Qui est mon frère ?
-
- Assidu
- Messages : 275
- Enregistré le : dimanche 31 août 2014 à 0:25
- Localisation : Montréal
Qui est mon frère ?
Bonjour à tous !
Comme je l'ai également mentionné dans ma présentation, je ne suis pas Aspie moi-même (moi je suis "juste" HP), mais dernièrement, je me demande si mon frère de 22 ans ne présenterait pas des traits distinctifs d'Asperger depuis son enfance. Cela expliquerait un certain nombre de difficultés qu'il rencontre, et me permettrait de mieux comprendre certains comportements de sa part. Ça pourrait peut-être même amener un peu de paix à la maison si nos parents pouvaient mieux le comprendre également.
Je m'excuse d'avance, c'est assez long. J'ai mis en gras les points importants si vous préférez survoler le texte.
Il y a plusieurs éléments qui rendent ce diagnostic amateur difficile à faire :
-C'est un diagnostique "amateur" justement. Je ne peux pas avoir d'avis médical sur la question pour le moment ; je sais que mon frère ne souhaite pas voir de psy car cela lui a été proposé récemment pour surmonter ses difficultés de communication qui étaient un obstacle considérable dans la recherche de son stage d'été, et il a dit non.
-Je ne souhaite pas lui faire part de mes suppositions pour le moment. Je pourrais me tromper, ou bien il pourrait le prendre mal, alors je ne voudrais pas le faire inutilement avant d'avoir rassemblé plus d'informations.
-Un certain nombre de traits qu'il présente pourraient avoir d'autres explications, ce qui implique le risque d'un faux-diagnostic d'Asperger basé sur des signes qui pourraient être dus à autre chose :
............1. Ce dont je suis relativement certaine c'est que mon frère est très intelligent. Il y a abondance de HQI et THQI dans la famille, dont moi, la probabilité est donc forte pour mon frère, et puis je sais le reconnaître quand j'en vois un, tout simplement. Or beaucoup de traits d'Aspie rejoignent les traits de HP, et même si la différence est bien réelle, sur certains points les deux caractéristiques peuvent aussi "fusionner".
............2. Mon frère a été maltraité psychologiquement à l'école et à la maison lorsqu'il était petit, à tel point que ses comportements pourraient aussi représenter un repli sur soi d'ordre psychologique.
............3. Mon frère a souffert de certains problèmes physiques (surdité partielle, myopie, malformation de la mâchoire) qu'on n'a découvertes et soignées que sur le tard, et qui peuvent également expliquer certains comportements... à l'exception qu'une fois ces problèmes soignés, il a conservé les comportements qu'on croyait associés.
Maintenant que j'ai donné ces indications pour tempérer l'interprétation des "symptômes" que je vais décrire, je vais tenter de vous décrire les caractéristiques de mon frère qui me font penser à Asperger.
Mon frère a longtemps eu de nombreux gestes répétitifs et inexpliqués. Il inclinait brusquement la tête, il frottait ses doigts entre eux, il faisait des gestes répétitifs avec son nounours en peluche...
Les rituels et les repères aussi sont importants. Il a très longtemps pris toujours le même goûter à chaque fois qu'il rentrait à la maison (peu importe l'heure), avec les mêmes petits pains, coupés d'une certaine manière, et plongés dans le lait avec les doigts pour les en imprégner... il en mettait partout, il était coupé du monde quand il faisait ça, c'était très "tactile". Même s'il n'est pas spécialement ordonné de nature, il déteste changer quelque chose, à sa chambre, à sa garde-robe. C'est ainsi que jusqu'à ses 20 ans il portait les mêmes T-shirts... taille 12 ans. Il portait ses chaussures jusqu'à ce qu'elles soient trouées avant de consentir à acheter... exactement le même modèle blanc à scratchs de chez Décathlon. Quel scandale il a fait l'année où il a atteint une pointure dans laquelle seul le modèle à lacets était disponible !
Mon frère est facilement obnubilé par un détail. Ses doigts, l'eau, des objets, qu'il regardait de très près (ça s'explique partiellement par sa myopie, mais les lunettes n'ont pas fait disparaître la totalité de ces comportements). Et comme il était très silencieux, il échappait facilement à la vigilance de ma mère quand il était petit et que quelque chose retenait soudain son attention. On l'a déjà perdu dans un zoo parce qu'il était parti voir les singes tout seul, sans rien dire, en passant à travers les barrières du parcours du zoo.
Mon frère accumule les "dys". Dysgraphie, dysorthographie, anciennement dyslalie et bégaiement... Argument à prendre avec réserve, les dys peuvent aussi être attribuées typiquement au HQI (moi-même j'ai eu une petite dysgraphie).
Mon frère avait très très très peu d'amis à l'école. Surtout à partir du secondaire, c'est un peu comme moi : les camarades avec qui on a grandi nous ont toujours connus et acceptés comme nous étions, mais une fois changés d'environnement et plongés parmi les inconnus, on a subi pas mal de cruauté... mais bon, moi j'ai rassemblé les autres enfants rejetés et j'avais ma petite troupe de bizarreries. Mon frère, au terme d'une année scolaire, ne se souvenait généralement que de 2 noms d'enfants de sa classe : celui qui prenait ses devoirs quand il était absent, et celui qui le frappait à la sortie. Il passait ses récréations assis sur un banc à écrire et dessiner très petit et serré dans un petit carnet. (De nos jours il a des copains même s'il ne sort pas beaucoup, internet et ses études en informatique aident beaucoup).
Mon frère regarde difficilement dans les yeux. Surtout des personnes inconnues. Surtout quand on lui pose une question ou qu'il se met à parler un peu longuement (ça lui arrive pas trop souvent de parler beaucoup, mais avec moi, oui). Il le fait de temps à autre, dans le cadre de la famille ça reste relativement discret, ça lui donne juste un air pensif, mais malheureusement dans les situations où ça serait le plus important de faire bonne impression, c'est là qu'il va donner l'impression à un inconnu de totalement l'ignorer ou refuser la communication.
Mon frère saisit rarement les messages implicites. On s'en rend particulièrement compte depuis que nous avons une belle-mère qui a beaucoup de comportements "passifs-agressifs". Elle a plein d'objections aux comportements de mon frère mais essaye de lui faire passer le message par personne interposée ou sous forme de sous-entendus (très immatures d'ailleurs). Évidemment ça ne marche jamais, et elle s'énerve car elle est persuadée que mon frère reçoit le message implicite mais qu'il fait exprès de ne pas en tenir compte pour la provoquer.
Mon frère a difficilement les réflexes de politesse usuels. Serrer une main tendue, dire bonjour, s'il-vous-plaît, remercier, prévenir lorsqu'il part... Tout ce qui n'est pas "l'essentiel" dans une conversation, mais essentiel à l'instaurer, à la rendre agréable et compréhensible. On a beau lui expliquer très clairement en quoi c'est utile et nécessaire de le faire, surtout hors de la maison, il y a des choses qui ne rentrent toujours pas dans ses habitudes.
Mon frère ne répond pas aux questions. Ou alors de façon assez aléatoire. Sauf sur son sujet de prédilection. Mais lorsqu'il ne répond pas, c'est vraiment le silence absolu, il arrive même qu'il se mette à faire autre chose comme si on ne lui avait pas parlé. Il ne dit pas des choses comme "je ne sais pas", "je ne t'ai pas bien entendu", ou "je n'ai pas envie de parler de ça", il ne dit juste rien du tout, c'est à l'autre personne de comprendre pourquoi (et parfois ça reste un mystère complet).
Mon frère ne se plaint jamais, ne demande jamais d'aide. J'ai mentionné plus haut une surdité partielle qu'on lui a découverte quand il était tout petit, et dont on a cru (à tort) qu'elle était la cause de son côté inattentif. Elle était réversible, et le docteur nous a expliqué qu'elle était consécutive à des otites à répétitions qu'il avait dû avoir bébé... sauf qu'un bébé avec une otite, je peux vous certifier que ça ne se laisse pas ignorer, ça crie très fort... nous on a été très surpris d'apprendre qu'il avait effectivement souffert le martyr, mais en silence, en si bas âge. On n'avait rien remarqué, c'était un bébé très très calme. Et c'est vrai d'un peu tout dans la vie, il ne se plaint jamais, il est très difficile de découvrir les problèmes de mon frère et de pouvoir lui venir en aide, il n'en parle pas, même si on l'invite à le faire et qu'on propose son aide enthousiaste.
Mon frère n'est jamais en colère. Il n'en voit pas l'utilité et il a raison, mais même si c'est inutile, la plupart des gens n'arrive pas à résister à la pulsion. Je ne sais pas s'il a un contrôle exemplaire de ses réactions ou s'il est réellement indifférent aux stimuli. On lit rarement des signes d'anxiété chez lui non plus (ça se remarque plus indirectement, dans des comportements d'évitement de certain sujets en particulier). Le seul état émotionnel négatif "manifeste" que j'aie jamais pu observer chez lui ce sont des pleurs désespérés lorsque, enfant, ses camarades ou mon père le terrorisaient et l'humiliaient, le poussaient à bout. Par contre, rire et sourire, ça il sait faire, malgré de nombreux moments d'impassibilité, avec les bons sujets, il rit même plus fort que tout le monde dans la maison.
Jusqu'à présent, quand je résume ces traits particuliers, mon impression est que mon frère a des signes à la fois de HQI et peut-être d'Asperger, qui auraient pu être plus légers, mais qui ont été très mal pris en charge et accentués par de mauvaises expériences de vie.
Il devient de plus en plus facile à aborder humainement, on devient plus proches depuis environ 6 ans. C'était vraiment vraiment très dur quand il était petit, mais ces dernières années, il a fait des progrès énormes sur presque tous les points énoncés. Mais c'est encore assez difficile et aléatoire dans de nombreuses situations, et malheureusement son entrée progressive dans la vie active et autonome rend plus flagrantes les difficultés qu'il lui reste à surmonter.
Pensez-vous d'après ces indices que mon frère pourrait être Aspie ou non ? (peut-être juste un HP un peu malmené par la vie ?) Partagez-vous mon point de vue ? mes doutes ?
N'hésitez-pas à me poser des questions si j'ai oublié des points qui vous semblent importants.
Comme je l'ai également mentionné dans ma présentation, je ne suis pas Aspie moi-même (moi je suis "juste" HP), mais dernièrement, je me demande si mon frère de 22 ans ne présenterait pas des traits distinctifs d'Asperger depuis son enfance. Cela expliquerait un certain nombre de difficultés qu'il rencontre, et me permettrait de mieux comprendre certains comportements de sa part. Ça pourrait peut-être même amener un peu de paix à la maison si nos parents pouvaient mieux le comprendre également.
Je m'excuse d'avance, c'est assez long. J'ai mis en gras les points importants si vous préférez survoler le texte.
Il y a plusieurs éléments qui rendent ce diagnostic amateur difficile à faire :
-C'est un diagnostique "amateur" justement. Je ne peux pas avoir d'avis médical sur la question pour le moment ; je sais que mon frère ne souhaite pas voir de psy car cela lui a été proposé récemment pour surmonter ses difficultés de communication qui étaient un obstacle considérable dans la recherche de son stage d'été, et il a dit non.
-Je ne souhaite pas lui faire part de mes suppositions pour le moment. Je pourrais me tromper, ou bien il pourrait le prendre mal, alors je ne voudrais pas le faire inutilement avant d'avoir rassemblé plus d'informations.
-Un certain nombre de traits qu'il présente pourraient avoir d'autres explications, ce qui implique le risque d'un faux-diagnostic d'Asperger basé sur des signes qui pourraient être dus à autre chose :
............1. Ce dont je suis relativement certaine c'est que mon frère est très intelligent. Il y a abondance de HQI et THQI dans la famille, dont moi, la probabilité est donc forte pour mon frère, et puis je sais le reconnaître quand j'en vois un, tout simplement. Or beaucoup de traits d'Aspie rejoignent les traits de HP, et même si la différence est bien réelle, sur certains points les deux caractéristiques peuvent aussi "fusionner".
............2. Mon frère a été maltraité psychologiquement à l'école et à la maison lorsqu'il était petit, à tel point que ses comportements pourraient aussi représenter un repli sur soi d'ordre psychologique.
............3. Mon frère a souffert de certains problèmes physiques (surdité partielle, myopie, malformation de la mâchoire) qu'on n'a découvertes et soignées que sur le tard, et qui peuvent également expliquer certains comportements... à l'exception qu'une fois ces problèmes soignés, il a conservé les comportements qu'on croyait associés.
Maintenant que j'ai donné ces indications pour tempérer l'interprétation des "symptômes" que je vais décrire, je vais tenter de vous décrire les caractéristiques de mon frère qui me font penser à Asperger.
Mon frère a longtemps eu de nombreux gestes répétitifs et inexpliqués. Il inclinait brusquement la tête, il frottait ses doigts entre eux, il faisait des gestes répétitifs avec son nounours en peluche...
Les rituels et les repères aussi sont importants. Il a très longtemps pris toujours le même goûter à chaque fois qu'il rentrait à la maison (peu importe l'heure), avec les mêmes petits pains, coupés d'une certaine manière, et plongés dans le lait avec les doigts pour les en imprégner... il en mettait partout, il était coupé du monde quand il faisait ça, c'était très "tactile". Même s'il n'est pas spécialement ordonné de nature, il déteste changer quelque chose, à sa chambre, à sa garde-robe. C'est ainsi que jusqu'à ses 20 ans il portait les mêmes T-shirts... taille 12 ans. Il portait ses chaussures jusqu'à ce qu'elles soient trouées avant de consentir à acheter... exactement le même modèle blanc à scratchs de chez Décathlon. Quel scandale il a fait l'année où il a atteint une pointure dans laquelle seul le modèle à lacets était disponible !
Mon frère est facilement obnubilé par un détail. Ses doigts, l'eau, des objets, qu'il regardait de très près (ça s'explique partiellement par sa myopie, mais les lunettes n'ont pas fait disparaître la totalité de ces comportements). Et comme il était très silencieux, il échappait facilement à la vigilance de ma mère quand il était petit et que quelque chose retenait soudain son attention. On l'a déjà perdu dans un zoo parce qu'il était parti voir les singes tout seul, sans rien dire, en passant à travers les barrières du parcours du zoo.
Mon frère accumule les "dys". Dysgraphie, dysorthographie, anciennement dyslalie et bégaiement... Argument à prendre avec réserve, les dys peuvent aussi être attribuées typiquement au HQI (moi-même j'ai eu une petite dysgraphie).
Mon frère avait très très très peu d'amis à l'école. Surtout à partir du secondaire, c'est un peu comme moi : les camarades avec qui on a grandi nous ont toujours connus et acceptés comme nous étions, mais une fois changés d'environnement et plongés parmi les inconnus, on a subi pas mal de cruauté... mais bon, moi j'ai rassemblé les autres enfants rejetés et j'avais ma petite troupe de bizarreries. Mon frère, au terme d'une année scolaire, ne se souvenait généralement que de 2 noms d'enfants de sa classe : celui qui prenait ses devoirs quand il était absent, et celui qui le frappait à la sortie. Il passait ses récréations assis sur un banc à écrire et dessiner très petit et serré dans un petit carnet. (De nos jours il a des copains même s'il ne sort pas beaucoup, internet et ses études en informatique aident beaucoup).
Mon frère regarde difficilement dans les yeux. Surtout des personnes inconnues. Surtout quand on lui pose une question ou qu'il se met à parler un peu longuement (ça lui arrive pas trop souvent de parler beaucoup, mais avec moi, oui). Il le fait de temps à autre, dans le cadre de la famille ça reste relativement discret, ça lui donne juste un air pensif, mais malheureusement dans les situations où ça serait le plus important de faire bonne impression, c'est là qu'il va donner l'impression à un inconnu de totalement l'ignorer ou refuser la communication.
Mon frère saisit rarement les messages implicites. On s'en rend particulièrement compte depuis que nous avons une belle-mère qui a beaucoup de comportements "passifs-agressifs". Elle a plein d'objections aux comportements de mon frère mais essaye de lui faire passer le message par personne interposée ou sous forme de sous-entendus (très immatures d'ailleurs). Évidemment ça ne marche jamais, et elle s'énerve car elle est persuadée que mon frère reçoit le message implicite mais qu'il fait exprès de ne pas en tenir compte pour la provoquer.
Mon frère a difficilement les réflexes de politesse usuels. Serrer une main tendue, dire bonjour, s'il-vous-plaît, remercier, prévenir lorsqu'il part... Tout ce qui n'est pas "l'essentiel" dans une conversation, mais essentiel à l'instaurer, à la rendre agréable et compréhensible. On a beau lui expliquer très clairement en quoi c'est utile et nécessaire de le faire, surtout hors de la maison, il y a des choses qui ne rentrent toujours pas dans ses habitudes.
Mon frère ne répond pas aux questions. Ou alors de façon assez aléatoire. Sauf sur son sujet de prédilection. Mais lorsqu'il ne répond pas, c'est vraiment le silence absolu, il arrive même qu'il se mette à faire autre chose comme si on ne lui avait pas parlé. Il ne dit pas des choses comme "je ne sais pas", "je ne t'ai pas bien entendu", ou "je n'ai pas envie de parler de ça", il ne dit juste rien du tout, c'est à l'autre personne de comprendre pourquoi (et parfois ça reste un mystère complet).
Mon frère ne se plaint jamais, ne demande jamais d'aide. J'ai mentionné plus haut une surdité partielle qu'on lui a découverte quand il était tout petit, et dont on a cru (à tort) qu'elle était la cause de son côté inattentif. Elle était réversible, et le docteur nous a expliqué qu'elle était consécutive à des otites à répétitions qu'il avait dû avoir bébé... sauf qu'un bébé avec une otite, je peux vous certifier que ça ne se laisse pas ignorer, ça crie très fort... nous on a été très surpris d'apprendre qu'il avait effectivement souffert le martyr, mais en silence, en si bas âge. On n'avait rien remarqué, c'était un bébé très très calme. Et c'est vrai d'un peu tout dans la vie, il ne se plaint jamais, il est très difficile de découvrir les problèmes de mon frère et de pouvoir lui venir en aide, il n'en parle pas, même si on l'invite à le faire et qu'on propose son aide enthousiaste.
Mon frère n'est jamais en colère. Il n'en voit pas l'utilité et il a raison, mais même si c'est inutile, la plupart des gens n'arrive pas à résister à la pulsion. Je ne sais pas s'il a un contrôle exemplaire de ses réactions ou s'il est réellement indifférent aux stimuli. On lit rarement des signes d'anxiété chez lui non plus (ça se remarque plus indirectement, dans des comportements d'évitement de certain sujets en particulier). Le seul état émotionnel négatif "manifeste" que j'aie jamais pu observer chez lui ce sont des pleurs désespérés lorsque, enfant, ses camarades ou mon père le terrorisaient et l'humiliaient, le poussaient à bout. Par contre, rire et sourire, ça il sait faire, malgré de nombreux moments d'impassibilité, avec les bons sujets, il rit même plus fort que tout le monde dans la maison.
Jusqu'à présent, quand je résume ces traits particuliers, mon impression est que mon frère a des signes à la fois de HQI et peut-être d'Asperger, qui auraient pu être plus légers, mais qui ont été très mal pris en charge et accentués par de mauvaises expériences de vie.
Il devient de plus en plus facile à aborder humainement, on devient plus proches depuis environ 6 ans. C'était vraiment vraiment très dur quand il était petit, mais ces dernières années, il a fait des progrès énormes sur presque tous les points énoncés. Mais c'est encore assez difficile et aléatoire dans de nombreuses situations, et malheureusement son entrée progressive dans la vie active et autonome rend plus flagrantes les difficultés qu'il lui reste à surmonter.
Pensez-vous d'après ces indices que mon frère pourrait être Aspie ou non ? (peut-être juste un HP un peu malmené par la vie ?) Partagez-vous mon point de vue ? mes doutes ?
N'hésitez-pas à me poser des questions si j'ai oublié des points qui vous semblent importants.
-
- Occasionnel
- Messages : 27
- Enregistré le : vendredi 22 août 2014 à 9:51
- Localisation : REZE PRES DE NANTES
Re: Qui est mon frère ?
Mon jeune frère a été diagnostiqué, mais pas officiellement.
Il a vécu avec une médecin turque pendant 14 ans, et c'est elle qui l'a diagnostiqué, à travers leur vie commune.
Il me l'a avoué un soir un peu "arrosé".
Mais lorsque je lui en parle il est mal à l'aise.
Je lui ai offert le livre de Tony Attwood "le syndrome d'asperger et l'autisme de haut niveau".
Mais, lui qui lit énormément, n'a pas pu encore s'y mettre. Quelque part il est dans le déni.
Peut être faudrait il en parler d'abord avec tes parents avant d'en parler avec ton frère?
Y a t il des cas dans ta famille d'asperger?
Bon courage à toi.
Il a vécu avec une médecin turque pendant 14 ans, et c'est elle qui l'a diagnostiqué, à travers leur vie commune.
Il me l'a avoué un soir un peu "arrosé".
Mais lorsque je lui en parle il est mal à l'aise.
Je lui ai offert le livre de Tony Attwood "le syndrome d'asperger et l'autisme de haut niveau".
Mais, lui qui lit énormément, n'a pas pu encore s'y mettre. Quelque part il est dans le déni.
Peut être faudrait il en parler d'abord avec tes parents avant d'en parler avec ton frère?
Y a t il des cas dans ta famille d'asperger?
Bon courage à toi.
Modifié en dernier par caro2944 le lundi 1 septembre 2014 à 9:29, modifié 1 fois.
-
- Assidu
- Messages : 295
- Enregistré le : jeudi 6 décembre 2012 à 23:22
Re: Qui est mon frère ?
Bienvenue la Bête , ta description de ton frère est vraiment intéressante et précise . Je comprends son refus d'aller voir un psychologue ...Serait-il possible de lui faire lire le livre de Tony Attwood ? Cette lecture pourrait provoquer une reconnaissance ; c'est comme se regarder dans une glace . Etre clairement fixé sur son propre compte évite des souffrances supplémentaires inutiles ( et il en a déjà eu sa dose !) . S'il s'adresse un jour au CRA ( avec ton soutien ) il sera bien accueilli , il ressemble à pas mal de cousins et cousines d'Asperansa ...
"Ne confondons pas ce qui est naturel et ce qui est habituel ." Gandhi
-
- Prolifique
- Messages : 1898
- Enregistré le : dimanche 10 août 2014 à 9:32
Re: Qui est mon frère ?
bonjour BelleBête, je n'ai beaucoup de temps pour te répondre : alors je te dirai que je reconnais le HP et le syndrome d'asperger, je ne suis pas médecin mais j'ai beaucoup lu et j'ai une fille (21 ans en cours de diagnostic actuellement) qui est elle-mêm HP et vraisemblablement aspi (prédiagnostiquée en juillet dernier) ... je te conseille aussi d'aller regarder les vidéos de Superpépette (aspie HP) sur youtube elles sont très intéressantes et cassent certains clichés...
c'est chouette une grande soeur si proche et si attentive ... par contre si ton frère n'est pour l'instant pas prêt à affronter le fait qu'il est peut-être asperger il faut y aller en douceur même si son choix actuel était pour l'instant de ne pas vouloir savoir ...bonne continuation à toi dans tes recherches
c'est chouette une grande soeur si proche et si attentive ... par contre si ton frère n'est pour l'instant pas prêt à affronter le fait qu'il est peut-être asperger il faut y aller en douceur même si son choix actuel était pour l'instant de ne pas vouloir savoir ...bonne continuation à toi dans tes recherches
Mère d'une jeune adulte aspie et hp
-
- Intarissable
- Messages : 37322
- Enregistré le : lundi 15 juillet 2013 à 15:09
- Localisation : CH
Re: Qui est mon frère ?
Un remake :
Pour ma part, je ne vais pas lire en diagonale, puisque j'ai le temps et parce que j'aime lire.
En tout cas, s'il est Asperger, il pourrait me ressembler (diagnostiqué vendredi dernier). S'il est Asperger ET Haut Potentiel, il pourrait être l'homme qui me ressemble.
Sur le forum Asperansa, relativement actif ces temps-ci, tu pourras y lire de nombreuses descriptions, et voir si tu y retrouves en partie la description de ton frère. Autrement, tu peux lire le détail résumé de mon diagnostic.
Il arrive que des personnes Asperger passent inaperçues durant l'enfance voire l'adolescence car elles sont encore cadrées, entourées, stimulées et considérées comme "innocentes" (pas encore responsables). Et, tout à coup, lâchées dans le monde - impitoyable ! - des adultes (à grande majorité non autistes) et du marché concurrentiel, productiviste, mercantile, orienté vers le profit, très axé sur la communication et sur l'image, l'apparence et la réputation, les Asperger commencent à sentir une différence, mais n'ont pas forcément le réflexe d'en parler. Parmi les personnes autistes (ayant des troubles du spectre autistique (TSA)), il y a une faible proportion (je ne connais pas exactement le pourcentage) d'Asperger. Les Asperger (avec les autistes de haut niveau (AHN)) se distinguent des autres autistes notamment par le fait de ne pas avoir de retards aux niveaux intellectuel et du langage. Ils peuvent donc survivre en rationalisant (à défaut d'intuition, de réflexe social global), à plus forte raison s'ils sont Asperger Haut Potentiel, mais ces efforts cognitifs sont très fatigants, d'où le fait que très rares sont les personnes autistes qui travaillent à plein temps.
Quant au fait d'être désiré par ses parents, dire que l'autisme serait causé par le manque d'attachement du père serait aussi faux que dire que l'autisme serait causé par les mères froides. On a imputé la faute à la mère, jusqu'à Leo Kanner.
Je ne sais pas s'il pensait devoir se laisser piétiner. Mais comme l'un des traits typiques des autistes (y compris les Asperger) est la difficulté des interactions sociales (surtout s'il y a beaucoup plus de monde ; surtout si on est sollicité ; surtout si on doit animer le groupe ; surtout si on est en conflit ; ...). Pour ne pas se fatiguer, on va plutôt (sans même trop y réfléchir) s'effacer pour éviter de rajouter de l'huile sur le feu, pas seulement pour éviter l'escalade du conflit, mais surtout parce que cela nous fatiguera automatiquement.
Il est vrai que l'alcool aide à désinhiber (y compris les Asperger ; il paraît que le fonctionnement des synapses est un peu différent chez les personnes autistes). Le fait d'être autiste non soutenu et accompagné peut éventuellement favoriser la prise irréfléchie d'alcool (avec les effets que l'on connaît, selon les doses ingérées).
Les personnes Asperger sont, elles aussi, souvent plus sensibles au bruit, aux lumières vives, aux odeurs. Elles sont aussi la cible d'intimidation et autres attaques durant l'enfance et l'adolescence (aussi à l'âge adulte, mais un peu moins : les adultes sont censés être respectueux, matures). Comme les Asperger et les Hauts Potentiels partagent certains points communs ET comme il est possible qu'une personne les deux à la fois, il arrive qu'on teste les deux en même temps (comme dans mon cas) par les mêmes spécialistes, pour obtenir un diagnostic plus précis.
Pour les pantalons, je suis un peu comme lui encore maintenant : toujours des pantalons noirs (sauf quand il fait chaud : shorts blancs ou uni). Par contre, j'attache de l'importance au côté fonctionnel (je ne vais pas acheter des chaussures trop petites ; j'observe la taille et les poches avant d'acheter un pantalon, ou un sac, etc.). Quant au côté esthétique, j'essaie de prendre quelque chose qui n'attire pas l'attention, quelque chose de discret, presque toujours des vêtements unicolores. Maintenant, oui, j'ai conscience que mon apparence a un impact sur les autres personnes (que les neurotypiques y attachent beaucoup d'importance pour se faire leur première impression, dont ils se libèrent difficilement). Mais, contrairement à d'autres personnes, j'oriente mes choix d'apparence non pour me faire remarquer mais pour rester discret. Cela dit, il y a des critères sur lesquels je ne fais pas de compromis : je ne vais pas acheter de gel pour les cheveux, pas de déo, je ne m'épile pas le torse (je me rase juste la barbe et la moustache avec un rasoir électrique, et vais chez le coiffeur chaque six mois, juste pour une coupe à 3 mm, faite en 15 minutes ). Je passe très peu de temps face au miroir.
J'aime aussi beaucoup les réseaux et horaires de transports publics. Quand j'étais petit, je dessinais (crayon à papier) des réseaux fictifs de bus, j'apprenais par cœur les horaires de bus de la ville où je vivais. Encore maintenant, quand j'attends le bus ou le train, j'ai les yeux rivés sur les plans des réseaux et sur les horaires.
Par contre : jusqu'au gymnase, à mes 18 ans, je préférais dessiner (même si j'étais loin d'être un Courbet) et ne m'étais pas encore beaucoup intéressé à la musique (seulement à l'écouter). C'est vers mes 20 ans, quand j'ai découvert Les Cowboys Fringants (et le Québec), ainsi que d'autres groupes québécois, que j'ai commencé le violon, le solfège... (et n'ai plus fait de dessin, me rendant compte que je ne suis pas intéressé par les arts graphiques, que ce soit sur papier ou à l'écran)
Au niveau des gestes rituels, oui, il y a des autistes qui en ont (c'est même un des sous-critères pour le syndrome d'Asperger, un des rares critères que je ne remplis pas ). Mais je crois qu'il n'y a pas que les autistes qui en ont.
Oui, ne pas soutenir le regard est un signe typique des personnes autistes (dont Asperger), étant donné que le langage non verbal est l'un des points faibles. Ceci est très lié à une autre caractéristique des autistes (dont Asperger) : on n'arrive pas à détecter les intentions d'autrui. Ou, autrement dit, aucune n'est évidente : on pense qu'il a cette intention, mais peut-être qu'il a celle-là, ou celle-ci... alors que la personne non autiste va, spontanément, pour ainsi dire, attribuer une intention à une personne, quitte à se tromper (rarement, cela dit). Pour résumer, concrètement, la personne non autiste est plus opérationnel, quitte à se tromper ou à être plus sujette aux biais cognitifs. La personne Asperger sera moins sujettes aux biais cognitifs, pourra démasquer plus aisément les sophismes, mais traitera l'information moins vite (pas spontanément, pas comme automatisme social), et sera moins opérationnel, et c'est cela entre autres qui est pénalisant pour les personnes autistes : nous ne sommes pas opérationnelles, surtout pour réagir à des situations imprévues, nouvelles, mais surtout au niveau de la communication verbale (surtout le regard). Et c'est notamment pour cela que nous passons pour "bizarres". En plus, beaucoup de personnes autistes ont un mouvement des yeux différents (on n'observe pas les mêmes choses ; au début, on ne développe pas l'automatisme de regarder une personne dans les yeux quand on lui parle, comme on ne développe pas toutes sortes d'autres habiletés sociales, surtout apprises de manière implicite / tacite).
Un autre truc : les neurotypiques ont souvent le besoin ou le réflexe de remplir des cases, quitte à les remplir faux ; les Asperger n'ont pas le réflexe de remplir les cases si elles ne savent pas par quoi les remplir. A ce titre, je dirais que les Asperger sont moins esclaves des préjugés et stéréotypes que les neurotypiques, qui, quant à elles, appliquent plutôt le raisonnement par induction (l'exemple fait la généralité), lequel n'est pas logique (ce n'est pas parce qu'une blonde est bête que toutes les blondes sont bêtes, pour ne citer qu'un exemple). Les personnes neurotypiques vont se faire très rapidement une première impression de la personne qu'elles voient (en remplissant les cases), alors que les Asperger ne vont pas remplir les cases (l'apparence n'est pas une preuve). Elles vont souvent se poser beaucoup de questions. Je dirais même qu'elles appliquent plus la démarche scientifique au quotidien que les personnes neurotypiques.
Quant au fait de ne pas répondre, il peut y avoir plein d'explications différentes selon les situations... ne pas répondre parce qu'on n'a pas la réponse (pour ma part, je réponds souvent "je ne sais pas" ou "je n'en suis pas sûr"), ne pas répondre parce qu'on est plongé dans tout autre chose, ne pas répondre parce qu'on n'a pas encore appris à répondre, etc.
Oui, on est souvent obnubilé par un détail. Tiens, aujourd'hui, j'attends un train sur le quai. Le panneau affichait "Lausanne, Genève", alors qu'il devait afficher "Lausanne, Genève, Genève Aéroport".
Sinon, oui, les Asperger sont caractérisés par des intérêts restreints. Ils ne vont pas non plus trouver de motivation à faire quelque chose dont ils ne voient pas l'utilité, à plus forte raison si c'est quelque chose qu'ils ne cautionnent pas. Je me souvient, quand j'étais plus jeune, je disais souvent à ma mère "Je n'en vois pas l'utilité." En plus, depuis mes vingt ans, mes considérations éthiques ont beaucoup crû : j'achète rarement des ingrédients importants, rarement de la viande, travailler dans un fastfood ne m'intéresse pas, travailler chez UBS ou Syngenta ou Monsanto encore moins. Je n'utilise plus que des logiciels libres (si le partage et la propriété entrent en conflit, je suis presque toujours du côté du partage).
La surdité et la myopie ne me semblent pas être corrélés à quelque autisme. Par contre, oui, en raison de l'hypersensibilité sensorielle, oui, je n'aime pas les bruits soudains (pétards de la fête nationale) ou les grincements (fourchette frottée contre assiette).
Je suis également très rarement en colère. De manière générale, que je sois en sentiments positifs ou négatifs, je suis presque toujours très calme. De plus, je considère que s'énerver n'est pas forcément bon. Et je ne vais pas faire semblant de m'énerver pour paraître plus "convainquant".
Je suis également du genre à facilement couper les ponts avec une personne qui ne me convient pas ("les mauvaises fréquentations"). Une personne ne va pas me manquer. Et les personnes autistes n'ont pas le réflexe d'entretenir les amitiés, les relations, alors que c'est crucial chez les neurotypiques (surtout chez les femmes neurotypiques, je dirais ). A l'arrêt de bus, je m'éloigne des fumeurs. Je ne voudrais pas vivre avec une personne qui fume. Je n'aime pas les personnes qui attaquent, dénigrent, intimident, méprisent, harcèlent, menacent, frappent, gueulent, violent, tuent, incitent à la haine. Je préfère les personnes calmes, respectueuses, ouvertes d'esprit, qui aiment rigoler, toujours prêtes à mettre un grain d'humour voire plus, humanistes, sensibilités à quelque éthique, se rapprochant de l'homéostasie et/ou de la sérénité.
Il ne se plaint pas ou ne demande pas d'aide car... si c'est comme moi, car il se dit qu'il va s'en sortir tout seul, que ce n'est pas si grave, que ce n'est pas si important...
Ou, aussi comme moi, peut-être qu'il pose ses questions sur des forums sur l'internet. Quand on discute sur l'internet, on n'a pas à gérer la communication non verbale (le regard, le ton, la bise, la tape sur le dos, etc.). En plus, on peut s'inscrire sur des forums spécialisés (comme moi) : un forum sur le syndrome d'Asperger, un forum sur les zèbres, un forum de sciences, un forum de mathématique, un forum de Trisquel, un forum de chimie, un forum de langue française, etc. [Je ne compte plus le nombre de forums sur lesquels je me suis inscrit depuis que j'ai connu l'internet. ]
Moi aussi, je dis souvent laconiquement "tout va bien", "tout bien", "ça va", "pas de problème". C'est que dire que quelque chose va mal est plus fatigant cognitivement. C'est déjà se prendre pour une charge, c'est aussi trop en demander à autrui, c'est aussi devoir continuer à parler, expliquer pourquoi ça va mal... on est vite fatigué par une conversation qui apparaît banale pour une personne neurotypique. [Par contre, quand il s'agit de faire du calcul mental, l'Asperger Haut Potentiel fera facilement ce qui fera suer les neurotypiques au quotient intellectuel proche de 100. ]
Donc, oui, en gros, selon ce que tu nous dis, il me semble avoir des traits autistiques Asperger. Pour le QI (HP), je n'en sais rien car j'ai peu lu d'ouvrages sur le sujet, pour le moment.
Bon, il est vrai que si le père gueule sans arrêt sur le fils, ça n'aide pas.
Il n'y a pas de 100% Asperger, il n'y a que des formes d'Asperger.
Oui, les Asperger, nous sommes dans nos bulles, nous sommes des "introverted" people. Notre systéme "socio-énergétique" fonctionne vraiment différemment.
Bienvenue dans la drogue participative qu'est le forum Asperansa.
Pour ma part, je ne vais pas lire en diagonale, puisque j'ai le temps et parce que j'aime lire.
En tout cas, s'il est Asperger, il pourrait me ressembler (diagnostiqué vendredi dernier). S'il est Asperger ET Haut Potentiel, il pourrait être l'homme qui me ressemble.
Sur le forum Asperansa, relativement actif ces temps-ci, tu pourras y lire de nombreuses descriptions, et voir si tu y retrouves en partie la description de ton frère. Autrement, tu peux lire le détail résumé de mon diagnostic.
Il arrive que des personnes Asperger passent inaperçues durant l'enfance voire l'adolescence car elles sont encore cadrées, entourées, stimulées et considérées comme "innocentes" (pas encore responsables). Et, tout à coup, lâchées dans le monde - impitoyable ! - des adultes (à grande majorité non autistes) et du marché concurrentiel, productiviste, mercantile, orienté vers le profit, très axé sur la communication et sur l'image, l'apparence et la réputation, les Asperger commencent à sentir une différence, mais n'ont pas forcément le réflexe d'en parler. Parmi les personnes autistes (ayant des troubles du spectre autistique (TSA)), il y a une faible proportion (je ne connais pas exactement le pourcentage) d'Asperger. Les Asperger (avec les autistes de haut niveau (AHN)) se distinguent des autres autistes notamment par le fait de ne pas avoir de retards aux niveaux intellectuel et du langage. Ils peuvent donc survivre en rationalisant (à défaut d'intuition, de réflexe social global), à plus forte raison s'ils sont Asperger Haut Potentiel, mais ces efforts cognitifs sont très fatigants, d'où le fait que très rares sont les personnes autistes qui travaillent à plein temps.
Quant au fait d'être désiré par ses parents, dire que l'autisme serait causé par le manque d'attachement du père serait aussi faux que dire que l'autisme serait causé par les mères froides. On a imputé la faute à la mère, jusqu'à Leo Kanner.
Je ne sais pas s'il pensait devoir se laisser piétiner. Mais comme l'un des traits typiques des autistes (y compris les Asperger) est la difficulté des interactions sociales (surtout s'il y a beaucoup plus de monde ; surtout si on est sollicité ; surtout si on doit animer le groupe ; surtout si on est en conflit ; ...). Pour ne pas se fatiguer, on va plutôt (sans même trop y réfléchir) s'effacer pour éviter de rajouter de l'huile sur le feu, pas seulement pour éviter l'escalade du conflit, mais surtout parce que cela nous fatiguera automatiquement.
Il est vrai que l'alcool aide à désinhiber (y compris les Asperger ; il paraît que le fonctionnement des synapses est un peu différent chez les personnes autistes). Le fait d'être autiste non soutenu et accompagné peut éventuellement favoriser la prise irréfléchie d'alcool (avec les effets que l'on connaît, selon les doses ingérées).
Les personnes Asperger sont, elles aussi, souvent plus sensibles au bruit, aux lumières vives, aux odeurs. Elles sont aussi la cible d'intimidation et autres attaques durant l'enfance et l'adolescence (aussi à l'âge adulte, mais un peu moins : les adultes sont censés être respectueux, matures). Comme les Asperger et les Hauts Potentiels partagent certains points communs ET comme il est possible qu'une personne les deux à la fois, il arrive qu'on teste les deux en même temps (comme dans mon cas) par les mêmes spécialistes, pour obtenir un diagnostic plus précis.
Pour les pantalons, je suis un peu comme lui encore maintenant : toujours des pantalons noirs (sauf quand il fait chaud : shorts blancs ou uni). Par contre, j'attache de l'importance au côté fonctionnel (je ne vais pas acheter des chaussures trop petites ; j'observe la taille et les poches avant d'acheter un pantalon, ou un sac, etc.). Quant au côté esthétique, j'essaie de prendre quelque chose qui n'attire pas l'attention, quelque chose de discret, presque toujours des vêtements unicolores. Maintenant, oui, j'ai conscience que mon apparence a un impact sur les autres personnes (que les neurotypiques y attachent beaucoup d'importance pour se faire leur première impression, dont ils se libèrent difficilement). Mais, contrairement à d'autres personnes, j'oriente mes choix d'apparence non pour me faire remarquer mais pour rester discret. Cela dit, il y a des critères sur lesquels je ne fais pas de compromis : je ne vais pas acheter de gel pour les cheveux, pas de déo, je ne m'épile pas le torse (je me rase juste la barbe et la moustache avec un rasoir électrique, et vais chez le coiffeur chaque six mois, juste pour une coupe à 3 mm, faite en 15 minutes ). Je passe très peu de temps face au miroir.
J'aime aussi beaucoup les réseaux et horaires de transports publics. Quand j'étais petit, je dessinais (crayon à papier) des réseaux fictifs de bus, j'apprenais par cœur les horaires de bus de la ville où je vivais. Encore maintenant, quand j'attends le bus ou le train, j'ai les yeux rivés sur les plans des réseaux et sur les horaires.
Par contre : jusqu'au gymnase, à mes 18 ans, je préférais dessiner (même si j'étais loin d'être un Courbet) et ne m'étais pas encore beaucoup intéressé à la musique (seulement à l'écouter). C'est vers mes 20 ans, quand j'ai découvert Les Cowboys Fringants (et le Québec), ainsi que d'autres groupes québécois, que j'ai commencé le violon, le solfège... (et n'ai plus fait de dessin, me rendant compte que je ne suis pas intéressé par les arts graphiques, que ce soit sur papier ou à l'écran)
Au niveau des gestes rituels, oui, il y a des autistes qui en ont (c'est même un des sous-critères pour le syndrome d'Asperger, un des rares critères que je ne remplis pas ). Mais je crois qu'il n'y a pas que les autistes qui en ont.
Oui, ne pas soutenir le regard est un signe typique des personnes autistes (dont Asperger), étant donné que le langage non verbal est l'un des points faibles. Ceci est très lié à une autre caractéristique des autistes (dont Asperger) : on n'arrive pas à détecter les intentions d'autrui. Ou, autrement dit, aucune n'est évidente : on pense qu'il a cette intention, mais peut-être qu'il a celle-là, ou celle-ci... alors que la personne non autiste va, spontanément, pour ainsi dire, attribuer une intention à une personne, quitte à se tromper (rarement, cela dit). Pour résumer, concrètement, la personne non autiste est plus opérationnel, quitte à se tromper ou à être plus sujette aux biais cognitifs. La personne Asperger sera moins sujettes aux biais cognitifs, pourra démasquer plus aisément les sophismes, mais traitera l'information moins vite (pas spontanément, pas comme automatisme social), et sera moins opérationnel, et c'est cela entre autres qui est pénalisant pour les personnes autistes : nous ne sommes pas opérationnelles, surtout pour réagir à des situations imprévues, nouvelles, mais surtout au niveau de la communication verbale (surtout le regard). Et c'est notamment pour cela que nous passons pour "bizarres". En plus, beaucoup de personnes autistes ont un mouvement des yeux différents (on n'observe pas les mêmes choses ; au début, on ne développe pas l'automatisme de regarder une personne dans les yeux quand on lui parle, comme on ne développe pas toutes sortes d'autres habiletés sociales, surtout apprises de manière implicite / tacite).
Un autre truc : les neurotypiques ont souvent le besoin ou le réflexe de remplir des cases, quitte à les remplir faux ; les Asperger n'ont pas le réflexe de remplir les cases si elles ne savent pas par quoi les remplir. A ce titre, je dirais que les Asperger sont moins esclaves des préjugés et stéréotypes que les neurotypiques, qui, quant à elles, appliquent plutôt le raisonnement par induction (l'exemple fait la généralité), lequel n'est pas logique (ce n'est pas parce qu'une blonde est bête que toutes les blondes sont bêtes, pour ne citer qu'un exemple). Les personnes neurotypiques vont se faire très rapidement une première impression de la personne qu'elles voient (en remplissant les cases), alors que les Asperger ne vont pas remplir les cases (l'apparence n'est pas une preuve). Elles vont souvent se poser beaucoup de questions. Je dirais même qu'elles appliquent plus la démarche scientifique au quotidien que les personnes neurotypiques.
Quant au fait de ne pas répondre, il peut y avoir plein d'explications différentes selon les situations... ne pas répondre parce qu'on n'a pas la réponse (pour ma part, je réponds souvent "je ne sais pas" ou "je n'en suis pas sûr"), ne pas répondre parce qu'on est plongé dans tout autre chose, ne pas répondre parce qu'on n'a pas encore appris à répondre, etc.
Oui, on est souvent obnubilé par un détail. Tiens, aujourd'hui, j'attends un train sur le quai. Le panneau affichait "Lausanne, Genève", alors qu'il devait afficher "Lausanne, Genève, Genève Aéroport".
Sinon, oui, les Asperger sont caractérisés par des intérêts restreints. Ils ne vont pas non plus trouver de motivation à faire quelque chose dont ils ne voient pas l'utilité, à plus forte raison si c'est quelque chose qu'ils ne cautionnent pas. Je me souvient, quand j'étais plus jeune, je disais souvent à ma mère "Je n'en vois pas l'utilité." En plus, depuis mes vingt ans, mes considérations éthiques ont beaucoup crû : j'achète rarement des ingrédients importants, rarement de la viande, travailler dans un fastfood ne m'intéresse pas, travailler chez UBS ou Syngenta ou Monsanto encore moins. Je n'utilise plus que des logiciels libres (si le partage et la propriété entrent en conflit, je suis presque toujours du côté du partage).
La surdité et la myopie ne me semblent pas être corrélés à quelque autisme. Par contre, oui, en raison de l'hypersensibilité sensorielle, oui, je n'aime pas les bruits soudains (pétards de la fête nationale) ou les grincements (fourchette frottée contre assiette).
Je suis également très rarement en colère. De manière générale, que je sois en sentiments positifs ou négatifs, je suis presque toujours très calme. De plus, je considère que s'énerver n'est pas forcément bon. Et je ne vais pas faire semblant de m'énerver pour paraître plus "convainquant".
Je suis également du genre à facilement couper les ponts avec une personne qui ne me convient pas ("les mauvaises fréquentations"). Une personne ne va pas me manquer. Et les personnes autistes n'ont pas le réflexe d'entretenir les amitiés, les relations, alors que c'est crucial chez les neurotypiques (surtout chez les femmes neurotypiques, je dirais ). A l'arrêt de bus, je m'éloigne des fumeurs. Je ne voudrais pas vivre avec une personne qui fume. Je n'aime pas les personnes qui attaquent, dénigrent, intimident, méprisent, harcèlent, menacent, frappent, gueulent, violent, tuent, incitent à la haine. Je préfère les personnes calmes, respectueuses, ouvertes d'esprit, qui aiment rigoler, toujours prêtes à mettre un grain d'humour voire plus, humanistes, sensibilités à quelque éthique, se rapprochant de l'homéostasie et/ou de la sérénité.
Il ne se plaint pas ou ne demande pas d'aide car... si c'est comme moi, car il se dit qu'il va s'en sortir tout seul, que ce n'est pas si grave, que ce n'est pas si important...
Ou, aussi comme moi, peut-être qu'il pose ses questions sur des forums sur l'internet. Quand on discute sur l'internet, on n'a pas à gérer la communication non verbale (le regard, le ton, la bise, la tape sur le dos, etc.). En plus, on peut s'inscrire sur des forums spécialisés (comme moi) : un forum sur le syndrome d'Asperger, un forum sur les zèbres, un forum de sciences, un forum de mathématique, un forum de Trisquel, un forum de chimie, un forum de langue française, etc. [Je ne compte plus le nombre de forums sur lesquels je me suis inscrit depuis que j'ai connu l'internet. ]
Moi aussi, je dis souvent laconiquement "tout va bien", "tout bien", "ça va", "pas de problème". C'est que dire que quelque chose va mal est plus fatigant cognitivement. C'est déjà se prendre pour une charge, c'est aussi trop en demander à autrui, c'est aussi devoir continuer à parler, expliquer pourquoi ça va mal... on est vite fatigué par une conversation qui apparaît banale pour une personne neurotypique. [Par contre, quand il s'agit de faire du calcul mental, l'Asperger Haut Potentiel fera facilement ce qui fera suer les neurotypiques au quotient intellectuel proche de 100. ]
Donc, oui, en gros, selon ce que tu nous dis, il me semble avoir des traits autistiques Asperger. Pour le QI (HP), je n'en sais rien car j'ai peu lu d'ouvrages sur le sujet, pour le moment.
Bon, il est vrai que si le père gueule sans arrêt sur le fils, ça n'aide pas.
Il n'y a pas de 100% Asperger, il n'y a que des formes d'Asperger.
Oui, les Asperger, nous sommes dans nos bulles, nous sommes des "introverted" people. Notre systéme "socio-énergétique" fonctionne vraiment différemment.
Bienvenue dans la drogue participative qu'est le forum Asperansa.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
-
- Modératrice
- Messages : 8311
- Enregistré le : vendredi 21 octobre 2005 à 15:02
- Localisation : finistère
Re: Qui est mon frère ?
La description de ton frère me fait beaucoup penser à ma fille (hormis la violence dont elle faisait preuve étant enfant).
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
-
- Assidu
- Messages : 275
- Enregistré le : dimanche 31 août 2014 à 0:25
- Localisation : Montréal
Re: Qui est mon frère ?
Arf freehost, ta réponse répond à des points que je n'ai pas forcément soulevés ici, vu qu'elle était initialement faite pour répondre à ma question posée sur l'autre forum. ^^
Mais oui, j'ai failli oublier les centres d'intérêt de mon frère, bon, ils ne sont pas nécessairement restreints, mon frère sait être curieux, mais ça a généralement à voir avec les sciences et les "systèmes" (il dessine aussi, mais quand il dessine, tout doit être absolument cohérent, il ne va pas faire un vaisseau volant qui ne pourrait pas voler avec sa portance, et il va toujours dessiner ou expliquer d'où provient l'énergie et quelle technologie ça utilise).
Depuis quelques années il a des opinions politiques revendiquées également, et ça me faisait sourire que tu parles des tiens freehost, anti-monétaires, anti-capitalistes, communautaristes, pour la "vraie" démocratie, etc... ça se met bien dans ma continuité, sauf que moi c'est plus centré écologie, mais les idées se rejoignent.
caro2944, plus précisément, il n'y a pas d'Asperger diagnostiqué dans ma famille. Ce qui est certain, c'est qu'il y a des THQI et HQI (Maman THQI, mes oncles du côté de mon père et leurs enfants, mes cousins, tous des surdoués assumés et heureux de l'être...), et du côté de mon père, beaucoup d'hommes à l'intelligence efficace mais "froide", méthodiques, obstinés, très peu sociables, et peut-être avec des traits Asperger qui n'ont pas été reconnus en tant que tels, comme ils sont tous un peu comme ça dans la famille... (je pense à mon oncle qui passe tout son temps libre dans une pièce où il collectionne des oscilloscopes qu'il répare, il a même dû louer un box de parking supplémentaire pour ranger son "surplus" d'oscilloscopes).
J'ai aussi omis de préciser un autre point : mon frère a été soupçonné d'être autiste quand il était petit par les adultes qui l'encadraient, profs, parents, etc. Mais "autiste classique" (Kanner), ça donne une idée de l'ampleur apparente de certains symptômes lorsqu'il était plus jeune... mais comme il a été déterminé qu'il n'avait pas de retard cognitif, au contraire (et malgré qu'on soit à peu près certains qu'il a tenté de "couler" son test, en plus), la question a été complètement balayée.
Il se peut qu'on soit tombé sur un de ces psy français qui se refusent à diagnostiquer Asperger.
Il se peut aussi que l'information soit retenue à un autre niveau. Ma mère a soi-disant "perdu" les papiers de nos tests de QI (j'en ai pourtant bel et bien passé un à 5 ans pour mon saut de classe, et mon frère pour déterminer qu'il n'était pas autiste classique). Comme je le disais elle est THQI dépistée, Maman, mais elle est aussi dans le déni le plus obstiné de cette étiquette, et j'ai dû m'auto-diagnostiquer sur le tard, après diverses souffrances et dépressions... il est bien possible qu'elle sache aussi quelque chose à propos de l'Asperger que je soupçonne chez mon frère mais qu'elle n'en ait jamais parlé.
Je tenterai d'en savoir plus de ce côté-là.
Sinon, pour ce qui est d'y aller en douceur avec mon frère, j'y compte bien, oui.
Je vais amener le sujet très précautionneusement et progressivement dans le monde de mon frère, tandis que je poserai mes questions innocemment à ma mère, peut-être à mon père, et peut-être à ma tante (la femme de l'oncle qui collectionne les oscilloscopes, je sais qu'elle est très ouverte et renseignée sur le HQI, elle serait sans doute ouverte à cette conversation-là aussi).
Pour l'instant, j'ai par exemple posté sur facebook une vidéo que je trouve réellement intéressante avec des témoignages d'Aspies qui expliquaient leurs perceptions, les raisons et les ressentis derrière certains de leurs comportements, leurs réponses aux idées reçues des neurotypiques... c'est un vidéo que je trouve très touchante et vraie, qui les présente avec beaucoup d'authenticité. C'est dans cette vidéo que la ressemblance avec mon frère m'a frappée.
Et mon frère, je sais qu'il suit attentivement mes publications facebook, il les "aime" souvent, alors même si c'est un peu du message non-verbal avec les risques que ça comporte, je pense que ce genre d'informations placées dans son "champ de vision" peut avoir des chances d'insinuer l'idée dans sa tête, voire qu'il s'y reconnaisse tout seul. Si c'est le cas, il ne le dira probablement pas, la seconde étape, un peu plus tard, sera donc d'amener une conversation plus directe.
En tout cas, je suis touchée et réconfortée par vos messages, j'ai donc peut-être vu juste, un cocktail HP/Aspie se cache peut-être chez mon frère ! ^^
Mais oui, j'ai failli oublier les centres d'intérêt de mon frère, bon, ils ne sont pas nécessairement restreints, mon frère sait être curieux, mais ça a généralement à voir avec les sciences et les "systèmes" (il dessine aussi, mais quand il dessine, tout doit être absolument cohérent, il ne va pas faire un vaisseau volant qui ne pourrait pas voler avec sa portance, et il va toujours dessiner ou expliquer d'où provient l'énergie et quelle technologie ça utilise).
Depuis quelques années il a des opinions politiques revendiquées également, et ça me faisait sourire que tu parles des tiens freehost, anti-monétaires, anti-capitalistes, communautaristes, pour la "vraie" démocratie, etc... ça se met bien dans ma continuité, sauf que moi c'est plus centré écologie, mais les idées se rejoignent.
caro2944, plus précisément, il n'y a pas d'Asperger diagnostiqué dans ma famille. Ce qui est certain, c'est qu'il y a des THQI et HQI (Maman THQI, mes oncles du côté de mon père et leurs enfants, mes cousins, tous des surdoués assumés et heureux de l'être...), et du côté de mon père, beaucoup d'hommes à l'intelligence efficace mais "froide", méthodiques, obstinés, très peu sociables, et peut-être avec des traits Asperger qui n'ont pas été reconnus en tant que tels, comme ils sont tous un peu comme ça dans la famille... (je pense à mon oncle qui passe tout son temps libre dans une pièce où il collectionne des oscilloscopes qu'il répare, il a même dû louer un box de parking supplémentaire pour ranger son "surplus" d'oscilloscopes).
J'ai aussi omis de préciser un autre point : mon frère a été soupçonné d'être autiste quand il était petit par les adultes qui l'encadraient, profs, parents, etc. Mais "autiste classique" (Kanner), ça donne une idée de l'ampleur apparente de certains symptômes lorsqu'il était plus jeune... mais comme il a été déterminé qu'il n'avait pas de retard cognitif, au contraire (et malgré qu'on soit à peu près certains qu'il a tenté de "couler" son test, en plus), la question a été complètement balayée.
Il se peut qu'on soit tombé sur un de ces psy français qui se refusent à diagnostiquer Asperger.
Il se peut aussi que l'information soit retenue à un autre niveau. Ma mère a soi-disant "perdu" les papiers de nos tests de QI (j'en ai pourtant bel et bien passé un à 5 ans pour mon saut de classe, et mon frère pour déterminer qu'il n'était pas autiste classique). Comme je le disais elle est THQI dépistée, Maman, mais elle est aussi dans le déni le plus obstiné de cette étiquette, et j'ai dû m'auto-diagnostiquer sur le tard, après diverses souffrances et dépressions... il est bien possible qu'elle sache aussi quelque chose à propos de l'Asperger que je soupçonne chez mon frère mais qu'elle n'en ait jamais parlé.
Je tenterai d'en savoir plus de ce côté-là.
Sinon, pour ce qui est d'y aller en douceur avec mon frère, j'y compte bien, oui.
Je vais amener le sujet très précautionneusement et progressivement dans le monde de mon frère, tandis que je poserai mes questions innocemment à ma mère, peut-être à mon père, et peut-être à ma tante (la femme de l'oncle qui collectionne les oscilloscopes, je sais qu'elle est très ouverte et renseignée sur le HQI, elle serait sans doute ouverte à cette conversation-là aussi).
Pour l'instant, j'ai par exemple posté sur facebook une vidéo que je trouve réellement intéressante avec des témoignages d'Aspies qui expliquaient leurs perceptions, les raisons et les ressentis derrière certains de leurs comportements, leurs réponses aux idées reçues des neurotypiques... c'est un vidéo que je trouve très touchante et vraie, qui les présente avec beaucoup d'authenticité. C'est dans cette vidéo que la ressemblance avec mon frère m'a frappée.
Et mon frère, je sais qu'il suit attentivement mes publications facebook, il les "aime" souvent, alors même si c'est un peu du message non-verbal avec les risques que ça comporte, je pense que ce genre d'informations placées dans son "champ de vision" peut avoir des chances d'insinuer l'idée dans sa tête, voire qu'il s'y reconnaisse tout seul. Si c'est le cas, il ne le dira probablement pas, la seconde étape, un peu plus tard, sera donc d'amener une conversation plus directe.
En tout cas, je suis touchée et réconfortée par vos messages, j'ai donc peut-être vu juste, un cocktail HP/Aspie se cache peut-être chez mon frère ! ^^
-
- Prolifique
- Messages : 2705
- Enregistré le : jeudi 28 août 2014 à 22:53
- Localisation : Bretagne
Re: Qui est mon frère ?
J'aurais pu te répondre mais j'aurais dit comme freeshost donc inutile tourné en rond. ^^' Donc en espérant que tous ceci t'as aider, que les troubles observer chez ton frère soit plus limpide.
loup autiste
-
- Assidu
- Messages : 275
- Enregistré le : dimanche 31 août 2014 à 0:25
- Localisation : Montréal
Re: Qui est mon frère ?
oh, tout témoignage supplémentaire est bienvenu, le sujet n'est pas clos, je suis certaine que ton histoire est intéressante aussi.
-
- Assidu
- Messages : 275
- Enregistré le : dimanche 31 août 2014 à 0:25
- Localisation : Montréal
Re: Qui est mon frère ?
Bon, j'ai commencé par aborder le sujet avec ma tante, la femme de l'oncle aux oscilloscopes...
Je me doutais bien qu'elle serait ouverte au sujet : en vérité elle s'est déjà posé la question, alors qu'elle parlait à la femme d'un ami Aspie de son mari. Mais la femme avait quand même souligné que son mari à elle était incapable d'avoir un contact oculaire en même temps qu'il tenait une conversation, tandis que mon oncle en est capable... Est-ce forcément un critère excluant le diagnostique, même si c'est une manifestation fréquente ? Mon oncle présente quand même un certain nombre d'indices lui aussi...
En tout cas, je lui ai aussi soumis >cette page< postée il y a peu par voile de chine, et elle y a elle aussi vu le portrait craché de mon père... et de mon grand-père.
Mes soupçons grossissent !
Prochaine approche tactique, mon autre tante... moins plongée dans l'univers HPI et "nerdy" que le côté paternel de ma famille, mais elle travaille dans un centre de travail pour personnes "handicapées" mais plus ou moins autonomes, et donc elle est familière entre autres avec l'autisme et le syndrome d'Asperger, ce qui l'a d'ailleurs poussée à réagir à la vidéo que j'avais postée à ce sujet sur Facebook.
Mais c'est plus délicat parce que par contre... elle raconte généralement tout à ma mère et à ma grand-mère, et moi je veux mener mon enquête discrètement.
Je me doutais bien qu'elle serait ouverte au sujet : en vérité elle s'est déjà posé la question, alors qu'elle parlait à la femme d'un ami Aspie de son mari. Mais la femme avait quand même souligné que son mari à elle était incapable d'avoir un contact oculaire en même temps qu'il tenait une conversation, tandis que mon oncle en est capable... Est-ce forcément un critère excluant le diagnostique, même si c'est une manifestation fréquente ? Mon oncle présente quand même un certain nombre d'indices lui aussi...
En tout cas, je lui ai aussi soumis >cette page< postée il y a peu par voile de chine, et elle y a elle aussi vu le portrait craché de mon père... et de mon grand-père.
Mes soupçons grossissent !
Prochaine approche tactique, mon autre tante... moins plongée dans l'univers HPI et "nerdy" que le côté paternel de ma famille, mais elle travaille dans un centre de travail pour personnes "handicapées" mais plus ou moins autonomes, et donc elle est familière entre autres avec l'autisme et le syndrome d'Asperger, ce qui l'a d'ailleurs poussée à réagir à la vidéo que j'avais postée à ce sujet sur Facebook.
Mais c'est plus délicat parce que par contre... elle raconte généralement tout à ma mère et à ma grand-mère, et moi je veux mener mon enquête discrètement.
-
- Prolifique
- Messages : 4667
- Enregistré le : jeudi 20 mars 2014 à 20:59
- Localisation : 92
Re: Qui est mon frère ?
Non.la Bête a écrit :Mais la femme avait quand même souligné que son mari à elle était incapable d'avoir un contact oculaire en même temps qu'il tenait une conversation, tandis que mon oncle en est capable... Est-ce forcément un critère excluant le diagnostique, même si c'est une manifestation fréquente ?
Je n'ai pas de diagnostic /!\
Ce que tu as la force d'être, tu as aussi le droit de l'être - Max Stirner
Ce que tu as la force d'être, tu as aussi le droit de l'être - Max Stirner
-
- Assidu
- Messages : 275
- Enregistré le : dimanche 31 août 2014 à 0:25
- Localisation : Montréal
Re: Qui est mon frère ?
C'est bien ce qu'il m'avait semblé comprendre, merci Ixy.
-
- Intarissable
- Messages : 37322
- Enregistré le : lundi 15 juillet 2013 à 15:09
- Localisation : CH
Re: Qui est mon frère ?
Et la vérité éclatera au grand jour.la Bête a écrit :Mes soupçons grossissent !
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
-
- Assidu
- Messages : 275
- Enregistré le : dimanche 31 août 2014 à 0:25
- Localisation : Montréal
Re: Qui est mon frère ?
Ben je me demande toujours, si mes soupçons sont avérés, dans quelle mesure ce serait judicieux de le faire "éclater ça au grand jour".
Pour ce qui est de mes oncles et de mon père, d'une part ils sont relativement "efficients" ou satisfaits de leur vie sans connaître ce diagnostique, et d'autre part ils répondent très fort au profil "déni et arrogance" décrit dans la fameuse page, surtout mon père...
Ce qui fait que leur asséner ce diagnostique pourrait être mal pris, mon père pourrait même refuser de le reconnaître chez mon frère également, et le convaincre de ne pas y croire.
Pour l'instant c'est à mon frère que cette révélation pourrait profiter le mieux. Ensuite il sera temps d'aviser une stratégie judicieuse pour améliorer ses rapports avec l'entourage et mon père, avec ou sans "coming-out"...
Pour ce qui est de mes oncles et de mon père, d'une part ils sont relativement "efficients" ou satisfaits de leur vie sans connaître ce diagnostique, et d'autre part ils répondent très fort au profil "déni et arrogance" décrit dans la fameuse page, surtout mon père...
Ce qui fait que leur asséner ce diagnostique pourrait être mal pris, mon père pourrait même refuser de le reconnaître chez mon frère également, et le convaincre de ne pas y croire.
Pour l'instant c'est à mon frère que cette révélation pourrait profiter le mieux. Ensuite il sera temps d'aviser une stratégie judicieuse pour améliorer ses rapports avec l'entourage et mon père, avec ou sans "coming-out"...
-
- Intarissable
- Messages : 37322
- Enregistré le : lundi 15 juillet 2013 à 15:09
- Localisation : CH
Re: Qui est mon frère ?
Bon, faudrait pas résumer le syndrome Asperger à "déni et arrogance", surtout que je fais partie des personnes qui ne sont pas arrogantes, bien au contraire, humbles et discrètes. A vrai dire, le "déni et arrogance" n'est, il me semble, pas une des caractéristiques (surtout pas une des principales) des Asperger.
Mais si tu veux, tu peux lire le guide complet de Tony Attwood. Il y a le pdf gratuit en anglais ici.
Mais si tu veux, tu peux lire le guide complet de Tony Attwood. Il y a le pdf gratuit en anglais ici.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
Diagnostiqué autiste en l'été 2014