[Index] Articles divers à partager sur autre chose que l'autisme !
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Re: Articles divers à partager sur l'autisme ou pas...
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Maman de 2 petits bonhommes, Loulou1 probable tsa. Février 2015 : début de la démarche diagnostic
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Re: Articles divers à partager sur l'autisme ou pas...
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Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Articles divers à partager sur l'autisme ou pas...
J'ai lu ça aujourd'hui. Je ne sais pas si ça a déjà été mis sur le forum, si oui désolée pour le doublon.
Dans l'article, l'autisme est décrit comme "maladie/trouble psychiatrique"...
percée : diagnostiquer l'autisme (de haut niveau) à partir d'images cérébrales liées aux pensées sociales
Mais l'article a au moins le mérite de prouver scientifiquement qu'il s'agit d'un fonctionnement cérébral différent.
Dans l'article, l'autisme est décrit comme "maladie/trouble psychiatrique"...
percée : diagnostiquer l'autisme (de haut niveau) à partir d'images cérébrales liées aux pensées sociales
Mais l'article a au moins le mérite de prouver scientifiquement qu'il s'agit d'un fonctionnement cérébral différent.
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Re: Articles divers à partager sur l'autisme ou pas...
Les 15 maux de la curie selon le pape François
Le Monde.fr | 23.12.2014
Dans un discours prononcé le 22 décembre, le pape François a sévèrement critiqué le haut clergé, et plus particulièrement la curie, le gouvernement de l'Eglise. Il a notamment dressé un « catalogue » de quinze maladies qui menacent selon lui l'institution
Les voici en détails :
Le Monde.fr | 23.12.2014
Dans un discours prononcé le 22 décembre, le pape François a sévèrement critiqué le haut clergé, et plus particulièrement la curie, le gouvernement de l'Eglise. Il a notamment dressé un « catalogue » de quinze maladies qui menacent selon lui l'institution
Les voici en détails :
- Se croire immortel, immunisé ou indispensable.
Trop travailler.
S'endurcir spirituellement ou mentalement.
Trop planifier.
Travailler dans la confusion, sans coordination.
« L'Alzheimer spirituel ».
Céder à la rivalité ou à la vantardise.
La « schizophrénie existentielle » (recourir à une double vie pour combler sa vacuité spirituelle).
Le « terrorisme des ragots ».
Le carriérisme et l'opportunisme.
L'indifférence aux autres (par ruse ou jalousie).
Avoir un « visage funéraire » (pessimisme, sévérité dans les traits).
Vouloir toujours plus de biens matériels.
La formation de « cercles fermés » qui se veulent plus forts que l'ensemble.
La recherche du prestige (par la calomnie et la discréditation des autres).
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Articles divers à partager sur l'autisme ou pas...
Le pape François critique sévèrement « l'Alzheimer spirituel » de la curie
Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters | 22.12.2014
Jamais souverain pontife ne s'était permis un discours d'une telle sévérité envers sa propre maison. Le pape François a dressé, lundi 22 décembre, un « catalogue » de quinze maladies qui menacent le haut clergé, et plus particulièrement la curie (le gouvernement de l'Eglise), parmi lesquelles la mondanité, l'hyperactivité, les rivalités, les bavardages, les calomnies et la zizanie.
Dans son discours annuel de vœux aux membres de la curie (à revoir ici, en italien), prononcé dans le cadre très solennel de la salle Clémentine, au Vatican, le pape les a conviés à « un vrai examen de conscience ». Après avoir brièvement remercié cardinaux et évêques pour les services rendus dans l'année écoulée, il a estimé que, comme « tout corps humain », la curie souffrait « d'infidélités » à l'Evangile et était menacée de « maladies ».
Son diagnostic est tombé à coup de formules chocs : « L'Alzheimer spirituel », « la fossilisation mentale et spirituelle », « le cœur de pierre », « le terrorisme des bavardages », « la schizophrénie existentielle », « le narcissisme faux », « la planification d'expert-comptable », « les rivalités pour la gloire », les « faces funèbres », « l'orchestre qui émet des fausses notes »…
Appelant les évêques et cardinaux à laisser « l'Esprit saint » inspirer leurs actions, il a souligné que « la guérison [était] le fruit de la prise de conscience de la maladie ».
AMABILITÉS DE FAÇADE
Il y a toujours la tentation de « se sentir immortel », a-t-il observé, proposant aux prélats d'aller dans les cimetières où « sont tant de personnes qui se considéraient indispensables », visant apparemment plusieurs cardinaux à la retraite qui demeurent au Vatican, où ils continuent d'exercer une influence. Il leur a aussi conseillé, lui qui ne prend jamais de vacances, d'éviter la « maladie » de la suractivité de ceux « qui s'enfouissent sous les dossiers ».
Certains autres « dépendent totalement de leurs passions, caprices et manies, ils se construisent des murs autour d'eux, devenant de plus en plus esclaves d'idoles », a-t-il critiqué. Il a encore dénoncé, sans jamais mentionner aucun fautif en particulier :
« Les prêtres sont comme des avions. Ils font la “une” quand ils tombent. »
Fustigeant particulièrement la calomnie, qui peut équivaloir à un « homicide de sang-froid », il a évoqué notamment le cas passé au Vatican d'« un prêtre qui appelait les journalistes pour raconter et inventer des choses privées sur ses confrères. Pour lui, ce qui comptait, c'était d'être sur la première page des journaux, et de se sentir puissant, le pauvre ! » Après ce discours reçu comme une douche froide, François a salué un à un les cardinaux, dans une ambiance lourde, malgré les amabilités de façade.
Dans l'immense salle Paul VI, le pape a ensuite innové en saluant, dans une ambiance au contraire très festive, les employés du Vatican et leurs familles, rendant hommage aux « invisibles » qui permettent au Vatican de fonctionner jour après jour.
François, qui a expliqué à plusieurs reprises qu'il se sentait quelquefois « anticlérical », a engagé depuis son élection en mars 2013 une profonde réforme de la curie, qui se heurte à de nombreuses oppositions internes et suscite de nombreuses inquiétudes. Cette réforme en cours ne devrait pas se conclure avant 2016. La fin du pontificat de Benoît XVI avait révélé l'étendue des intrigues, du carriérisme et des manœuvres dans le dos du pape.
Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters | 22.12.2014
Jamais souverain pontife ne s'était permis un discours d'une telle sévérité envers sa propre maison. Le pape François a dressé, lundi 22 décembre, un « catalogue » de quinze maladies qui menacent le haut clergé, et plus particulièrement la curie (le gouvernement de l'Eglise), parmi lesquelles la mondanité, l'hyperactivité, les rivalités, les bavardages, les calomnies et la zizanie.
Dans son discours annuel de vœux aux membres de la curie (à revoir ici, en italien), prononcé dans le cadre très solennel de la salle Clémentine, au Vatican, le pape les a conviés à « un vrai examen de conscience ». Après avoir brièvement remercié cardinaux et évêques pour les services rendus dans l'année écoulée, il a estimé que, comme « tout corps humain », la curie souffrait « d'infidélités » à l'Evangile et était menacée de « maladies ».
Son diagnostic est tombé à coup de formules chocs : « L'Alzheimer spirituel », « la fossilisation mentale et spirituelle », « le cœur de pierre », « le terrorisme des bavardages », « la schizophrénie existentielle », « le narcissisme faux », « la planification d'expert-comptable », « les rivalités pour la gloire », les « faces funèbres », « l'orchestre qui émet des fausses notes »…
Appelant les évêques et cardinaux à laisser « l'Esprit saint » inspirer leurs actions, il a souligné que « la guérison [était] le fruit de la prise de conscience de la maladie ».
AMABILITÉS DE FAÇADE
Il y a toujours la tentation de « se sentir immortel », a-t-il observé, proposant aux prélats d'aller dans les cimetières où « sont tant de personnes qui se considéraient indispensables », visant apparemment plusieurs cardinaux à la retraite qui demeurent au Vatican, où ils continuent d'exercer une influence. Il leur a aussi conseillé, lui qui ne prend jamais de vacances, d'éviter la « maladie » de la suractivité de ceux « qui s'enfouissent sous les dossiers ».
Certains autres « dépendent totalement de leurs passions, caprices et manies, ils se construisent des murs autour d'eux, devenant de plus en plus esclaves d'idoles », a-t-il critiqué. Il a encore dénoncé, sans jamais mentionner aucun fautif en particulier :
« Les prêtres sont comme des avions. Ils font la “une” quand ils tombent. »
Fustigeant particulièrement la calomnie, qui peut équivaloir à un « homicide de sang-froid », il a évoqué notamment le cas passé au Vatican d'« un prêtre qui appelait les journalistes pour raconter et inventer des choses privées sur ses confrères. Pour lui, ce qui comptait, c'était d'être sur la première page des journaux, et de se sentir puissant, le pauvre ! » Après ce discours reçu comme une douche froide, François a salué un à un les cardinaux, dans une ambiance lourde, malgré les amabilités de façade.
Dans l'immense salle Paul VI, le pape a ensuite innové en saluant, dans une ambiance au contraire très festive, les employés du Vatican et leurs familles, rendant hommage aux « invisibles » qui permettent au Vatican de fonctionner jour après jour.
François, qui a expliqué à plusieurs reprises qu'il se sentait quelquefois « anticlérical », a engagé depuis son élection en mars 2013 une profonde réforme de la curie, qui se heurte à de nombreuses oppositions internes et suscite de nombreuses inquiétudes. Cette réforme en cours ne devrait pas se conclure avant 2016. La fin du pontificat de Benoît XVI avait révélé l'étendue des intrigues, du carriérisme et des manœuvres dans le dos du pape.
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Re: Articles divers à partager sur l'autisme ou pas...
Why Do Autism "Experts" Say Such Awful Things? - 26/12
(...)
"Autism Speaks is having their own Hashtag event called “#Mssng” in support of the Ten Thousand Genomes Project between Google and Autism Speaks. They are asking people to take the vowels out of their usernames to represent the “missing pieces” of the “Autism Puzzle.”
F84.5 | Things go wrong so that you appreciate them when they're right, you believe lies so you eventually learn to trust no one but yourself, and sometimes good things fall apart so better things can fall together.
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Re: Articles divers à partager sur l'autisme ou pas...
... après une "parenthèse" écrite, hier soir sur le chatIRC, sur le fait de "parler ou pas", "l'utilité" ... j'ai un peu farfouillé sur google (mon ami ) et suis tombé sur ce pdf (court).... mis à part le nom, il n'y a pas d'autres sources, ni date apparente ... mais je l'ai trouvé bien fait
Pour ceux/celles qui le liront, pourrez-vous me dire ce que vous en pensez, sur le fond, la forme et les pourcentages svp ?
http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=& ... n0FWQdlXGQ
edit: (ça n'a pas trop à voir avec la discussion du chat, ni sur ma recherche initiale, mais voilà quoi )
edit2 : du coup en suivant le nom en bas de page, je suis arrivée ici http://www.crisalis-asso.org/index.php/ ... psychiques .... (il y a des infos sur de multiples handicaps)
Pour ceux/celles qui le liront, pourrez-vous me dire ce que vous en pensez, sur le fond, la forme et les pourcentages svp ?
http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=& ... n0FWQdlXGQ
edit: (ça n'a pas trop à voir avec la discussion du chat, ni sur ma recherche initiale, mais voilà quoi )
edit2 : du coup en suivant le nom en bas de page, je suis arrivée ici http://www.crisalis-asso.org/index.php/ ... psychiques .... (il y a des infos sur de multiples handicaps)
(◕^^◕)Non-Diagnostiquée2016 début de ma démarche auprès de pro/structures spécialisées TSA en vue d'éliminer ou pas cette auto suspicion de TSA-et être informée et/ou orientée vers des solutions, soutiens pour évoluer/avancer-orientation en secteur privé(◕^^◕)
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Re: Articles divers à partager sur l'autisme ou pas...
La meilleure de la classe est autiste
http://www.lemonde.fr/m-actu/article/20 ... 97186.html
(vu le lien sur le blog "Tribulations d'une Aspergirl" - la personne à l'origine de ce blog a aussi le blog "Tribulations d'un petit zèbre" )
http://www.lemonde.fr/m-actu/article/20 ... 97186.html
(vu le lien sur le blog "Tribulations d'une Aspergirl" - la personne à l'origine de ce blog a aussi le blog "Tribulations d'un petit zèbre" )
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Re: Articles divers à partager sur l'autisme ou pas...
Je trouvais ça bizarre que ça ait pas été posté mais bon je savais pas dans quel autre sujet ça pouvait être (j'aurais du faire une recherche), m'enfin j'avais quand même remonté ce sujet jusqu'au 23 décembre pour voir si ça avait pas été posté (date à laquelle l'article a été rédigé).
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Re: Articles divers à partager sur l'autisme ou pas...
30 ans, autiste cru 2013, trans (il/lui), Brest. Ex AVS, artiste, diplômé en Art. Propriétaire d'un Loup intérieur et dérapeur de réalité. ⚥
"Sire, sire, on en a gros!"
En bordure du bout du monde + La manufacture des loups + BANG! + Ouroboros
"Sire, sire, on en a gros!"
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Re: Articles divers à partager sur l'autisme ou pas...
http://autismesdi.hypotheses.org/38
Interview de Bruno Gepner
Publié le 02/10/2014
De la même manière qu'il n'y a pas une forme d'autisme, mais DES autismes, il n'y a pas un Bruno Gepner mais DES Bruno Gepner! Tour à tour chercheur, psychiatre, pédopsychiatre, enseignant, président d'association... cet homme change de casquette comme de chemise, le tout avec un naturel désarmant et une sympathie à toute épreuve. Il a accepté de revêtir pour nous la casquette d'interviewé, et nous parle de son parcours, de son intérêt pour l'autisme, de son ouvrage, avec passion et sans langue de bois. Jugez plutôt!
Interview de Bruno Gepner
Publié le 02/10/2014
De la même manière qu'il n'y a pas une forme d'autisme, mais DES autismes, il n'y a pas un Bruno Gepner mais DES Bruno Gepner! Tour à tour chercheur, psychiatre, pédopsychiatre, enseignant, président d'association... cet homme change de casquette comme de chemise, le tout avec un naturel désarmant et une sympathie à toute épreuve. Il a accepté de revêtir pour nous la casquette d'interviewé, et nous parle de son parcours, de son intérêt pour l'autisme, de son ouvrage, avec passion et sans langue de bois. Jugez plutôt!
Dr Gepner
- "Dr Gepner bonjour. Vous êtes pédopsychiatre et psychiatre, spécialiste de l'autisme auprès d'enfants et d'adultes, chercheur associé au CNRS et enseignant à l'université d'Aix-Marseille. Est-ce-que vous pourriez nous dire quel a été votre parcours et ce qui vous a amené à vous intéresser à l'autisme?"
J’ai vu à la télévision, il y a 30 ans, le reportage de Daniel Karlin sur l’école orthogénique de Chicago, fondée par Bruno Bettelheim. A l’époque, Bettelheim était mondialement célèbre pour ses témoignages sur les camps de concentration nazis [1] et pour ses ouvrages dans les domaines de l'éducation et de la pédagogie. C’était un personnage fascinant, qui dirigea jusque dans les années 1980 une école spécialisée pour 40 enfants autistes très sévèrement atteints.
Je ne parlerai pas ici - faute de temps - des conséquences culpabilisantes ravageuses de sa théorie de l’autisme sur plusieurs générations de parents[2].
C’est en tout cas ce documentaire qui m’a déterminé à m’occuper de tels enfants. Dès que l’occasion m’a été offerte, à la fin de mon externat de médecine, je suis allé rencontrer ces enfants, dans un hôpital de jour d’un service de pédopsychiatrie à Marseille, dirigé à l’époque par le Professeur René Soulayrol.
Ma curiosité et ma fidélité ne se sont, depuis, jamais détournées d’eux.
J’ai réalisé plusieurs stages d’internat dans ce même service, mon clinicat également, et en parallèle, j’ai fait un master puis un doctorat en neurosciences, sur la perception des visages et du mouvement dans l’autisme. Ce double cursus m’a permis de dialectiser et nourrir mutuellement mes observations cliniques et mes recherches expérimentales.
Puis j’ai dirigé un hôpital de jour et un SESSAD pour enfants et adolescents autistes pendant une douzaine d’années, et j’ai travaillé en Belgique et en Suisse quelques temps.
Depuis 4 ans, je travaille dans un SAMSAH, géré par l’ADMR13-Autisme, où nous nous occupons de 50 adultes autistes dans les Bouches-du-Rhône, ainsi que dans un cabinet libéral pluridisciplinaire spécialisé dans les TED « Vie entière ».
Vous l’avez dit, je suis chercheur associé au CNRS (laboratoire de Neurobiologie des Interactions Cellulaires et Neuropathologie, UMR 7259), et enseignant à Aix-Marseille Université (en psychologie, médecine, neurosciences, odontologie) et à Paris 7.
Je suis également président d’une association, la Fédération autisme vie entière (FAVIE), qui organise des conférences-débats pour les personnes autistes, leurs familles, les professionnels, et les étudiants en région PACA, et qui sont animées par des cliniciens, des chercheurs, et également plusieurs personnes autistes ou parents.
- "J'ai bien conscience que c'est une question complexe, mais pourriez-vous nous expliquer ce qu'est l'autisme?"
Question éminemment difficile en effet. Définir l’autisme sera forcément réducteur, tant ce concept est complexe, multidimensionnel, pluri-théorique, et encore énigmatique. Cette précaution mise en exergue, je ne répondrai donc que par des approximations.
Ce concept recouvre un spectre, un continuum, ou une constellation de troubles et particularités développementales plus ou moins saillants, impliquant la communication, la vie de relations, les comportements et les intérêts. Ces troubles sont plus ou moins fréquemment associés à des troubles et particularités du développement de l’attention, (excès ou défaut selon les domaines), du langage, de la sensorialité et de la sensorimotricité, à une déficience intellectuelle plus ou moins sévère ou au contraire à des habiletés cognitives plus ou moins exceptionnelles dans de nombreux domaines, s’accompagnant fréquemment de stress, d’anxiété, de troubles obsessionnels, de dépression, notamment à l’adolescence. La prévalence tourne autour de 1%, mais ne cesse apparemment d’augmenter.
Les particularités peuvent se manifester ou être observées dans les premiers jours, semaines, ou mois d’un enfant, au plus tard dans la seconde année, et continuent généralement de se manifester toute la vie durant, malgré des évolutions de plus en plus significatives, parfois spectaculaires. Les origines de ces troubles sont génétiques, mais aussi environnementales, et, notion importante, épigénétiques (c’est-à-dire liés à l’influence de facteurs environnementaux (notamment toxiques, chimiques, infectieux) sur l’expression des gènes, la synthèse de protéines liées en particulier à la neurogenèse, la synaptogenèse, la neurotransmission…).
- "Dans votre ouvrage "Autismes, ralentir le monde extérieur, calmer le monde intérieur"[3], vous expliquez que pour les personnes autistes le monde va trop vite, et qu'il existe un décalage de rythme entre leur monde intérieur et le monde extérieur. Pourriez-vous nous en dire plus?"
L’un des témoignages les plus pénétrants illustrant le décalage de rythme entre leur monde intérieur et le monde extérieur, est celui d’une jeune femme ayant un syndrome d’Asperger, qui m’a spontanément écrit ce témoignage : « Ma pensée est trop rapide, plus rapide que ma capacité à la formuler et à la mettre en mots : il me faut tant de temps pour coller des mots sur des impressions fugitives que je suis frappée d’amnésie quand je tente de les formuler… C’est une sensation où l’on a l’impression de tout savoir, où tout semble d’une clarté absolue, même l’écoulement des événements. Mais dès que j’essaie de mettre ce savoir en mots, c’est comme essayer de rassembler les images d’un rêve : avant d’avoir pu le formuler, ça s’est évaporé et j’ai l’impression de l’avoir oublié avant qu’il ne devienne concret… J’ai l’impression d’un décalage temporel : est-ce moi qui suis lente, ou les autres trop rapides ? Cela me rend extrêmement triste de contempler une telle barrière…
J’aimerais qu’il y ait un bouton “stop” quelque part, que je puisse presser pour laisser mon cerveau se rafraîchir et lui faire cesser cette galopade absurde contre le temps… Je suis là en état d’automatisme, faisant ce qui doit l’être sans vraiment être là, tandis que ma pensée est ailleurs. Cela est sûrement le plus fatigant pour moi… »
Concernant la vitesse du monde environnant, nous avons été les premiers à l’université d’Aix-Marseille à montrer l’existence de difficultés de traitement de l’information visuelle rapide chez des enfants avec autisme, confirmant ainsi les témoignages de nombreux adultes autistes selon lesquels « le monde va trop vite ». Forts de ces avancées, des travaux de recherche appliquée ont démontré le bénéfice du ralentissement des signaux visuels mais aussi sonores de l’environnement sur les capacités de certains enfants autistes, notamment une amélioration de la reconnaissance des émotions, de l’imitation faciale et gestuelle, de la compréhension verbale. Une étude de cohorte que nous avons réalisée avec Carole Tardif et une de ses étudiantes montre qu’un groupe d’enfants autistes bénéficiant pendant 12 mois de séances d’orthophonie au cours desquelles est utilisé Logiral™, un logiciel de ralentissement synchrone du son et de l’image sans déformation de la tonalité de la voix, évolue mieux sur le plan imitatif et des troubles comportementaux qu’un groupe d’enfants autistes ayant des séances d’orthophonie sans ce logiciel. De plus, nous avons également mesuré en oculométrie (technique permettant d’enregistrer les mouvements oculaires) un accroissement significatif de l’attention pour le visage d’autrui et plus particulièrement ses yeux et ses lèvres chez le groupe entraîné au ralenti corrélé au degré du ralentissement, ce qui n’est pas le cas dans le groupe d’enfants autistes non entraînés. Cette stabilisation du regard, grâce au ralenti, sur des indices cruciaux pour la communication verbale et socio-émotionnelle, pourrait expliquer leur bonne évolution développementale et comportementale.
Aujourd’hui, Logiral™ est téléchargeable gratuitement sur internet, pour ordinateurs PC et pour tablettes, sur le site :
http://centrepsycle-amu.fr/logiral/
Logiral™ est aussi téléchargeable sur le site Auticiel®
- "Selon vous, les personnes autistes sont-elles victimes de discrimination en France? Si oui, quelles sont les discriminations qui s'exercent sur elles?"
Le terme de discrimination, considérée comme un traitement différent illégitime ou injuste vis-à-vis d’une population différente, peut malheureusement s’appliquer à la population des personnes autistes en France.
La France a été condamnée en 2004 et 2013 par le conseil de l’Europe pour ses insuffisances de prise en compte du handicap en général, et de l’autisme en particulier (éducation, accompagnement des adultes). Le Comité Consultatif National d’Ethique pour les sciences de la vie et de la santé a rendu en 2007 un avis sévère sur la manière dont la France traite les personnes autistes : elle a parlé de maltraitance par défaut.
Je dirai qu’il s’agit avant tout d’une discrimination par défaut de connaissance, et corolairement, par excès d’idéologie.
La France a été en retard :
- pour considérer l’autisme comme un handicap,
- pour adopter la CIM-10 et la notion de TED,
- pour développer la recherche (en génétique, épidémiologie, neurosciences, etc. )
- pour mettre en place l’éducation spécialisée structurée
- pour l’intégration puis l’inclusion scolaire,
- pour l’identification, la reconnaissance et l’accompagnement de l’autisme sans déficience verbale ou cognitive ou syndrome d’Asperger,
- pour la création de places en institution pour les adultes (des milliers d’adultes autistes français sont pris en charge en Belgique, sur des places financées par la France, au détriment d’enfants ou adultes autistes belges), etc.
Heureusement, les mentalités évoluent petit à petit, la France rattrape lentement son retard. La situation des personnes autistes en France a significativement changé depuis 20 ans, la circulaire Veil de 1995 faisant de l’autisme une priorité de santé publique. Les changements sont en marche, même si cette marche est lente et chaotique.
Il reste que l’autisme, plus que toute autre affection ou particularité, suscite encore beaucoup de bonnes, mais aussi de mauvaises passions, avec leurs conséquences néfastes (clivages, dogmatismes, lobbying, luttes d’influence), dont je ne parlerai pas ici.
Plutôt que de jeter de l’huile sur le feu, pratiquer l’exclusivisme, cueillons les meilleurs fruits de chaque approche, continuons de repousser les limites de notre ignorance, et de prendre soin, éduquer et accompagner les personnes autistes et leurs familles pour les aider à mieux vivre au sein de la société ou en regard d’elle.
[1] Dans Comportement individuel et comportement de masse dans les situations extrêmes, publié en 1943, et dont la lecture fut rendue obligatoire par le général Eisenhower à tout officier d’état-major américain en Allemagne, il étudie les phénomènes psychologiques à l'œuvre au sein des camps de détention, entre les prisonniers et leurs tortionnaires.
[2] Pour de plus amples commentaires sur cette question, voir L’Autisme, de Carole Tardif et Bruno Gepner (Armand Colin, 2014), et Autismes. Ralentir le monde extérieur, calmer le monde intérieur, de Bruno Gepner (Odile Jacob, 2014).
[3] Autismes. Ralentir le monde extérieur, calmer le monde intérieur. Paris, Odile Jacob, 2014
TSA.
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Re: Articles divers à partager sur l'autisme ou pas...
Bien vendre son année sabbatique sur son CV | Le Monde.fr | 05.01.2015
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