
Winnicott, celle « d’agonies primitives » [8]. Il en évoque plusieurs sortes mais celle qui me
semble exemplaire est celle qu’il nomme : « ne pas cesser de tomber ».
la conséquence des angoisses:
Ces angoisses particulières peuvent déclencher chez ces enfants des mécanismes de défenses, tels que l’agrippement pathologique, que l’on peut lire ( [9], p. 8–20) comme continuation pathologique du grasping réflexe, modèle matriciel des défenses archaïques. Il est intéressant d’articuler cet agrippement avec les avatars de l’identité adhésive décrite par E. Bick4, réélaborée par D. Meltzer [10] identification adhésive pathologique.
Ces signes (que présentent le enfants) sont aussi porteurs d’un message personnel de cet enfant-là, qui le singularise parmi les autres enfants porteurs des mêmes signes cliniques. Nous savons que telle stéréotypie ou telle automutilation est variable en fonction de chacun des enfants rencontrés.
Ainsi est justifié le pack, pour l'ensemble des signes, et pas seulement pour les automutilations graves, que présente l'enfant et qui peut être interprété comme un message d'angoisse primordiale. On peut tout de même noter que l'exemple cité à la fin de l'article concerne un enfant qui s'automutile.
On voit bien aussi qu'il ne s'agit pas des mêmes types d'angoises que celles dues à la crainte de ne pas savoir gérer une situation.
Quelque soit le but de la régression, c'est un retour en arrière. Si l'automutilation est un indice d'une étape difficile dans le développement de la personnalité, le packing peut la faire disparaitre, mais au prix d'une régression : perte d'acquis et d'autonomie.
Provisoirement, il est peut être plus facile de gérer quelqu'un redevenu calme mais sans volonté que quelqu'un, qui, dans son développement, a une phase de révolte plus que difficile. Il est tout fait normal, pour tous, d'avoir des phases de révolte.
le terme de régression et aussi utilisé par Laura Spinney. Après son article paru dans The Lancet, il y a eu échange de correspondance, publié dans la revue.
voici sa dernière réponse :
Packing therapy for autism
I take issue with Maria Rhode’s response (Jan 12, p 115)1 to my World Report2 on packing.
In the 2005 edition of his book Le packing,3 Pierre Delion, who
pioneered the technique for children, suggests that the child in the pack undergoes a regression, replaying in a secure environment the relationship between a mother and her newborn.
He has also written that when packing is used as a therapy for autistic children who self-harm, it “allowsthe child to rid itself progressively of its pathological defence mechanisms against archaic anxieties”,3 where “archaic anxieties” refer to the
child’s response to his or her earliest relationships. Rhode is therefore incorrect when she says that presentday psychoanalytic workers do not subscribe to such a theory—at least one of them does.
I did not say that the Tavistock Clinic uses packing in its treatment of aut istic children; however, many French chil dren are being treated in this way.
Delion and others believe that packing is beneficial. Many parents of autistic chil dren believe that not only is it
ineffective, but it is cruel.
The results of the first ever clinical trial of the treatment have not yet been published. Although I appreciate the enormous challenge that the management of autistic children presents to doctors and other professionals, surely the question is whether
they should be allowed to practise such a controversial treatment before it has been properly assessed?
I declare that I have no confl ict of interest.