Je suis à la fois étonnée et heureuse, ne m'étant pas connectée sur le forum depuis plusieurs mois, de voir que la discussion a pris autant d'ampleur : étonnée car je pensais que le sujet avait déjà été largement traité ailleurs dans ce forum, heureuse parce que cette initiative a peut-être pu aider certaines personnes à aller un peu mieux, ou du moins à affiner leurs points de vue, et que cela sera par conséquent, je l'espère, utile aux lecteurs qui passeraient par là en cherchant des pistes de réponse à leurs questionnements.
Je suis très reconnaissante également envers ceux qui ont pris le temps de me répondre personnellement, et de me faire comprendre que mes interrogations et inquiétudes étaient tout à fait légitimes.
Je n'ai pas pris le temps de lire tout ce qui a été dit sur ce fil, je tiens simplement à dire, au risque d'être "quelque peu" hors-sujet, que je suis -enfin- sortie de l'hôpital, et donc de ma grosse décompensation dépressive ; j'ai désormais un excellent suivi au CMP de mon secteur, et j'attends avec impatience mon prochain rendez-vous avec mon psychiatre, car il a très bien entendu mon besoin d'avoir un diagnostic, non pour m'enfermer dans une case, mais pour savoir d'où je pars, où je pourrais aller, et comment m'y rendre... Bref, pour aller mieux. Dans deux semaines environ, j'aurais enfin, alors que je souffre depuis que je suis enfant et que j'ai désormais 31 ans, des pistes de réponse quant à mon mal-être.
Le psychiatre m'a dit clairement que l'on ne pourrait pas trancher la question du diagnostic de manière définitive lors de ce troisième rendez-vous, mais que l'on allait pouvoir bien débrouiller le terrain ; qu'ils allaient également m'orienter vers d'autres structures que le CMP pour répondre à cette question.
J'ai l'intuition que la réponse se situe donc bien du côté de la neuro-atypie - vraisemblablement avec des traits de borderline suffisamment marqués pour que cela me rende la vie difficile, mais pas suffisamment nombreux, ni suffisamment intenses, pour que ce diagnostic soit posé, ou en tout cas se suffise à lui seul.
(j'avais déjà passé un test de personnalité en clinique psychiatrique, j'étais "à la limite de l'état limite", et le - très bon - psychiatre qui m'a fait passer ce test me l'avait dit avant même de me mettre le questionnaire entre les mains : "si je devais vous mettre une note sur 20 quant au trouble borderline, vous auriez entre 9 et 11, et ce n'est pas significatif pour parler de trouble de la personnalité". Et comme il se trouve que j'ai partagé quelques temps ma chambre avec une jeune femme diagnostiquée borderline par lui-même, je lui fais confiance...)
Il n'est d'ailleurs pas prévu que l'on me refasse passer ce test au CMP, mon psychiatre actuel essaie simplement de récupérer mes "résultats" auprès de la clinique où il a été effectué)
Je me permets d'oser ce témoignage dans l'espoir qu'il pourra en aider d'autres : il est possible de tomber très très bas, d'aller très très mal, de passer des mois et des mois d'hôpitaux/cliniques psychiatriques en hôpitaux/cliniques psychiatriques (mais si vous voulez vraiment vous en sortir, je vois conseille de terminer par la clinique privée, le système public fait ce qu'il peu avec ce qu'il a, ou plutôt ce qu'il n'a pas (pas d'argent pour soigner les gens correctement, même pas assez de lits...), c'est-à-dire pas grand chose...), et de se relever, de revivre, et de dire timidement ce que l'on n'osait même plus penser : "ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort".
La vie est belle, la vie est là, malgré tout. Je le crois
Et si du même coup, certains seraient tentés de lancer une nouvelle discussion sur la convergence des traits autistiques et des traits du trouble de la personnalité borderline, j'y apporterais éventuellement ma contribution quand j'y verrai plus clair sur moi-même (i. e. : quand j'aurai revu mon psychiatre et que nous aborderons de front la question du diagnostic).
Portez-vous bien, et gardez espoir