[Mémoire] Autisme et harcèlement scolaire

[Siyah]

Etudiante en Master 2 spécialisé sur l’autisme, je m’intéresse au harcèlement scolaire chez la personne avec autisme. L’objectif de cette recherche vise à évaluer les situations d’harcèlement scolaire que votre enfant a pu subir ou perpétrer. Dans le cadre de cette étude, si votre enfant est scolarisé et diagnostiqué autiste, nous vous invitons à remplir le questionnaire en ligne à l’adresse suivante : https://docs.google.com/forms/d/1wY5oWe ... =send_form afin de témoigner des situations rencontrées par votre enfant. La durée du questionnaire est estimée à dix minutes. Il est entièrement anonyme.

Pour toutes questions ou informations vous pouvez me contacter à recherche.harcelement.scolaire@gmail.com


En vous remerciant de votre participation.

[Manichéenne]

Puisque vous ne spécifiez pas d'âge pour les enfants, pourquoi demander aux parents uniquement ? Vous ne pensez pas qu'un autiste adolescent pourrait répondre lui-même, par exemple ?

[Siyah]

Il s'agit d'un choix méthodologique de ma recherche. Très peu de recherches ont été menées à ce sujet malgré les nombreux témoignages de personnes avec autisme qui en relatent les faits. Il me parait important de traiter ce sujet en vu, plus tard, de me spécialiser dans des préventions du harcèlement scolaire auprès des écoles, parents et personnes avec autisme. Je vous invite à répondre à ce questionnaire si vous êtes parents d'un enfant avec autisme.

[Nymphaea]

Mes parents n'ont jamais vraiment réalisé les difficultés sociales que j'avais à l'école, ni les misères que j'y subissais.... je sais pas pourquoi, j'en parlais pas (je pense que je considérais que l'école c'était pas leur responsabilité?).
Et j'ai cru comprendre en lisant pas mal sur l'autisme que c'est le cas de beaucoup d'enfants autistes: ils n'en parlent pas vraiment à leurs parents.
Du coup vous avez un gros risque de biais, à moins que le but soit de comparer le harcèlement scolaire des enfants autistes avec la perception que leur parents en ont (ce serait intéressant comme question).
(peut être que les parents d'enfants autistes diagnostiqués sont plus vigilants donc plus informés, cependant)
Vous complétez votre étude avec une enquête directement auprès d'enfants autistes, par la suite?

[Manichéenne]

Il s'agit d'un choix méthodologique de ma recherche.

Et ma question était : pourquoi ce choix ?

[guillaume]

J'appuie dans le sens de ce qui a été dit plus haut et je mets franchement les pieds dans le plat : ce n'est pas une bonne idée de passer par le filtre parental.
Ce que je dis est basé sur les observations d'orthophonistes spécialistes du bégaiement sur des enfants de tous âges à partir de 3 ans et des adultes.

A l'adolescence, l'intégration au groupe est primordiale. Je veux dire par là que ça passe avant, dans la tête des ados, aux relations avec les adultes (parents compris). Parler d'un problème, c'est le faire exister. Être trop proche du monde des adultes, c'est s'éloigner du groupe de ses semblables.
Quand on demande à un enfant qui bégaie si ça se passe bien à l'école, il dira que oui, même si ça se passe pas trop bien.
Si on lui demande d'évaluer la gravité de son bégaiement, il se "donnera" toujours un "score" minime de bégaiement.
Quand les parents d'ados entendent ce que de jeunes adultes disent de leur adolescence, leur réaction est émotionnellement chargée, parce qu'ils se rendent compte de ce que leur enfant peut vivre, alors qu'à la maison le seul retour qu'ils ont est que ça va.
Pour ce qui est des enfants plus jeunes (entre le CP et le CM2), ils ne vont pas parler aux adultes, parce que cafter, c'est la certitude de perdre tous ses copains, même si les copains en question se moquent continuellement de l'enfant qui bégaie.

Alors si pour le bégaiement, il faut entendre des adultes (ou certains jeunes de 16 ans et plus, plus matures que leurs semblables) pour avoir des témoins fiables de ce que l'on vit en bégayant en étant enfant ou adolescent, pourquoi serait-ce différent pour l'autisme ?

[Nymphaea]

Oui tiens d'ailleurs c'est comme ça que je me suis rendue compte du décalage entre ce que je vivais ado et la perception qu'ils en avaient: j'en ai reparlé avec eux une fois adulte, et ils m'ont sortit un gros "ah bon", abasourdis...

[bidouille]

bonjour je ne peux répondre au questionnaire mes enfants n'ont pas de diagnostic d'autisme.
J'ai été victime de harcèlement scolaire (aucun diagnostic sauf précoce), ma mère ne s'est pas rendue compte de ce qu'il se passait même si je parlais c’était en gros a moi de me débrouiller.

Mon grand a été harcelé, et ça recommence je pense, il m'en parle. C'est difficile ensuite en tant que parent de régler le problème car cela se passe sur le temps scolaire. Les enseignant balaye le problème de la main, "ce sont des chicanerie d'enfant", "mais non il exagère"... ils sont dans le dénie. Puis quant finalement ca deviens ingérable en cours "c'est de la faute de votre enfant il pleure des qu'on le taquine alors les autres l’embête"...

Mon deuxième (diag en cours, clairement atypique) est victime de harcèlement scolaire. Ce n'est pas lui qui m'en a parlé c'est son institutrice de grande section de maternelle qui m'a dit qu'il etait la "tête de turc de ses camarade" quant je parle de cela avec mon fils , il dit lui que tout va bien.

[Mars]

Bonjour et bienvenue
Ma fille aspie, 32 ans a été harcelée durant toute sa scolarité, y compris à l'université.
Je veux bien répondre à votre questionnaire (d'autant plus que je travaillais dans le collège-lycée où elle a été scolarisée) mais je pense aussi qu'il faut donner la parole, d'une façon ou d'une autre, aux aspies eux-mêmes.

[laboulette]

Pas encore de diagnostique. Et selon le bilan, ça pourrait être plus du TDAH et TED NS. Mais je dis ça avec une grande prudence, on voit le spécialiste la semaine prochaine.
Pour ce qui est du harcèlement, scolaire, mais aussi au sport, mon fils, 10 ans, se fait embêter régulièrement, mais peut également montrer une certaine agressivité (pas physique, mais dans les paroles) envers les autres due à son extrême sensibilité et son incompréhension de ce qui se joue dans les rapports sociaux. Mais, ça se joue également au sport.
Il fait de la capoeira, sport qu'il aime beaucoup. Mais il vit mal le fait qu'il se fait moquer de lui, et certains enfants le cherche quand les animateurs ont le dos tourné, pour le conduire à s'énerver devant eux. Du coup, c'est lui qui passe pour le vilain canard.
Il n'a pas voulu que j'intervienne, mais a trouvé le courage de demander un entretien avec un des animateurs, sans citer de noms mais en décrivant la situation. Et apparemment ça s'est bien passé, l'animateur lui a dit qu'il y prêterait attention et que si ça recommence, qu'il le signale.
J'essaie de le guider dans les solutions à trouver sans intervenir contre son grès, mais si ça devait perdurer, je prendrais l'initiative de leur en parler.
Je précise qu'ils ne sont pas au courant de sa démarche de diagnostique.
Il a son cours ce soir, comme tous les lundis, on verra ce que ça donne.

[Siyah]

Certains enfants effectivement en parlent à leurs parents d'autre non. Je ne compte pas justifier de mes choix méthodologiques ici. En revanche pour ceux intéressés, je peux vous fournir une bibliographie anglophone traitant du sujet.

Pour les parents souhaitant réaliser ce questionnaire, vous pouvez y accéder via le lien direct suivant:
https://docs.google.com/forms/d/1wY5oWe ... =send_form

[Tugdual]

Certains enfants effectivement en parlent à leurs parents d'autre non. Je ne compte pas justifier de mes choix méthodologiques ici. En revanche pour ceux intéressés, je peux vous fournir une bibliographie anglophone traitant du sujet.

Pas très cool, comme réponse ...

[Cryptobiose]

Message supprimé

[Nymphaea]

Il peut être délicat de trop justifier sa méthodologie auprès des sujets d'étude, au risque d'introduire des biais (encore...) en influençant les réponses (mais bon là je sais pas si c'est ça la raison...).

(Par contre, en sociologie, en général c'est pas mal d'avoir une approche participative en amont pour éviter la frustration des sujets, débloquer les blocages, et rassurer sur la pertinence de la recherche, etc... je connais pas les pratiques en France, car je bosse avec des sociologues en Afrique, mais eux ça consiste à faire obligatoirement deux sessions de terrain au moins, une pour la création du contact et l'appréciation des besoins, et une autre pour l'acquisition des données... en tous cas, là cette approche un peu directe braque un peu, et c'est normal car le topic est "sensible").

[Mars]

https://docs.google.com/forms/d/1wY5oWe ... =send_form

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