Torture institutionalisée

[Sue]

Tu me le (Freud) passe aprés Chris? Histoire de lui en mettre une bonne couche
Bisous Sue

[Murielle]

Idem pour moi.!
Si je m'en étais tenue aux dires "savants"(? ) de cet abominable professeur de Nantes, j'aurai laissé mon fils de côté car en étant diagnostiqué Autiste, "il ne ferait jamais rien de sa vie..."
Comme la plupart des parents, nous nous sommes battus comme des fous pour lui permettre de s'éveiller, de trouver la parole, de s'exprimer autant que faire se peut ...Et OUF.!Même si c'est loin d'être parfait, SI il peut faire quelque chose dans la vie.!Déjà il sait lire , écrire (même mal) et compter.!
Pour lui, nous avons même (sans aucuns regrets)quitté notre région, vendu notre maison et changé de travail pour mon mari pour venir sur Brest où enfin nous étions compris et épaulé.!Grâce à nos enfants, nous sommes en mesure de déplacer des montagnes, n'en déplaisent aux soi-disant professionnels.!
Et plus important que tout: on continue d'espérer pour lui une vie heureuse et autonome....On fera tout pour y arriver.!
Ma chère Chris, tu as raison, si Freud revenait.....
Bonne journée.!

[Mars]

Merci les filles pour votre soutien. Je vous le passe volontiers car que de "crimes" on commet en son nom ! Brrr...
chris

[Sandrine]

Bonsoir,

Voici une adresse de + en lien sur cette super technique de torture :
http://www.did.asso.fr/Ecouter/Cybersco ... fault.aspx

Je vous préviens, prévoyez un seau à côté de vous pour la gerbe !!!!

Ce brave monsieur est le Pr nommé responsable du Centre Régional de Référence des Troubles du développement à *****. Quand on cherche le CRA du ********, c'est l'une des adresses que l'on a.

Heureusement que mon enfant n'a jamais eu à faire à ce bonhomme !

Bonne soirée.

Message modéré, merci de préserver l'anonymat des personnes (médecins y compris) sur le forum !
La modératrice.

[Sue]

Mais il sort d'ou ce mec!!!!!!!!
On dirai un tortionnaire du 18eme siecle!!!!
Degouté Sue!!!

[Murielle]

C'est complètement dingue le lien de Sandrine.!!!
Ce type semble tellement fier de sa "découverte" et se félicite de voir de plus en plus d'adeptes.!
Au secours.!
Il faut le faire enfermer, ça urge.!
Bonne journée à tous et toutes.!

[Mars]

Ben oui, il faut quand même savoir que la majorité des professionnels français de la santé mentale pensent comme ça et se serrent les coudes pour garder leur légitimité faute de pouvoir beaucoup l'exporter.
"quand nous essayons de soigner des autistes, nous faisons l'abduction que derrière leur carapace autistique, un petit enfant d'avant l'autisme est en train de dormir cent ans de solitude, et que nous allons le réveiller." Des princes charmants comme ça, au secours !
Quand je pense que Lila se demande s'il faut acheter les bouquins de Delion pour le centre de doc du CRA ! Au nom de l'objectivité et puis aussi, parce qu'il faut connaître les arguments de "l'ennemi" pour pouvoir le combattre !
Après Freud, on peut taper sur Delion en attendant le suivant...
chris

[Sue]

On peut commencer avec Delion, il est peut etre plus accesible que Freud!!
Aujourd'hui je taperai sur l'admin, medicale, et MDPH ou C¨PH ou CHL dans toute la France!!!
Dommage que nos handicapés ne prennent pas les longs weekends de mai!!! Pas comme tous ceux qui sont censé nous aider, conseillé, soigné, et nous aiguillé!!!!
Bisous Sue

[Jean]

Emmanuel signale une page de son site sur le packing
http://forum.asperansa.org/viewtopic.php?t=366

[Jean]

Par Michel Favre (Président de Pro Aid Autisme, Vice-Président d’Autisme Europe)

Traitement de l’autisme en France : de la supercherie à la barbarie
décembre 2007, par Michel Favre

Dans un avis récent (1), le Comité Consultatif National d’Ethique condamne sévèrement la situation dramatique des personnes autistes et de leurs familles en France. Les recommandations de ce Comité de « Sages » ont largement été rapportées dans les médias. Malheureusement, force est de constater que depuis quelques mois, nous voyons resurgir un regain d’intérêt pour des méthodes de prise en charge des personnes autistes fortement décriées à l’étranger, c’est-à-dire les thérapies institutionnelles à référence psychanalytique et le « packing ».
http://www.carnetsdesante.fr/Traitement ... ce#forum28

Une thérapie pour les enfants autistes soulève un tollé en France
Une thérapie pour les enfants autistes avec troubles psychiatriques, qui n’a jamais été testée, est pratiquée systématiquement en France. Certains psychiatres disent que la technique a des effets bénéfiques. Mais ses critiques déclarent qu’elle est cruelle, sans fondement scientifique et potentiellement dangereuse. Laura Spinney enquête.
http://www.afg-web.fr/IMG/pdf/07Packing-FR.pdf
http://www.afg-web.fr/packing.html

[Murielle]

Je ne trouve pas les mots pour dire ce que je ressens sur cette "méthode" pour le moins barbare....
(Si mon fils avait eu à subir une telle chose, il aurait été choqué, marqué, effrayé et pourtant probablement incapable de le dire.!)
C'est atroce.!
Dans le dernier lien , il est fait référence au documentaire passé à la TV que j'avais eu l'occasion de voir.Je me souviens d'une petite fille qui disait (à sa façon) mais très CLAIREMENT qu'elle voulait aller dehors jouer à la balançoire et ces "gentils-docteurs-persécuteurs" lui disaient oui, APRES sa sécance de "PACKING-TORTURE"....
A part ça, il parait qu'ils ne "forcent" jamais ces enfants....Grrrrrrrr.!
Le pire c'est que cette affreuse méthode EST remboursée par la sécu.!
Et ABA ou TEACCH.....ça non.!Pourtant, ces méthodes là , elles ont fait leur preuve.!
Ca me révolte.!...

[nicolew]

En ce qui concerne la torture, dans le packing, il y a la contrainte prolongée (jusqu'à 1h) et un choc thermique.
Mais il est aussi possible de suspecter la privation de stimuli sensoriel.

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Privation_sensorielle
La privation sensorielle est une méthode de torture psychologique mise au point par la CIA vers 1951-54 à partir d'expériences qu'elle avait financé en 1951 et faites par neuropsychologue Donald Hebb sur ses étudiants volontaires à l'Université McGill à Montréal[1].
Cette méthode physiquement non-violente consiste à réduire autant que possible les perceptions sensorielles du sujet. Les effets, constatables au bout de quelques jours, sont des hallucinations comparables à des prises de drogues et aboutissent à une régression mentale et un chaos existentiel insupportable[1].
Cette torture a été utilisée par la CIA notamment au Camp de Guantanamo.

Et est encore jusqu'à l'extrème. En suivant des liens sur wikipédia,
http://en.wikipedia.org/wiki/Torture_an ... ted_States
On peut trouver des manuels de la CIA datant de 1963 à l'adresse suivante :
http://www.gwu.edu/~nsarchiv/NSAEBB/NSA ... htm#kubark


Les manuels décrivent des techniques contraignantes utilisées 'pour induire une régression psychologique sur le sujet en ajoutant une force extérieure supérieure qui sape sa volonté de résister'
La CIA entendait par régression la perte des facultés de défense, d'autonomie, d'adaptation, etc...avec essentiellement un retour à un comportement infantile.
Dans le manuel, l'attachement au bourreau qui sera à la fois le bourreau mais celui qui laissera la vie sauve au torturé est clairement mentionné. 'l'interrogateur peut, par le fait de son rôle d'unique fournisseur de récompenses et de punitions, assumer la stature et le rôle d'une figure parentale dans les sentiments et les pensées du prisonnier' . Cet attachement au bourreau est maintenant nommé Syndrome de Stockholm dans le cas des prises d'otages, expression qui ne pouvait pas exister en 1963.

Parmi les multiples techniques, on va trouver l'absence de stimuli sensoriel qui tient une place importante dans les manuels de la CIA. La régression dans un espace totalement privé de stimuli sensoriel serait très rapide (quelques heures sont citées). "

L'apparente raison de cet effet est que la personne coupée de stimuli externe tourne son attention vers l'intérieur, sur lui même, et ensuite projette le contenu de son propre inconscient vers l'extérieur, si bien qu'il donne ses propres attributs, peurs et souvenirs oubliés à son environnement sans figure. Il est évident que des facteurs intérieurs à l'esprit tendent à être projetés à l'extérieur, qu'une certaine activité de l'esprit qui est habituellement liée à la réalité est maintenant libre de tourner à la fantaisie, puis, à la fin, à l'hallucination et l'illusion"(page 88 du manuel de 63)

C'est un procédé particulièrement pénible, tout ce qui peut apporter un stimuli quelconque, même habituellement désagréable, est alors le bienvenu. L'interrogateur amène une quantité calculée de stimuli de manière à ce que le prisonnier le voit comme une figure paternelle.



Que reste-t-il comme stimuli sensoriel dans le packing?

En ce qui concerne la vue, la lumière est tamisée, la décoration de la pièce absente

pour le toucher, on trouve dans l'éclat de rire de Balat :
http://www.balat.fr/spip.php?article601
1er mai 20h20 par le Dr GB

Mais si un parent avait la curiosité de glisser sa main entre le corps et le drap il constaterait qu’en quelques minutes le drap est tiède et que bientôt il est à la température du corps

.
Si au bout de quelques minutes, le corps est chaud, alors il n'y a aucune raison pour que les sensations tactiles ne soient pas minimisées.
En ce qui concerne l'ouïe, on trouve dans la présentation de son livre par le Pr D.

En tout cas, nous cultivons le silence bien tempéré, c'est à dire que nous ne parlons pas pour remplir l'atmosphère, nous attendons quelque signe de la part du patient, et cela nous aide à être attentifs à notre pensée interne ; de plus nous essayons dans la mesure de nos moyens de soigner l'ambiance : couleurs, chaleur, silence optimal...
En tout cas, cette question de l'ambiance sonore nous a permis dans plusieurs situations cliniques de pouvoir travailler sur les hallucinations des enfants.

Des hallucinations! : rien de plus normal en absence de stimuli sensoriel.
On ne parle pas avant que le patient ne se manifeste : silence donc.

Par contre, le soignant apparait bien comme étant le seul fournisseur de stimuli, la quantité de stimuli est soignée, d'où possibilité d'attachement de l'enfant au soigneur par effet syndrome de Stockholm.

Le fait que les enfants s'attachent à l'un ou l'autre soignant est reporté par un post sur le site Balat :
http://www.balat.fr/spip.php?article601
9 mai 00 : 02 par N C-M

"La plupart du temps, l’enfant réserve à un soignant des câlins et des amabilités alors qu’il adressera à un autre de violentes manifestations : ses cris,ses coups de pieds, ses morsures, ses insultes ou pire encore à recevoir, ses crachats"

Il me semble que les soignants recherchent aussi la régression.
Ils pensent, qu'en fait, l'enfant n'a pas surmonté quelques angoisses de bébé.
Ils pensent que revenir en arrière permettra aux enfants de revivre ces angoisses et de les surmonter grâce à la présence des soignants.
Pour illustrer cette dernière hypothèse, voici quelques citations:

dans un lien du site d'Emmanuel:
"

Les séances permettent un cheminement thérapeutique et le patient peut exprimer ses pensées, ses peurs, ses vécus, pulsions et fantasmes"

Le Pr D lui même :
L’évolution psychiatrique 69 (2004) 641–650
«

Ce faisant des expériences d’angoisses archaïques sont traversées avec l’aide des soignants, et la hilflosigkeit (la détresse primordiale de Freud) n’est plus la seule contrée que connaît l’enfant. »

un post du site oedipe
http://www.oedipe.org/forum/read.php?6,19575,page=4
Date: Thu 14 May 2009 23:33:42 par MB
 

Le packing, puisqu'il est au centre de ce qui motive ce fil, est peut-être plus gênant par la régression (histoire archaïque du sujet) qu'il connote, reconnaît et permet pour désamorcer et pouvoir répondre sur d'autres bases à l'arrachage réel de chair.

il semblerait donc que ce qui marche dans le packing, c'est la régression et le syndrome de Stockholm.

[nicolew]

publication sur l'étude qui devrait "aider à mieux préciser les indications thérapeutiques des packings pour mieux prendre en charge les enfants autistes".


référence :
Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 57 (2009) 529–534

auteurs :
J.-L. Goeb, M. Ravarya, C. Lallié , G. Kechid , R. Jardri , F. Bonelli, A.-Y. Lenfant, J.-M. Baleyte, C. Mille, P. Delion

titre :
Les enveloppements humides initialement froids (packings) sont efficaces dans les troubles graves du comportement chez les enfants et adolescents autistes

[nicolew]

Jean a mis dans l'autre rubrique consacrée au packing quelques extraits de l'article ci-dessus
Voici ce que je retiens de l'article.

D'après cet article, "les enveloppements sont un «

aménagement du cadre psychothérapeutique » individuel et unique, dans la mesure où la relation avec cet enfant ne s’avère actuellement possible que dans ce cadre"

. Il y a dès l'introduction supposition que l'enfant n'a aucune relation en dehors du cadre psychothérapeutique.
Durant le packing, il y aurait établissement d'une relation avec les soignants car le packing permet d’aider l’enfant à retrouver un sentiment d’ « entourance ».
Une autre explication est celle de Tordjman et Charras : dans l'automutilation, il y aurait comme une sorte d'addiction à la douleur due à l'automutilation qui peut être remplacée par le saisissement par le froid.

La description du packing est reprise mot pour mot dans un article de wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Packing
la température est proche de 10 à 15°, il n'est pas cité de températures inférieures à 10° comme dans le livre du Pr D..
La tête est épargnée. Il y a une quantité bien déterminée de serviettes, une alaise et 2 couvertures.
Il est affirmé que la peau se réchauffe rapidement, 5mn d'après des mesures faites avec un thermomètre.
la durée du pack est indiquée dans le résumé : 45mn.
Il est bien spécifié que la victime n'est jamais en hypothermie. C'est une évidence, l'hypothermie est caractérisée par une température interne inférieure à 35° et il faut beaucoup plus de froid pour arriver à ce néfaste résultat. Par contre, parler d'hypothermie fait oublier au lecteur le refroidissement brutal de la peau et les dangers mis en avant par Emmanuel.
Aussi, il est bien écrit que les packings n'ont jamais lieu quand l'enfant les refuse.

Cet article donne les résultats d'une première étude, dite 'étude pilote', faites sur 10 enfants et ados de 5 à 16 ans. Ils sont tous médicamentés.
l'echelle Aberrant Behavior Checklist (ABC) a été évaluée avant et après 3 mois d'enveloppements. Il y a une amélioration de 38% du score total et d'environ 50% du sous score 'irritabilité'

Pour l'étude concernant les 162 patients, le principal critère de jugement sera le sous-score irritabilité de l'échelle ABC avant et après 3 mois de packing. Des critères secondaires tels que qualité de vie, automutilations, impression clinique globale, relation à autrui seront pris en compte. Il n'est pas spécifié la fréquence exacte des séances (1 ou plusieurs fois par semaine). Dans le cas de la pré-étude, le nombre de séances par semaine variait de 1 à 5.

'L'étude s'adresse à des sujets volontaires malades, mineurs et incapables de donner leur consentement.(sans langage ou trop déficients).'

Voici une phrase quelque peu étrange, si un sujet est incapable de donner son consentement, comment peut-t-il être volontaire? De plus, comme il a déjà été remarqué, un enfant qui ne parle pas est capable de faire savoir sa désapprobation.
L'enfant doit prendre de la rispéridone depuis plus d'un mois et moins de 3 mois avant le début de l'étude. Je remarque que la période de médication n'a pas été indiquée dans le cas de la l'étude pilote faite sur 10 enfants.

Dans les critères d'inclusion dans l'étude, on trouve : les jeunes doivent avoir entre 5 et 16 ans, présenter un syndrome autistique, un syndrome d’Asperger ou un TED non spécifique selon l’ADI-R. Le sous score irritabilité doit être > 18 et le score CGI(impression clinique globale) > 4.
Il ne doit pas y avoir eu de mort subite chez les sujets jeunes dans la famille.
Les parents doivent avoir donné leur accord pour que l'enfant fasse partie de l'étude.
Bien entendu, puisque les enfants ne sont pas supposés pouvoir donner leur consentement, il ne semble pas prévu de leur demander, ce qui est en contradiction avec ce qui est dit dans la description du packing.

Un dernier point que je n'ai pas vu ailleurs est le suivi médical durant l'étude. Il est prévu:
- un électrocardiogramme initial et sous rispéridone
- une mesure du poids et de la taille au début de la prescription et chaque mois ensuite
- chaque mois : mesure de la pression artérielle, tour de taille, tour de hanche, glycémie à jeun, cholestérol total et triglycérides.
- la notification des événements indésirables graves.
On peut remarquer qu'il n'est pas prévu de monitoring durant le pack lui même. Pas d'électro-encéphalogramme, pas de doppler, pas d'électrocardiogramme, pas de contrôle de la pression artérielle. Ils pourraient aussi prévoir une mesure de glycémie avant et après le pack car le réchauffement nécessite la production d'énergie.

[emmanuel_dubrulle]

On peut remarquer qu'il n'est pas prévu de monitoring durant le pack lui même. Pas d'électro-encéphalogramme, pas de doppler, pas d'électrocardiogramme, pas de contrôle de la pression artérielle. Ils pourraient aussi prévoir une mesure de glycémie avant et après le pack car le réchauffement nécessite la production d'énergie.

Le problème d'ordre pratique est que ça ferait vraiment pas mal d'electrodes à coller sur les enfants en plus des draps mouillés, et rien que la pose des éléctrodes peut faire pêter les plombs d'un jeune autiste.

'L'étude s'adresse à des sujets volontaires malades, mineurs et incapables de donner leur consentement.(sans langage ou trop déficients).'

La phrase veut peut-être dire qu'il y a des patiens de plusieurs profils, cela demande des éclaircissements.