La CLIS-TED

[Mafayann59]

Bonjour,

je viens de m'inscrire sur ce site, que je trouve intéressant par ses différentes approches de l'autisme. J'habite Dunkerque et j'ai une petite fille de 7 ans avec un TED non spécifié. Elle est prise en charge en hôpital de jour depuis 3 ans et suivie par une AVS à l'école. Ses progrès ont été très significatifs et nous sommes contents de la prise en charge. Pour son entrée en CP (clis-ted a priori) nous devons remplir un dossier MDPH, et dans ce cadre ma fille a dû passer un test qi. La psychologue m'a appelée ce matin pour me dire qu'on pouvait récupérer les résultats au centre de jour et que nous pourrons la rencontrer en cas de besoin. A priori le test révèle un qi de performance particulièrement bon avec supports visuels, l'avis est donc favorable pour une entrée en clis-ted (il y en a 3 sur notre secteur, et 1 collège vient d'ouvrir une section pour autistes).

Quelqu'un aurait-il des informations, des expériences à ce sujet ?
Dois-je en conclure que ma fille a un Autisme de haut niveau ? (elle n'a parlé que vers 5 ans, et propreté à 4 ans 1/2)

Merci d'avance.

[Mars]

Bonjour et bienvenue Mafayann59,
Je n'ai pas de réponse à ta question mais je pense que des utilisateurs du forum pourront te donner quelques pistes.

[bernard]

Dois-je en conclure que ma fille a un Autisme de haut niveau ? (elle n'a parlé que vers 5 ans, et propreté à 4 ans 1/2)

Le retard de langage élimine le diag du syndrome d'Asperger.
L'aspie a un QI verbal > QI performance.
L'AHN a un QI performance > QI verbal.
1/4 des aspies de 6 à 12 ans étudiés par Hans Asperger avait un retard sur l'hygiène corporelle.
Mais il faut connaitre les résultats des autres tests pour se prononcer. Donc aller au rendez-vous et écouter les explications.

[Jean]

Bienvenue sur le forum.

Ma première réaction : Mais pourquoi ne pas essayer d'abord un CP classique avec AVS ?

Ce qui est intéressant au CRA de Brest, c'est que les parents d'enfants scolarisés peuvent se rencontrer tous les mois et discuter des possibilités. La tendance générale des discussions et des expériences, c'est de tenter le CP en classe normale.

C'est l'expérience du CP qui permet de voir s'il vaut mieux utiliser d'autres moyens utiles, comme les CLIS (c'est un plus si elles sont spécialisées TED - mais quelles techniques éducatives y sont proposées ?).

[Mafayann59]

Concernant les résultats du QI, j'en saurai plus demain, je vous en ferai part. Ensuite je verrai pour prendre rdv.

Pour répondre à Jean sur le CP avec AVS, j'avoue que je n'y suis pas opposée, seulement comme on nous propose une solution d'intégration progressive, autant opter pour celle-ci. Nous avons visité une classe de ce type il y a peu. Il y a 8 enfants maxi regroupés par âge, celle que nous avons vu regroupait les "petits", en gros CP à CE2. Les cours se font au rythme des enfants, une AVS est présente pour tout le groupe. En fonction du niveau de l'enfant, il y a intégration dans une classe traditionnelle selon la matière considérée comme acquise (que l'enfant peut suivre dans un groupe "normal").
A l'heure actuelle, ma fille n'est pas à l'aise dans des grands groupes, elle a des pbls de concentration (comme la plupart des autistes me direz-vous) et n'écoute pas dans les moments de rassemblement, son AVS doit lui ré-expliquer les consignes.
Toutefois, rien n'est gagné pour la clis-ted, on fera quand même une demande en CP avec 12h d'AVS. Sachant qu'à partir de septembre elle quitte le centre de jour pour le Camps (orthophonie, psy)
Je pense qu'elle est prête aux apprentissage puisqu'en ce moment elle nous demande de lui apprendre à lire, elle est en GS mais elle a 7 ans alors pourquoi pas essayer, on ne lui impose pas de méthode elle va à son rythme. Elle apprend vite, donc on verra.

Merci pour vos réponses!

[maho]

Bonjour et bienvenue Mafayann
Comme Jean j'aurais tendance a penser a un CP avec AVS, la Maternelle est moins structuré et donc les enfants ont du mal a trouver une concentration, une routine. En Cp, elle trouvera peut etre un milieu qui lui convient mieux pour rester concentré, ca vaut le coup d'essayer.

[Mafayann59]

Bonsoir,

je viens de lire les résultats du test de Fanny, la psy a utilisé le WIPPSI 3:
QTv : 44 (noté déficitaire ; des subtest homogènes avec des notes standards planchers)
QTp : 75 (avec un 9 en subtest matrice; elle est située dans la limite inférieure à la norme)
QVt : 53 (zone déficitaire, grande lenteur d'exécution)
QIT : non significatif (non calculé à cause de la différence entre le verbal et performance).
Visiblement, elle a eu du mal à la concentrer sur les tests, et il a fallu qu'elle use de ruse comme le "cache vichy" ou en guidant son regard. Quand Fanny en a marre de faire qqchose c'est aussi sa façon de la faire comprendre, bref elle zappe. Cela dit, même si elle n'a pu obtenir un QI global, son QI de performance laisse à penser que la clis-ted est la meilleure option, dans tous les cas l'assistante sociale va appuyer son dossier MDPH en ce sens.
En conclusion, elle préconise une pédagogie avec support visuel et concret.
Avec ces résultats, je n'ai aucune idée de ce que cela donnerai en CP classique avec AVS.

Je vais demander à rencontrer la psy pour avoir plus d'explications, peut-être existe-t-il des tests plus appropriés aux TED, ou vaut-il mieux attendre qu'elle évolue encore....on verra.

[Mafayann59]

J'ai oublié de préciser que le diagnostique posé suite à l'évaluation était : dysharmonie cognitive. Je comprends que la cause = intelligence fluide en décalage avec un déficit verbal (elle parle souvent hors contexte, et sans structure)

Merci d'avance pour vos lumières, votre site est intéressant même s'il est "très breton" lol

[Jean]

Je me pose des questions sur le terme de "dysharmonie cognitive" : j'ai l'impression de le voir de plus en plus employée.

Les recommandations officielles sur le diagnostic précoce indiquent notamment (page 49) :

o Il est recommandé de faire référence à la nosographie reconnue internationalement et d’éviter des termes pouvant être perçus comme trop vagues tels que « traits » ou « tendances autistiques ».
o Dans les cas où il est difficile d’établir avec précision le diagnostic, il est important de donner un cadre diagnostique, tel que « TED non spécifiés » ou « troubles du développement ». Une explication doit être donnée aux parents sur les raisons de ces imprécisions et une évaluation ultérieure doit être proposée.
o Conformément à la demande de la plupart des parents, il est recommandé de leur remettre un rapport écrit synthétisant les principaux résultats des bilans réalisés.
o Il est souhaitable de favoriser l’accès des familles aux informations sur leurs droits, les associations, les ressources locales, le syndrome autistique, etc.

En utilisant le terme de dysharmonie cognitive, le professionnel utilise la CFTMEA (classification française) à la place de la CIM-10 ou DSM-IV, classifications internationales (terme savant de "nosographie").

Le tableau des correspondances figure page 38 du même rapport. Vous y verrez le terme de "dysharmonie psychotique". Outre le rapport écrit, vous devez demander au professionnel quelle classification il utilise et s'il peut vous donner la correspondance dans la classification internationale.

[Mafayann59]

Je la rencontrerai le mois prochain certainement pour en discuter, nous venons de changer de pédopsy, l'ancien ayant rejoint le CRA de Brest...Dans son rapport elle dit bien que son trouble est le TED, pour moi (à confirmer) elle utilise le terme de dysharmonie pour expliquer son test hétérogène.
Je lui poserai la question sur la classification utilisée.

merci pour vos conseils.
Bon WE!

[Jean]

Brest ville - Fermeture de Clis. L'Adapei dénonce cette décision
Le Télégramme - 16 avril 2010

Hier, l'antenne brestoise de l'Adapei a dénoncé la décision de fermer trois Clis dans le Finistère. Des mamans ont témoigné de la nécessité pour les enfants de ces classes spécialisées.

«Nous dénonçons la décision de l'Inspection d'académie de fermer trois Classes d'inclusion scolaire (Clis) dans le Finistère (Kroas- Saliou à Plouzané, Paul-Langevin àBrest et Kerjestin à Quimper». Daniel Meunier, membre de l'Association des parents et amis des personnes handicapées mentales (Adapei), est remonté: «Après enquête, nous nous sommes aperçus que ces classes seraient pleines à la rentrée prochaine. Ça pose un problème d'accès au droit à la scolarisation. Nous voulons faire jouer toutes les voix de recours qui sont à notre disposition pour faire changer cette décision. Nous avons besoin d'un avocat par Clis. Dans le Finistère, il y en a dix. Nous lançons un appel à des personnes qui voudraient nous aider». Pour Daniel Meunier et Marie Le Bihan, membres de l'Adapei, l'analyse de l'Inspection d'académie serait contestable. «On nous annonce une fermeture sous trois ans qui serait indolore. Ça fera 120 places en moins, or il y a actuellement une liste d'attente de 118enfants dans les IME. Les Clis sont un besoin pour les enfants qui souffrent de troubles cognitifs. Ils n'arrivent pas à entrer dans les apprentissages au même rythme que les autres».

Des mamans témoignent

Aux côtés de Marie et Daniel, Cécile Jégou et Cathy Balcon, deux mamans, témoignent, abondant le propos. «À 11ans, Hervé, mon fils, diagnostiqué autiste, a, pour la première fois cette année, intégré une Clis, à Kerhallet. Il est encadré par une enseignante spécialisée et une infirmière. C'est, pour nous parents, un changement radical. L'an dernier, il était déscolarisé. En déprime. Il a même fait une tentative de suicide. En classe, il n'était pas dérangeant ? son handicap n'est pas forcément visible? mais il n'apprenait rien. Aujourd'hui, c'est le jour et la nuit, assure Cécile. Je n'ai plus à la maison une bombe à retardement. Il s'estposé, ne se sent plus isolé avec d'autres élèves comme lui. Son esprit s'ouvre. Il s'investit dans la lecture. Il est prêt à aller au collège mais dans une classe protégée...».

«Nous voulions une école ordinaire»

Eliaz, le fils de Cathy, âgé lui de 10ans, souffre de trisomie 21. «Il y a un an, il était scolarisé en CP à Plouguerneau, avec le soutien d'une AVS. Ça n'a pas fonctionné. Eliaz a été déstabilisé. Il a fini sous les meubles de la classe. On nous a suggéré de le mettre dans une Clis. In extremis, nous avons trouvé une place à Ploudalmézeau et là, c'est le bonheur. Il est même accueilli dans d'autres classes, en art plastique, en breton. Il a été accepté... Aujourd'hui, il écrit, il lit. Il se met même aux mathématiques. S'il lepouvait, Eliaz irait même à l'école le dimanche. Et pourtant, nous avions tellement envie, pour lui, d'une école ordinaire...».

Une réunion est programmée à l'antenne de l'Adapei (8,rue Brizeux), le mardi 27 avril, à destination des parents et des sympathisants des Clis.

* Karine Joncqueur

Marie Le Bihan, Daniel Meunier (au premier plan), Cécile Jégou et Cathy Balcon, parents d'enfants scolarisés en Clis, déplorent la fermeture annoncée de certaines d'entre elles.

Ouest-France du 17 avril
Pour les élèves handicapés, il faut aussi des Clis

Pour l'Adapéi, les Clis sont des classes spécifiques pour des enfants handicapés, à mi-chemin entre la scolarisation individuelle en classe ordinaire et l'Institut médico-éducatif.

Dans la région brestoise, deux classes seront fermées en septembre. Mais pour des parents, les Clis sont nécessaires, à mi-chemin entre les IME et la classe ordinaire. Témoignages à l'appui...
« Initialement, pour mon fils, je voulais une classe ordinaire. Pour qu'il prenne ces enfants comme modèles. » Cécile Jégou, de Brélès, est la mère d'Hervé. Souffrant de troubles cognitifs, il a été diagnostiqué autiste. Il a effectué un an dans une classe ordinaire, aidé par une auxiliaire de vie scolaire (AVS) à temps plein. Une expérience malheureuse. « Il a perdu en autonomie. Quand l'AVS n'était plus là, il ne savait plus quoi faire. » L'année dernière, Hervé, déprimé, n'était plus scolarisé.

« Il a grandi »

Cette année, à 11 ans, il étudie dans la Clis « troubles de la personnalité » de l'école de Kerhallet, à Brest. « C'est le jour et la nuit. Il est bien intégré. Le soir, à la maison, je n'ai plus à gérer des troubles du comportement. Finies les idées noires, les envies de suicides. Il est en paix. » Le fait d'évoluer aux côtés d'autres enfants qui ont des difficultés comme lui, l'a rassuré. « Il ne se sent plus isolé. » Il a fait des progrès. « Il a grandi ».

Un bémol. Son institutrice, en congé maternité, est remplacée par une enseignante non formée. Ce qui freine la progression d'Hervé. Mais, l'année prochaine, Cécile Jégou espère qu'il intégrera une UPI (l'équivalent de la Clis, en collège).

Cathy Balcon est mère d'Héliaz, 10 ans, trisomique 21. Ils habitent Plouguerneau. Pour la deuxième année, son fils est scolarisé dans la Clis de Ploudalmézeau. Là aussi, l'expérience en classe ordinaire avec AVS s'est mal déroulée. « Il y a eu conflit avec l'institutrice. Mon fils a terminé l'année sous les meubles de la classe ! En Clis, ça se passe super bien ! Il a beaucoup progressé en lecture et écriture. Et même en maths. Il veut aller à l'école le dimanche ! »

« Tout dépend du degré de handicap »

En septembre, trois Classes d'inclusion scolaires vont fermer : Paul-Langevin à Brest, Kroas-Saliou à Plouzané et Kerjestin à Quimper. « Mais, d'ici trois ans, dans le Finistère, dix Clis seront supprimées. C'est scandaleux ! », s'insurge Daniel Meunier, membre de l'Adapéi (Association des parents et amis des personnes handicapées mentales) et père d'un garçon autiste en UPI.

« L'Inspection dit appliquer la loi de février 2005 : ce sont les parents d'enfants handicapés qui ont voulu la scolarisation individuelle dans des classes ordinaires, indique Marie Le Bihan, de l'association. Mais on n'a jamais voulu la suppression des Clis ! Elles font partie du système. Tout dépend du degré de handicap ! »

Selon l'Inspection, il y aurait trop de Clis dans le Finistère. Avec des places vacantes. L'Adapéi rétorque que les trois Clis menacées sont pleines, y compris pour septembre. Et qu'en fait, il n'y a pas assez de telles classes dans les autres départements. « Ils veulent casser le réseau des Clis, comme cela a été fait pour les Rased. »

L'association cherche des bénévoles qui connaissent le droit pour organiser juridiquement la défense des Clis.

Laurence GUILMO.
Ouest-France

[Jean]

Des explications sur le site Autisme Infantile

http://autismeinfantile.com/prise-en-ch ... n-la-clis/

[Mafayann59]

Dans une semaine les enseignants de clis-ted vont répartir les enfants dans les écoles du secteur et je n'ai toujours pas reçu la notification MDPH...
Fanny est accepté dans l'école de sa sœur en CP traditionnel, son AVS est d'accord pour la suivre (elle aurait droit à 12h), cette solution m'apparaît de plus en plus sympathique d'autant qu'elle s'est clairement "liée" avec quelques uns de ses petits camarades. Elle a beaucoup progressé et a le niveau de grande section "faible" (encore des problèmes pour synthétiser les infos, elle se perd dans les détails) Du coup je suis très optimiste. J'ai senti la directrice un peu inquiète mais le centre de jour et l'équipe pédagogique seraient d'accord pour assurer le lien.

Croyez-vous que je peux encore refuser la clis ? Jusqu'à il y a 15 jours on était encore d'accord pour cette option avec mon mari, je ne voudrai pas qu'on nous prenne pour des girouettes ou des inconscients, alors que tous les spécialistes nous conseillent la clis...

D'avance merci pour vos témoignages (si ça se trouve elle sera refusée en clis parce qu'ils auront pris un enfant plus en difficulté...)

[Jean]

De la fréquentation mensuelle de réunion de parents depuis plus de 5 ans, j'ai toujours entendu dire que le CP est plus favorable pour les enfants autistes, parce que l'enseignement est plus structuré qu'en maternelle.

Il faut donc aller en CP traditionnel autant que possible, et d'autant plus que l'école est ouverte à cette expérience, en espérant avoir un AVS.

A la fin du CP, on regarde ce qui a marché et n'a pas marché, ce qu'il faut faire.

Pour aller en CLIS, il faut l'accord des parents.

On ne peut connaître précisément la situation de chaque enfant (et je suis vraiment mal placé pour çà), mais je suis persuadé qu'il faut tenter la scolarisation en CP d'abord.

Si la quesiton de la CLIS se pose, celà veut dire que la scolarisation ordinaire n'est pas sans problème. Il faut donc un AVS.

Ce qui est détestable, c'est lorsque les institutions (école, MDH, inspection d'académie, hôpital de jour etc ...) disent aux parents : c'est soit la CLIS, soit l'école ordinaire sans AVS.

[florence35]

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