Comment dire à quelqu'un qu'on est asperger?

[newvie492]

1) A une amie, voir plus (que dans un sens)?
2) A son beau-frère?, je ne sais pas s'il est au courant ou pas, faudra que je demande à mes parents.

Pour moi ce n'est pas simple de le dire, en fait mis à part mes parents, mon frère et ma soeur, personne d'autre le sait (normal je n'ai que deux amis et ils savent que je suis asperger puisqu'ils le sont aussi), mais par exemple des contacts par sms, je leur ai dis que j'étais asperger, mais j'en suis sur qu'ils ont oublié cela, ou bien qu'ils ne le savent pas. Bref, là cette fois-ci, ce sera à l'oral de le dire, à moi pour une des 2 personnes, et donc j'ai peur de bafouiller, de mal dire les mots d'être stresser.
Merci d'avance pour vos réponses.

[Suriciole]

Pour t'éclaircir les idées, tu peux peut-être commencer par écrire. Pas forcément pour envoyer le texte, mais pour donner forme à tes pensées et à tes inquiétudes. Tu peux aussi te servir de l'écrit pour te demander ce qui t'effraie ou t'embête, écrire clairement tes questionnements afin de bien comprendre comment tu perçois la situation et les problèmes que tu souhaites résoudre.

Ensuite, de quoi as-tu peur en te dévoilant ? La réponse immédiate peut sembler évidente. Tu as probablement peur qu'on ne t'accepte pas ou qu'on ne te croit pas. Mais tu peux te poser la question individuellement, par rapport à chaque personne. Qu'est-ce que cette révélation pourrait signifier pour chacune d'elles ?
Si tu comptes nouer des liens avec une personne, je pense que tu dois sérieusement te demander si elle pourrait te fuir en apprenant la nouvelle. Que ce soit complexe à expliquer, c'est une chose, qu'une personne te tourne le dos pour ça, c'est un autre problème.

Je pense qu'il ne faut pas précipiter les choses et vouloir trop dire d'un coup. Ce que tu veux révéler avant tout, c'est que tu es différent. Pas bizarre ou malade mais bien différent. Tu peux commencer par là. Ton objectif n'est pas de dire à la personne "attention danger" mais de lui donner la bonne clef pour te comprendre. Tu peux jouer sur la confiance et l'attachement. On ne donne pas ce type de clef à n'importe qui, ça a de la valeur pour toi et ça peut donc être précieux pour le destinataire.

Tu peux parler à la personne de ce pourquoi tu as peur de te confier. Si la personne sait ce qui peut te vexer et t'effrayer, elle pourra faire en sorte d'éviter les écueils. Une fois que la personne a compris que c'était difficile mais important pour toi et qu'elle devait voir ce que tu vas lui raconter comme une différence et non comme une maladie, tu peux commencer les explications plus techniques. Personnellement, je structurerais ça de cette façon (avec l'objectif d'aller à l'essentiel) :

Qu'est-ce que le syndrome d'Asperger ? (avec exemples personnels en plus d'exemples neutres)

Introduction) Les clichés, les croyances, la réalité
>> Beaucoup de gens voient les autistes comme de jeunes perdus qui ne font rien ou des génies, mais ce sont des cas particuliers, pas des généralités. Les connaissances sur le syndrome d'Asperger sont récentes, même le personnel médical est peu renseigné. On peut se découvrir autiste justement parce que le sujet est encore méconnu et que nombre d'autistes passent inaperçus parce qu'ils apprennent à s'adapter.
1) L'autisme, les bases
>> Trouble de naissance, différence de fonctionnement cérébral. Ne se soigne pas, n'évolue pas au cours de la vie, héréditaire. Touche principalement la communication (relations sociales, langage, expressivité). Il existe trois autismes principaux : le bas niveau (lourd), le haut niveau (moyen) et le syndrome d'Asperger (léger).
2) La communication et le social
>> Expressivité réduite, langage non-verbal réduit (non-spontanéité des gestes, des mimiques, du regard), besoin de clarté (lit mal entre les lignes, capte mal les implicites), sincérité naturelle (n'aime pas mentir, peu importe la raison). Du fait d'accrochages fréquents entre autistes et non-autistes à cause de leurs différences de réflexes communicatifs, difficulté à nouer des relations, à les maintenir et à s'intégrer socialement.
3) La sensorialité
>> Impossibilité de filtrer les stimulis, notamment les sons. Tout est perçu en même temps, à la même intensité. Exemple : avoir une conversation à côté d'une télé allumée. Hypersensibilité, notamment auditive et tactile, tolérance plus basse aux sons forts et/ou aigus, réticence au contact.
4) Le contrôle du quotidien
>> Besoin de prévoir, de comprendre. Exemple : avant un rendez-vous prévu, passe du temps à créer des scénarios dans sa tête pour se préparer. De fait, les imprévus cassent cette préparation. Importance des habitudes.
5) Le reste
>> Parfois des soucis de motricité, d'habileté. Gestes parfois répétés, surtout quand stressé. Différences de pensée, par exemple pensée en images. Passions débordantes.
6) Ma situation personnelle
>> Ma façon de voir l'autisme, mes particularités.
Conclusion) Pourquoi en avoir parlé
>> Important pour moi, les gens ont souvent une fausse idée de moi. Ça peut faire peur mais je peux répondre aux questions si tu en as.


Remarques importantes : il faut éviter d'insinuer que les non-autistes rendent la vie des autistes pénible, de dire des choses comme "ce serait plus simple si tout le monde était comme moi", les gens risquent de se braquer s'ils se sentent incriminés. Avec la famille ou les proches de longue date, il faut laisser entendre que ce n'est de la faute de personne, que c'était difficile à deviner.

Il ne faut pas inonder le discours d'informations. L'objectif d'une première explication, c'est qu'on comprenne le principe et ce qui pèse le plus (communication et sensorialité). Les détails, ça viendra plus tard ou si la personne veut en discuter. Il ne faut pas oublier que tout ça est dense et pas toujours simple à comprendre, surtout quand on n'est pas autiste. Il faut se montrer indulgent et patient.

Dans le même ordre d'idées, il faut aussi éviter dans un premier temps de dire que tu attends quelque chose de leur part. L'essentiel, pour l'instant et pour plus tard, c'est qu'ils comprennent. Tu peux proposer quelques modifications immédiates (par exemple, te permettre de te retirer pour te reposer avec une situation sociale), mais il faut s'y prendre doucement. Petit à petit, il sera plus simple d'ajouter des demandes (moins de bruit, plus de prévoyance, etc).


J'espère avoir pu t'aider, bon courage.

[freeshost]

Oui, si tu n'es pas sûr de trouver les mots au moment où tu veux en parler, tu peux écrire un texte (ou une liste de points clés) préparé sur une feuille.

- salutations, bienvenue, content de vous voir,
- vous voulez une carafe d'eau ? (no alcohol, no coffee)
- introduction (j'aimerais vous parler de quelque chose de nouveau...),
- autisme,
- Asperger,
- neurones mémoires,
- facteur génétique,
- à vie,
- impacts sur les interactions sociales,
- impacts réel sur "moi", (vous avez déjà remarqué des trucs bizarres dans mon comportements ?)
- autres Asperger (je ne suis pas seul), leurs témoignages, similitudes, différences,
- spécialistes (Laurent Mottron, Hans Asperger, Tony Attwood, etc.),
- mes démarches pour le diagnostic,
- ...
- offre de ressources bibliographiques/liens (pour que vous puissiez vous informer par vous-mêmes),
- des remarques ? des questions ?
- On peut en reparler dans une semaine.

Tu peux te mettre dans l'esprit : "Je dois faire un exposé sur le syndrome d'Asperger. Parmi les exemples, je citerai moi-même."

[Murielle]

Si tu es inquiète de leurs réactions dis-toi qu'ils t'appréciaient avant de savoir et que par ton explication tu vas sans doute expliquer des choses qu'ils ne comprenaient pas et amener le dialogue...
Pour moi, c'est dire que tu as une autre façon de voir les choses....
Tout est affaire de point de vue.!!!
Bon courage.!!!

[Arthas7]

C'est un long combat, et un long palabre

trois type de scénario
1-"HaHa! tes attardée et je le savais bien!! et les autres, il est débile! (c'est extrême, mais pour moi au lycée ça à était dans ce registre)"

2-"Ha bon? et ça veut dire quoi? et c'est pour ça que tu fait ça? Ho que c'est triste!!! Le pauvre petit!"

3-"M'en fiche, ça conte pas, c'est vrai que tes un peu byzzare mais ont les savais déjà et ont t'aime comme tu est"

(et le 4 en bonus - ''Oué, c'est cool, vas mettre la table au lieu de parler.'')