Comprendre les autres et se comprendre soi-même
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Comprendre les autres et se comprendre soi-même
Bonjour à tous,
Je me demandais si les austistes étaient capables, lors d'une conversation, de se demander (non pas de savoir, juste se demander) ce que pensent ou veulent vraiment dire les autres.
Par exemple, quelqu'un est en train de vous parler, et vous vous demandez "tiens, mais qu'est-ce qu'il pense en disant ça ?" ou alors "tiens, mais qu'est-ce qu'il veut vraiment dire ? Parce que ce qu'il dit ne me semble pas très cohérent."
Et est-ce qu'il vous arrive fréquemment de ne pas être capable d'expliquer ce que vous éprouvez lorsqu'on vous le demande, et de ne répondre que par ce qui vous semble être la normalité et pas du tout ce qui se rapporte à vous, et enfin bref, j'ai un peu de mal à m'expliquer...
Je vois une psychologue depuis quelques temps et je suis bien embêtée : lorsqu'elle me pose des questions sur ce que je ressens ou qu'elle me demande d'expliquer ce que je peux éprouver dans telle ou telle situation, j'ai beaucoup de mal à m'auto-analyser et à expliquer ce qui se passe en vrai, et par défaut je donne la réponse qui me semble correspondre à la réalité. La "bonne réponse" en quelque sorte. Sauf que cette réponse ne me correspond pas du tout et je ne m'en rends compte qu'au bout d'un long moment et il est trop tard car la séance est terminée.
Pardon pour le chaos de cette requête.
Je me demandais si les austistes étaient capables, lors d'une conversation, de se demander (non pas de savoir, juste se demander) ce que pensent ou veulent vraiment dire les autres.
Par exemple, quelqu'un est en train de vous parler, et vous vous demandez "tiens, mais qu'est-ce qu'il pense en disant ça ?" ou alors "tiens, mais qu'est-ce qu'il veut vraiment dire ? Parce que ce qu'il dit ne me semble pas très cohérent."
Et est-ce qu'il vous arrive fréquemment de ne pas être capable d'expliquer ce que vous éprouvez lorsqu'on vous le demande, et de ne répondre que par ce qui vous semble être la normalité et pas du tout ce qui se rapporte à vous, et enfin bref, j'ai un peu de mal à m'expliquer...
Je vois une psychologue depuis quelques temps et je suis bien embêtée : lorsqu'elle me pose des questions sur ce que je ressens ou qu'elle me demande d'expliquer ce que je peux éprouver dans telle ou telle situation, j'ai beaucoup de mal à m'auto-analyser et à expliquer ce qui se passe en vrai, et par défaut je donne la réponse qui me semble correspondre à la réalité. La "bonne réponse" en quelque sorte. Sauf que cette réponse ne me correspond pas du tout et je ne m'en rends compte qu'au bout d'un long moment et il est trop tard car la séance est terminée.
Pardon pour le chaos de cette requête.
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Re: Comprendre les autres et se comprendre soi-même
Je répondrais à la deuxième partie de la question, c'est mon avis personnel. Il est difficile pour une personne autiste d'exprimer ses émotions ou d'expliquer ses pensées. En tout cas si elle le fait ce sera différemment d'une personne dans la norme et donc ce n'est pas ce qu'attend une psy (en fait généralement les 'questions de psy' ne sont pas du tout appropriés à ce mode d'expression). Il est certainement plus facile dans ce cas là de répondre ce qui est attendu plutot qu une réponse spontanée. Je ne te conseille de ne pas trop s'aventurer à ce jeu là car normalement une séance de psy doit etre fait pour soi et non pour faire plaisir à la psy meme si on a l habitude de faire ce petit jeu de maquillage en permanence. S'il y a des questions qui t'ennuient tu n'es pas obligé d'y répondre.
Je n'ai pas de diagnostic /!\
Ce que tu as la force d'être, tu as aussi le droit de l'être - Max Stirner
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Re: Comprendre les autres et se comprendre soi-même
J'aime bien cogiter sur les comportements, la psychologie sociale. Les sciences du comportement et du langage aident à comprendre les comportements divers des diverses personnes. Mais elles ne sont rien s'il n'y a pas de pratique, à commencer par l'observation in situ (d'abord dans les tribunes, ensuite sur le terrain).
En situation, j'aurai parfois de la difficulté à résumer ce que je ne veux pas résumer, à trouver le bout par lequel commencer (même si je sais qu'il faut bien commencer à quelque part). La pensée arborescente n'est pas étrangère à cette difficulté.
Je me souviens d'un examen. À une question ouverte (sur l'offre et la demande), j'avais répondu 2-3 pages, alors qu'un paragraphe suffisait.
C'est comme quand des personnes néophytes me demandent de leur expliquer ce qu'est l'autisme. Il y a tant de choses à dire que, au début, je ne savais pas par où commencer. Bon, là, maintenant, je résume avec "traitement différent des informations", "difficultés avec les interactions sociales", "souvent hypersensibilités", puis je parle de la zone "Asperger" et de la nuance "neurodiversité".
Bon, puis vous savez, mes comptes-rendus...
En situation, j'aurai parfois de la difficulté à résumer ce que je ne veux pas résumer, à trouver le bout par lequel commencer (même si je sais qu'il faut bien commencer à quelque part). La pensée arborescente n'est pas étrangère à cette difficulté.
Je me souviens d'un examen. À une question ouverte (sur l'offre et la demande), j'avais répondu 2-3 pages, alors qu'un paragraphe suffisait.
C'est comme quand des personnes néophytes me demandent de leur expliquer ce qu'est l'autisme. Il y a tant de choses à dire que, au début, je ne savais pas par où commencer. Bon, là, maintenant, je résume avec "traitement différent des informations", "difficultés avec les interactions sociales", "souvent hypersensibilités", puis je parle de la zone "Asperger" et de la nuance "neurodiversité".
Bon, puis vous savez, mes comptes-rendus...
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Comprendre les autres et se comprendre soi-même
Je peux me demander ce que pensent mes interlocuteurs. Par exemple : "pourquoi parle t'il de ça ? Est-ce que ça l'intéresse vraiment ? Est-ce qu'il cherche seulement à parler pour parler ?"
Mais généralement je suis plutôt occupée à envisager comment je pourrais répondre pour relancer la conversation.
Ce qui m'amène au deuxième point : je passe beaucoup d'énergie à réfléchir à ce qu'on attend de moi et ce que je dois faire. Donc il m'arrive de répondre ce qui est attendu plutôt que ce qui est vrai.
C'est d'autant plus le cas que répondre ce qui est logique plutôt que ce que je ressens demande moins de temps, donc limite le risque qu'on me reproche un trop long silence avant de répondre.
Mais généralement je suis plutôt occupée à envisager comment je pourrais répondre pour relancer la conversation.
Ce qui m'amène au deuxième point : je passe beaucoup d'énergie à réfléchir à ce qu'on attend de moi et ce que je dois faire. Donc il m'arrive de répondre ce qui est attendu plutôt que ce qui est vrai.
C'est d'autant plus le cas que répondre ce qui est logique plutôt que ce que je ressens demande moins de temps, donc limite le risque qu'on me reproche un trop long silence avant de répondre.
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin en cours d'évaluation neuropsy.
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Re: Comprendre les autres et se comprendre soi-même
Quand je dois avoir un entretien -
Je fais attention à ma tenue, mon attitude et je suis hyper concentrée sur les mots que l'on me dit.
J'essaie de répondre ce qu'il faut - cad pas ce que je voudrais vraiment - je n'y arrive pas - mais j'essaie de formuler la phrase la plus courte possible qui correspond à ce qu'il faut répondre ou à ce qu'il est judicieux de dire.
Ca devient assez vite le désordre et je finis assez largement épuisée de tels exercices.
Avec les années et à force d'être forcée et contrainte de "travailler sur moi-même" je sais assez bien m'analyser à l'intérieur de moi-même mais cela quand il n'y a plus de raison en fait, quand c'est trop tard. Mais avec les années j'ai acquis une assez bonne façon d'analyser les situations et ce que je pense en moi-même.
Je ne crois pas réfléchir pour savoir ce que pense l'autre en parlant - mais j'essaie de garder, de discerner le schéma, le but, le sujet précis de la discussion qui est abordé, pour pouvoir rebondir dessus. Je ne sais pas ce que les autres pensent, en fait ça m'est un peu égal - j'essaie juste de répondre correctement dans le sujet mentionné.
Je fais attention à ma tenue, mon attitude et je suis hyper concentrée sur les mots que l'on me dit.
J'essaie de répondre ce qu'il faut - cad pas ce que je voudrais vraiment - je n'y arrive pas - mais j'essaie de formuler la phrase la plus courte possible qui correspond à ce qu'il faut répondre ou à ce qu'il est judicieux de dire.
Ca devient assez vite le désordre et je finis assez largement épuisée de tels exercices.
Avec les années et à force d'être forcée et contrainte de "travailler sur moi-même" je sais assez bien m'analyser à l'intérieur de moi-même mais cela quand il n'y a plus de raison en fait, quand c'est trop tard. Mais avec les années j'ai acquis une assez bonne façon d'analyser les situations et ce que je pense en moi-même.
Je ne crois pas réfléchir pour savoir ce que pense l'autre en parlant - mais j'essaie de garder, de discerner le schéma, le but, le sujet précis de la discussion qui est abordé, pour pouvoir rebondir dessus. Je ne sais pas ce que les autres pensent, en fait ça m'est un peu égal - j'essaie juste de répondre correctement dans le sujet mentionné.
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Re: Comprendre les autres et se comprendre soi-même
Merci à tous pour vos réponses,
Manichéenne a écrit :Je peux me demander ce que pensent mes interlocuteurs. Par exemple : "pourquoi parle t'il de ça ? Est-ce que ça l'intéresse vraiment ? Est-ce qu'il cherche seulement à parler pour parler ?"
Mais généralement je suis plutôt occupée à envisager comment je pourrais répondre pour relancer la conversation.
Ce qui m'amène au deuxième point : je passe beaucoup d'énergie à réfléchir à ce qu'on attend de moi et ce que je dois faire. Donc il m'arrive de répondre ce qui est attendu plutôt que ce qui est vrai.
C'est d'autant plus le cas que répondre ce qui est logique plutôt que ce que je ressens demande moins de temps, donc limite le risque qu'on me reproche un trop long silence avant de répondre.
Nouvelle et Manichéenne, vous venez de mettre des mots sur ce que j'avais tant de mal à exprimer. C'est exactement ça. Je posais la question car ma psy m'a dit qu'elle ne pensait pas que je puisse être asperger bien que je présente des traits autistiques car je me pose des questions sur ce que pensent ou veulent dire les gens, cela me paraissait un peu étrange (je suis en attente de diagnostique).Nouvelle a écrit :Quand je dois avoir un entretien -
Je fais attention à ma tenue, mon attitude et je suis hyper concentrée sur les mots que l'on me dit.
J'essaie de répondre ce qu'il faut - cad pas ce que je voudrais vraiment - je n'y arrive pas - mais j'essaie de formuler la phrase la plus courte possible qui correspond à ce qu'il faut répondre ou à ce qu'il est judicieux de dire.
Ca devient assez vite le désordre et je finis assez largement épuisée de tels exercices.
Avec les années et à force d'être forcée et contrainte de "travailler sur moi-même" je sais assez bien m'analyser à l'intérieur de moi-même mais cela quand il n'y a plus de raison en fait, quand c'est trop tard. Mais avec les années j'ai acquis une assez bonne façon d'analyser les situations et ce que je pense en moi-même.
Je ne crois pas réfléchir pour savoir ce que pense l'autre en parlant - mais j'essaie de garder, de discerner le schéma, le but, le sujet précis de la discussion qui est abordé, pour pouvoir rebondir dessus. Je ne sais pas ce que les autres pensent, en fait ça m'est un peu égal - j'essaie juste de répondre correctement dans le sujet mentionné.
Merci Ixy pour ta réponse. Effectivement, une séance psy est faite pour soi, et il faut s'obliger à arrêter le jeu du maquillage pour faire attention à son propre ressenti (encore faut-il le comprendre et le percevoir correctement ^^).Ixy a écrit :Je répondrais à la deuxième partie de la question, c'est mon avis personnel. Il est difficile pour une personne autiste d'exprimer ses émotions ou d'expliquer ses pensées. En tout cas si elle le fait ce sera différemment d'une personne dans la norme et donc ce n'est pas ce qu'attend une psy (en fait généralement les 'questions de psy' ne sont pas du tout appropriés à ce mode d'expression). Il est certainement plus facile dans ce cas là de répondre ce qui est attendu plutot qu une réponse spontanée. Je ne te conseille de ne pas trop s'aventurer à ce jeu là car normalement une séance de psy doit etre fait pour soi et non pour faire plaisir à la psy meme si on a l habitude de faire ce petit jeu de maquillage en permanence. S'il y a des questions qui t'ennuient tu n'es pas obligé d'y répondre.
Freehost, je ne suis pas certaine d'avoir bien tout compris avec la pensée arborescente et l'observation dans les tribunes. Je t'imagine en train de plaider dans un tribunal, en robe noire, avec une plante sur la tête. Je suppose que ce n'était pas du tout ton propos ^^.freeshost a écrit :J'aime bien cogiter sur les comportements, la psychologie sociale. Les sciences du comportement et du langage aident à comprendre les comportements divers des diverses personnes. Mais elles ne sont rien s'il n'y a pas de pratique, à commencer par l'observation in situ (d'abord dans les tribunes, ensuite sur le terrain).
En situation, j'aurai parfois de la difficulté à résumer ce que je ne veux pas résumer, à trouver le bout par lequel commencer (même si je sais qu'il faut bien commencer à quelque part). La pensée arborescente n'est pas étrangère à cette difficulté.
Je me souviens d'un examen. À une question ouverte (sur l'offre et la demande), j'avais répondu 2-3 pages, alors qu'un paragraphe suffisait.
C'est comme quand des personnes néophytes me demandent de leur expliquer ce qu'est l'autisme. Il y a tant de choses à dire que, au début, je ne savais pas par où commencer. Bon, là, maintenant, je résume avec "traitement différent des informations", "difficultés avec les interactions sociales", "souvent hypersensibilités", puis je parle de la zone "Asperger" et de la nuance "neurodiversité".
Bon, puis vous savez, mes comptes-rendus...
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Re: Comprendre les autres et se comprendre soi-même
Tu connais la pensée arborescente ? C'est l'une des caractéristiques de beaucoup de (toutes ?) personnes HPI. Les personnes Asperger ne sont d'ailleurs pas en reste dans le domaine.
Quant aux tribunes, c'était une analogie, pour dire que : sans la pratique, la théorie était vaine, vide, d'une vacuité abyssale. On peut bien palabrer des footballeurs, des arbitres, des supporteurs, des hooligans. Si on ne va jamais sur le terrain, ne serait-ce que pour observer, nos palabres sont vaines voire fausses. Dans les tribunes, on est un peu dans l'ambiance (on peut y vivre en tant que supporteur), mais on ne joue pas encore sur le terrain de football en tant que footballeur, on peut observer les joueurs, les arbitres. Quand on va sur le terrain en tant que joueur ou en tant qu'arbitre, c'est encore une autre expérience. [On peut aussi aller sur le terrain en tant que hooligan, mais ça risque de foutre le bordel.]
La pratique (l'expérience, l'expérimentation) vient confirmer la théorie, lui donner de la confiance en soi, du crédit. Ou elle la corrige.
Note bien que je ne joue pas au football : je suis moins habile à jongler des pieds avec un ballon (ou une balle de jonglage) que des mains avec trois balles de jonglage.
Quant aux tribunes, c'était une analogie, pour dire que : sans la pratique, la théorie était vaine, vide, d'une vacuité abyssale. On peut bien palabrer des footballeurs, des arbitres, des supporteurs, des hooligans. Si on ne va jamais sur le terrain, ne serait-ce que pour observer, nos palabres sont vaines voire fausses. Dans les tribunes, on est un peu dans l'ambiance (on peut y vivre en tant que supporteur), mais on ne joue pas encore sur le terrain de football en tant que footballeur, on peut observer les joueurs, les arbitres. Quand on va sur le terrain en tant que joueur ou en tant qu'arbitre, c'est encore une autre expérience. [On peut aussi aller sur le terrain en tant que hooligan, mais ça risque de foutre le bordel.]
La pratique (l'expérience, l'expérimentation) vient confirmer la théorie, lui donner de la confiance en soi, du crédit. Ou elle la corrige.
Note bien que je ne joue pas au football : je suis moins habile à jongler des pieds avec un ballon (ou une balle de jonglage) que des mains avec trois balles de jonglage.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
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Re: Comprendre les autres et se comprendre soi-même
Ah oui, j'ignorais que ça s'appelait ainsi mais oui, je vois tout à fait ce que tu voulais dire par "pensée arborescente". Ce n'est donc pas une façon toute avocate de plaider la cause écologique ^^. C'est ce qu'on utilise pour réaliser des cartes mentales ô combien pratiques (les élèves adorent).
Ton analogie foot-balistique m'a fait rire, en particulier lorsque tu évoques la possibilité de devenir hooligan le temps d'un match. Ca donne l'impression que tu vas partir en milieu hostile, observer les bêtes sauvages dans un safari, prendre des notes sur leurs habitudes sociales, trouver une cause à leur comportement parfois aberrant, etc. Maintenant que j'y pense, c'est exactement ce que je prends en note lorsque je dois faire face à une nouvelle interaction sociale.
Je te remercie de toutes ces précisions fort utiles.
Ton analogie foot-balistique m'a fait rire, en particulier lorsque tu évoques la possibilité de devenir hooligan le temps d'un match. Ca donne l'impression que tu vas partir en milieu hostile, observer les bêtes sauvages dans un safari, prendre des notes sur leurs habitudes sociales, trouver une cause à leur comportement parfois aberrant, etc. Maintenant que j'y pense, c'est exactement ce que je prends en note lorsque je dois faire face à une nouvelle interaction sociale.
Je te remercie de toutes ces précisions fort utiles.
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Re: Comprendre les autres et se comprendre soi-même
Pour répondre à la 2ème partie de la question, je dirais que la plupart des gens, lorsqu'on leur pose des questions sur leurs sentiments, ne partent pas dans de grandes auto-analyses mais donnent le ton du sentiment ou de l'impression sans entrer dans le détail. Je pense que les personnes avec autisme, ont une plus grande propension à partir dans des analyses détaillées pour envisager une situation ou répondre à une question. Hors, la pensée analytique, bien détaillée, cela prend du temps. Cela ne se renvoie pas du "tac au tac'. C'est peut-être pour cela qu'il devient difficile d'exprimer ce que l'on ressent ; car on pense que cela doit être décortiqué dans les détails pour en retirer toutes les nuances et essences.
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Re: Comprendre les autres et se comprendre soi-même
Je connais cette problématique, dans les deux cas, je ne sais pas reconnaitre les sentiments et les intentions. Je dois analyser.
Parfois je répond ce qui me semble approprier, mais en réalité il me faut des jours de réflexion, et souvent j'y réfléchi même si je ne revois pas la personne au cas la question se représente un jour.
Les gens on tendance à tous interpréter, même le silence, on l'a déjà vu dans les sujets sur le couple sur ce forum. Dans mon cas j'ai une anecdotes dans un autre domaine:
On m'a demandé si j'ai eu une enfance heureuse. J'ai réfléchi, j'ai dit que je pense que oui. On m'a dit, si tu as hésité c'est que c'est faux etc tout le monde était catégorique. J'imagine que ca marche comme ca pour eux.
Ca m’énerve d'une part parce qu'on remet ma parole en doute, qu'on m’interprète sans me connaitre, et aussi parce que les gens pensent que tous le monde est comme eux..
C'est super chiant, c'est comme quand quelqu'un nous dis un truc émouvant et qu'on ne répond pas comme attendu, ou qu'on ne dis pas "je t'aime" a des gens qui le dise tout le temps (mais qu'on les aime quand même ^^)
Du coup quand c'est des psy, j'essaye d'expliquer que j'ai besoin de réflexion, parfois je dis non a une question et les exemples me viennent après, ou par association en pensant à autre chose..
Par rapport à ce que tu dis Lillana, c'est comme quand les gens demande comment ca va ou pose des question et quand on répond les gens disent que c'est trop détaillé, ou que c'etait juste réthorique..moi maintenant je reponds toujours "oui ca va" maintenant quand c'est quelqu'un que je ne connais pas bien
Parfois je répond ce qui me semble approprier, mais en réalité il me faut des jours de réflexion, et souvent j'y réfléchi même si je ne revois pas la personne au cas la question se représente un jour.
Les gens on tendance à tous interpréter, même le silence, on l'a déjà vu dans les sujets sur le couple sur ce forum. Dans mon cas j'ai une anecdotes dans un autre domaine:
On m'a demandé si j'ai eu une enfance heureuse. J'ai réfléchi, j'ai dit que je pense que oui. On m'a dit, si tu as hésité c'est que c'est faux etc tout le monde était catégorique. J'imagine que ca marche comme ca pour eux.
Ca m’énerve d'une part parce qu'on remet ma parole en doute, qu'on m’interprète sans me connaitre, et aussi parce que les gens pensent que tous le monde est comme eux..
C'est super chiant, c'est comme quand quelqu'un nous dis un truc émouvant et qu'on ne répond pas comme attendu, ou qu'on ne dis pas "je t'aime" a des gens qui le dise tout le temps (mais qu'on les aime quand même ^^)
Du coup quand c'est des psy, j'essaye d'expliquer que j'ai besoin de réflexion, parfois je dis non a une question et les exemples me viennent après, ou par association en pensant à autre chose..
Par rapport à ce que tu dis Lillana, c'est comme quand les gens demande comment ca va ou pose des question et quand on répond les gens disent que c'est trop détaillé, ou que c'etait juste réthorique..moi maintenant je reponds toujours "oui ca va" maintenant quand c'est quelqu'un que je ne connais pas bien
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*Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué*
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Re: Comprendre les autres et se comprendre soi-même
Il n'est pas si rare que je devine l'intention des autres même si des fois, l'autre personne me parait flou côté sentiment. il y a des fois où ça ne trompe pas. C'est bien plus blessant de constater que t'est faible, que même tu fais ce que les autres te disent pour te "consoler" alors qu'en faite on se moque de toi. Petit on m'utilisait pour faire des bêtises, dire des choses à quelqu'un de la part d'un élève malveillant et qui ricane quand je l'ai fait. ça m'occupait mais ça me blessait plus après. J'étais comme un débile, à la différence peut-être de nombreux autres autiste, j'étais une marionnette, un guignol mais j'étais conscient qu'on se payait ma tête. Mais je continuait bêtement à faire ce que les autres disait dans l'espoir d'essayer d'être avec les autres mais je m'enfonçais. Je me repliait de temps à autres puis à mon réveil, j'étais à côté de la plaque et j'aimais parfois me faire remarquer. ça lutait contre ma timidité.Sapphir a écrit :Je connais cette problématique, dans les deux cas, je ne sais pas reconnaitre les sentiments et les intentions. Je dois analyser.
Effectivement, quelqu'un qui mets trop de temps à réfléchir pour une question simple: "ça va?" et que tu réponds: "Euhhh...oui" ou "oui, oui" ça te décrédibilise, souvent c'est que l'on veut "habiller" la réalité plus dure. Mais ce n'est pas toujours le cas, et on peut répondre instantanément sans être sincère.
Je comprends que c'est dérangeant, une fois on m'a posé sur une question plus intime et je n'ai pas répondu tout de suite, la fille à dit que ça voulait tout dire et elle n'avait pas tord.
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Re: Comprendre les autres et se comprendre soi-même
Quand mon fils est au téléphone avec sa mamie (le téléphone c'est déjà compliqué) et qu'elle lui demande des choses du domaine du ressenti, il me dit tout bas "je réponds quoi ?" comme si il y avait une bonne réponse et parce qu'il ne sait pas exprimer ce qu'il ressent.
Parfois il ignore la question et enchaîne sur un sujet qu'il maîtrise.
Alors évidemment à l'école quand il s'agit d'analyser et de dire ce que l'auteur d'une poésie (très implicite par définition) a voulu faire passer comme émotions c'est mission impossible.
Parfois il ignore la question et enchaîne sur un sujet qu'il maîtrise.
Alors évidemment à l'école quand il s'agit d'analyser et de dire ce que l'auteur d'une poésie (très implicite par définition) a voulu faire passer comme émotions c'est mission impossible.
" Etre différent, c'est normal ! "
Maman d'un ado, diagnostiqué TSA (AHN) en janvier 2016,
à l'âge de 9 ans - TDA confirmé par les tests en mars 2017
Egalement épouse d'un homme au fonctionnement "atypique".
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