HQI et erreur de diagnostic

Toutes discussions concernant l'autisme et le syndrome d'Asperger, leurs définitions, les méthodes de diagnostic, l'état de la recherche, les nouveautés, etc.
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Daredevil
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Re: HQI et erreur de diagnostic

Message par Daredevil »

Autiste ou surdoué ? a écrit :Les papiers et diagnostics ne changent pas ce qu'on est mais permettent à l'extérieur de nous appréhender par rapport à certains critères, de même qu'ils nous situent par rapport aux autres
ou de mesestimer le possible résultats d'effort dans la façon de fonctionner.
Ce qui peut amener à ne plus croire dans la capacité de la personne à faire face et changer le regard positif.
c'est sa nature, de ne pas voir de gens. est-ce encore la peine de l'invité ?
il est bizarre c'est validé :?
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Astragale
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Re: HQI et erreur de diagnostic

Message par Astragale »

Voici un texte tiré du livre

AUTISMES
RALENTIR LE MONDE EXTÉRIEUR,
CALMER LE MONDE INTÉRIEUR

du Dr Bruno Gepner

sur l'hypothèse d'une "Personnalité Autistique"

P. 189

"Existe-t-il une personnalité autistique ? Rappelons-nous que la personnalité est l’identité psychologique d’une personne, faite de propensions, de tendances et de potentialités, qu’elle est la résultante de facteurs et d’influences génétiques et environnementales (affectives, éducatives, morales) et qu’elle s’exprime à travers le caractère, les motivations, les intentions, les désirs et les choix conscients et inconscients de la personne, à travers son langage verbal, émotionnel et corporel, ses comportements.

Et il existe des liens entre un type de personnalité, les troubles inhérents à celle-ci pouvant l’émailler au cours du développement ou de la vie (lorsqu’elle vacille et se défend moins efficacement face à la réalité interne ou externe), et certaines maladies neuropsychiques (lorsque celle-ci n’est plus efficace pour y faire face). Par exemple, une personnalité schizoïde ou schizotypique dans l’enfance fait courir un plus grand risque de développer une schizophrénie à l’adolescence, une personnalité obsessionnelle accroît le risque de trouble obsessionnel-compulsif, une personnalité anxieuse est un terreau pour développer différents types d’angoisses, une personnalité paranoïaque peut se décompenser en une psychose paranoïaque à l’occasion de certains événements de vie.

Dans ce contexte, que serait la personnalité autistique ? Est-ce qu’une telle personnalité existe ? Est-ce qu’existent des traits de personnalité autistique dans la population générale ? Si tel était le cas, quels seraient les liens entre la pathologie autistique et la personnalité autistique ?

Les désordres du spectre autistique sont des troubles neurodéveloppementaux. Sur ce spectre, l’autisme le plus sévère se situe à une extrémité, le syndrome d’Asperger se situe à l’autre extrémité. Mais, au-delà de cette « extrémité », existerait-il une personnalité autistique ?

Si elle existe, elle doit être au minimum marquée par une tendance contemplative, une capacité à s’autoabsorber dans des activités perceptives et cognitives (computationnelles, mnésiques, artistiques ou autres), une tendance à s’autosuffire, une propension à la solitude, voire à l’isolement, le plus souvent du fait d’un faible développement du sens social, et non d’un manque d’envie d’interagir avec autrui.

Considérons maintenant un scénario selon lequel un bébé présenterait les caractéristiques d’une telle proto-personnalité dès les débuts de sa vie, pour des raisons constitutionnelles. Si aucun facteur de risque supplémentaire, aucun événement environnemental physique ou psychique de décompensation ne surviennent dans la vie de ce bébé, il pourrait grandir avec cette personnalité autistique, sans éprouver de souffrance majeure, sans jamais être dépisté ou diagnostiqué comme une personne affectée d’un TED et sans avoir jamais besoin d’un quelconque service médico-social.

En revanche, si un facteur de décompensation (parfois mineur26) survient précocement au cours de son développement pré- ou postnatal, la proto-personnalité de ce bébé pourrait décompenser et évoluer vers l’un ou l’autre des désordres de la constellation autistique. Nous avions préalablement proposé cette approche en utilisant les concepts d’épigenèse et d’auto-organisation pour rendre compte de la manière dont le cerveau et le psychisme d’un individu intègrent les événements intrinsèques et extrinsèques, et pour expliquer comment des désordres d’épigenèse et d’auto-organisation conduisent à l’émergence d’un syndrome autistique chez un enfant.

Cette personnalité autistique, si elle existe, serait la limite nosographique des troubles du spectre autistique. Si ce scénario est spéculatif, il nous permet toutefois de situer une 26. Ce sont des systèmes du type goutte d’eau qui fait déborder le vase, ou grain de sable qui fait s’écrouler une dune, où un événement apparemment mineur de l’environnement engendre des conséquences catastrophiques. Ces systèmes combinent les propriétés des systèmes vivants auto-organisés et de la zone de transition entre les troubles psychopathologiques autistiques sévères, les troubles plus légers et des formes d’intelligence, de personnalité et d’être-au-monde autistiques.

Suite aux remarques de Laurent Lavigne, je précise que cette approche est fondée sur la notion de continuum : continuum entre les différents désordres de la constellation autistique ; continuum entre ces désordres et d’autres constellations de troubles et de particularités neurodéveloppementaux (épilepsies, troubles attentionnels, déficience intellectuelle, précocité intellectuelle ou « surdouance », troubles du développement du langage et moteurs, etc.) ; continuum entre la constellation des troubles autistiques et la personnalité autistique ; enfin, continuum entre personnalité autistique et d’autres types de personnalité.

Cette approche est le contraire d’une logique binaire qui opposerait normalité et anormalité mentale, puisque la norme n’est pas l’absence de pathologies, mais plutôt un équilibre suffisamment stable, dynamique et évolutif, entre différentes petites psychopathologies de la vie quotidienne."

L'idée d'une telle personnalité fait son chemin puisque des psychologues de la surdouance la décrivent également.
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Bulledozer
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Re: HQI et erreur de diagnostic

Message par Bulledozer »

Astragale a écrit :Voici un texte tiré du livre

AUTISMES
RALENTIR LE MONDE EXTÉRIEUR,
CALMER LE MONDE INTÉRIEUR

du Dr Bruno Gepner

sur l'hypothèse d'une "Personnalité Autistique"

P. 189

"Existe-t-il une personnalité autistique ? Rappelons-nous que la personnalité est l’identité psychologique d’une personne, faite de propensions, de tendances et de potentialités, qu’elle est la résultante de facteurs et d’influences génétiques et environnementales (affectives, éducatives, morales) et qu’elle s’exprime à travers le caractère, les motivations, les intentions, les désirs et les choix conscients et inconscients de la personne, à travers son langage verbal, émotionnel et corporel, ses comportements.

Et il existe des liens entre un type de personnalité, les troubles inhérents à celle-ci pouvant l’émailler au cours du développement ou de la vie (lorsqu’elle vacille et se défend moins efficacement face à la réalité interne ou externe), et certaines maladies neuropsychiques (lorsque celle-ci n’est plus efficace pour y faire face). Par exemple, une personnalité schizoïde ou schizotypique dans l’enfance fait courir un plus grand risque de développer une schizophrénie à l’adolescence, une personnalité obsessionnelle accroît le risque de trouble obsessionnel-compulsif, une personnalité anxieuse est un terreau pour développer différents types d’angoisses, une personnalité paranoïaque peut se décompenser en une psychose paranoïaque à l’occasion de certains événements de vie.

Dans ce contexte, que serait la personnalité autistique ? Est-ce qu’une telle personnalité existe ? Est-ce qu’existent des traits de personnalité autistique dans la population générale ? Si tel était le cas, quels seraient les liens entre la pathologie autistique et la personnalité autistique ?

Les désordres du spectre autistique sont des troubles neurodéveloppementaux. Sur ce spectre, l’autisme le plus sévère se situe à une extrémité, le syndrome d’Asperger se situe à l’autre extrémité. Mais, au-delà de cette « extrémité », existerait-il une personnalité autistique ?

Si elle existe, elle doit être au minimum marquée par une tendance contemplative, une capacité à s’autoabsorber dans des activités perceptives et cognitives (computationnelles, mnésiques, artistiques ou autres), une tendance à s’autosuffire, une propension à la solitude, voire à l’isolement, le plus souvent du fait d’un faible développement du sens social, et non d’un manque d’envie d’interagir avec autrui.

Considérons maintenant un scénario selon lequel un bébé présenterait les caractéristiques d’une telle proto-personnalité dès les débuts de sa vie, pour des raisons constitutionnelles. Si aucun facteur de risque supplémentaire, aucun événement environnemental physique ou psychique de décompensation ne surviennent dans la vie de ce bébé, il pourrait grandir avec cette personnalité autistique, sans éprouver de souffrance majeure, sans jamais être dépisté ou diagnostiqué comme une personne affectée d’un TED et sans avoir jamais besoin d’un quelconque service médico-social.

En revanche, si un facteur de décompensation (parfois mineur26) survient précocement au cours de son développement pré- ou postnatal, la proto-personnalité de ce bébé pourrait décompenser et évoluer vers l’un ou l’autre des désordres de la constellation autistique. Nous avions préalablement proposé cette approche en utilisant les concepts d’épigenèse et d’auto-organisation pour rendre compte de la manière dont le cerveau et le psychisme d’un individu intègrent les événements intrinsèques et extrinsèques, et pour expliquer comment des désordres d’épigenèse et d’auto-organisation conduisent à l’émergence d’un syndrome autistique chez un enfant.

Cette personnalité autistique, si elle existe, serait la limite nosographique des troubles du spectre autistique. Si ce scénario est spéculatif, il nous permet toutefois de situer une 26. Ce sont des systèmes du type goutte d’eau qui fait déborder le vase, ou grain de sable qui fait s’écrouler une dune, où un événement apparemment mineur de l’environnement engendre des conséquences catastrophiques. Ces systèmes combinent les propriétés des systèmes vivants auto-organisés et de la zone de transition entre les troubles psychopathologiques autistiques sévères, les troubles plus légers et des formes d’intelligence, de personnalité et d’être-au-monde autistiques.

Suite aux remarques de Laurent Lavigne, je précise que cette approche est fondée sur la notion de continuum : continuum entre les différents désordres de la constellation autistique ; continuum entre ces désordres et d’autres constellations de troubles et de particularités neurodéveloppementaux (épilepsies, troubles attentionnels, déficience intellectuelle, précocité intellectuelle ou « surdouance », troubles du développement du langage et moteurs, etc.) ; continuum entre la constellation des troubles autistiques et la personnalité autistique ; enfin, continuum entre personnalité autistique et d’autres types de personnalité.

Cette approche est le contraire d’une logique binaire qui opposerait normalité et anormalité mentale, puisque la norme n’est pas l’absence de pathologies, mais plutôt un équilibre suffisamment stable, dynamique et évolutif, entre différentes petites psychopathologies de la vie quotidienne."

L'idée d'une telle personnalité fait son chemin puisque des psychologues de la surdouance la décrivent également.
interessant :-)
Bulledozer
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Re: HQI et erreur de diagnostic

Message par Bulledozer »

du coup j'aime bien y confronter cet article ...
tout cela interroge sur l'activation ou non selon aussi l'épigénétique ou justement avec une personnalité autre comme moi qui cumule un état psychotique, un état anxieux et un TSA...

https://blogs.mediapart.fr/gilles-bouqu ... -continuum
Bulledozer
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Re: HQI et erreur de diagnostic

Message par Bulledozer »

ce qui me gêne précédemment c'est de parler de pathologie autistique ... par contre mais le reste me fait justement bien asseoir le fait qu'on peut naître autiste - sur le spectre- (ce n'est pas une pathologie au même titre que la douance ou autre neurodiversité) mais qu'il y a des structures psychiques associées qui elles, décompenseront ou pas, pourront se réorganiser ou pas, trouveront des symptômes de protection ou pas à double tranchant souvent... surtout PARCE QUE cette singularité de développement - donc hors pathologie- n'aura pas été reconnue ou ne peut pas / ne veut pas aussi s'adapter à ce qui n'a pas de sens pour lui ...
pour moi ça me parle plus comme ça... je mets pour ma part la décompensation comme conséquence d'une non appréhension extérieure - et intérieure du coup un peu- de cette différence de développement .. et pas l'inverse comme certains soignants l'ont écrit plusieurs fois à mon sujet " traits autistiques par ci traits autistiques par là ... "
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Autiste ou surdoué ?
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Re: HQI et erreur de diagnostic

Message par Autiste ou surdoué ? »

c'est sa nature, de ne pas voir de gens. est-ce encore la peine de l'invité ?
Rien que cela ce serait bien .... : ne plus être invité, ou que par des gens choisis... tu me fais rêver !
Diagnostiqué par le CRA en 2020 non autiste mais de gros problèmes dans le ressenti des émotions (alexithymie) et dans la communication sociale.

HQI aussi, ce qui peut aller de pair.
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Astragale
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Re: HQI et erreur de diagnostic

Message par Astragale »

@Bulledozer : le HQI n'est en aucun cas une pathologie ! :shock:
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Autiste ou surdoué ?
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Re: HQI et erreur de diagnostic

Message par Autiste ou surdoué ? »

Je confirme : c'est une casserole mais pas une pathologie ! :mrgreen:
Diagnostiqué par le CRA en 2020 non autiste mais de gros problèmes dans le ressenti des émotions (alexithymie) et dans la communication sociale.

HQI aussi, ce qui peut aller de pair.
Bulledozer
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Re: HQI et erreur de diagnostic

Message par Bulledozer »

Astragale a écrit :@Bulledozer : le HQI n'est en aucun cas une pathologie ! :shock:
justement je dis que ça n'en est pas une ça tombe bien. ou alors c'est mal compris. je dis bien que l'autisme ne l'est pas aussi
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Re: HQI et erreur de diagnostic

Message par Bulledozer »

j'ai du mal m'exprimer, je soulignais que dans l'article cité cela parle de l'autisme comme un pathologie et je dis que ça n'en est pas une au même titre que le HQI.
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Manichéenne
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Re: HQI et erreur de diagnostic

Message par Manichéenne »

Mouais, enfin comparer l'autisme et le HQI, c'est tout de même un peu abusé. A moins de se focaliser uniquement sur une extrémité du spectre, et encore.
Il y en a un des deux qui peut être difficile à vivre, l'autre est un handicap potentiellement très sévère.
Personnellement ça m'agace quand je lis que l'autisme n'est qu'une autre manière d'être et que le problème ne viendrait que de l'extérieur et de l'acceptation de la société.

Pour la qualification de pathologie, ça a déjà fait débat ici. Il en ressort que globalement il ne s'agit effectivement pas d'une maladie selon la majorité des personnes sur le forum et des définitions, sans que ça fasse un consensus pour autant.
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin en cours d'évaluation neuropsy.
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misty
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Re: HQI et erreur de diagnostic

Message par misty »

Manichéenne a écrit :Personnellement ça m'agace quand je lis que l'autisme n'est qu'une autre manière d'être et que le problème ne viendrait que de l'extérieur et de l'acceptation de la société.
Je vois ce que tu veux dire, et trouve ça simpliste aussi. Mais d'un autre côté je me demande ce qu'il en est des "cas" qui ne passent pas par la case "autisme" mais sont très certainement autistes.
Pour revenir sur Gould et Burton, je ne doute pas qu'ils aient traversé beaucoup de souffrances, mais ils ont trouvé leur manière à eux de les traverser voire de les supprimer. Gould en a eu plein le dos des obligations sociales: il s'est complètement isolé (réglant le problème définitivement). Chaque fois que je vois un film de Burton que je n'avais pas encore vu (dernièrement Frankenweenie), je trouve ça incroyable à quel point il décline toujours le même sujet, le même type de personnages, toujours cette souffrance. Pour toujours hurler son droit à être comme il est (c'est comme ça que je le vois en tout cas).

Si tu ne vas jamais voir un psy, et n'obtiens donc jamais de diagnostic (dans le cas où tu es autiste, bien sûr) ta souffrance ne sera pas "pathologisée" mais on ne peut pour autant nier son existence.

C'est ça que je trouve très compliqué à concevoir, car comme je le disais l'autisme à l'âge adulte et la psychiatrie me semblent assez antinomiques...

Encore une fois ce n'est que mon ressenti.
Et plus ça va plus je me dis que sans ma fille et mon copain je ne ferais jamais toutes ces démarches; donc je suppose que quelqu'un dans mon cas qui n'a ni compagnon ni enfant ne saura jamais s'il est autiste. C'est là que ça devient la théorie des cordes et que ça noue le cerveau :crazy:
*Diag TSA*

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Herlock Martin
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Re: HQI et erreur de diagnostic

Message par Herlock Martin »

Bonsoir,
ce fil est très intéressant, et m'interroge...
Astragale, je ne sais comment exprimé ce qu'à produit la lecture de ton récit, difficile de me mettre à ta place, mais ça n'a pas du être simple...heureusement il semble que tu sois arrivée sur "ta côte", tu as enfin accosté "chez toi" :D

Je ne suis pas encore en mesure de m'exprimer avec des certitudes car mon parcours n'est pas terminé, mais une psychiatre m'a dirigé vers un CRA en me disant "le CRA va déterminé si vous êtes plutôt SA/hpi ou HPI/sa" si l'utilisation des majuscules et des minuscules est claire pour comprendre l'ascendance d'une particularité sur l'autre... au final ce CRA a déterminé que je n'étais concerné ni par l'une ni par l'autre, pas de TSA ni SA, et un niveau intellectuel "dans les limites supérieures de la moyenne"....

Tout ça pour dire que des particularités des HPI sont présentes chez moi, en partie, mais en partie moindre que des particularités du SA, il y a de plus et je crois que l'on en a pas assez parlé ici, surtout des personnes calées comme Manichéenne et Misty (que j'aime beaucoup lire pour leur propos toujours censés :D ), un tronc commun entre SA et HPI, expliquant pour moi le continuum indéniable entre ces deux sphères. Attention, je ne compare ni n'oppose SA et HPI, je dis juste que lorsque l'on se renseigne sur les comportements observables des porteurs de ces particularités (SA et pas TSA, et HPI voire THPI) il y a des points communs, vite fait je cite respect de la règle, sens de la justice, mauvais rapport au groupe, etc...et hors comportement, les hypersensibilités, les intérêts restreints des SA et obsessionnels des HPI que l'on peut parfois "confondre"...
Bref, tout ça pour dire que dans mon cas j'aurai pu être "content" de me dire "Eureka ! je ne suis pas dans les TSA mais à l'extérieur par le continuum et concerné par le HPI"....sauf que...difficile d'exprimer ce que je vis...même si pour le CRA je suis exclu des TSA car trop en capacité d'introspection (après plus de cinq ans de travail psy, comment ne pas être en mesure de faire resurgir des souvenirs???)...en tous cas si je suis bien SA, oui j'ai des capacités développées en 40 années de galères et il y a plus handicapé que moi, si je suis Hpi (je rappelle ICV 145, RP 116, MT 109, VT 105), je suis un hpi qui percute pas, qui comprends vite mais à qui il faut expliquer longtemps, qui lit lentement écrit lentement, qui ne pourrais pas gérer une entreprise, qui ne gère pas les phénomènes de groupes et ne suscite pas l'émulation, etc...bref un HPI tout bidon...enfin, je ne vis pas un décalage difficile à vivre, je vis des souffrances et des situations difficiles du fait d'incapacités handicapantes au quotidien....

Bref, encore merci Astragale pour ce témoignage, merci à tous ceux qui ont participé à ce fil, une fois encore ce forum est "d'utilité publique" :bravo:
sa lecture devrait être obligatoire aux professionnels à qui l'on confit nos circonvolutions cérébrales en quête de sens de nous même.
Prédiag TSA en 14...
Scores élevés sur WAIS en 14 et 16
Prédiag TSA bis en 16
TSA diagnostiqué en 17
3 ADOS, 1 ADI, 1 SQC, 1 M-CHAT, 2 WAIS, pour un atypique même dans l'autisme :mryellow:
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Astragale
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Re: HQI et erreur de diagnostic

Message par Astragale »

Herlock Martin a écrit :Bref, encore merci Astragale pour ce témoignage, merci à tous ceux qui ont participé à ce fil, une fois encore ce forum est "d'utilité publique" :bravo:
sa lecture devrait être obligatoire aux professionnels à qui l'on confit nos circonvolutions cérébrales en quête de sens de nous même.
Merci à toi Herlock Martin, je suis heureuse que mon témoignage soit utile ! :D
Bulledozer a écrit :j'ai du mal m'exprimer, je soulignais que dans l'article cité cela parle de l'autisme comme un pathologie et je dis que ça n'en est pas une au même titre que le HQI.
En revanche là je ne suis pas d'accord du tout. Et j'irai même jusqu'à dire que ce genre d'approche est de nature à faire naitre beaucoup de confusion de part et d'autre.

Remettons un peu les choses en perspective :

- Le HQI est une "douance", une "surefficience" (désolée pour ceux que ces mots chagrinent, ce sont les faits). Le HQI décrit des compétences supérieures dans de nombreux domaines. Il implique dans quelques cas seulement, des "difficultés". Il y a parfois de grandes souffrances (qui ne sont pas réservées au surdoués) en raison d'une hyper-sensibilité et d'une hyper-empathie.

- L'autisme est un "trouble développemental" qui est reconnu comme handicap et qui donne droit à des aides, des prises en charge et même le droit de ne pas travailler de toute sa vie. Il implique de grandes difficultés (je répète le mot "handicap") qui mettent à mal la communication sociale, le fonctionnement moteur avec de graves conséquences sur la vie quotidienne, professionnelle et affective.

Effectivement, un courant de pensée actuel vise à présenter le SA comme une "simple différence cognitive". C'est effectivement une différence cognitive, mais elle est loin d'être simple !

Je conseille à tous les HQI qui se posent des questions sur leur cas de faire une immersion en milieu autiste avec toute l'honnêteté intellectuelle dont ils sont capables. Enfin, je rejoins Misty quand elle émettait l'hypothèse que cette litanie de questions intérieures permanente est tout sauf autistique...
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Daredevil
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Re: HQI et erreur de diagnostic

Message par Daredevil »

(@astergale
Enfin, je rejoins Misty quand elle émettait l'hypothèse que cette litanie de questions intérieures permanente est tout sauf autistique...
Cette litanie m'empêche de fonctionner normalement, et elle n'est pas permanente car elle prendrait le dessus sur mes cogitations habituelles : celles qui me permettent de ne pas oublier de dire bonjour aux voisins (+ sourire ) quand je le croise le matin. (Il m'est arrivé de croire l'avoir salué, et lui de me dire que je ne l'avais pas vu) Et sur ce genre d'exemple, je me dis qu'une grande passion n'empeche pas de tourner rond.
Mon amie fait ça machinalement même en robe de chambre à demi éveillé. Il n'y a qu'en cogitant que j'existe au monde. :( )
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